Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 74

Les cheveux rouges ?

Rouges comment ?

Comme la teinte que prennent mes joues lorsque je me retrouve en présence d'inconnus ?

Comme celle de ma bouche, après avoir appliqué un vieux gloss immonde pour un énième Nouvel An en solo ?

Comme celle du sang coulant sur ma joue le jour où Nathan a oublié de me tenir la porte, quand la serrure a arraché ma peau ?

Avant que je puisse prendre la pleine mesure de ces paroles, Madame Jacolot et Monsieur Mason accourent jusqu'à nous, accompagnés d'Acacia. Exactement comme s'ils étaient restés pétrifiés un instant auparavant et avaient tout juste retrouvé leurs esprits. Exactement comme si on leur avait jeté un sort... ou qu'ils avaient eu peur.

Très peur.

— Éloignez-vous, s'il vous plaît ! Il n'y a rien à voir ici !

Sous le choc, les élèves se dispersent dans un brouhaha monstre.

La panique se lit sur les traits de tous : ils sont perdus, nageant dans l'incompréhension la plus totale.

Tous, sauf moi.

La professeure de Sciences Occultes m'observe avec ce qui semble être un mélange de fierté et d'appréhension, mais je ne la comprends pas. Je ne réalise pas moi-même quelles conséquences découleront de ce qui vient de se passer.

Acacia fait signe à Gaby de la suivre, tandis que les deux enseignants m'accompagnent hors du réfectoire sous les regards ahuris de mes camarades.

Je ne peux m'empêcher de penser que cette scène a un lien avec celle de mon arrivée ici, comme si toute cette mascarade avait été programmée de longue date.

Ils m'escortent jusqu'au lac d'Argent, empruntant un tunnel réservé à l'équipe pédagogique, non loin de la Cité Souterraine. Même s'il est semblable à l'architecture globale de Talesia, il paraît moins moderne, comme si l'âge des professeurs déteignait sur les murs...

Madame Jacolot m'entraîne à travers un dédale de couloirs.

À nouveau, mon premier jour me revient en mémoire : c'était elle qui m'avait trimballée d'un bout à l'autre du campus.

Je suis aussi tendue qu'excitée à l'idée de découvrir ce qui m'attend maintenant.

Après cinq bonnes minutes de marche, nous parvenons enfin à destination et atterrissons dans une pièce relativement sombre qui comprend un bureau austère et trois chaises vieillottes sur lesquelles nous prenons place.

La situation se trouble davantage quand Monsieur Mason, pourtant calme en toutes circonstances, murmure d'une voix passablement angoissée :

— Il... Il ne devrait pas tarder.

Je me mords les lèvres pour ne pas l'interroger sur l'identité de ce « il ». Ce n'est pas le moment de faire ressurgir ma curiosité.

Je profite du silence des enseignants pour examiner la pièce en détail. Deux tableaux se font face : l'un représente un paysage de lagunes avec le reflet éclatant d'un soleil à l'arrière-plan. L'autre évoque les Enfers, ou plutôt toutes les formes de ténèbres qu'on peut retrouver sur Terre.

Il m'attire irrésistiblement, comme ce fut le cas avec le fleuve de Pearlake. J'ai désespérément envie de m'approcher, de le toucher, de...

— Rubis, chère Rubis !

Un homme au visage balafré entre dans la pièce, et sa voix rocailleuse suffit à me tirer de mes pensées.

Vu sa prestance, sa fonction dans l'établissement ne fait aucun doute, même si je ne préfère pas m'avancer avant de l'avoir entendu parler.

Étrangement, le fait que ce type que personne n'a jamais vu avant semble diriger l'école ne m'interpelle pas le moins du monde. Je dois être encore sonnée de l'attaque de tout à l'heure.

Oui, c'est forcément ça.

Il serre ma main et celle des professeurs avant de s'asseoir face à nous, derrière son bureau, je présume, et se présente :

— Morgan Jaffrès, Saphir émérite, mage reconnu et actuel proviseur de Talesia. Je ne suis pas souvent là, comme tu as pu le constater... Il faut dire je n'ai pas beaucoup de temps à ma disposition. Allons droit au but : si je suis revenu aujourd'hui, c'est pour une raison bien particulière.

Il se penche sur le bureau en bois. Une mèche de ses cheveux bascule, d'un bleu roi.

Malgré l'étrange cicatrice qui durcit ses traits, il est « plutôt beau gosse », comme dirait Alix.

Reprenant mes esprits – je ne vais pas me mettre à fantasmer sur mon doyen, non plus –, je commence à lui raconter ce qui s'est passé, évoquant tout, y compris les paroles de Gaby.

Ce n'est pas le moment de cacher la vérité à quelqu'un, surtout que je n'ai rien compris à ce qu'elle a dit, si ce n'est mon nom bien sûr.

Ils m'écoutent tous attentivement. Monsieur Jaffrès prend même des notes. Une fois mon récit achevé, c'est ma prof référente qui s'exprime la première :

— Ce que tu as vu ce matin relève de la magie noire, c'est certain. La... personne qui s'est introduite dans Talesia avait tout prévu. Contrôler le corps de quelqu'un par le biais de la pensée requiert également un certain niveau. Nous avons affaire à un sorcier puissant, si ce n'est plusieurs.

— Rubis, intervient son supérieur, comment décrirais-tu la voix de Gaby à cet instant ?

— Morne. Morne, mais terrifiante.

Ils échangent un regard, visiblement inquiets. Si j'avais déjà vécu cette situation auparavant, j'aurais pensé que le principal s'entretenait avec mes parents pour décider ou non de mon exclusion de l'établissement.

