Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 39

Plume verte, plume verte,

Espoir, lueur d'émeraude,

Au revoir chère Solitude.

— On ne retourne pas à la stèle ? je demande, de plus en plus perdue.

— Non.

— Alors où va-t-on ?

— Quelque part.

— Ça te dérangerait d'être un peu plus explicite ?

— Oui.

— Mais qu'est-ce que j'ai fait ? À croire que tu es vraim...

Les mots restent bloqués au fond de ma gorge. Alors qu'il était devant moi pendant tout le trajet, Gauthier se retrouve subitement derrière mon dos, un doigt sur mes lèvres et la main sur mon ventre, m'empêchant de faire un pas de plus.

L'idée de le mordre me traverse l'esprit, mais je me résigne. Mieux vaut éviter de le contrarier davantage.

Avec une précaution extrême, je pivote sur moi-même pour me retrouver face à lui. Je l'asphyxie probablement avec mon soupir, mais peu importe.

C'est la deuxième fois aujourd'hui que nous sommes aussi proches l'un de l'autre.

C'est un moyen de pression, une façon de me faire comprendre que c'est lui, le plus fort. Il n'a sûrement pas tort, cela dit, même si ce n'est pas moi qui irai dans son sens.

Pas cette fois.

— C'est drôle, j'allais justement...

BOUM.

— Aïe ! Ça va pas, ou quoi ? T'es complètement malade !

Je suis bien contente d'avoir assez de souffle pour lui faire remarquer que son croche-patte était particulièrement stupide et déraisonné. Si Gauthier veut me faire taire, il peut bien trouver autre chose que m'étaler par terre pour ensuite me rattraper de justesse, le tout en installant une proximité déconcertante entre nos deux corps.

En plus, il n'est même pas fichu de me relever complètement : je dois m'agripper à ses épaules pour ne pas perdre l'équilibre.

Il devrait commencer à me connaître maintenant ! Il aurait dû savoir qu'éviter la chute, c'est mission impossible pour moi.

Ou il l'a anticipée.

Difficile à dire, quand on le voit là, par terre, étalé en pleine rue, une pauvre fille enchevêtrée entre ses pieds. Pour une fois, je n'ai pas envie de fustiger la quelconque administration en charge de l'éclairage de nuit – leur oubli m'évite la honte des pavés.

C'est ce que je crois pendant un instant, à tort.

Les pierres ont beau rester insensibles, un passant semble s'amuser de notre cascade. Un ricanement nocturne qui me fait froid dans le dos, dos auquel Gauthier s'adosse pour me chuchoter :

— Tu as de la poudre d'agamon sur toi ?

Farfouillant dans mon sac, je repère bientôt la fameuse fiole rose. D'après ce que m'en a dit le vendeur, l'agamon est une créature puissante : il ne faut pas pour autant se fier à son allure de mouton-licorne inoffensif.

Sa poudre aveugle la victime et peut provoquer diverses hallucinations selon la quantité déversée. Elle en devient d'autant plus efficace si on l'associe à une pierre précieuse.

Et Gauthier en est parfaitement conscient. Il sort doucement son diamant de sa poche et le parsème de flocons roses. Je le regarde faire, fascinée.

C'est la première fois que je vois sa gemme, réalisé-je. Elle étincelle. C'est comme si les mille et un reflets tiraient directement leur source des rayons lunaires. Au contact des paillettes roses, le diamant redouble d'intensité. Mon rubis en paraîtrait presque terne, à côté.

Je me relève. Le sorcier fait de même. Près du mur, mes yeux scrutent l'obscurité dans l'espoir d'y découvrir quelque chose – en vain. La présence de mon acolyte me rassure : je m'imagine même sentir son souffle chaud contre mon cou. Au fil des secondes, mon cœur palpite sous l'effet de l'adrénaline, et mes sens s'éveillent un à un. Prédatrice à la recherche de sa proie, seule mon ombre tremble. Mes jambes, mes bras, mon torse, eux, n'aspirent qu'au calme et à la liberté.

— Voyons, Gaugau : tu ne vas pas entraîner notre jeune Rubis dans la perversion. Pas tout de suite, si ?

