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Chapitre 24

Gauthier est très prévoyant, vraiment.

Mais si je veux survivre à cette journée, je dois chasser ce rendez-vous nocturne de la tête. Pour l'instant, j'ai une autre priorité : trouver une place au réfectoire.

Alors que je commence à paniquer, une fille identifiable à son grand sourire me tapote l'épaule, me demandant si je veux bien manger avec elle.

C'est Gaby, la brune à côté de qui j'étais assise dans les gradins, la veille.

J'acquiesce vivement et la suis tandis qu'elle s'installe déjà au bout d'une grande table située dans un coin de la cafétéria ; perspective qui me soulage grandement, n'étant pas du genre à prendre les devants.

Lorsqu'elle va se servir, je ne peux m'empêcher de chercher Gauthier dans l'assemblée, m'attardant particulièrement sur les groupes des L2 et L3, les Deuxièmes et Troisièmes années.

Je ne comprends pas pourquoi un type comme lui s'intéresse à moi.

Comment dois-je réagir ? Je n'en sais rien, peut-être parce que je n'ai jamais fréquenté quelqu'un de plus âgé auparavant... Mon manque de sociabilité associé à mon extraordinaire banalité ne fait pas de moi la L1 la plus dégourdie de Talesia, c'est certain.

À moins qu'il veuille me prendre pour cible pour me railler devant ses copains, je ne vois pas pourquoi il agit comme ça.

Raison de plus pour se méfier...

Gaby revient vite et commence à se livrer sur son histoire, ses questionnements et ses convictions. Un point commun suffit parfois à tisser le début d'une amitié.

Pour nous, c'est la lecture. Nos goûts en la matière sont similaires, si ce n'est identiques. Mêmes auteurs favoris, mêmes romans coups de cœur... La conversation est lancée avec ma nouvelle amie ! J'en apprends également davantage sur la façon dont sa pierre – une émeraude – s'est activée.

Alors qu'elle n'avait plus d'espoir de guérison pour sa mère gravement malade, elle est tombée sur une chatte grise qu'elle a recueillie dans son allée. Baptisée Badoum – ça me fait penser qu'il faudrait que je donne un nom à la mienne –, la minette s'est réveillée à ses côtés avec une ficelle autour du cou. Un pendentif en émeraude y était suspendu. A priori, il n'existe aucun lien de télépathie entre les deux, c'est... juste un chat.

Oui, je suis trop effrayée pour lui poser la question. Je sais bien que nous sommes dans une faculté magique, mais je ne veux pas passer pour une folle, non plus !

Au même moment, l'hôpital l'appelait pour lui annoncer que sa mère était miraculeusement guérie. Son seul regret en arrivant ici, c'est de ne pas pouvoir prendre soin d'elle. J'essaie de la rassurer comme je peux, éprouvant déjà de la sympathie pour elle et son passé sans nul doute mouvementé. J'aurais bien aimé l'interroger sur la Cité Souterraine, mais je n'ose pas. Mieux vaut se cantonner à une discussion banale que se risquer à souligner une différence de régime entre nous.

Tout naturellement, Gaby dévie la conversation sur la liste de fournitures distribuée ce matin. Elle n'en sait pas plus que moi sur le sujet, alors je lui propose de faire nos courses de rentrée ensemble.

Elle accepte, ravie.

💎💎💎

Le reste de l'après-midi se poursuit ainsi, entre questions ayant rapport à l'école et thèmes plus personnels. Bien que nos emplois du temps comportent les mêmes matières, nos options diffèrent. J'ai pris l'Approfondissement Spirituel ouvert à tous alors que l'Émeraude suit le schéma éducatif proposé par la faculté. C'est plus prudent si elle veut réussir les partiels, m'explique-t-elle.

Pourtant, je suis sûre qu'elle se serait spécialisée dans un domaine si elle s'était retrouvée dans les Appartements. Espérons que le cursus général lui permettra de retrouver confiance en elle, histoire qu'elle se sente plus rassurée pour le second semestre – et qu'elle choisisse en fonction de ses goûts et non de ses lacunes supposées.

Le temps passe à une vitesse folle.

Il est déjà 19h30 lorsque nous nous dirigeons à nouveau vers la cafétéria. Les repas sont dignes des restaurants les plus cotés de la planète, même si je n'y ai jamais mis les pieds. Je soupçonne les chefs de l'école d'user de certains sortilèges pour nous concocter ces bons petits plats.

Magie ou pas, c'est l'estomac bien rempli que je quitte Gaby, lui promettant de nous retrouver à la même table au petit-déjeuner.

Comme j'ai mémorisé le trajet pour me rendre jusqu'au fameux double amphithéâtre, je n'ai même pas besoin de sortir mon plan !

Un balcon surplombe le premier étage, m'offrant une vue époustouflante sur le campus.

Puisque mon inconnu n'est pas encore là, je profite de cette accalmie pour méditer un peu. Aucun bruit ne filtre de l'intérieur de la faculté – c'est tellement apaisant –, jusqu'à ce que...

— Salut...

— Salut.

Cette voix mielleuse aux accents veloutés ne manque jamais de me faire sourire. C'est celle de mes rêves... et mes oreilles se sont déjà bien trop habituées à son timbre. J'essaie de garder les yeux fermés pour achever mon exercice sans trop me déconcentrer, mais c'est peine perdue.

Sa présence seule suffit à me perturber.

À l'instant où Gauthier s'assied à côté de moi sur le socle en marbre noir, un énorme frisson me parcourt le corps. Mes sens sont exacerbés. Difficile de rester sereine dans ces conditions.

Je profite simplement du moment, chassant de mon esprit toutes pensées négatives, y compris celles concernant le jeune homme. Sa compagnie ne me dérange pas, au contraire. Il a pris soin de ne pas ébranler mon silence en arrivant. C'est peut-être un gage de sympathie, qui sait ?

Cette situation me rappelle vaguement notre rencontre, lorsque nous étions tous les deux installés sur mon canapé, chacun campant sur ses positions.

La différence, c'est que j'avais l'avantage, alors qu'aujourd'hui, c'est plutôt lui qui l'a.

J'inspire un bon coup et bats légèrement des cils avec l'impression de me retrouver en pleine nature. Je peux entendre les hululements des hiboux au loin.

— À quoi penses-tu ? me demande-t-il doucement, presque dans un murmure.

— À l'infini. Au néant. Tout est petit, mais tout est grand. À la douce brise qui file entre les brins d'herbe. Dans mon jardin secret. Le contact de la pierre, la sensation de flotter dans les airs, sans rien ni personne pour m'arrêter. La liberté...

Je réalise que je viens de me dévoiler à un inconnu, comme jamais je l'ai fait auparavant.

Il ne paraît pourtant pas effrayé par ma folie passagère. Il me fixe, c'est tout.

Je me suis laissé glisser sur la corde qui retenait mes pensées et il était là, juste là, ici, avec moi.

Peut-être est-ce pour cela qu'il a choisi ce lieu, propice aux confidences, par cet air frais d'hiver ? Il savait qu'il aurait des histoires à écouter. Peu m'importe qu'il me méprise, m'adore ou me haïsse. Je ne le connais même pas. C'est comme les détails : c'est d'abord insignifiant, avant qu'on en saisisse pleinement le sens.

— C'est magnifique, ce que tu viens de dire. Très poétique.

— Je doute que ce soit véridique, chuchoté-je en prenant une grande inspiration.

— Tout dépend si tu as confiance en toi ou pas.

Par ces simples mots, Gauthier donne l'impression de me proposer la solution à tous mes malheurs passés, cette formule magique capable de tout réparer. J'ouvre les yeux, éblouie par une telle révélation.

Et je tombe.

Je chute de plusieurs mètres, comme hier. La hauteur m'accorde tout juste le temps nécessaire pour prendre conscience que depuis le début, je vole, sans même m'en être aperçue. Puis je réalise que ma tête va se fracasser sur le sol dans les secondes à venir.

Zut, ça risque de faire mal.

Mais à la place de la douleur, une douce chaleur m'envahit. Mon corps se retrouve dans les bras de Gauthier et mes joues rougissent de honte – sérieusement, pourquoi il n'y a qu'à moi que ça arrive ? Je préférerais presque m'être écroulée sur le sol – presque.

J'ai lévité, comme la veille.

Léviter, flotter dans l'atmosphère, à mi-chemin entre le ciel et la terre. Et l'unique témoin de ce moment extraordinaire qui trouve ça magnifique....

Ça, ça n'est résolument pas inscrit dans la norme sociale.

Deux yeux noirs se fixent dans les miens. Je m'aperçois que cette subite descente aérienne m'en a fait oublier de respirer. Ma sérénité s'est dissoute dans la nuit et les astres semblent me narguer de là-haut, témoins célestes d'une plaisanterie jouée par le sort.

Mon regard se pose sur Gauthier.

La demi-lune. Lui. J'ai l'impression qu'ils ne font qu'un. Ma tête tourne, mes questions se confondent avec les étoiles, farandole incessante de mots s'écoulant à flots.

— Rubis ?

— Oui ?

Il s'apprête à me répondre, mais une main sortie des ténèbres l'assomme brutalement. Il s'effondre à l'instant même où un hurlement de terreur franchit mes lèvres. La dernière chose que je vois avant de sombrer dans l'inconscient, c'est l'éclat bleuté qui traverse ses yeux.

Une lueur d'espoir.

La sienne. 

Une idée du nom que Rubis devrait donner à la féline ? 

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