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Chapitre 102

Je reste interdite un moment, ne sachant trop quoi dire. Gauthier interprète mon silence par un « oui », et le bleu profond de ses yeux vire au noir ténébreux. Pour éviter qu'il se méprenne, je précise :

— Non, et c'est tout le problème. Jamais je ne me serais imaginé qu'un jour... C'est difficile pour moi de comprendre tout ce qui se passe entre nous, ou même d'accorder autant de confiance à quelqu'un en si peu de temps. Ça va te paraître stupide, mais je n'ai pas envie de tout gâcher, de te perdre toi.

Malgré ma déclaration, le jeune homme se renfrogne davantage.

Il garde le silence pendant quelques secondes encore, le temps que mes dernières paroles résonnent entre nous. J'entends déjà Gaby me sermonner : « Rubis Brightwood ! Cette fois, tu vas m'écouter. Je te jure que si tu ne bouges pas tes fesses dans la minute pour réparer ton erreur monumentale, je te transforme en pigeon pour que tu ne puisses plus jamais réagir de façon aussi puérile et grotesque. »

Son visage est maintenant tourné en direction de la forêt. Je sais à quoi il pense. Mais non, il ne faut pas ! Je tente de capter son attention en me plaçant devant lui, mais il ne me voit déjà plus. Alors je reprends, totalement paniquée :

— C'est moi qui suis complètement stupide. Je suis effrayée par l'inconnu, oui, comme la plupart des gens avant moi. J'appréhende le futur, et encore davantage lorsque je l'imagine avec toi. Ce que je viens de dire reflète ma peur, et non ce que pense mon cœur.

Il reste impassible, comme si mes mots ne parvenaient pas à l'atteindre.

— Gauthier !

Presque imperceptiblement, il se tourne vers moi. Je ne l'aurais pas remarqué si son regard ne me rappelait pas celui du petit garçon qui pleurait dans mes bras il y a quelques mois.

Sans que je les contrôle, mes lèvres s'entrouvrent et articulent un « je t'aime » désordonné.

À qui est-il adressé ? Au grand Gauthier et à ses bras croisés sur son torse pour se protéger ? Au petit Gauthier et à ses iris cristallins toujours aussi étoilés ?

Je lui ai avoué mes sentiments. Il n'y a plus de retour en arrière possible, désormais. Alors sans plus réfléchir, je me mets sur la pointe des pieds et dépose un baiser sur sa joue. Il ne réagit pas immédiatement, mais bientôt ses mains se raccrochent à mes hanches. Il répond à mon étreinte, d'abord timidement puis tendrement.

Nous nous écartons l'un de l'autre quelques minutes plus tard, essoufflés comme à notre habitude. Lui joue machinalement avec l'une de mes mèches folles, tout en s'inquiétant avec une décontraction feinte :

— Si je comprends bien, tu viens de dire que tu m'aimais, c'est ça ? Il me semblait avoir mal entendu.

— Disons que je tiens beaucoup à toi, éludé-je, beaucoup trop gênée pour répéter.

— Je vois. Dans ce cas, j'ai une proposition à te faire.

— Quelle est-elle ?

— Accepterais-tu de devenir ma « petite amie », pour reprendre ce terme mortellement archaïque ?

— C'est plutôt alléchant, je te l'accorde. Cependant, j'ai bien peur de n'avoir que très peu de temps à te consacrer, sans compter ma jalousie excessive qui ne manquera pas de se manifester...

— Voilà qui est compliqué, en effet. Pourquoi ne pas « être ensemble », tout simplement ?

— C'est un bon compromis, approuvé-je en nouant mes mains autour de sa nuque.

— Tu sais que si tu continues, je vais finir par attraper un torticolis ?

— Je n'y avais pas pensé ! Ce sera sûrement un autre inconvénient de notre relation.

— Si ce n'est que ça, je pourrai le supporter, affirme Gauthier, on ne peut plus sûr de lui.

— Vraiment ?

— Vraiment.

Notre décision prise, il s'écarte de quelques mètres pour aller s'asseoir contre un arbre en bordure de forêt. Il a sans doute raison : pour moi comme pour lui, mieux vaut ne pas rester collé l'un à l'autre avant le début des examens – ça risquerait de nous déconcentrer.

