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Chapitre 94

— Il ne serait jamais parti de son plein gré, tu sais. J'ai toujours eu peur que tu croies ça. Il aimait trop sa famille. Je me suis longtemps demandé ce qui lui était arrivé, ce qu'il était devenu, et j'ai fini par me résoudre à ne jamais trouver de réponses à mes questions. Quitte à vivre dans l'ignorance, autant se faire rapidement à l'idée...

— Tu n'as jamais songé à rencontrer quelqu'un ?

— Si, bien sûr. Passer à autre chose, se reconstruire. Je sais pertinemment qu'où qu'il soit, ton père ne veut que mon bonheur, mais... je n'y arrive pas. Ça va peut-être te sembler bizarre, mais il restera l'amour de ma vie et personne ne m'a attirée comme lui l'a fait à l'époque.

— Je comprends, murmuré-je pour moi-même, ne pouvant m'empêcher de penser à Gauthier. Même une fois en couple, tu n'as pas cessé de ressasser le passé et vos souvenirs communs, c'est ça ?

— Exactement. On avait beau se connaître par cœur, on se désirait comme au premier jour. C'est ce qui faisait notre force. Bien sûr, on a souffert, on s'est fait peur, on s'est disputé, parfois...

— Dis, Maman : tu crois aux âmes sœurs ?

— On rencontre tous des personnes qu'on juge parfaitement compatibles à l'étincelle qui brille dans leurs regards, mais le sont-elles pour autant ? Je ne sais pas. L'amour, c'est compléter l'autre dans ses vices, mais aussi dans ses vertus.

— Oui, tu as sans doute raison.

Je jette machinalement un coup d'œil à mon portable. L'expression « attendre un message qui ne viendra jamais » s'insinue lentement dans mes pensées. Bien sûr qu'il ne répondra pas, quelle idée j'ai eue de...

— Réessaie.

— Ce n'est même pas la peine.

— Dis-lui ce que tu penses, alors. Il lira ton message, de toute façon.

— Hum...

Je laisse passer quelques minutes – espérant sûrement m'être trompée – avant de céder. La tentation est trop grande.

C'est Rubis, au cas où tu aies déjà supprimé mon numéro. Je suis désolée, vraiment. Si tu as encore une once de confiance en moi, lis ce message. Ce que je t'ai dit à propos d'Aloïs, je ne le pensais pas ! Il est gentil, c'est vrai, mais je ne suis pas attirée par lui. Je ne l'ai jamais été. J'ai balancé ça parce que j'étais vexée, alors que je ressentais tout le contraire. Je ne sais pas si tu réalises à quel point tu comptes pour moi. Je ne veux pas te perdre, pas encore... S'il te plaît, réponds-moi.

Je presse la touche d'envoi et rédige un autre message :

Et si malgré tout ça tu n'as pas pris conscience de l'ampleur de mes sentiments : j'ai de l'affection pour toi. Trop, sans doute. Oublie ces histoires d'âmes sœurs. J'ai beau être soi-disant « liée » à Aloïs, mon croissant de lune n'a jamais produit de décharge pareille aux nôtres au contact du sien, et ma peau ne s'est jamais réchauffée lorsque nos poignets se sont touchés.

Je mets bien une demi-heure à écrire ces deux SMS, retouchant sans cesse la moindre tournure qui serait trop obscure ou implicite. Heureusement pour moi, la réponse ne se fait pas attendre :

Je ne sais pas quoi te dire. J'ai été lâche, stupide et horriblement jaloux ces derniers jours. J'ai agi par fierté, moi aussi, et je n'ai même pas été capable de te l'avouer, préférant fuir... Ça devient une seconde nature, chez moi. Je suis désolé.

Tu me pardonnes ?

Je n'aime pas ça. Disons plutôt que j'arrête de t'éviter.

Je peux te compter à nouveau parmi mes amis, dans ce cas ?

Tu m'avais enlevé de ta liste, partenaire ?

Jamais.

Me voilà rassuré !

Bonne nuit, Gauthier.

Bonne nuit, Rubis.

Je me laisse rouler sur le côté, terrassée par ce soudain mélange d'excitation et d'euphorie bien connu qui circule dans mes veines, celui-là même qui m'a terriblement manqué ces dernières semaines.

