Chapitre 40
Vingt minutes plus tard, de balade sans but précis, on s'approche de ce qui semble être une oasis, ou bien c'est le fruit de mon imagination. Plus on s'approche et plus l'oasis se rapproche, je ne l'ai pas imaginé. C'est tout bonnement fabuleux : dans un endroit vidé de toute vie, ce petit coin de paradis est très appréciable. Son dromadaire s'arrête en premier, il s'agenouille pour le laisser descendre. Il s'avance ensuite vers moi et le dromadaire à son tour s'agenouille. Je descends en me tenant à la selle. Je souhaite faire les choses sans son aide. Il se dirige vers son dromadaire et retire deux paniers qui étaient suspendus de chaque côté de l'animal. Il me fait signe de le suivre.
— Tu n'as pas prévu de m'abandonner ici ?
— C'est très tentant.
On s'introduit dans l'oasis, on passe les buissons très fleuris, on se trouve devant un point d'eau turquoise, c'est magnifique. Une tente est installée non loin du point d'eau. J'ai l'impression de vivre un rêve éveillé, si Amir n'était pas celui qui m'accompagne.
Il pose les paniers sous la tente, il retire sa tenue traditionnelle, il est en short de bain. Sauf que je n'avais pas prévu de me baigner, je ne porte que mon short et mon débardeur.
— Un souci, Inès ?
— C'est que je n'ai pas de maillot de bain.
— Que dirais-tu d'un bain de minuit, mais à midi.
— Ah ah, que tu es drôle.
— J'essaye de trouver des solutions. Et puis, je t'ai déjà vu nu.
— Comme tu as si bien dit, c'était au passé.
Il hoche les épaules avec nonchalance et se jette dans le cours d'eau. Il semble apprécier le moment. La chaleur est étouffante, je me place sous un palmier pour fuir les rayons du soleil. Quand je sens, des petits fourmillements aux pieds. Je fixe mes pieds et des dizaines de fourmis rouges sont sur mes pieds. Je crie de surprise. Il sort de l'eau à toute vitesse.
— Va dans l'eau ! Elles sont vénéneuses !
— Quoi ? Mais ce sont des fourmis.
— Pas ici !
Je me dirige sur l'eau et me jette comme une crêpe et exécute un merveilleux plat. Mon ventre est douloureux. Il me faut quelques secondes pour remettre mes idées en place. Quand j'entends un rire diabolique, je me relève et l'observe plié en deux. Je sors de l'eau et me dirige vers lui, désabusée.
— J'aurais dû te laisser mourir quand j'en ai eu l'occasion.
— Avoue que c'est drôle.
— Que c'est drôle, à cause de toi, je suis trompée et je n'ai rien à me mettre.
— On n'a pas besoin de vêtements pour ce qu'on va faire.
Je le gifle de toutes mes forces, mais il continue de rire.
Je rejoins un rocher et m'y installe pour sécher. J'ai l'impression d'être un lézard. Il se sèche à l'aide d'une serviette et boit de l'eau qui semble bien fraîche. Je détourne ma tête et je l'ignore.
— De l'eau bien fraîche qui fait un bien fou.
J'entends ses paroles provocatrices, mais je garde mon calme, j'observe les alentours, à la recherche d'une noix de coco, ou de tout fruit qui pourrait contenir de l'eau. Forcée de constater qu'il n'y a rien. Je me redresse telle une furie, je me dirige vers lui et saisit sa bouteille, mais il la retient.
— Je n'ai pas entendu de formule de politesse.
— Tu sais ce que tu es, Amir ?
Avec une prononciation arabe.
Ce regard enflammé est de nouveau présent, il semble perdre toute contenance.
— Un idiot de prince.
Il me saisit par les bras, je fixe ses mains sur mes avant-bras, il m'attire à lui et pose ses yeux sur mes lèvres. Seigneur, je suis en train de fondre sur place et ce n'est pas dû à cette forte chaleur.
Il approche mon corps du sien, je suis comme hypnotisée, ma raison lutte pour me voir sortir de cet état de faiblesse, je suis à sa merci. Il approche son visage du mien, nos nez s'effleurent, nos lèvres se touchent, il me maintient fermement et pose définitivement ses lèvres sur les miennes. C'est la deuxième fois que ça se produit et que je n'ai pas pu y mettre un terme. Nos lèvres se redécouvrent, dans un baiser passionné. Mon air se vide de mes poumons et pourtant, je n'ai jamais eu autant d'oxygène en moi. On se détache, à bout de souffle.
— Je, euh, je vais retourner sur le rocher.
Il me regarde m'éloigner et je me sens si idiote d'avoir une fois de plus cédé. Je passe la demi-heure à m'insurger de tous les noms inimaginables. Aucun ne semble approprié à ma détresse. Lui, est passé à autre chose, il déguste un fruit sous la tente et observe l'environnement. Mon ventre gargouille, ma fierté, à cet instant, me pousse à rester sur le rocher en attendant la fin de ce calvaire. Je le vois se redresser, se saisir d'une boîte et d'une bouteille d'eau, il s'avance vers moi. Il me tend la boite, je ne sais pas quoi faire. Ma faim parle pour moi : en terrain hostile, on doit accepter de faire des concessions. Je me saisis de la boîte et de la bouteille d'eau. Il retourne à sa place, à cet instant, sa part d'humanité me touche.
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