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Chapitre 115

Nonchalamment adossé contre un arbre, Gauthier pioche dans un paquet de biscuits.

— Je te crois pour le froid, un brin déroutée, mais pas pour l'allumette.

— J'avoue : j'ai utilisé mes pouvoirs. Il faut que je garde un côté rebelle, tout de même ! Tu aimes les gaufrettes ?

— Si ça peut te rassurer, je ne serais jamais arrivée jusqu'ici sans un bon sort de dissimulation. Dis-moi qu'elles sont à la vanille ! m'exclamé-je en m'emparant de la boîte.

— Les pralinées sont un peu écœurantes, je trouve. Sers-toi. J'ai déjà dû engloutir une barquette entière.

Et effectivement ! En m'appuyant à mon tour contre le sycomore, je distingue une autre boîte, abandonnée sur le sol en compagnie d'une bouteille de soda et de deux paquets de marshmallows bien garnis. Il compte organiser un feu de joie, ou... ?

— Merci ! Je ne sais pas comment j'aurais tenu la nuit autrement ! Tant qu'on y est, j'ai aussi enfilé mes chaussures par magie : j'avais la flemme.

— Là, tu fais erreur. Je suis sûr que c'est parce que tu avais peur de te prendre les pieds dans ta couette.

— Tu commences à me connaître... Ça en deviendrait presque inquiétant !

— À force de t'entendre radoter à longueur de journée, j'ai fini par mémoriser quelques détails, raille-t-il, amusé.

— Tu as conscience que tu viens de gâcher tout l'aspect romantique du moment ?

— Parce que j'étais romantique, à l'instant ? Beurk !

Je pousse un soupir en partant m'asseoir à côté de mon imbécile de petit ami. Dans ces cas-là, mieux vaut ne rien ajouter.

— Si on fait le total, tu remportes la partie avec deux points, c'est ça ?

— Et le jeu était originellement fondé sur... ?

— ... notre incapacité à abandonner la sorcellerie pour quelques heures.

— Victoire acceptée, dans ce cas. Et je gagne quoi ?

Il me lance un sourire carnassier qui ne manque pas de me faire rougir. La seconde suivante, ses mains s'enroulent autour de ma taille et ses lèvres murmurent au creux de mon oreille :

— C'est une très bonne question. Que dirais-tu de...

— Oui ?

Je me tourne vers lui, mon visage à quelques millimètres du sien seulement, humant son parfum à la manière d'une bête sauvage.

Une bête sauvage, rien que ça. Bravo, Rubis : c'est très classe.

— Voyons... commence-t-il évasivement.

Il attend encore un peu, retardant autant que possible l'inévitable, avant de m'offrir un doux et long baiser, du genre de celui qui fait tellement tourner la tête qu'on en ressort complètement déboussolé.

Lentement, son corps se décolle du mien tandis qu'il marmonne, on ne peut plus sérieux :

— Tu n'aurais pas dû y aller.

— Aloïs serait peut-être mort à l'heure qu'il est !

— Même. C'était à lui de ne pas agir comme un inconscient susceptible et parfaitement irresponsable. Tu n'avais pas à te mettre en danger à cause de son comportement de gamin puéril.

— Même s'il a agi par égoïsme, je ne peux pas lui en vouloir. C'est normal qu'il ait été chamboulé en apprenant la nouvelle ! N'importe qui l'aurait été à sa place.

Après quelques secondes, Gauthier change de sujet, conscient qu'il ne pourra rien retirer de notre échange ce soir :

— Tu sais qui est Nomis, pas vrai ?

— Je crois, oui. Au début, je n'osais admettre la vérité, sans doute parce que l'illusion était plus belle que la réalité. Mais avec ce qui s'est passé aujourd'hui, je ne peux plus me voiler la face. Mon cousin, celui-là même avec qui je courais dans les champs sans jamais réussir à l'attraper, est devenu un sorcier monstrueux. Que veux-tu ? Ce doit être de famille.