J'essaie de m'endormir, mais sans y parvenir, à force de jeter un coup d'œil à mon portable toutes les dix minutes pour « regarder l'heure ».

Au bout d'une énième consultation, je vois une petite icône s'afficher dans le coin supérieur droit de l'écran.

Tu dors ?

Oui, je suis juste somnambule, déclaré-je, prise au jeu.

Marmotte !

Insomniaque !

C'est déplacé si je te mets un cœur en nom de contact, tu crois ?

Probablement.

Alors je le fais. Comme nous sommes tous deux champions en erreurs relationnelles...

À qui le dis-tu ! J'accepte si je peux te renommer « le mec chelou qui embrasse les filles par accident ».

Un message à me faire passer ?

Non, je trouvais juste que cette expression te désignait bien. Rassure-toi : elle dépasse le nombre de caractères autorisés.

Essaie « Gauth', le gars dont je suis inconditionnellement et irrévocablement amoureuse ».

Encore moins ! Et ne te prends pas pour Bella Swan, s'il te plaît. C'est plutôt perturbant.

Si tu le dis, « Petite Rubis ♥ ».

Tu réalises que si quelqu'un tombe sur ton portable, la moitié des filles de Talesia vont me détester ?

La moitié ? Personnellement, j'aurais misé sur les trois quarts. Tu me sous-estimes, comme d'habitude.

Je ne prendrai pas la peine de répondre à ce message à la gloire de ton ego. Remarque, il faut bien s'autocongratuler un peu de temps en temps, quand on n'a personne pour le faire...

Il y en a, je te rassure. C'est juste que ce n'est pas de leurs bouches que je veux l'entendre.

On est toujours aussi mystérieux, à ce que je vois.

Toujours. C'est drôle que tu dises ça. Tu es celle qui me connais le mieux.

Vraiment ?

Oui. Tu as vu des facettes de ma personnalité que personne auparavant n'a été capable de déceler. Pas même moi.

Et la discussion se poursuit ainsi pendant des heures...

J'ai accepté de rester éveillée si Gauthier voulait bien me donner accès à sa réserve de potions de sommeil – il en a volé lorsqu'Acacia avait le dos tourné.

💎💎💎

Au matin, je ne ressens pas encore les effets néfastes de cette conversation nocturne. Avec le retour de notre complicité, mes révisions me semblent complètement dérisoires.

Lorsque je dévale les escaliers quatre à quatre avec mon pseudo sac de cours à l'épaule, je suis interrompue par ma mère.

— Tu voles vers ton prince charmant, mais tu en oublies de dire au revoir à ta Maman. C'est du propre, ça !

— Gauthier est tout sauf un prince charmant, plaisanté-je, peinant à l'imaginer sur son preux cheval blanc.

— À d'autres !

— J'aimerais beaucoup échanger avec toi sur ce sujet passionnant, je t'assure, mais je vais être en retard si je ne me presse pas un peu !

— C'est sûr qu'à cette allure-là, tu risques de louper la première heure, raille-t-elle en se servant une tasse de café. Tu commences plus tôt, maintenant ? Je ne me rappelle pas que tu te levais à cette heure-ci, avant.

Je me mords les lèvres, essayant de trouver un quelconque mensonge à lui balancer, mais elle continue sur sa lancée :

— Essaie d'écouter en cours, au moins. On se verra pendant les vacances.

— Tu prends des congés ?

— Et comment ! Mon patron ne pouvait pas me refuser ça, il est dingue de moi.

— C'est normal, Maman : tu es complètement folle.

— Il faut croire que je t'ai transmis le gène, petite rigolote.

Avec un gros pincement au cœur, je la serre une dernière fois dans mes bras et pars en direction de la stèle, réalisant que je n'ai pas vu ma mère aussi épanouie depuis une éternité.

Finalement, cette année qui s'annonçait compliquée se déroule plutôt bien.

À merveille, même.

Que vous inspire cette discussion nocturne entre Gauthier et Rubis ? 

Et sa mère ? Vous croyez qu'elle se doute de quelque chose, concernant la magie ? 🥶

– C'est sûr ! 

– Espérons que non...

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