Je fais de même et enlève ma veste pour l'étaler sur l'herbe. Je ne porte qu'un fin débardeur en dessous, ce qui ne manque pas d'attirer l'attention de Gauthier.

Avant qu'il puisse me faire la moindre remarque, je farfouille dans mon sac à la recherche d'une énième incantation à réviser.

Mes mains tombent sur mon manuel de Magie noire, et je frissonne. J'hésite un instant à lui parler du mot de Nomis, mais je me résigne. Même si le Diamant nie toute angoisse, je ne voudrais pas lui rajouter un problème de plus avant les duels de magie.

Comme si de rien n'était, j'attrape mon livre de Sortilèges. Si on oublie ma faiblesse, mon principal défaut dans les combats reste ma vitesse excessivement limitée.

— Au fait, tu n'as toujours pas répondu à ma question.

— Laquelle ? s'étonne Gauthier, amusé.

— Comment tu te déplaces aussi vite d'un lieu à l'autre ? En pratique, je veux dire.

— Déjà, il faut bien connaître tes points de départ et d'arrivée. Tu visualises un endroit précis dans tes souvenirs et tu enclenches ta course en pensant à ta trajectoire. Tu dois faire appel à tes cinq sens, à ce que tu vas sentir, voir ou même goûter de la distance qui te sépare de ta destination. C'est très important. Si tu manques de précision, ça peut vite devenir dangereux. Si tu oublies l'emplacement exact d'un chêne, par exemple, tu risques de te le ramasser en pleine figure. Et crois-moi, je parle par expérience.

Je grimace en l'imaginant se prendre un arbre. Ça doit faire mal !

— Comment tu t'es débrouillé quand tu es venu chez moi ?

— C'est difficile à croire, mais j'ai eu plusieurs visions aux environs de mes dix ans. Je n'en fais que très rarement, maintenant, mais à l'époque, je les ai longtemps prises pour des rêves. J'étais dans ta maison. À chaque visite, je rencontrais une petite fille qui pleurait dans son canapé. Toujours la même. Elle devait avoir un ou deux ans de moins que moi, difficile à dire. Souvent, j'hésitais à aller vers elle et la prendre dans mes bras pour la consoler, lui demander ce qui n'allait pas. J'en avais envie, mais dès que je faisais un pas vers elle, ses sanglots redoublaient et un bouclier rouge l'entourait. Il n'était pas très étendu, mais je le prenais comme un signal. Il ne fallait pas que je m'approche d'elle. Je ne pense pas qu'elle se soit rendu compte de ma présence, ni même de ce mur magique qu'elle érigeait contre un ennemi invisible. Après plusieurs songes, j'étais pour ainsi dire habitué à cette façon qu'elle avait de se replier sur elle-même. Je déambulais dans les pièces du manoir pour tenter d'en savoir plus : ses loisirs, sa famille... elle était toujours seule. À force, j'en ai conclu que la première entrevue n'était qu'un rêve et que j'avais inventé les suivantes. Par curiosité, sans doute. Lorsqu'on m'a arraché à mes parents, les visions se sont tues. Mon imagination s'est pour ainsi dire envolée avec mon enfance. Parfois, il m'arrivait de ressasser mes souvenirs, de m'interroger sur cette petite fille et l'origine de ses pleurs. Je n'ai réalisé que bien plus tard que si elle était réelle, son chagrin l'était tout autant. Je n'avais rien inventé, et je n'ai compris tout cela qu'au moment où je suis venu te voler ta pierre. Quand tu t'es évanouie, j'aurais dû partir avec le rubis comme on me l'avait appris, sans chercher à en savoir davantage. Mais tes yeux, tes joues, tes lèvres, tes cheveux, tout chez toi me rappelait la petite fille.

Le Diamant essuie une larme sur mon visage, s'efforçant tant bien que mal de reprendre son souffle. Je n'avais même pas remarqué qu'il avait quitté son tronc d'arbre avant qu'il s'arrête devant moi, prêt à poursuivre.

Que vous inspirent les révélations de Gauthier ? Sa rencontre avec Rubis semble beaucoup plus ancienne qu'elle n'en a l'air. 😌

Je crois qu'on peut enfin parler de couple, les concernant ! Gaby, Alix et les autres vont finir par l'apprendre, à votre avis ? Si oui, quelle sera leur réaction ?

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