— Rubis, tu n'es pas...

— Je ne parlais pas de moi.

— Oh.

— Mon père n'est peut-être pas un adepte de la magie noire, mais à sa façon, il est tout aussi lâche que son neveu. Il a abandonné ma mère alors que je venais d'avoir six ans, comme ça, du jour au lendemain, sans aucun signe annonciateur. Vivre toute sa vie dans l'incertitude, ce n'est pas un cadeau : c'est un calvaire.

À cette évocation, les mains du Diamant se crispent sur mon ventre. Même s'il s'adresse toujours à moi, son regard se perd dans le vide :

— J'ai dû côtoyer Nomis pendant plusieurs mois. Je n'osais pas te le dire avant, mais maintenant qu'on partage les mêmes doutes... je crois me souvenir qu'un jour il a parlé d'un soi-disant oncle qui se serait exilé pour ne pas libérer des informations compromettantes à de mauvaises personnes. À cette époque-là, Nomis commençait tout juste à s'intéresser à l'Esmantium et ses pouvoirs étaient bien moins puissants qu'ils ne le sont aujourd'hui. Certes, il y a peu de chances pour que ça ait un quelconque rapport avec ton père, mais on ne peut pas non plus exclure cette possibilité, aussi inconcevable soit-elle.

Je reste sans voix. Rien que l'idée que Papa puisse être encore en vie me fait tourner la tête.

Le pire dans tout ça, c'est d'imaginer que mon existence tout entière soit remise en question à cause de quelques mots prononcés par mon cousin psychopathe plusieurs années auparavant.

— Ça ne peut pas être lui. Ma mère m'a toujours dit qu'il aurait tout donné pour sa passion pour l'automobile. À un moment, il en était tellement obsédé qu'il partait tous les week-ends.

— Qui te dit que c'est vrai ?

— Elle ne m'aurait pas menti sur ça.

— Admettons que ton père soit un mage puissant. Rien ne l'aurait empêché de jeter un sort à sa femme pour qu'elle le croie parti au salon de l'automobile à Paris alors qu'il participait à un sabbat. Il voulait sûrement la protéger. J'aurais agi de la même manière, à sa place.

— C'est impossible. Maman s'en serait forcément rendu compte !

— Arrête de lui chercher des excuses. Elle n'est même pas capable de s'apercevoir que sa fille ne vit plus chez elle.

— Elle... elle n'était pas comme ça, avant.

— Un sorcier aguerri peut créer la plus parfaite des illusions, encore plus s'il a eu des mois pour la perfectionner. Tu en connais beaucoup, des oncles que Nomis aurait eus du temps où il se faisait appeler Simon ?

— D'accord, soupiré-je, épuisée. À moins qu'il ne s'agisse d'un autre secret de famille, il n'en a pas d'autres. Sauf si son arbre généalogique s'est confondu avec une autre lignée, mais je préfère ne pas envisager cette possibilité pour l'instant. La situation est déjà bien assez dure à gérer.

— Oui, et avouons-le : les chances pour que Nomis ait une famille cachée sont relativement minces.

— En effet.

— Rubis, je ne veux pas te faire espérer inutilement, mais je pense qu'Aaron en saura plus que moi sur le sujet. C'était lui le diplomate, du temps où nous sévissions ensemble. Moi, j'étais le soldat. Un curieux, ça suffisait amplement, vu le genre de missions qu'on nous confiait. Le problème, c'est que je ne pense pas qu'il accepte de communiquer avec nous, encore moins s'il y voit un lien quelconque avec Nomis. Si je ne le connaissais pas un peu mieux, je jurerais qu'il a été ensorcelé.

