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Chapitre 1

Plume brune, plume brune,

Petit oiseau rejeté,

Exilé par la société.

Un nuage de fumée m'envahit. Je déteste la clope, mais les volutes qui s'en dégagent ne me dérangent pas, au contraire.

J'ai toujours été fascinée par les tourbillons gris et noir qui s'échappent d'un feu, peu importe sa provenance.

C'est la seule raison qui pourrait m'amener à fumer un jour, et elle n'est pas suffisamment importante pour que je m'y attarde plus de deux secondes.

— T'en veux une ?

— Quoi ? marmotté-je en me tournant vers Nathan, l'un de mes « amis ».

Ses yeux bleus me scrutent intensément, comme s'ils essayaient de trouver ce qui ne va pas chez moi.

— Ça fait trois minutes que tu fixes ma clope sans rien dire. Je t'en passe une, si tu veux.

— Non, merci.

— T'as vraiment pas envie de tester ? insiste-t-il en me tendant son paquet, me forçant à l'accepter.

Un soupir m'échappe.

Non, c'est non.

Il ne comprend pas qu'en reposant une question à laquelle j'ai déjà répondu des dizaines, des centaines de fois peut-être, il me met dans l'embarras ?

Kilian, un autre de mes « amis », se penche par-dessus mon épaule pour se saisir de l'occasion.

Du tabac gratuit, ça ne se refuse pas.

— Qu'est-ce que t'es chiante, Rubis !

— C'est faux... murmuré-je d'une toute petite voix, sans réussir à me convaincre moi-même.

Le nuage de fumée s'épaissit.

Entre deux filaments d'air, je parviens à saisir le regard qu'échangent Nathan et Kilian. Mon estomac se serre en pensant à leur conversation future, quand je serai partie.

Ils sont trop polis ou hypocrites pour me le dire en face, mais leurs haussements de sourcils et leurs crachats répétés sont trop flagrants pour que je les ignore plus longtemps.

Ils vont finir par me lâcher, et je n'aurai plus personne à qui me raccrocher.

Vous comprenez pourquoi j'utilise des guillemets, maintenant ? Mes « amis » n'ont d'amis que le nom.

En réalité, ce sont de parfaits étrangers qui m'ont toujours jugée. Mes fringues, mes goûts musicaux, mon amour des livres... Tout y est passé !

Pendant un temps, je me suis efforcée de suivre leur mode de vie, pour leur faire plaisir, mais ça n'a rien donné.

J'étais devenue une autre, une fille à laquelle on prêtait un sourire qu'elle avait de plus en plus de mal à tenir.

Ma petite comédie n'a même pas duré un mois. En quelques jours à peine, j'étais redevenue la Rubis banale et coincée que tout le monde connaît, l'intello qu'on méprise, la fille qu'on martyrise.

Et je n'ai rien fait pour que ça cesse.

J'ai laissé la situation s'envenimer, j'ai laissé mes mots s'envoler sans même les prononcer et, pire que tout, je me suis laissé abattre.

J'ai perdu espoir.

Ce simple constat suffit à me brûler de l'intérieur, comme pour me convaincre qu'une vie sans rêves ne vaut pas la peine d'être vécue.

Non, ce n'est pas en me cachant derrière le masque d'une ado « normale » que mon existence le deviendra.

Je peux m'accrocher à mon téléphone autant que je veux, mais Nathan et Kilian savent très bien que je n'ai aucun message auquel répondre, aucune notification à ouvrir. Chaque coup d'œil à mon écran est là pour me rappeler que je suis seule.

Et je n'aime pas ça.

Ce manque d'affection me tourmente comme un vieux démon et m'oppresse de part en part. Mes illusions se sont envolées avec mon isolement grandissant et j'ai appris à disperser mes mots, préférant m'astreindre à l'hypocrisie qu'à un exil social.

Quand on ne s'y intègre pas, mieux vaut se tenir à l'écart du système, tout simplement. Je suis une pièce défaillante, celle qu'on s'empresse de jeter au fond d'un carton avant qu'elle ne fausse les statistiques...

Nathan me projette de la fumée en plein visage et je secoue la tête, agacée. Un sourire narquois se dessine sur sa figure.

L'insolence à l'état pur.

Il a retrouvé sa posture d'« ami » : un type qui se donne bonne conscience en prétendant me supporter, alors qu'il se moque de moi dès qu'il en a l'occasion.

— T'es marrante, Rubis.

Marrante, moi ?

Non. C'est ma naïveté qui l'amuse.

— Tu peux me tenir ça ? reprend-il en me tendant son mégot.

Face à lui, Kilian entretient une conversation animée avec sa énième conquête de la semaine, une bouteille de je ne sais quoi à la main. Je me demande bien quelle fille du lycée tombera dans le panneau cette fois-ci : ma voisine d'anglais, ou celle d'histoire ? Leur description du spécimen s'est inscrite de manière indélébile dans ma mémoire : « T'as vu son p'tit cul ? Il est trop frais, tu peux pas test'. »

Sans façon, merci.

Je ne risque pas d'être attirée par Kilian... par n'importe laquelle de mes connaissances, en fait. J'attends, comme la princesse emprisonnée dans sa tour d'ivoire. Pour l'instant, je suis juste le vilain petit canard du groupe, celle avec qui on traîne par compassion, sans jamais chercher à savoir ce qui se cache derrière ce ton faussement enjoué. C'est déjà assez dur à supporter pour en plus s'enticher de quelqu'un, non ?

— Ça va pas te tuer ! plaisante Nathan en pianotant sur son portable.

Techniquement, si.

Mais je garde cette réflexion pour moi et me contente d'attendre qu'il ait fini. Las, mes yeux se posent sur les braises fumantes de la cigarette. Malgré l'hiver, je sens le bout de mes doigts se réchauffer sous l'effet de la colère.

Si Nathan fume, c'est seulement parce que Kilian l'a incité à le faire. Il a suivi son meilleur pote et, comme toujours, je me suis retrouvée prise en étau, à culpabiliser d'être moi.

Mais c'est mon droit de ne pas fumer, et même si c'est dur à assimiler pour certains, je n'y ai jamais dérogé parce que mes « amis » l'ont toujours respecté... jusqu'à maintenant. 

Que retenez-vous du quotidien de Rubis ? Vous réagiriez comment, à sa place ? 🥹

Un mot pour décrire Kilian et Nathan (c'est l'instant cathartique du chapitre 😂) ? 

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