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1 : Je le prends très mal

Dans un autre monde, Oryane aurait eu une vie normale.

Elle se serait levée tous les matins en bougonnant contre son réveil, aurait pris le bus à une heure indue, et se serait précipitée auprès de ses amis pour échanger les derniers potins.

Elle aurait écouté à moitié en cours, gloussant discrètement avec sa pote quand un garçon leur jetait des coups d'oeil, tapotant des textos sous sa table en faisant gaffe à ce que le prof ne la voie pas.

Le soir, elle serait rentrée tard et après avoir embrassé sa fratrie, elle serait montée faire ses devoirs (ou téléphoner à n'importe qui pendant des heures) puis repas en famille, douche et dodo.

Manque de bol : Oryane avait tout sauf une vie normale.

Elle et ses amis vivaient dans un monde dévasté où les trois quarts de la population restante étaient des zombies cannibales au cerveau détruit. Ils étaient les seuls immunisés contre la "zomtamination" ce qui faisait que toute leur vie, ils avaient été les jouets d'expérience d'une organisation se proclamant "bonne" mais qui n'avait pas hésité à les torturer, tuer et à les voler à leurs parents, tout en concevant Oryane en laboratoire pour lui faire subir son lot d'épreuves à elle aussi, même si elle n'en avait pas parlé aux autres et ne le ferait sans doute jamais.

Tous avaient souffert, mais à présent ils étaient libres. Ils étaient parvenus à s'évader du Labyrinthe les retenant prisonniers et des hommes les trimballaient maintenant dans un avion les emportant loin de WICKED.

Mais ils avait dû payer le prix fort.

Ils avaient perdu tant de monde... y compris Chuck. Ce garçon innocent qu'Oryane considérait comme son petit frère. Celui qui s'était interposé devant Thomas pour prendre la balle de Gally à sa place.

Elle avait l'impression que son coeur se trouait un peu plus à chaque fois qu'elle pensait aux pertes qu'ils avaient encouru.

"Oryane... Tout va bien."

La voix d'Ava Paige, encore. Oryane secoua la tête dans son sommeil, serrant très fort les yeux. Elle évita néanmoins de trop bouger pour ne pas déranger Newt, sur qui elle s'était assoupie.

Mais...

Elle ne sentait plus son épaule. Elle était allongée sur un sol dur... Pourquoi...

- ORYANE !!

Elle ouvrit brusquement les yeux, terrorisée. Elle reposait toujours dans l'hélicoptère. Au dessus d'elle, les yeux écarquillés de Minho. Il faisait nuit.

- RÉVEILLE-TOI, FAUT QU'ON SE TIRE !

Sans comprendre, elle se fit agripper par la tunique et projeter dehors, attrapant un sac à dos sorti d'on ne sait où au vol pour ne pas se le prendre dans la figure. Derrière elle, elle entendit Minho vociférer sur Thomas pour le lever lui aussi.

Le cerveau d'Oryane ne parvenait pas à prendre la mesure du chaos autour d'elle.

Le lourd silence de la nuit était rompu par les sirènes d'alarme suraïgues, les hurlements, et les bruits de tirs de revolver, tandis que des gardes se dispersaient en donnant des ordres de position.

- Qu'est-ce que...

Thomas et Minho bondirent hors de l'avion et se mirent à courir.

- Apparemment, la nouvelle de notre sauvetage a fuité ! C'est une attaque de Fondus !

Un gloussement animal, totalement fou, émergea d'une femme en guenilles sales, la peau couverte de crasse et la tête penchée bizarrement quand elle se jeta sur un garde, les veines noires sur ses jambes pulsant, révélant au passage son mollet étrangement maigre... rongé. De partout, le même schéma se reproduisait, des fous furieux arrivant de nulle part.

Oryane suivit Minho et Thomas aussi vite qu'elle le put, pestant contre la quantité de sable lui arrivant aux chevilles, et dans lequel elle ne cessait de s'enfoncer. Quand elle sentit une main squelettique lui effleurer la jambe, elle accéléra, l'esprit paralysé de terreur.