— Il doit y trouver un intérêt quelque part. Franchement, je préfère me passer de son aide pour le moment. Le seul domaine dans lequel il excelle, c'est la bêtise. Rien qu'en une phrase, il est parvenu à désespérer Aloïs au point qu'il mette tout en péril pour une simple pierre. C'est lui le bourreau, certainement pas la victime. Voilà pourquoi j'aimerais avoir la certitude que mon père est encore en vie avant de tenter quoi que ce soit. Ça éviterait les longues et futiles recherches... et les faux espoirs.

— Il existe une formule pour ça. Tu penses avoir un assez bon souvenir de lui en mémoire ?

— À travers mes yeux d'enfants, il me semblait proche de sa famille, mais ses actes m'ont toujours prouvé le contraire. Je me rappelle juste qu'il me voyait devenir médecin. Il était convaincu que j'allais aider les gens, plus tard. Manque de bol, j'ai abandonné l'idée dès que j'ai commencé à compter.

— Accorde-lui au moins le bénéfice du doute. Tu n'es peut-être pas médecin, mais tu ne supportes pas que quelqu'un souffre. Il n'y a qu'à voir avec Aloïs : il t'insupporte, mais tu es prête à te sacrifier pour lui.

Gauthier poursuit sur sa lancée, tout en plaçant ses mains au-dessus du feu pour en attiser les flammes :

— Concentre-toi sur sa voix. C'est l'un des meilleurs moyens pour se rappeler une personne. Ensuite, on captera son aura en liant nos deux énergies. C'est de la magie noire, mais le sort est sans conséquence.

Le Diamant me force à me détendre pendant qu'il décrit le fonctionnement de l'enchantement. Il paraît assez complexe à réaliser, mais j'ai connu pire.

Après plusieurs tentatives, nos efforts sont pourtant infructueux. Je sens une légère montée d'adrénaline se propager dans tout mon corps, mais elle est stoppée net par une vive douleur à mon poignet gauche qui s'accentue à mesure que nous répétons la formule.

Tout à coup, toute trace d'énergie m'abandonne, comme si mon corps en était vidé. Je m'effondre sur le sol, sans laisser le temps à Gauthier de me rattraper.

J'évite de peu la perte de connaissance, mais le phénomène n'en demeure pas moins inquiétant. Peut-être que j'ai trop utilisé mes pouvoirs ?

Il ne faut jamais abuser des flux et ce n'est pas pour rien si Monsieur Jaffrès m'a mise en garde.

Mon petit ami ne semble pourtant pas de cet avis. Il examine patiemment mon avant-bras en prenant les mêmes précautions que s'il manipulait une bombe à retardement et y découvre une brûlure.

Bon sang ! Comment ai-je pu ne pas m'en apercevoir plus tôt ? Elle aurait pu paraître anodine en d'autres circonstances, mais la marque est plutôt angoissante pour des sorciers qui ont déjà assisté à des cours de Magie noire – et mon acolyte en est bien plus conscient que moi. Il lâche même un juron, fait inhabituel de sa part, avant de déclarer, frappé par une évidence sinistre :

— Je n'y ai pas trop réfléchi sur le moment, mais ton bouclier ne s'est pas déclenché tout seul, tout à l'heure. Si tu t'es sentie menacée, ça signifie qu'il y avait quelqu'un d'autre.

— Nomis.

Je me souviens de cette Ombre qui, avant de me plonger dans le délire le plus total, a déployé son voile de ténèbres tout autour de moi... les mêmes ténèbres qu'hier soir.

Mon cousin est agenouillé devant ma frêle silhouette à demi-noyée dans une mare de sang – celui d'Aloïs.

— Il t'a jeté une malédiction, déclare Gauthier, on ne peut plus sûr de lui.

On dirait que notre soirée romantique à s'échanger des marshmallows grillés au coin du feu va devoir attendre un peu...

On remercie tou.te.s Nomis pour cette bombe à retardement... 🙃 Quelles seront les conséquences de cette malédiction pour Rubis ?

Parviendra-t-elle à s'en débarrasser ? 😵

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