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Chapitre 112

— J'ai dû l'apercevoir après toi, débute pourtant Ambroise. Il était furieux ! Je lui ai demandé où il allait, mais il est passé devant moi sans me calculer.

— Personne depuis ?

Gaby, Alix et Émilie secouent la tête.

— Il a dû partir après le différend qui l'a opposé à Gauthier.

— Qu'est-ce qui s'est passé ? s'enquiert l'Émeraude, angoissée à l'idée que son ami ait déserté.

— Aaron a fait remarquer que...

— J'étais partie voir Nomis hier soir.

— ... et Aloïs s'est énervé, complète Gauthier, tout en me fusillant du regard.

Menteuse un jour, menteuse toujours !

— Il paraissait distant ces derniers temps, argue Em', perplexe.

— Distant ? C'est-à-dire ?

— Pour faire court, il nous a demandé si nous ne trouvions pas que tu t'étais, disons, rapprochée de Gauthier. Et... c'est possible qu'on ait dit oui.

— Ce que j'ai du mal à comprendre, c'est pourquoi il serait parti à cause de ça ! Ça n'explique pas tout.

Tout le monde me dévisage comme si j'étais une demeurée – ils ont peut-être raison –, jusqu'à ce qu'Alix déclare :

— Si, Rubis : tu es son âme sœur.

— Et alors ? J'ai le droit de fréquenter qui je veux sans qu'il en fasse un scandale, non ?

— Peut-être, mais il faut le comprendre : d'après ce qu'on a vu en classe, vous êtes censés vous aimer, vivre ensemble...

— Mais c'est de la théorie, ça ! On a mis les choses au clair là-dessus, pourtant.

Nouveaux regards fuyants. Gaby, d'ordinaire si loquace, se racle la gorge pour déclarer :

— C'est plus compliqué que ça, Rubis. Je crois qu'il a vraiment des sentiments pour toi.

Je fixe l'étagère devant moi pendant un moment, sans oser me tourner vers Gauthier.

Bon sang, où cet imbécile de Saphir peut-il bien être ? Il mérite qu'on lui remette les idées en place, celui-là !

Sans plus tergiverser, nous formons un cercle à la va-vite avec l'une des poudres de mon sac – prions pour qu'aucun documentaliste ne s'en aperçoive.

Ambroise me lit la formule pour localiser Aloïs et je la répète à voix basse en collant mon croissant de lune au sol pour établir une liaison avec lui. L'effet est quasi immédiat : je le vois quitter le Diamant en début d'après-midi et se diriger vers la forêt pour créer un portail spatio-temporel éphémère – où a-t-il appris à faire ça ?

Ces jours-ci, personne n'est là pour surveiller les entrées et les sorties : les professeurs sont trop occupés à corriger leurs copies ou à préparer les prochaines épreuves.

En tant que résident de la Cité Souterraine, le Saphir enfreint toutes les règles de Talesia : il n'a pas le droit de quitter le campus et encore moins de se téléporter.

Aveuglés par ce constat, mes yeux ne voient plus rien.

Mes oreilles entendent un cri, un cri déchirant qui fend l'atmosphère.

Puis plus rien de nouveau. Plus rien, si ce n'est le bruit des vagues. J'ouvre les yeux.

La mer, l'océan.

Du sang. Beaucoup de sang.

Le sel, et la rouille.

Je sais où il est.

Et je dois y aller seule.

Mes affaires se rassemblent en un même mouvement et me suivent à l'extérieur tandis que je sors en trombe de la BU sans prendre la peine d'écouter les jérémiades de mes camarades.

Il faut absolument que je le retrouve.

— Aïe ! Qu'est-ce que tu fabriques ?

Gauthier m'attrape le bras, cette fois sans ménagement. D'accord, je l'ai bien mérité.

Toi, qu'est-ce que tu fabriques ?

— Aloïs est sur un îlot, quelque part au milieu de la Manche. Il est parti chercher la pierre d'eau. Il... il est persuadé que ça changera quelque chose pour moi s'il arrive à la ramener. Il faut que j'y aille, il est en danger !

— Je t'accompagne, affirme le Diamant, sûr de lui. Et c'est non négociable.

Mes lèvres s'étirent en un mince sourire en le voyant anticiper mon refus. J'espère pour lui qu'il n'a pas oublié combien je suis bornée.

— Non, tu dois prévenir Monsieur Jaffrès. Je ferai attention.

— Rubis, tu ne comprends pas...

— Je t'en prie ! On reparlera de tout ça plus tard. Va chercher les autres, informe le doyen et rejoins-moi vite !

Je lui effleure l'avant-bras en guise d'au revoir. Le frisson qui me parcourt me donne, je crois, le courage nécessaire pour me confronter aux ennemis d'Aloïs.

Des Ombres.

Lorsque ma gemme entre en contact avec le grand cristal qui surplombe la faculté, ma vision parle pour moi.

Quelques secondes plus tard, j'atterris sur la terre ferme et non dans la mer comme je le pensais.

Tant mieux. Ça m'évitera de me noyer.

Le banc de sable s'étend à perte de vue, si bien que pendant quelques minutes, j'ai l'impression de me retrouver dans un désert. Mais le mélange de sel et de rouille est toujours présent, bien plus prononcé que tout à l'heure.

Je me concentre sur l'odeur alors que les paroles d'Aloïs me reviennent en mémoire : « le tout est de savoir ce que tu veux, ce que tu veux vraiment. Peu importe si tu mens. Considère la magie comme un phénomène de distorsion de la matière : il suffit d'y croire pour le voir. »

Les dunes éphémères s'estompent progressivement, laissant place à un spectacle macabre, mais ô combien réel : une tache blanche teintée de rouge se dessine à l'horizon, se faisant de plus en plus précise à mesure que l'illusion se dissipe.

Le jeune homme est accroché à un rocher, nu, le corps recouvert de marques bleues qui virent au violet. La moindre parcelle de sa chair est parsemée de multiples entailles d'où s'écoule un liquide sombre, si sombre que je doute en m'approchant qu'il s'agisse uniquement de son sang.

J'ai beau vouloir la refouler dans un coin de ma tête, la vision est bel et bien réelle, comme le laisse présager la flaque rouge qui s'étend à ses pieds.

Au milieu de toute cette horreur, un objet attire mon intention. Il étincelle tellement que je crois à une hallucination.

La pierre bleue.

Mes doigts l'effleurent à l'instant même où le Saphir est secoué de spasmes violents. Son corps s'agite et commence à cracher des étincelles de plasma.

Son halètement s'accentue lorsque je referme la main sur la gemme, bientôt accompagné de cris de douleur qui me glacent le sang.

Qu'est-ce que je veux ? Qu'est-ce que je veux vraiment ?

L'évidence m'apparaît alors, plus claire que la mer.

Le sauver.

Alors je lâche la pierre et me précipite à ses côtés. À mon contact, les tremblements cessent. C'est notre lien qui m'aide à absorber une partie de son malheur.

Il est inconscient, mais ses traits sont moins tirés, comme s'il ne souffrait plus – ou presque.

Bientôt, la douleur qui était la sienne afflue dans mes veines tel un raz-de-marée, un tsunami dévastant tout sur son passage.

Être âmes sœurs supposées, ça sert, finalement ! 😅 Aloïs va-t-il s'en sortir ?

Et Rubis ? Sa prise de risque ne va pas lui retomber dessus, si ? 😧

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