Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 93

— Pardon ?

— Lui, à croire ce que tu dis alors qu'il sait que c'est faux, et toi, en ne réalisant pas que s'il agit comme ça, c'est parce qu'il est jaloux.

— Déçu, tu veux dire.

— Mais ouvre les yeux, Rubis ! T'es consciente depuis le début que Gauthier n'est pas le prince charmant, tu connais son côté sombre, son ego incommensurable et tout ce qui va avec. Tu l'as blessé malgré toi, en déclarant dans un élan de stupidité particulièrement élevé que son rival valait mieux que lui, alors que tu n'en penses pas un mot. Je comprends que tu sois perdue à cause du statut d'âme sœur supposée qui te lie à Aloïs, mais ta relation avec Gauthier est beaucoup plus profonde que celle que tu entretiens avec le Saphir. Ça crève les yeux ! Réponds-moi franchement : qu'est-ce que tu as ressenti quand il t'a embrassée la deuxième fois ?

— C'était... intense. J'ai cru que j'allais me consumer sur place, j'avais envie de combler le moindre espace entre nous. Cette impression du temps qui s'arrête, qu'il n'y a plus rien d'autre que lui...

— ... et toi, bla bla bla. Ça va, j'ai compris. Chère patiente, docteur Gaby vous diagnostique un petit chagrin d'amour. Pour vous soigner, vous avez l'obligation de laisser votre médecin agir ! Tout en conservant votre charme naturel, bien sûr.

Cette fois, c'est sûr : elle a complètement disjoncté.

— Qu'est-ce que je suis censée répondre à ça ?

— Rien ! Tu as juste à appliquer la méthode spéciale Gaby, et tout ira mieux. Tu vois, ça fonctionne ! s'exclame-t-elle en voyant un mince sourire se former sur mes lèvres. Il faut que j'aille parler à ce débile, maintenant. En attendant, tu nous trouves ces fameux téléphones et tu te prépares pour ce soir. Si tu ne viens pas, je te jette un sort qui te fera perdre toutes tes dents !

Lorsque je la serre dans mes bras, je pleure et ris à la fois. J'ai beau me sentir pathétique, je suis bien forcée d'admettre que mon amie est réellement là pour moi.

💎💎💎

Suivant les prescriptions du « docteur Gaby », je laisse tomber mes révisions et occupe le reste de ma journée à voler des portables dernier cri selon le même mode opératoire qu'Aloïs. Je ressens bien une once de culpabilité en agissant ainsi, mais je me dis que c'est pour la bonne cause.

Une fois ma tâche effectuée, je me passe un rapide trait de crayon sous les yeux, optant pour un short noir surmonté de boutons dorés et d'un bustier rouge. Je ne l'ai encore jamais mis, mais je suppose que l'ensemble correspond à la fois à ce que veut Gaby et à mon humeur, morose.

— Tu as intérêt à m'expliquer pourquoi tu t'es transformée en bombe atomique pour aller à une réunion, s'extasie Alix, n'ayant visiblement pas cerné le motif de ce choix vestimentaire plutôt étrange.

— J'aime bien le noir, ces temps-ci.

— La magie t'a métamorphosée, Rubis. Dans le bon sens du terme !

Je coupe court à la conversation, trop riche en compliments pour que j'aie la force de m'y tenir. Par chance, les couloirs sont vides à cette heure-ci.

Après avoir emprunté le passage souterrain, nous arrivons finalement à l'îlot du lac d'Argent, sans professeurs ni élèves à l'horizon. Ma coloc annonce notre arrivée sur un ton enjoué :

— Coucou, les gens ! Prêts à faire péter la dynamite ?

Pour ma part, je reste plus prosaïque avec un banal :

— Salut !

Comme c'est moi qui suis en charge des bougies – demande expresse de Gaby –, je m'occupe de les disposer en cercle. Deux paires d'yeux sont braquées sur moi : celles de Gauthier et d'Aloïs. Je ne me tourne ni vers l'un, ni vers l'autre et me contente de fixer mes pieds, frustrée au possible.

Comme d'habitude, chacun expose son point de vue sur la situation. Lorsqu'il parle, le Diamant me fixe toujours de ses prunelles noires, et j'ai bien du mal à étouffer cette troublante sensation que je réfute désormais.

Quand vient mon tour, je donne un téléphone à chaque membre : chaque appareil contient une carte sim et une carte mémoire à laquelle sont intégrés tous les numéros du groupe.

— Ce sera plus pratique pour garder le contact, conclus-je en mettant fin à la discussion.

Tout le monde en reçoit un, sauf Alix qui avait gardé le sien. Elle ne pouvait pas s'en passer, nous précise-t-elle, et on la comprend : je ne me rappelle plus à quand remonte mon dernier tour sur les réseaux sociaux. La bande est ravie. Même Gauthier esquisse un sourire en découvrant ma trouvaille.

J'informe les filles que je dors chez moi ce soir et me mets en route sans plus tarder, impatiente de retrouver ma mère.

C'était mon plan, du moins, avant qu'Aloïs ne se lance à ma suite, bien déterminé à me parler :

— Rubis, attends !

Je fais mine de ne pas l'entendre, mais il me devance rapidement : impossible de lui échapper. Tout ce qu'il me reste à faire, c'est m'efforcer de cacher ma frustration. Je sais qu'il n'y est pour rien, mais je ne peux m'empêcher de penser à Gauthier en le voyant passer une main dans ses cheveux, ne comprenant visiblement pas à quoi il doit mon récent comportement. Il n'est pas bête : il a remarqué que je faisais tout pour l'éviter.

