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Chapitre 38

— Je n'ai pas envie d'aborder ce sujet avec toi, déclare le Diamant, sûr de lui. Je suis sûrement mal placé pour te le dire, mais quoi qu'ait fait Aaron ce soir, si extraordinaire soit-il, ses intentions ne sont pas bonnes. C'est tout sauf un justicier au grand cœur. J'agissais comme lui, avant, mais depuis quelque temps je me suis rangé. Ce que j'ai vu, entendu, ce que j'ai fait aussi, tout ça restera gravé dans ma mémoire. Je serai toujours marqué au fer rouge, plus brûlant encore que le sceau de l'Enfer. Je suis damné... et Aaron l'est tout autant que moi.

— Dis-moi au moins pourquoi lui a continué, persisté-je, plus que jamais déboussolée. Il doit avoir une raison !

— Non. C'est trop facile de se trouver une excuse, de l'inventer et de la modeler à son image. Il n'y en a pas. Pas du genre de celles que tu veux entendre, en tout cas. Aaron est en dehors des sentiers battus, Rubis : c'est une bête sauvage qui s'en prend à tout ce qui lui flatte l'odorat.

La colère que j'étais jusqu'à présent parvenue à contenir refait surface. Que Gauthier reste mystérieux sur son compte, c'est une chose, mais qu'il m'interdise de fréquenter quelqu'un sans justification valable, c'en est une autre.

— Je ne comprends pas : tu dis être meilleur que lui, mais en attendant, c'est toi qui m'amènes dans une ville mystère où tu t'éclipses pour te rendre je ne sais où, tout ça en éludant tout ce qui a trait à ta personnalité. Pourquoi ?

— Si tu veux vraiment le savoir, j'avais encore une affaire à régler aujourd'hui, pour le compte de cette personne dont j'étais à la charge. C'était un projet de longue date, le dernier. Et devine avec qui j'avais rendez-vous ?

Le nom s'échappe de mes lèvres sans que je puisse le retenir :

— Aaron.

— Exact. Quand je suis allé me faire soigner en début d'après-midi, j'en ai profité pour récupérer un colis que je devais livrer à ton cher ami le soir même. Sauf qu'entretemps, tu es partie avec le paquet et ton « sauveur » s'est présenté à toi. Je suis persuadé qu'il n'y est plus, d'ailleurs.

Sceptique, je fouille les sacs un à un jusqu'à tomber sur une boîte en carton déchirée. Du sang en dégouline tandis que je perçois déjà les relents pestilentiels du contenu disparu. Certes, j'ai tout de suite su en le voyant que ce sorcier n'était pas dans le camp des gentils, mais de là à ce qu'il me manipule pour un misérable bout de carton...

— Ta vision n'a rien à voir avec le collier, il n'est pas dangereux. C'est Aaron qui a fait usage de la magie noire sur toi : il t'a envoûtée et t'a persuadée que l'eau était mortelle, alors qu'il n'en est rien.

Malgré son ton sérieux, une certaine satisfaction émane de Gauthier, comme si ce constat le rassurait. Il aime démonter mes idées préconçues.

Malheureusement, sa réaction a l'effet inverse : elle me fait douter de lui.

Qui me dit qu'il n'est pas de mèche avec son ancien comparse ? C'est bien lui qui s'est introduit chez moi il y a quelques jours pour me subtiliser mon rubis, et il savait pertinemment ce que renfermait la boîte.

Qui croire ?

Depuis que la magie y est entrée, ma propre existence s'est transformée en un gigantesque labyrinthe et mes pensées s'y entrechoquent dans une tornade de sentiments dont je ne peux m'extirper.

— Et toi, alors ? Tu penses être qui ? Tu ne dévoiles jamais plus que ce que tu veux bien laisser paraître. On a tous nos failles, nos tourments. J'ignore ce qui a pu te briser à ce point, mais ce n'est pas en te réfugiant derrière tes démons que tu vas surmonter ton passé. Peut-être crois-tu être damné, Gauthier, mais tu m'as défendue et ça, je ne l'oublierai pas.

En écho à mes paroles, une légère brise se propage dans la ruelle. Lentement, le Diamant avance vers moi, le visage sans expression. À chaque pas, mon cœur résonne un peu plus fort dans ma poitrine, tantôt saisi par l'excitation, tantôt par la terreur.

Qu'est-ce qu'il peut être imprévisible, parfois !

Il m'empoigne, me pousse vers le fleuve mortel. Je me débats, d'instinct, mais je suis trop faible. Dès qu'il s'approche d'un centimètre, je fais un pas en arrière. Ses mains dévient de mes poignets à ma taille, comme pour me montrer combien il est facile de m'attraper, moi, petite proie fragile et faible.

Je frissonne lorsque ses doigts rencontrent mes hanches : et dire que quelques instants plus tôt, Aaron y posait ses mains dégoulinantes de sang...

Il me porte et me fait glisser par-dessus la rambarde, comme s'il tenait une plume, avec délicatesse. Le sourire aux lèvres, il se penche sur mon corps à demi allongé et murmure, si bas que même le vent ne pourrait l'entendre :

— Rubis Brightwood, tu n'as pas conscience de ta valeur. Un Rubis possède, malgré les apparences, autant de pouvoir qu'un Émeraude, un Saphir ou un Diamant. Rien, pas même un fleuve soi-disant létal, ne peut rivaliser avec le feu, si ce n'est l'Enfer.

L'univers s'arrête de tourner, en proie à un big bang temporel. Il reprend son cours une infime seconde plus tard, quand Gauthier me repose sur le sol. Aucune goutte d'eau ne tombe de mes vêtements, alors que je suis certaine d'avoir touché le liquide mortel.

Je lui rends son sourire, songeant à cette nouvelle pièce dans laquelle je viens de pénétrer après y avoir été invitée, sans aucune fenêtre et d'où ne filtre aucun autre son que celui des pleurs discontinus, semblables à ceux d'un enfant à qui on aurait arraché son jouet préféré.

Aussi inconnue soit-elle, cette salle de confiance évoquée dans la taverne d'Alicia m'ouvre les portes de l'amitié.

Gauthier délie ses mains des miennes, chassant la vision. Sa paume droite glisse jusqu'à ma gauche et nos deux cœurs battent l'un après l'autre, parfaitement accordés. Tout ça en un seul contact, celui de nos poignets opposés.

Serait-ce la clé de cet endroit secret ?

Peut-être est-ce une nouvelle hallucination, mais je jurerais l'entendre se dire à lui-même :

— J'en étais sûr.

Il se dégage et marche d'un pas distrait le long de la rive. Lorsqu'il se trouve à bonne distance, je m'autorise à jeter un coup d'œil à mes habits. Mes cheveux et vêtements sont secs et le sang a littéralement disparu. Comme à mon habitude, je ne brille pas par mon charisme, contrairement à Gauthier qui illumine la ruelle à lui tout seul.

La main gauche dans son pantalon couleur nuit, il s'éloigne dans la brume nocturne. Il ne subsiste bientôt qu'un croissant luisant sur son poignet, la Lune s'y reflétant autour d'une tache rouge qui rappelle étrangement la couleur du sang...

Là, ça devient carrément bizarre. 🫣 Une théorie sur ce qu'a voulu dire Gauthier en déclarant « j'en étais sûr » ? 💎

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