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Chapitre 30

Plume lilas, plume lilas,

Ivres, les cœurs en éclats,

Des améthystes violacées.

L'air des landes, frais et revigorant, me fouette le visage. Je n'aurais jamais pensé que la nature me manquerait à ce point, ni même qu'une balade hors de Talesia me ferait le plus grand bien – surtout après ce qui s'est passé ces derniers jours.

Le seul qui puisse me faire du mal, c'est Gauthier.

Une tache noire surgit dans mon champ de vision. Elle s'étale presque entièrement sur le pouce du jeune homme, troublant notre quiétude passagère après l'attaque des lycraks. Il la remarque aussi, mais poursuit son chemin sans rien dire.

Il paraît tout à fait détendu, comme s'il s'agissait d'une simple éraflure. Je suis sûre qu'il souffre plus qu'il ne veut bien l'admettre. Le problème, c'est que je ne vais pas le laisser s'en tirer comme ça.

— C'est rien, ça va passer.

— Tu plaisantes, j'espère ! On dirait que ta chair est plongée dans de l'acide sulfurique : tu dois aller voir quelqu'un.

— On a des choses plus importantes à faire que de soigner ce bobo ridicule ! Ce n'est pas dans notre intérêt de nous attarder ici. Le coin est plutôt incertain.

— Attends, tu veux dire que tu as peur de simples voyous ? On est des sorciers, je te signale ! Et c'est toi qui nous as embarqués ici.

— Vraiment ? Qui c'est qui n'arrête pas de pinailler sur cette blessure ?

— En même temps, il faudrait être aveugle pour ne pas remarquer que ta main est prête à se désagréger sous nos yeux, Monsieur Je-sais-tout. N'importe quel individu un tant soit peu intelligent devrait savoir que c'est assez grave pour aller consulter un médecin, une infirmière, n'importe qui capable d'arranger ça ! Tu as dit toi-même que les lycraks étaient dangereux.

Il se tait un moment, tentant vainement de refréner sa colère.

Qu'est-ce qu'il peut être prévisible !

Brusquement, il m'agrippe fermement le bras et m'entraîne sur un chemin de terre, jusqu'à arriver dans une ruelle sombre et peu accueillante. Les landes ont rapidement laissé la place à un paysage beaucoup plus urbain.

— Bienvenue à Pearlake.

Je m'adosse malgré moi contre le mur, humide et froid. Un frisson me parcourt l'échine quand je pense à la multitude d'insectes nichés entre les pierres.

Gauthier se penche sur mon visage, me forçant à me plonger dans ses yeux d'un noir d'encre. J'ai pris l'habitude – la mauvaise habitude – d'essayer de décrypter ses pensées en analysant la couleur de ses iris. Le noir renvoie toujours à des sentiments de nature très obscure.

Irritation, énervement, haine.

Le temps semble s'être suspendu dans cette ville aux allures de repaire de pirates et la proximité entre nos deux corps n'arrange rien. Mes dents claquent d'elles-mêmes, mes jambes tremblent.

J'ai la sensation d'être une proie face à son prédateur.

— Tu veux vraiment nous attirer des ennuis, toi. Je te le répète : Pearlake n'est pas un endroit sûr, surtout pour de jeunes sorcières inexpérimentées.

— Dis tout de suite que je suis...

Des bruits de pas m'interrompent. Quelqu'un arrive. Ici. Maintenant.

Le Diamant pose un doigt sur mes lèvres en se penchant encore davantage – nous sommes séparés de quelques millimètres à peine – et me chuchote :

— Tu es incorrigible.

L'étincelle de malice qui passe dans ses yeux ne fait aucun doute : la situation l'amuse autant qu'elle m'angoisse. Je sens vaguement mon pouls s'accélérer jusqu'à atteindre un rythme parfaitement irrégulier, mais j'essaie de garder mon calme avant de lui répondre :

— Et toi, tu es insupportable. Tu serais plus séduisant, si tu ne l'étais pas autant.

— Tu en es sûre ? murmure-t-il, son index descendant lascivement le long de mon cou.

Je frémis à nouveau. Cette promiscuité est on ne peut plus déroutante.

— Ne joue pas avec le feu, petite Rubis.

Il s'éloigne de quelques pas, laissant ma cage thoracique se libérer de toute la pression qui l'oppressait encore il y a une seconde.

Gauthier me sert son plus grand sourire avant de sortir de sa poche une petite bourse qu'il me lance sans prévenir :

— Prends la rue à droite et entre dans la première boutique que tu croises. Je t'y rejoins d'ici une demi-heure, j'ai quelque chose à régler avant.

Et il disparaît en un clin d'œil, sans me laisser le temps de réagir.

— Lâcheur ! murmuré-je, plus pour moi-même qu'autre chose.

Pourquoi tout le monde m'associe au feu ? C'est censé être le pouvoir principal des Rubis, OK, mais tout de même... D'abord mon agresseur de l'autre nuit, et maintenant Gauthier.

Chercherait-il à me faire passer un message ?

💎💎💎

Mon compagnon de route s'étant éclipsé, je suis obligée de suivre les seules indications qu'il m'a fournies. En rangeant la bourse dans mon sac, je la laisse malencontreusement tomber et elle se déverse sur les pavés.

Bon sang, quelle maladroite !

Des pièces semblables à des joyaux roulent un peu partout sur le sol et je mets bien deux minutes à toutes les ramasser. Des pierreries sont incrustées dans la monnaie : certaines recèlent des diamants, d'autres des saphirs, des émeraudes ou encore des rubis, et leur nombre varie selon l'épaisseur du pécule.

Je pense une seconde au prix de ces bijoux dans le monde réel, avant de me raviser : si je me présente chez un orfèvre avec cette somme, je serai probablement interrogée. Une fille de mon âge avec autant d'objets de valeur en sa possession, c'est bien trop curieux pour être acceptable.

— Crétin d'ado égocentrique ! juré-je en me relevant.

Un ricanement lointain me parvient. Je file avant d'être témoin d'un nouveau tour joué par mon imagination.

Des situations comme celle-là, c'est le parfait moyen pour donner raison à mes incertitudes journalières.

Mon instinct surnaturel se réveille, m'avertissant qu'une paire d'yeux m'observe.

Faisant mine de ne pas m'en apercevoir, j'avance d'une démarche que je veux naturelle et m'engage dans l'allée annoncée par Gauthier.

Au premier abord, je ne distingue rien d'autre que la statue d'un aigle majestueux qui plante ses griffes sur le toit d'une chaumière – une bizarrerie propre aux sorciers, je suppose. La ruelle est sombre, angoissante, à l'image du reste de la ville.

Pressant le pas, je rejoins la boutique située à quelques mètres de là, sans prendre le temps de m'arrêter devant sa devanture.

Je n'ai pourtant aucun mal à distinguer le type d'enseigne.

Dans quelle boutique Rubis a-t-elle atterri ? 

Vous pensez que : 

– quelqu'un la suit 👀

– Gauthier lui fait une farce 🤪

Doit-elle s'en inquiéter ?

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