« Gaugau ? »

Qu'est-ce que c'est que ce surnom à deux balles ?

— Aaron.

Son ancien comparse a beau demeurer invisible, le Diamant n'en anticipe pas moins ses prochains mouvements. Il attrape ma main et s'enfonce dans la ruelle adjacente, en prenant le temps de m'expliquer :

— Le passage spatio-temporel que nous avons emprunté à l'aller est trop dangereux pour qu'on prenne le risque de l'employer à nouveau. Nous devons trouver une autre porte de sortie, suffisamment éloignée de Talesia pour que l'administration n'ait pas vent de notre excursion à Pearlake.

— Pas de portail ? Comment allez-vous rentrer chez vous, pauvres crochus ?

— Crochus ?

— Jeunes sorciers stéréotypés, me répondent les deux voix en écho.

— Un code inventé il y a longtemps par le Tenebrosus à tes côtés.

Il a beau être encore loin, Aaron me donne la chair de poule. Il est beaucoup moins charmant que tout à l'heure, c'est certain. M'aurait-il enchantée pour que mon bon sens me fasse défaut à ce point ?

— Laisse-nous partir.

— Je dois dire que tu me déçois, Gauthier. Tu as déjà oublié que c'est moi qui m'occupe de ce quartier ? Tu y étais le bienvenu autrefois, mais tu me l'as dit toi-même : ce temps est révolu.

Mon ami accélère le pas, si bien que je suis obligée de courir pour rester à sa hauteur. La voix de sa vieille connaissance résonne en écho dans toutes les rues que nous traversons : Aaron nous traque.

Après trois ou quatre intersections, une odeur de poisson embaume l'air, et la nausée m'assaille le ventre. Les fruits de mer, j'aime bien, mais seulement dans mon assiette !

— Pourquoi on se rapproche du port ?

— C'est le seul moyen de rentrer sans qu'il nous voie.

Je n'insiste pas, trop essoufflée pour poser des questions. Gauthier sait ce qu'il fait... je crois.

💎💎💎

Pour une fois, mon nez ne m'a pas joué des tours. Quelques ruelles plus loin, nous arrivons à l'embouchure du fleuve, encombrée de conteneurs imposants qui m'empêchent de voir les bateaux.

En habitué des lieux, le Diamant se faufile sur les docks, jusqu'à arriver près d'une benne. L'air marin a toujours eu le don de me rendre malade, mais là, c'est encore pire. Avec un haut-le-cœur, je m'appuie contre la caisse la plus proche.

Le sorcier ne remarque pas immédiatement mon trouble, occupé à farfouiller près d'une grue. Quand enfin il se retourne, mon estomac l'est presque tout autant. Il m'aide à m'asseoir, la tête entre les genoux, et me passe son manteau.

Au moins une chose ici qui ne pue pas le hareng !

— Tu as le mal de mer ?

— Non, c'est juste... l'odeur qui fait ça.

Sans crier gare, il passe son bras derrière mon dos et me soulève du sol. J'hallucine, ou il est en train de me porter ? Si je n'étais pas sur le point de lui vomir dessus, il se serait sûrement pris mon pied en pleine figure.

— Pardon de te brusquer, mais on n'a pas beaucoup de temps. On embarque dans cinq minutes.

Il a bien dit « embarquer » ? Dites-moi que je rêve ! Certes, la rivière qui traverse Pearlake n'est pas très agitée, mais... c'est quoi le proverbe, déjà ?

Tous les fleuves vont à la mer.

Et qui dit mer, dit mouettes, rouille et tout le tralala, à savoir une nouvelle indigestion pour moi.

Et dire que je n'ai même pas mangé de fumet de Minotaure !

— Si tu veux me faire passer un brevet de natation, je l'ai déjà, je te signale. D'accord, j'ai galéré pour l'avoir, mais je l'ai.

La seule image qui me parvient avant de fermer les yeux est floue, plutôt irréelle, aussi : un large sourire s'étirant sur les lèvres de Gauthier.

Rubis aurait sans doute préféré rentrer à Talesia à l'aide d'un portail spatio-temporel... Que retenez-vous de sa petite escapade à Pearlake ? 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro