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Chapitre 122

— Si ça te fait du bien...

— Je n'ai pas besoin d'une thérapeute, tu sais.

— Même. Parfois, c'est agréable de parler à quelqu'un avec qui on n'a aucune attache, aucun atome crochu. Quelqu'un dont le jugement nous importe peu.

— Désolé de te décevoir, Rub's, mais je n'ai pas encore atteint un taux de gentillesse suffisant pour ça. Heureusement, d'ailleurs.

— Fais-moi signe, quand tu changeras d'avis !

Aaron acquiesce d'un vague signe de tête et se détourne de moi pour entamer un sortilège de protection. J'aurai essayé...

Face à son manque d'empathie, je l'ignore et consulte mes messages. Il doit avoir vécu des choses horribles pour réagir ainsi à chaque fois que quelqu'un tente de l'aider.

C'est bon pour moi.

Je réponds rapidement à Gauthier et échange encore quelques textos avec lui.

Phase B : enclenchée.

À tout de suite, partenaire.

Tu me donnes l'impression qu'on s'apprête à commettre un crime !

Ne t'inquiète pas, tu ne seras pas seule. Je t'aiderai à supporter ta part de culpabilité.

Vu son petit sourire en coin, j'en déduis qu'Aaron est en train de m'observer depuis un moment déjà.

— Qu'est-ce que tu as ? Tu ferais presque peur, avec tes tatouages tribaux...

— Ils sont top, hein ? Je me disais que Gauthier et toi alliez bien ensemble, finalement. J'avais des doutes au départ, mais les voilà balayés.

— Tu pourrais développer un peu ta pensée ? raillé-je, confuse. Ça m'intéresse.

— Voyons, Rub's ! Tu devrais le savoir mieux que personne : il faut toujours garder une part de mystère.

— Et toi, alors ? Tu flashes toujours sur Gaby ? répliqué-je.

Un éclat de rire lui échappe.

— Flasher est un bien grand mot.

— Je viens de la voir embrasser son crush, Éthan. Pas trop déçu ?

— Pourquoi ? s'esclaffe-t-il à nouveau, surpris par ma remarque. T'es jalouse ?

Je lève les yeux au ciel, exaspérée. Aaron ne peut pas s'empêcher de débiter des âneries.

— Pardon, question stupide. Elle me plaît, c'est vrai. J'aime les femmes de caractère.

— Combien de râteaux tu comptes te prendre avant de lâcher l'affaire ?

— Autant que mon ego pourra le supporter, plastronne-t-il, bien décidé à ne rien me laisser paraître sur la nature exacte de ses sentiments pour elle.

— Pas beaucoup, dans ce cas.

Il ne relève pas. Je profite de sa confusion pour filer, mais il se reprend et me rattrape rapidement. Notre jeu de dupes n'est pas encore tout à fait terminé...

— Rub's ?

— Oui ?

— Elle est cool ta robe, mais... tu devrais mettre ça pour que Gauthier l'apprécie encore plus, dit-il en me tendant une chaîne retenant un pendentif visiblement très ancien.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Il comprendra.

Je prends le collier, un temps déconcertée. Accepter, c'est faire confiance à Aaron, mais ça ne signifie pas pour autant trahir mon amour, si ?

Le sorcier m'adresse un clin d'œil que je ne saurais interpréter et s'adosse à nouveau contre son arbre, comme si cette discussion n'avait jamais eu lieu.

De nous tous, c'est sûrement lui qui a le plus à perdre ce soir. C'est ce qui m'empêche de refuser son cadeau, même si je risque de payer le prix fort en ayant tort.

Le pendentif traverse les filaments de mon col et se plaque contre ma peau tels deux aimants retrouvés.

Un hoquet de surprise m'échappe lorsqu'au même moment, Aaron effleure le dessus de ma main et plonge son regard dans le mien.

Ses iris restent identiques, mais son corps tout entier s'assombrit pour ne former qu'une masse de ténèbres, l'obscurité à l'état pur. Il ouvre grand la bouche, comme s'il voulait aspirer toute la peur qui se reflète dans mes prunelles, et murmure d'une voix rauque qui lui est totalement étrangère :

— Il y a une chose que tu ne comprends pas, Rub's : je suis sans cesse déguisé. Chaque jour, je cache ma vraie nature au reste du monde et je lutte pour être quelqu'un que je ne suis plus. Je n'ai pas besoin d'un masque, la magie camoufle déjà l'abomination que je suis.

— Qu'est-ce que...

— Si je soupire, c'est mon souffle glacé qui te tue. Si je pleure, ce sont mes sanglots répétés qui te noient. Si j'observe, c'est mon regard d'acier qui te terrasse. Si je crie, c'est l'écho de ma peine qui t'étouffe.

— Aaron, s'il te plaît...

— Écoute-moi, mon ange. Je me nourris du malheur présent en chacun de nous. Chaque cellule de ton corps n'aspire qu'au mal-être, Rubis, et ce bien avant que tu sois maudite.

Ma salive reste coincée dans ma gorge, comme si mes membres s'étaient figés. Sans mes pouvoirs, mes jambes ne me tiennent plus et je me retrouve à genoux face à l'Ombre qui se tient désormais devant moi.

— Ne pars pas, Rubis ! lance-t-elle, inquiète. Je ne te ferai pas de mal. Je veux seulement que tu comprennes. Nomis t'a jeté une malédiction, et je connais la clé qui peut t'en délivrer. Je vais le faire, poursuit-elle d'une voix angoissée, presque paniquée, je vais le faire...

Mes muscles se reconnectent brutalement à mon cerveau. C'est curieux, mais j'ai l'impression qu'Aaron souhaite me laisser une dernière chance... une dernière chance que je n'arrive pas à saisir.

Mes bras veulent le repousser, mais au lieu de toucher son torse, ils le traversent. De l'énergie se propage dans tout mon corps. Elle n'est peut-être qu'éphémère, mais elle me donne le courage nécessaire pour fuir.

Je cours, mais l'Ombre me rattrape vite et agrippe mon poignet.

Elle ne fait qu'un avec la nuit, et les ténèbres éclipsent toute trace d'humanité en lui.

Je me débats avec une rage inouïe, me laissant tomber par terre pour tenter de me sauver. Ses doigts nébuleux s'enfoncent dans ma chair et m'arrachent un cri de douleur. C'est la peur qui s'exprime à travers mon corps en souffrance.

Penchée au-dessus de moi, l'Ombre promène son regard sur chaque parcelle de ma peau, avant de promener sa bouche près de mon oreille pour y susurrer :

— Continue comme ça, mon ange, et tu n'auras bientôt plus assez de forces pour te relever. Tu ne voudrais pas que je te porte, si ?

J'ignore comment, mais un minuscule « non » parvient à se faufiler entre mes lèvres, réduisant à néant les idées malsaines du Diamant.

— C'est bien ce que je pensais. Tu pourras partir lorsque je t'aurai raconté mon histoire, promis. Es-tu prête à l'entendre ?

Sans attendre de réponse de ma part, il se redresse et prend une grande inspiration. Il n'entame son récit qu'une fois que ses yeux sont plongés dans les miens.

— Crois-le ou non, mais moi aussi j'ai aimé. Beaucoup, passionnément, à la folie. Un peu comme toi avec Gauthier, sauf que le lien d'âmes sœurs qui m'unissait à ma bien-aimée était scellé. Notre relation était fusionnelle, notre attirance criminelle. Je ne connaissais pas encore Nomis, à l'époque, mais ça n'allait pas tarder à arriver. Camille – c'était son nom – adorait tenter de nouvelles expériences. Elle avait entendu parler d'une secte qui se réunissait de temps en temps. Cette assemblée se targuait de pouvoir invoquer Lucifer, le premier démon qu'ait connu la Terre. Je l'ai accompagnée par curiosité – par inquiétude, aussi – et nous y avons découvert un jeune adolescent d'une douzaine d'années à peine, qui semblait tellement habité par ce qu'il disait qu'il nous paraissait possédé. Il ne croyait pas seulement en ses propos, il les vivait.

— Quel est le lien avec Camille ? m'enquiers-je, peinant à imaginer Aaron épris de quelqu'un.

— Cette fois-là, elle a été charmée par son discours. Elle a décidé de revenir. Je ne voyais pas bien l'intérêt d'écouter un sermon hebdomadaire sur l'apocalypse, mais je la suivais aveuglément sans penser au danger. À chaque séance, elle revenait un peu plus différente, un peu moins lucide. J'avais l'impression qu'elle s'éloignait de moi, mais paradoxalement, notre amour ne m'avait jamais paru aussi passionné. Toutes ces paroles sur la magie noire attisaient son désir, alors je me taisais et gardais mes doutes pour moi. Plusieurs années plus tard, j'ai fini par comprendre quel est le problème avec les âmes sœurs inversées : l'une d'elles finit par s'abandonner à l'autre. C'est inévitable. Je me suis perdu en elle et c'est ce qui a causé ma perte, mais aussi la sienne.

— Attends une minute, chuchoté-je en me relevant avec précaution, nullement impressionnée. Tu dis que tu t'es rendu compte de ça « plusieurs années plus tard », mais... mais tu as mon âge !

— Physiquement, oui.

— Et mentalement ?

— Disons que j'aurais eu l'occasion de passer deux fois mon Bac si Nomis ne m'avait pas enfermé pendant tout ce temps.

— Pardon ?

Ma méfiance habituelle ressurgit aussitôt. Qu'il critique Nomis, c'est une chose, mais qu'il l'accuse de l'avoir emprisonné pendant une trentaine d'années, c'en est une autre.

— Tu as bien entendu, Rub's. Ton très cher cousin ne s'en est pas privé, rassure-toi.

— Mais il n'était pas né ! C'est parfaitement incohérent.

— C'est tordu, mais il a réussi à se faire passer pour un bébé, un enfant puis un adolescent pendant une douzaine d'années sans se faire prendre. Il est bien plus vieux que ça, en réalité. Ce n'est pas pour rien s'il est à l'origine de la Confrérie des Ombres, et s'il recherche l'Esmantium. C'est une créature puissante : il ne lui est pas bien difficile de maîtriser le temps.

— Tu veux dire qu'il n'est pas vraiment mon cousin ? demandé-je, reprenant espoir. Que Nomis existait déjà bien avant la naissance de Simon ?

Vous imaginiez Aaron avoir une âme sœur, vous ? 😱

Les méthodes de Nomis sont hyper creepy, pas vrai ? Voilà qui ne présage rien de bon pour la suite...

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