La vérité, c'est que je suis loin d'être l'amie idéale, et que j'ignore comment agir avec lui. Dès que l'un de nous ouvre la bouche, tout se complique, tout paraît maladroit... plus rien ne va.

— Tu as deux minutes ?

En théorie, non. En pratique... je suppose que oui.

— On n'a pas trop eu le temps de discuter, ces derniers temps, mais ça fait un moment que je veux te dire d'un truc, poursuit-il, un brin gêné.

Ce « truc » n'est-il pas lié à notre statut d'âmes sœurs supposées ?

Je lâche un soupir, exaspérée, avant de l'encourager à poursuivre :

— Je sais que ta relation avec Gauthier est compliquée...

Je me crispe à la mention de mon ancien ami. Évoquer le Diamant devant moi n'était probablement pas sa meilleure idée.

— On en a parlé, tous les deux...

Pardon ?

— ... mais il n'a rien voulu me dire. Il m'a juste assuré que je n'avais pas à m'inquiéter, qu'il ne représente pas une menace pour moi. Plutôt méchamment, d'ailleurs.

J'ai du mal à retenir un sourire en imaginant Gauthier rembarrer Aloïs. Ces deux-là ne s'entendront jamais – leurs différences sont trop grandes pour être comblées.

— C'est vrai ? reprend le Saphir, de plus en plus troublé.

— De quoi ?

— Que je n'ai pas à m'inquiéter ?

Le ton sur lequel il prononce cette question me fait craindre le pire. Il n'est tout de même pas en train d'insinuer qu'il veut qu'on sorte ensemble ? Pire : qu'on confirme notre lien ?

— J'aimerais bien savoir où tu en es de tes sentiments, admet-il enfin, au comble de l'embarras.

Mes sentiments ? Quels sentiments ? Ceux que j'ai pour Gauthier ?

— Par rapport à moi, précise-t-il face à mon air ahuri.

J'aurais préféré qu'il évite. Il est le premier ami que j'ai rencontré ici, et je n'ai pas envie de tout gâcher à cause d'une stupide histoire d'âmes sœurs – j'ai déjà bien du mal à me remettre de ma bourde du sabbat.

Alors lorsque je plonge par mégarde dans son regard bleu nébuleux, je fais la seule chose dont je me sente capable : fuir.

Parce qu'Aloïs ne mérite pas de se prendre un râteau. Encore moins par moi.

Et tant pis si ça réduit à néant toutes nos tentatives de communication. Les dommages collatéraux ne nous semblent plus si effroyables, lorsqu'on commence à s'y habituer.

💎💎💎

Comme à son habitude, ma mère rentre tard, si bien que j'ai le temps de faire mon petit tour de passe-passe avant qu'elle arrive.

Le manque revient, aussi violent qu'à l'accoutumée.

Elle n'en a peut-être pas conscience, mais elle n'est plus la seule à s'absenter, désormais.

Pendant qu'elle range ses affaires, je m'occupe de préparer à manger. Tenir un couteau dans ma main me paraît tellement inhabituel que je profite qu'elle ne soit pas là pour émincer un légume à l'aide d'un peu de poudre d'animation.

Quoi ? Il n'y a aucun point dans le règlement qui stipule une quelconque interdiction d'exercer la magie en dehors de Talesia, alors je considère ce droit comme acquis.

— C'est délicieux, ma chérie ! s'exclame Maman, conquise par mes « talents » de cuisinière.

Nous parlons de tout et de rien pendant un moment encore, avant de nous installer sur le canapé pour aborder des sujets plus sérieux, comme toujours.

— Alors, comment vont les amours ?

Je suis touchée par l'enthousiasme qu'elle montre face à ma vie sentimentale, vraiment.

Mais il est encore trop tôt pour que j'évoque la situation avec elle. Sans rentrer dans les détails, je lui explique que j'ai commis une erreur envers le garçon que j'aime et que j'ai perdu sa confiance. Elle réfléchit quelques instants avant de me conseiller :

— Tu devrais avoir une conversation avec lui, histoire de clarifier la situation. Ça sera toujours mieux que de rester dans ton coin à te morfondre.

— Le problème, c'est que c'est toujours un peu tendu entre nous.

Carrément, même.

— Débrouille-toi ! Vous avez plein de moyens de communication, maintenant. Utilise Internet, ton portable... je ne sais pas, moi !

— D'accord, je lui enverrai un message.

— Fais-le tout de suite ! Qu'est-ce que tu as à perdre ?

Note à moi-même : ne jamais lui présenter Gaby.

Elles feraient des ravages, toutes les deux.

Finalement, j'adresse un simple « salut » à Gauthier.

— Ton père était jaloux, lui aussi. Il n'aimait pas me voir sortir en boîte avec une robe au-dessus du genou, même s'il n'en soufflait pas mot.

Je me fige à l'évocation de celui qui a disparu de ma vie depuis plus de dix ans maintenant.

Maman n'en parle jamais.

Vous approuvez la méthode du « Docteur Gaby » ? 

– Totalement !

– Pas tellement...

Elle aura un effet positif sur Gauthier et Rubis, vous croyez ? 🤷‍♀️

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro