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Chapitre 8

Je m'attends à ce qu'il me hurle dessus ou me tire à l'extérieur, mais lui non plus ne bouge pas. Il se contente de me regarder, comme s'il tentait de percer un secret enfoui au plus profond de mon être.

Au bout d'une longue minute, il commence à partir.

Mue par un quelconque instinct – involontaire, déraisonné et complètement stupide –, je lui agrippe le bras et lâche dans un murmure :

— Je sais que je ne suis pas un diamant, ni même un saphir ou une émeraude, mais je suis moi, je suis Rubis... et c'est tout ce qui compte, non ?

On aurait dit une supplique, lancée là par une demeurée se raccrochant à son dernier espoir sur Terre. Mes hésitations successives ne me rendent que plus stupide à ses yeux, j'en suis bien consciente.

Pourtant, un événement parfaitement inattendu se produit. Tandis que je regrette déjà mes vaines paroles, l'étranger se retourne et nous échangeons un regard complice. Pendant une fraction de seconde, les particules de l'air s'allient pour créer une ambiance électrisante, grisante ; seule la gravité permet encore de me rattacher à la terre ferme.

Mes kilos en trop s'envolent et mes cheveux flottent autour de moi, plus légers que jamais. J'ancre mes yeux dans les siens, espérant dévoiler ses mystères. C'est comme essayer de voir à travers un épais mur de glace...

Lui aussi tente de faire tomber mes résistances, mais il laisse échapper un soupir de frustration qui me ramène brusquement à la réalité.

Dans un foudroiement, l'oxygène brise la paroi invisible et se déverse dans la pièce. Je me noie sous le flot d'air. Ma vue se brouille et je chancelle, comme assommée, la douleur en moins.

Sans crier gare, je me retrouve coincée dans une petite pièce sans repères, des murs blancs pour seule compagnie. J'ai retenu ma respiration pendant trop longtemps, c'est sans doute ce qui a provoqué le malaise.

Je m'interroge sur les dimensions de l'espace – difficilement visibles à l'œil nu – alors qu'un point noir se dessine à l'horizon.

C'est la chatte noire, celle de ma vision précédente. Celle qui, quand je l'ai caressée, a estompé le rêve.

Lentement, elle s'approche de sa démarche féline, son regard rivé sur moi. J'aperçois un croissant de lune identique au mien sur son front, lui aussi bordé d'un liseré rouge.

Sans réfléchir, j'y colle mon poignet, entraînée par une force sibylline. Un changement quasi imperceptible se répercute dans tout mon corps, mélange instable d'excitation et d'appréhension, telle une bouteille de gaz qu'on desserre.

Une voix surgit dans mon esprit. Elle est tellement réconfortante qu'elle éloigne mes tourments.

« Rubis... Adamantine en son cœur, tel que la Terre Mère l'a désiré. »

C'est bref, mais l'espace d'un instant, le croissant de lune au fond de ses prunelles se reflète dans les miennes. J'ai l'impression de me retrouver face à une divinité.

La seconde suivante, la vision s'est estompée et je retrouve l'atmosphère paisible et sereine de ma chambre ; des souvenirs flous, presque oubliés, en tête.

Allongée sur mon lit, j'ai l'impression de m'être tout juste assoupie. Les antécédents de cette nouvelle hallucination me reviennent en mémoire lorsque je perçois une présence sur ma gauche.

Lorsque je bascule sur le côté, je fais face à des yeux noirs, profondément et immensément noirs, comme jamais il m'ait été donné de voir auparavant.

— Tu es réveillée.

— On dirait bien.

Je me relève péniblement et m'appuie sur mon coude, tentant de décrypter l'expression de l'inconnu. Un sourire espiègle se dessine sur ses lèvres. Il soutient mon regard un moment encore pour asseoir son autorité, et m'informe le plus naturellement du monde :

— Je m'appelle Gauthier.

Gauthier. Je ne le connais pas, certes, mais je jurerais que ce prénom colle à sa personnalité. Doux, bien sûr, mais aussi mystérieux et secret, comme s'il revêtait une tendresse engouffrée au fin fond d'un cœur de pierre. Je l'ai immédiatement perçu ainsi en le rencontrant.

Ce doit être mon fameux instinct qui me fait délirer en sa présence. Vu son air circonspect, il me trouve probablement un peu éméchée ou complètement idiote, va savoir. Quel âge a-t-il exactement ? Au moins un an de plus que moi, je dirais.

— Moi, c'est Rubis, annoncé-je en retour, tâchant de me montrer conciliante.

Il m'a bien portée jusqu'à ma chambre alors qu'il aurait pu me laisser par terre dans le salon. Ça prouve que ses intentions ne sont pas totalement mauvaises, non ?

— Je sais qui tu es.

— Ça, ça m'étonnerait.

— Et pourquoi donc ?

Son petit air désinvolte commence déjà à m'agacer. Je déteste les gens qui se sentent supérieurs aux autres, pour quelque raison que ce soit.

Ici, j'ai l'impression qu'il cherche à m'intimider, pas seulement exposer son petit numéro d'invité surprise au premier venu. Il n'a pas besoin de m'effrayer : ce n'est pas moi qui risque de fasciner quelqu'un avec mon caractère passif, dénué d'un quelconque esprit rebelle.

Je détache mon regard du sien, toujours aussi fascinée par la teinte changeante de ses iris, et me concentre sur un objet qui attire mon attention.

Il tient dans sa main un rubis. Mon rubis, plus exactement.

Ma colère monte d'un cran tandis que ma raison fiche le camp, me laissant en proie à un sentiment aussi déstabilisant qu'irritant que je commence à bien connaître : la rage.

Ce jeune homme, peu importe qui il est, s'introduit chez moi comme si de rien n'était dans l'optique de repartir avec ce qui me laisse un tant soit peu de courage pour affronter mes détracteurs. Et moi, en vraie imbécile, je le laisse faire depuis tout à l'heure, je le laisse me charmer afin d'obtenir ce qu'il veut.

Désolée, mais ça ne va pas se passer comme ça !

Je profite de son faux air d'innocent pour lui arracher la pierre. Même s'il est un temps désarçonné, il se rattrape vite et m'empêche de la récupérer. Dans la confusion, mon poignet gauche – celui du croissant de lune – touche son poignet droit et je sens, comme lui je crois, une violente brûlure se propager dans tout mon corps.

J'essaie de faire abstraction de la douleur et plaque mon avant-bras contre le sien. Si je veux saisir ma chance, c'est maintenant ou jamais.

Gauthier pousse un cri, lâchant ma gemme par la même occasion. Ni une ni deux, je m'en empare et cours le plus loin possible de lui, saisie par l'adrénaline du moment. Où fuir ? Mes méninges fonctionnent à toute vitesse pour trouver une solution à ce problème, cette course-poursuite dans ma propre maison.

Est-ce que c'est lui qui a fait ça ? Non, c'est peu probable, il était aussi surpris que moi par cette brûlure commune, bien trop forte pour se résumer à un simple échange d'électricité statique...

Maintenant qu'on connaît son prénom, que vous inspire Gauthier ? Si vous deviez le décrire en un mot ou un emoji, ce serait...

Vous croyez qu'il est dangereux ? 

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