— C'est tout de même étonnant qu'une Première année ait pu contrer un mage noir... Si j'ai bien compris, c'est bien toi, Rubis, qui l'as fait fuir.

Je vais pour le contredire, mais Monsieur Mason me devance :

— Je pense effectivement que Mademoiselle Brightwood recèle en elle un talent, un pouvoir particulier. Elle nous a déjà surpris à plusieurs reprises auparavant, et lorsque Caroline et moi avons retrouvé l'usage de nos membres, nous l'avons aperçue lévitant à plusieurs mètres du sol, plongée dans une forme de transe qui lui permet d'assurer sa propre protection sans en être consciente.

Ils me donnent l'impression d'être trois scientifiques penchés au-dessus d'un cobaye ayant obtenu des résultats particulièrement probants, le cobaye en question n'étant autre que moi.

Comme s'ils se demandaient ce qu'ils allaient bien pouvoir faire de leur objet d'étude.

À choisir, je préfère encore être considérée comme un alien. Monsieur Jaffrès, dont les yeux globuleux baignent constamment dans une mer azur, s'étonne de nouveau :

— Vraiment ?

— Oui, renchérit Madame Jacolot. Ses cheveux se sont entièrement colorés de rouge et elle s'est suspendue dans les airs au moment où ses pupilles se sont colorées de noir. La scène était d'ailleurs similaire à celle de sa détection... euh... à celle de son épreuve d'entrée à Talesia. Une fumée opaque avait remplacé le rouge flamme habituel, alors qu'elle se trouvait à plusieurs mètres du sol.

— C'est intéressant.

Monsieur Jaffrès se lève et s'approche lentement de moi, avec l'air d'un scientifique psychopathe – voilà donc la raison de ma haine millénaire envers la physique-chimie.

— Que sais-tu de l'Esmantium, Rubis ?

— Rien.

C'est la vérité. Je n'en ai jamais entendu parler auparavant, et j'ai encore du mal à me déterminer sur sa nature : bonne, ou mauvaise.

— Personne ne t'a jamais parlé des guides ?

Une vague de panique monte en moi. Si ça se trouve, le sujet a déjà été abordé dans l'un de mes cours et je l'ai complètement zappé. Génial, il va croire que je sèche, maintenant !

— Jamais, avoué-je à contrecœur.

— Leur rôle est extrêmement important, mais aussi très convoité. Si les assertions de ce ou ces mages noirs sont exactes, il va te falloir faire preuve de beaucoup de vigilance. Apprendre, étudier, travailler jusqu'à être incollable sur la magie. Questionner, douter, repérer les traîtres et les opportunistes.

J'arque un sourcil, perplexe. C'est du bon sens, ça. Pas une tâche propre aux guides.

— Et l'Esmantium, alors ? Qu'est-ce que c'est ? me risqué-je à demander.

Monsieur Jaffrès prend une grande inspiration avant de me répondre, ennuyé par mon empressement :

— Nul ne le sait. Il y a des rumeurs, bien sûr, comme pour toutes les légendes, mais personne n'a jamais été capable de la trouver depuis la création du monde. Les confréries ont désigné de nombreux guides au fil des décennies, mais aucun d'eux n'est parvenu à percer le mystère de l'Esmantium. Certains affirment l'avoir aperçue dans des visions, mais je n'ai jamais accordé trop de crédit aux racontars. Je connais le monde sorcier depuis longtemps, Rubis, et tout ce que l'Esmantium y a apporté, c'est le chaos. Si j'étais toi, je m'en tiendrais éloigné.

Ça a le mérite d'être clair.

— Si ce que Mademoiselle Brightwood dit est vrai, avance Madame Jacolot, il faut y voir une opportunité.

Ses deux collègues se tournent vers elle, aussi déroutés que moi par sa remarque.

— Pour elle. Les guides sont considérés, parmi les croyants de l'Esmantium.

Un couinement m'échappe. Je n'ai pas envie d'être sacralisée !

— Rubis n'a que 16 ans, Caroline, argue Monsieur Jaffrès, surpris par son point de vue.

— Ce n'était qu'une suggestion, se défend l'intéressée, pas une obligation... Il va sans dire que sa scolarité à Talesia doit rester sa seule et unique priorité.

Et moi ? Quelqu'un s'inquiète de savoir ce que je pense de tout ça ?

Mais les avis divergents des enseignants ont au moins le mérite de me laisser entrevoir les querelles et revendications engendrées par l'Esmantium. C'est suffisant pour que je prenne peur et cesse de les interroger. Je ferai mes recherches par moi-même... si j'en ai envie.

— J'ai une dernière chose à te demander, annonce le doyen en reportant son attention sur moi.

Il ne va pas me prélever un échantillon pour conforter Madame Jacolot, si ? Ce n'est pas que je ne lui fais pas confiance, mais les prises de sang, ce n'est vraiment pas mon truc.

— Est-ce que je peux voir ta pierre ?

Machinalement, je sors la gemme de ma poche. Elle me paraît d'un rouge encore plus éclatant que d'habitude et curieusement, ne plus la sentir contre mon flanc me met mal à l'aise.

Il l'examine sous toutes ses coutures, tantôt fronçant les sourcils, tantôt semblant désarçonné.

Au bout de plusieurs minutes qui me paraissent durer une éternité, il me délivre son diagnostic :

— Elle est... 

Elle est quoi, d'après vous ? 

Que pensez-vous de Monsieur Jaffrès ? 🤔

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro