Chapitre 13
— Je n'ai jamais fait ça.
Le prince transpire et il respire difficilement.
— Faites-le ! J'appelle les secours.
Le prince se redresse.
— Vous avez un téléphone ?
— Oui, pour les urgences uniquement.
J'aide le prince à se recoucher. Becky me tend une lame de rasoir, je fais une incision, le sang jaillit, je m'abaisse jusqu'à la cheville et j'aspire et recrache le sang dans un gobelet. J'ai failli vomir les premières fois, mais j'aspire, je ne pense qu'à sauver ce prince diabolique.
J'entends des sirènes, une équipe médicale entre dans la pièce et prend en charge le prince. Un des ambulanciers a du mal à réaliser qu'il s'occupe d'un vrai prince.
— Mais occupez-vous de lui ! Prince ou pas prince !
— Oui, madame. On doit l'emmener vers le centre hospitalier pour lui administrer un antidote.
— Je vous suis.
Le prince s'évanouit plusieurs fois dans l'ambulance, sa main ne quitte pas la mienne. Il me dit, en arabe, que je suis la plus belle femme qu'il ait jamais vue. Il est envahi d'hallucinations. Ses phrases me font sourire et me touchent étrangement. On finit par arriver à l'hôpital, mais ils sont en rupture de doses. Je suis indignée, l'état du prince se dégrade.
Je me baisse au niveau de sa tête.
— Dites-moi qui contacter ?
— Mon frère.
— Celui de la réception ?
— Oui, donnez-moi une feuille.
Il gribouille un numéro de téléphone.
Je demande le combiné, j'appelle son frère et lui explique notre péripétie. Il comprend l'urgence de la situation et envoie un hélicoptère avec des médecins et des médicaments. Les minutes semblent être des heures, les médecins le maintiennent éveillé, mais sans cet antidote, ils se sentent démunis, il tente de freiner les effets. Son cœur ralentit fortement, ses yeux commencent à se fermer.
— Reste avec moi, Amir !
— Tu me détestes, tu seras soulagée.
— Je ne te déteste pas tant que ça.
— C'est vrai ?
— Oui.
— Pourquoi fallait-il que tu sois cette femme ?
— Quelle femme ?
— Envoutante.
Je souris.
L'hélicoptère est arrivé, les médecins lui injectent les médicaments. On le transfère dans un plus grand hôpital. Il ne lâche pas ma main pendant tout le trajet. Sa respiration s'améliore, mais il a été endormi par les médecins pour éviter de souffrir.
Arrivé à l'hôpital, il est hospitalisé dans une unité pour personnes fortunées. J'attends que le personnel médical me donne des informations. Son frère arrive de New York.
— Comment va-t-il ?
— Le médecin dit qu'il est passé à deux doigts de la mort.
— Notre mère est dans tous ses états.
— Je comprends.
On attend en salle d'attente, l'ambiance est pesante. Je ne me sens pas à ma place. Cette place appartient à sa famille, à sa petite amie et à d'autres proches. Une infirmière s'approche de nous.
— Le prince Amir souhaite voir Inès.
Son frère est perturbé par sa demande.
Je me lève, gênée par la situation. On se connait depuis à peine quatre jours et j'ai déjà ce genre de faveurs.
J'ouvre la porte, il a meilleure mine, un peu pâle, mais bien loin de la pâleur d'il y a quelques heures. Je m'assois sur le bord du lit.
— Merci, Inès.
— C'est normal, vous l'auriez fait pour moi.
— Peut-être pas.
Ma tête se décompose.
Nous sommes interrompus par l'équipe médicale qui vérifie ses constantes. Il a besoin de repos. Je rejoins la salle d'attente, perturbée par sa réponse : « Peut-être pas ».
J'appelle un taxi pour rejoindre l'hôtel et me jette sur le lit. Le sommeil m'emporte rapidement. Au réveil, c'est déjà le début d'après-midi. Je me lave et m'habille. Je prends un petit déjeuner en décalage avec les clients qui déjeune. En allant vers le comptoir, un des employés m'interpelle.
— Le prince Amir vous attend dans sa suite.
— Quoi ? Mais c'est impossible.
— Suivez-moi.
Il frappe à la suite, une gouvernante nous laisse entrer, le prince est déjà de retour et en forme.
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