Chapitre 14
— Ce n'est pas raisonnable.
— Vous vous inquiétez pour moi ?
— Certainement pas.
Il se dirige vers la fenêtre, il semble pensif.
— J'ai renoncé au projet.
— Quoi ?
— J'ai arrêté le projet.
— Merci pour eux.
— J'ai perdu beaucoup d'argent.
Je m'approche de lui et entoure son corps de mes bras. Ce qui semble le surprendre, il se retourne et me fait face. On se regarde avec complexité. Mon cœur bat la chamade, il me rapproche de lui, ma respiration s'accélère. Je me noie dans ses yeux, il caresse ma lèvre supérieure du bout des doigts.
Quelqu'un frappe à la porte, on se détache l'un de l'autre. Il m'invite à aller au spa de l'hôtel en remerciement de ces dernières 24 h. Mais sa récompense me met mal à l'aise. Il y a encore une semaine, cette proposition m'aurait ravi. Comme si un changement s'insinuait en moi. Je décline son offre, il paraît surpris.
On écourte le séjour et on repart en direction de l'aéroport. Je le devance au comptoir de vente de billets.
— Un billet classe économique pour moi et une classe première pour monsieur.
— Bien.
Il se penche jusqu'à mon oreille et me murmure.
— J'allais vous offrir la première classe.
Avec un sourire narquois.
— La classe économique me va très bien. Je n'oublie pas d'où je viens, Amir.
Son sourire s'efface.
Il règle à son tour le billet et on se dirige vers le sas de douane. Nos chemins se séparent, quand je le vois s'arrêter et faire demi-tour.
— Tu as oublié quelque chose ?
— Je ne souhaite pas patienter en salle VIP.
— Quel déshonneur pour un riche.
Il rit.
Les deux heures suivantes, on discute de sa vie aux émirats. Il aimerait y retourner pour la nouvelle année. Et moi, j'aimerais revoir mes parents. Je souffle lourdement, il relève ma tête et je me noie à nouveau dans ses yeux. Mon changement d'attitude avec lui n'annonce rien de bon. Il finit par rompre le contact, j'ai à nouveau cette sensation étrange que ma vie prend un nouveau tournant.
On embarque, il se dirige vers la classe première. Sur le retour, je suis seule, aucun passager n'est à mes côtés.
— La place est libre ?
— Amir ?
— On se fait chier en classe première.
Je pouffe de rire.
Il s'assoit à mes côtés, son bras frôle le mien, et je suis envahie par des centaines de frissons, dans tout mon corps. Le simple contact de sa main sur moi éveille en moi des sensations totalement inconnues. Mais je ne laisse rien paraître, bien que je me sente ridicule.
— Non, tu ne l'es pas.
— Je l'ai dit à haute voix ?
Je mets mes mains sur ma tête, trop gênée par mes mots.
— Moi aussi, je me sens ridicule.
Je crois y voir une sincérité, sauf que je sens qu'il ne parle pas de la même chose. On se regarde avec curiosité.
Après le repas, il s'endort, il pose sa tête sur mes épaules, c'est la plus belle chose que j'aie jamais vue. Il est tellement agréable à observer. Je pourrais m'oublier à cet instant. Je le réveille, quand les hôtesses annoncent l'atterrissage. Il est sorti bien trop de l'hôpital, son corps n'est pas totalement remis. Pourquoi je ressens autant d'empathie, alors qu'il me fait vivre un enfer depuis quelques jours.
Son chauffeur me dépose chez moi, je vois la voiture s'éloigner et me revoilà de nouveau dans ma vie. Mon téléphone est saturé de messages d'Antonio. J'ai peur que ça recommence, je ne souhaite pas qu'on espère plus de moi, leurs déceptions seraient grandes. Je lui envoie un message pour le rassurer. Mais je ne devrais pas, il prendra ça comme de l'intérêt, alors que notre relation est purement intéressée.
Je contacte mes parents, qui se faisaient un sang d'encre. Mais les coûts de communication d'un état à un autre sont extrêmement coûteux. Je me sens si misérable...
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