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Chapitre 48

— Il faut croire que je suis plutôt inspiré, me répond Gauthier, un sourire au coin des lèvres.

— Et tu t'incrustes même dans mes cauchemars...

— J'appellerais plutôt ça une « vision onirique ». Tu rêves de moi, c'est le principal.

Je veux me laisser tomber. Ma chute amorcera peut-être mon réveil, qui sait ? Au pire, elle m'octroiera un énième séjour à l'infirmerie – Acacia m'a promis qu'elle me gardera toujours un lit de libre. Allez, un peu de courage !

— Si tu quittes cette dimension, la seule chose que tu auras gagnée, c'est une insomnie. Désolé, Rubis, mais je te poursuivrai jusqu'à ce que tu arrêtes de m'éviter.

— Tu as bien conscience que c'est du harcèlement, n'est-ce pas ?

Un ricanement lui échappe.

Qu'est-ce qu'il m'énerve !

Est-ce qu'il se moque de moi ? La situation prête à tout sauf à rire. Si je ne peux même pas fuir la réalité dans mon sommeil, rien ne va plus.

— C'est une atteinte à ma liberté spirituelle ! Qu'est-ce que ça sera, la prochaine fois ? Tu vas enchanter des dizaines de souris pour qu'elles grattent à ma porte et m'empêchent de dormir ?

— C'est une idée...

Nouveau gloussement.

— Je ne suis pas là pour t'embêter. Théoriquement, je veux juste te parler.

— Et en pratique, ça se passe comment ? Tu séquestres les gens jusqu'à ce qu'ils te donnent raison, c'est ça ? Tu sais que c'est purement et simplement...

— Je ne fais jamais ça, me coupe-t-il. Navré de te décevoir, mais tu es une exception. Ne va pas croire que j'en viens à sacrifier mes nuits pour tout le monde.

— Dois-je en déduire que tu cherches à devenir maître dans l'art du compliment ? demandé-je, mi-intriguée, mi-sarcastique.

— Plus ou moins. Je m'étonne moi-même, en fait. J'avoue que la courtoisie ne fait pas partie de mes qualités.

— Voilà un point sur lequel nous sommes d'accord. Si tu le permets, je rajouterais à la liste de tes défauts – décidément très longue – ton hypocrisie, ton égocentrisme et ta lâcheté à toute épreuve.

— Et après on dit que c'est moi le méchant...

Il laisse sa phrase en suspens, vexé. Je me suis peut-être montrée un peu dure avec lui.

— Mais je suis d'accord, reprend-il après quelques secondes. Tu commences à entrevoir le personnage, on dirait. Ajoute à cela mon énorme capacité à regretter, ma stupidité éphémère et mon charme légendaire, et tu y es.

— Excuse-moi, raillé-je, j'avais oublié d'évoquer ton narcissisme évident.

À cet instant, je commets une grossière erreur. Prise au jeu, je me tourne vers lui et rencontre son regard. Ses yeux sont noirs, plus noirs que lors de notre première rencontre. Jamais Gauthier ne m'a paru aussi dangereux, mais aussi plus attirant. Le désir me brûle de l'intérieur...

Par mégarde, mais aussi et surtout par peur de ce que je pourrais ressentir, je me détache de la branche sur laquelle j'étais sagement installée et saute dans le vide.

Comme je l'avais escompté, je ne ressens aucune douleur.

Malheureusement, ma chute n'estompe pas le songe : mes pieds entrent en contact avec le sol plus tôt que prévu. Je ne dois pas être tombée d'assez haut.

Avec un air satisfait, le jeune homme me crie de son perchoir :

— Petite précision : bien qu'on soit dans ton rêve, c'est moi qui le dirige. Je ne peux pas te contrôler, mais j'exerce nécessairement une influence sur la vision que tu en retires.

Ce type est un psychopathe.

Magicien ou pas, il n'est pas normalement constitué. C'est impossible. Et toute personne douée d'un tant soit peu de raison devrait savoir comment agir dans ces moments-là : fuir.

Heureusement, je peux compter sur mon sang froid. Je fonce et ne me retourne que très rarement, mettant toutes les chances de mon côté afin de semer Gauthier une bonne fois pour toutes.

Une petite voix me rappelle que la dernière fois que j'ai piqué un sprint pour lui échapper, il s'est retrouvé devant moi sans même témoigner d'un quelconque effort physique.

Quelques secondes après moi, le Diamant saute de l'arbre, se lançant déjà à ma poursuite.

— Ce n'est pas à moi que tu veux échapper. C'est à la société. À tes peurs. Tes tourments. Tes démons.

Si un seul doute subsistait encore dans mon esprit, il vient de s'envoler.

Je suis en plein cauchemar.

Le point positif, c'est que je finirai par regagner la réalité – en espérant que ça arrive rapidement. Peut-être qu'en accélérant mon rythme cardiaque, j'obligerai mon corps à se réveiller ?

L'arbre et le soleil s'éloignent, laissant place à une jungle obscure, une énigmatique forêt vermeille qui s'étend à perte de vue. Même si ça me coûte de l'admettre, il faut avouer que Gauthier a de bons goûts en matière de paysages.

Après m'y être engouffrée, je mets peu de temps avant de réaliser que je me suis perdue.

Paumée, égarée dans ce bois épineux aux allures de portes de l'Enfer.

Les ronces m'égratignent les mains, mais je n'arrête pas ma course pour autant. Des brindilles craquent derrière moi. Mon cœur bat de plus en plus fort à mesure que ses pas se rapprochent. Il se retrouve soudain face à moi, fixant ses yeux dans les miens avec une intensité désarmante.

— Ne mens pas. Pas à moi.

Je recule d'un pas, à la fois terrifiée par ses mots et sa prestance. Le pouvoir qu'il exerce sur moi m'empêche d'esquisser le moindre mouvement.

Proie face à son prédateur, je préfère me battre plutôt que d'abandonner. Songeant un instant à enfoncer les épines dans ma chair, je renonce et tombe dans un gouffre sans fin, m'éloignant inévitablement de mon voleur de sommeil.

Une seconde plus tard, je soulève mes draps, en nage. Je suis de retour dans ma chambre à Talesia, parfaitement réveillée. 

Que retirez-vous de cette « vision onirique », comme l'appelle Gauthier ? 

Justement : si vous aviez le pouvoir de créer, de choisir votre rêve, à quoi ressemblerait-il ? 🌌

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