"Cours. Trace putain. Ne t'arrête pas !"

Elle distinguait au loin les autres Blocards foncer de façon désordonnée vers leur refuge. Leur porte de sortie. Un gigantesque bâtiment encadré par des dizaines de soldats, et dont la lumière éblouissante leur promettait protection.

Protection se trouvant à encore un kilomètre.

Oryane avait la tête tellement vide qu'en continuant de courir, la seule pensée qui lui vint fut :

"Dans un lycée, on se serait déjà fait coller pour s'être tapé le meilleur sprint de notre vie."

Elle sentait le sable dans ses chaussures, son coeur battre à mille à l'heure alors que la lumière se rapprochait, laissant les grognements et caquètement tordus derrière.

Soudain, les portes commencèrent à se fermer.

"Pardon ?!"

- ALLEZ ! hurla Minho en redoublant lui-même de vitesse.

Alors qu'ils parvenaient coûte que coûte à leur salut, Thomas manqua trébucher, mais Oryane le poussa violemment dans le dos pour qu'il ne s'arrête pas, et ils pénétrèrent enfin dans le bâtiment, tandis que les portes de métal blindées se refermaient lourdement derrière eux, laissant les gardes aux prises avec les Fondus à l'extérieur.

Haletante, Oryane se baissa, les mains sur ses genoux pour reprendre son souffle, avant de se redresser. Autour d'elle, ses compagnons regardaient la scène, tout aussi stupéfaits et ahuris.

Ils se trouvaient dans une sorte de gigantesque entrepôt, un entrepôt où des machines transportaient d'énormes cartons, des gens couraient de partout, gardes, médecins, et... gens lambda ? Tous semblaient en proie à une grande agitation. Et les Blocards restèrent plantés là, les bras ballants, les yeux écarquillés et leurs vêtements crasseux détonnant dans la propreté de leur environnement.

" - Dites-leur de se mettre en A3 ! hurla un homme sur son talkie-walkie.

- Ils risquent de se faire encercler !

- Où sont les nouveaux arrivants ? Nous devons les mettre en sécurité !"

Ni une ni deux, quatre soldats les entourèrent et sans tenir compte de leurs protestations, ils les jetèrent dans une salle avant de les enfermer à clé.

- Et moi qui croyais qu'on serait accueillis comme des princes, râla Minho. Au lieu de quoi, on se débarrasse de nous comme des grosses merdes sous leurs chaussures ! J'espère que l'attaque va pas durer trois plombes...

Oryane murmura son assentiment avant de remarquer le silence de ses amis.

Ils se retournèrent et contemplèrent le spectacle devant eux.

De longues tables. Trois tables en bois rutilant, débordant de victuailles : soupières de petit pois et de gratins en tout genre, plats de poissons, rôtis saignants, poulets dorés, casseroles de riz, pâtes, frites, avec une bonne dizaine de gâteaux différents, des bonbons, du chocolat, des crêpes, des boissons et encore bien d'autres choses...

Les ventres des 7 adolescents grondèrent à l'unisson.

Ils échangèrent un regard.

- Prem's sur les saucisses ! hurla Frypan.

Et ils se jetèrent tous sur les tables, se bousculant et envoyant valser la vaisselle au passage.

Ils mangèrent tous... comme des porcs, il n'y avait pas d'autre mot, même si pour leur défense, vu la quantité d'épreuves qu'ils avaient endurées, ils pouvaient tout de même bien se permettre un petit extra.

Après sa saucisse, Frypan déchira allègrement une cuisse de poulet avant de mordre dans la peau croustillante, Minho saisit une grosse part de clafoutis, Thomas engloutit plusieurs cuillers de purée...

Teresa enroula sa crêpe au miel avec satisfaction et Winston se versa un bol de soupe, tandis que Newt croquait dans une tablette de chocolat et qu'Oryane mordait dans une pêche.

"- Hmmm, bien meilleur que la cuisine de Fry, articula Winston.

- Mas va te faire foutre ! s'offusqua l'intéressé. C'était grâce à moi que tu graillais, connard !"

Hilare, Teresa prit une poignée de semoule dans un saladier et la balança à la gueule du garçon. Celui-ci esquiva vivement.

- Ça ma grande, tu vas le regretter !

Saisissant un bocal de yaourt, il le projeta sur la brune, qui hurla et se baissa aussitôt. Elle attrapa un pichet de lait et se tourna vers ses amis, son regard malicieux glissant sur eux...

- Fais gaffe à ce que tu vas faire, l'avertit Oryane en s'efforçant de faire une tête menaçante. Loupée apparemment, car Newt se bidonna bruyamment à côté.

Un sourire espiègle apparut sur les lèvres de Teresa, et avant même qu'Oryane ne put pressentir l'action, le pichet vola sur elle, le lait dégoulinant dans ses cheveux et sur son visage et ses vêtements. Elle cria à la vengeance et ramassa un saladier tel un bouclier pour se jeter sur la brune.

Un bazar sans nom s'ensuivit, alors que chacun prenait parti pour l'une ou l'autre et l'affaire se transforma bientôt en colossal combat de nourriture, se lançant n'importe quoi et abaissant les tables pour s'y c

acher. Ce cirque effréné dura près d'un quart d'heure.

Quand la guerre prit fin, les tables gisaient par terre et toutes les provisions étaient renversées. La salle ressemblait à un champ de bataille, et tous les adolescents étaient couverts de café, jus de fruits, céréales, sauces et autres. Ils étaient épuisés, mais plus heureux qu'ils ne l'avaient été depuis des semaines.

Avisant des sacs de farine entassés au fond de la pièce, les Blocards s'y assirent confortablement, repus et satisfaits. Oryane souffla en posant sa tête contre le poids dur, tandis que Newt se laissait choir au dessus d'elle.

"- Je sais pas qui sont ces gens, mais ils savent très bien cuisiner, déclara Frypan d'un air satisfait en enfournant une cuiller de compote de pommes.

- Peut-être, mais en attendant, on ne sait toujours pas qui ils sont, déclara Teresa.

- Tant que nous restons ensemble en ayant confiance en les uns les autres, tout ira bien, souffla Newt.

- J'aurais jamais cru dire ça, soupira Minho en se calant plus confortablement, mais il faudrait peut-être arrêter d'être méfiants et juste profiter de ce qu'on a, non ? Ces tocards nous ont sauvé de WICKED, protégé de l'attaque et nous ont donné de la bouffe. Je suis bien là moi !"

Oryane sourit légèrement et passa une main dans ses boucles de feu emmêlées. À côté d'elle, Newt lui adressa un sourire taquin.

"- Tu as l'air au bout du rouleau, mon ange.

- J'avoue que là tout de suite, une douche et un bon lit ne seraient pas de refus...

- Ton souhait va être exaucé, jeune fille."

Tous se tournèrent en bloc vers l'entrée de la salle. Deux gardes à ses côtés, un homme les contemplait, son regard passablement dégoûté passant sur les tables tachées. Il concentra ensuite son attention sur les adolescents.

- Bienvenue sur la Terre Brûlée. Je suis Janson, le directeur de ce bâtiment. Il a été construit comme refuge, c'est votre rempart. Veuillez m'excuser pour la qualité d'accueil, cette attaque de Fondus était totalement imprévisible, même si je vois qu'apparemment, cela ne vous a pas perturbé plus que cela. Veuillez vous lever et me suivre, s'il vous plaît.

Instantanément, Oryane sut qu'elle ne devait pas faire confiance à cet homme. Il avait un air trop enjôleur, un peu narquois et condescendant qui lui hérissait les poils. Il ressemblait à un rat, et c'était faire une insulte à ces pauvres bêtes.

Néanmoins, il les avait sauvés, et leur fournissait de la nourriture et un abri. Elle ne pouvait pas faire de vagues.

Janson les conduisit tout au long du bâtiment, et s'arrêta devant une salle avant de se tourner vers eux.

- Vous savez que vous êtes spéciaux. Vous êtes immunisés. Immunisés contre un fléau qui anéantit l'espèce humaine. Mais je vous jure que nous ferons tout pour vous garder en sécurité.

Il releva la tête.

- Derrière moi se trouve le réfectoire. Vous pourrez bientôt y pénétrer, mais d'abord...

Il les dévisagea, les narines frémissant légèrement.

- Vous allez vous débarrasser de cette odeur de chacal.

- Je le prends très mal, marmonna Minho.

************

- WOUHOUHOUUUUU !!

Oryane ricana en entendant les garçons courir sous la douche et s'extasier de la sensation d'eau chaude sur leur peau.

"Ils ratent décidement jamais une occasion de faire les zouaves."

Il fallait les comprendre : il n'y avait qu'une douche au Bloc, si bien qu'il fallait parfois attendre une semaine avant de se laver, même si les gars laissaient galamment l'accès à la salle de bains à Oryane un jour sur deux, et l'eau était toujours froide. Alby et Newt avaient dû batailler pour n'obtenir qu'un jour de lessive par mois.

- Putain les mecs c'est trop bien ! cria Winston.

La rouquine sourit pour elle-même en contemplant la crasse et le sang s'échapper de son corps pour descendre dans le tuyau de récupération. Après trois savonnages, sa peau avait retrouvé son teint de lait naturel.

Quand elle sortit enroulée dans une serviette d'un blanc immaculé, un jean bleu et un pull noir propres l'attendaient gentiment sur une chaise.

"Bon d'accord, c'est peut-être vraiment pas si mal dans le coin."

*************

Assise sur la table médicale, Oryane attendait patiemment qu'un médecin vienne l'ausculter.

C'était sans doute dû à WICKED, mais l'idée de laisser des docteurs la toucher l'angoissait étrangement. Et vu les réactions de ses amis, ils partageaient son sentiment.

Thomas et Teresa restaient assis eux aussi, paralysés et perdus dans leur pensées, Minho jetait des regards méfiants autour de lui en courant sur un tapis roulant pour évaluer son rythme cardiaque, et quand une infirmière s'approcha de Newt pour lui planter une seringue dans le bras afin d'observer son sang, il la regarda d'un air "fais gaffe à ce que tu fais toi !" Quand à Frypan et Winston, leurs lits étaient trop loin pour qu'elle puisse les apercevoir.

Une femme brune souriante s'approcha d'Oryane.

- Bonjour, Oryane ! Je suis Louna, ton infirmière ! Voyons un peu dans quel état tu es...

Louna écouta les battements de son coeur, testa ses réflexes, regarda ses yeux et ses oreilles et lui fit la sempiternelle prise de sang avant de déclarer :

- Très bien, tu m'as l'air en excellente forme ! Je te laisse rejoindre ton ami sur un tapis roulant et...

- Navré Louna, mais je crains de devoir te l'emprunter.

Oryane se tourna vers Janson, "l'homme-rat" comme elle décida de l'appeler dans sa tête. Beaucoup mieux comme surnom.

- Viens aussi, Thomas, l'interpella le directeur.

Le brun se leva en jetant un coup d'oeil perplexe à la rousse, qui hocha les épaules. Elle remarqua le regard inquiet dont les couvaient Minho et Newt en les voyant s'éloigner.

- Ah, te voilà. Tu es Teresa, n'est-ce pas ?

Oryane se retourna une dernière fois pour observer la femme médecin qui s'approchait de Teresa. La brune regarda son amie d'un air étrange, oblique, empli de détresse, puis la docteure tira les rideaux de son lit, les dissimulant à la vue de tous.

Oryane sentit un lourd pressentiment lui tordre le ventre.

Le pressentiment qu'ils s'étaient jetés droit dans la gueule du loup.


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