Chapitre 47
Je finis de déjeuner, je prépare mes affaires, soulagée, de pouvoir retrouver ma vie. Je prends ma valise, un domestique s'occupe de la descendre. Il m'attend devant la porte, personne n'est à la maison, je m'en vais comme une voleuse. Je m'avance vers la porte, il se saisit de ma main, je fixe nos doigts enroulés, troublée.
Dans la voiture, je l'observe pendant qu'il conduit, il finit par tourner sa tête vers moi, encore ses regards échangés qui prennent tout un sens.
Il s'arrête sur le bas-côté, je me détache, et je me jette dans ses bras, il resserra ses bras autour de moi, tout ça dans un silence olympien. Les voitures nous dépassent, mais on reste dans cette position.
- Tu vas rater ton avion.
Je me détache de lui et me réinstalle à ma chaise.
La voiture s'engouffre dans la circulation, cette fois, j'observe l'environnement. Une façon de me détacher émotionnellement de ces quelques jours, qui ont bouleversé ma vie. On stationne la voiture devant l'aéroport. Il sort ma valise et m'accompagne au comptoir, Roberto m'a réservé un billet. Il se place devant moi.
— Surclasser la.
L'agent commence à faire le changement, je l'attire par le bras.
— Qu'est-ce que tu fais ?
— Je veux le meilleur pour toi.
— Ça me va, je ne veux pas de ta pitié.
Il secoue la tête.
— De la pitié ? Tu crois que je couche avec toi par pitié.
— Tu n'es pas obligé de balancer ça devant tout le monde.
— Personne n'écoute. Non, je n'ai pas de pitié.
— Alors qu'est-ce que c'est ?
— Je n'ai pas encore mis de mot sur ça.
Il se voile la face, des mots, j'ai réussi à en mettre et ça depuis des mois.
Je m'écarte de lui et je rejoins le comptoir, elle me tend mon billet, que j'accepte non sans mal. Je n'aime pas qu'on fasse la charité pour moi. J'enregistre mes bagages et on se dirige au comptoir d'embarquement.
— Je crois que nos routes se séparent ici.
— Pas encore.
— Je crois que tu n'as pas de billet.
Il rit.
— Cet aéroport fait partie de mon patrimoine familial.
— Ah, vu comme ça.
Je me sens ridicule, je n'ai pas fait attention au fait qu'il n'est pas payé l'agent d'escale pour me surclasser.
Il s'introduit dans les portiques d'embarquement avec moi sans se faire contrôler. On se dirige vers le salon Vip, on s'assoit dans un salon privé. Il se lève en direction du buffet, il me tend un jus de fruit et bois une gorgée de vin.
— Infect.
Je souris.
— Tu devrais arrêter.
— Tu aimerais ?
— Je ne crois pas avoir ce droit sur toi.
— Tu t'es octroyée ses droits depuis le premier jour.
Encore ce moment de flottement, où je me crois important à ses yeux. La chute sera d'autant plus dure que nos rapprochements ont marqué mon corps, mon esprit et mon âme. Je ne réponds pas, je bois mon jus de fruit et observe les baies vitrées.
Il pose son verre et s'assoit à mes côtés. Je pose mes yeux sur lui, sa main touche mes lèvres et les secondes qui suivent, il m'embrasse avec passion, regret et amertume. Il me mord la lèvre inférieure. Le goût du sang se répand dans ma bouche.
— Pourquoi as-tu fait ça ?
— Aucun autre ne t'embrassera de cette façon.
— Encore une façon de laisser ton empreinte sur moi.
Il sourit.
C'est le moment du départ, je m'approche de ce qui marquera notre séparation, peut-être définitive cette fois. Je me rassure en me disant que c'est la meilleure chose à faire, nous ne sommes pas du même monde, nos vies sont aux antipodes, mais notre psychique arrive à parfaitement cohabiter. C'est ce qui me secoue le plus, c'est que tout ce qui nous oppose, nous unit. Il reste cette fois sur le côté de la file, il ne me quitte pas du regard. Je jette quelques coups d'œil dans sa direction en donnant mon billet à l'agent d'escale. Il ne bouge pas d'un millimètre. Je souris une dernière fois et je m'engouffre dans le sas de l'avion.
L'avion décolle, j'aurais aimé être dans ces films, où le prince arrête l'avion et me demande de rester, car il m'aime et qu'il ne peut pas vivre sans moi. Mais ça ne restera qu'un doux rêve, l'avion est dans les airs et sa place est désespérément vide.
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