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II. Superposition

Arrivée à la maison, je m'enfermai dans ma chambre, les idées encore brouillées par tout ce qui venait d'arriver. Je m'étendis sur mon lit, en repensant malgré moi à ces images perturbantes qui avaient troublées mon esprit. Que m'arrivait-il? Tout me semblait si... irréel. Après l'année noire, je m'étais convaincue que tout allait bien, qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter, et j'avais réussi. Mais qu'en était-il de cela? Était-ce une forme de folie qui s'emparait de ma raison? Je ne pouvais pas laisser la panique m'absorber dans son étreinte sournoise. Il n'était surtout pas question de perdre les pédales après un événement aussi banal! J'étais de plus en plus absorbée dans mes pensées, quand mes paupières commencèrent à s'alourdir...

***

Je fus réveillée par des coups sur ma porte de chambre.

- Carolina! Répond!

J'allai ouvrir la porte à mon père qui me demanda d'aider Maxim dans ses devoirs.

- S'il fait tout comme il le faut, tu peux le laisser jouer à la Rzoc 30 minutes max.

- Attends... tu vas où?

- Comme ta mère te l'a dit tantôt, nous... nous devons sortir.

Je restai perplexe quelques instants, puis compris que ma mère avait dû me crier tout cela au travers de la porte pendant que je dormais.

- Et vous sortez... où, exactement?

Mon père sembla hésitant. Il avait détourné le regard et ne répondit pas. Le fixant attentivement, j'ajoutai :

- Papa...? Qu'est-ce qu'il se passe?

Puis, il se tourna vers la porte, comme pour s'assurer que personne ne nous écoutait, et dit à voix basse :

- Ta mère a vraiment besoin de voir un spécialiste. Elle... elle fait des crises d'angoisses tout le temps depuis...

Son regard s'attrista.

- Ouais je vois... Elle est terrifiée à cause de l'année noire.

Il acquiesça. Puis, soudainement plus énergique, il me dit :

- Bon. Prend soin de Maxim, nous ne devrions pas trop tarder. Le souper est dans le réfrigérateur, il n'y a qu'à le réchauffer.

Il sortit. Je le suivis lentement pour aller dans le salon et y trouver Max qui sortait ses tablettes d'école.

- Quels sont tes devoirs ce soir? le questionnai-je

- Maths et français.

- Ok... on commence par quoi?

Il saisit sa tablette de mathématiques en me regardant, les yeux pétillants. Je savais que c'était sa matière favorite. Moi, honnêtement, je détestais l'école, donc mathématiques, français, sciences... tout cela m'était égal. De toute façon, mes résultats étaient toujours suffisants pour que je passe mes cours, alors pourquoi chercher plus loin? Maxim ouvrit ses documents et commença le devoir.

- Tu n'as pas besoin d'aide? lui demandai-je.

Il me fit signe que non, et continua son travail. Peu de temps après, il me tendit sa tablette.

- Voilà!

Prenant sa tablette, j'observai ses calculs ainsi que ses réponses, et tout me semblait impeccable. Ah, notre petit Maxim, génie des mathématiques... Je lui rendis sa tablette et ébouriffai amicalement ses cheveux.

- Bon, français maintenant?

Nous travaillâmes sur son devoir de français, après quoi je réchauffai le souper.

***

Je venais de terminer de laver la vaisselle et j'allai trouver Max dans le salon, absorbé par sa console de jeu.

- Tu veux jouer à la Rzoc avec moi? me demanda-t-il.

- D'accord, mais juste une partie.

Il sortit un nouveau jeu et l'inséra dans la console.

- Eh, Max, range l'autre jeu!

Il rangea le jeu dans le tiroir puis vint se rassoir sur le divan. Le jeu était assez complexe. C'était basé sur le décodage informatique et la logistique, donc je faisais n'importe quoi. En même temps, j'admirais les talents électroniques de mon petit Maxim. J'étais un peu jalouse, mais de toute façon, je ne voyais pas l'intérêt de m'en plaindre. L'informatique n'était pas mon domaine, et autre que pour y trouver vocation, à quoi pouvait bien servir toutes ses connaissances et aptitudes? Et après tout, mieux valait que ce soit mon petit frère qui soit si doué qu'une des nombreuses personnes que je détestais. Heureusement pour moi, Jonathan n'était bon qu'à essayer de coucher avec le plus de filles possible et à les manipuler pour y arriver. Ne pas avoir de talents en informatique n'était donc pas la fin du monde. Quelques minutes de jeu plus tard, quelle surprise! Maxim gagna. Encore.

- Bravo Max! essayai-je de dire aussi sincèrement que possible.

À ce moment, j'entendis qu'on déverrouillait la serrure de la porte, et comme elle s'ouvrait, tout recommença à ralentir. Voyant que l'épisode de l'après midi allait recommencer, j'essayai d'ouvrir la bouche pour parler, pour dire quoi que ce soit, n'importe quoi, peu importe, mais il était trop tard. Tout autour semblait se dissoudre pour laisser la place à un paysage désertique composé de sable, de roches et de ruines, sans oublier l'atmosphère lourde et sombre. Un des murs de la maison tenait toujours, mais il n'était pas complet. Je tentai de déceler quelque indice concernant la raison de cette << vision >>, en vain. Mon corps me semblait inerte, paralysé. Mes pensées, mes gestes, mes peurs, tout était controlé par mon esprit. Tout résidait dans ma petite tête, sans que mon corps ne puisse interagir. C'était comme si mon esprit se déplaçait de lui-même. Pourtant, j'avais l'impression d'être écrasée par les molécules d'air, comme si elles exerçaient une force sur l'entièreté de mon être. Les nuages étaient toujours là, mais j'eus l'impression qu'ils étaient plus bas, d'où peut-être ce changement atmosphérique. Mais ce qui me terrifiait le plus, c'était le vide. Le désert s'étendait à perte de vue et j'étais seule. En fait, tout était si irréel et improbable que je ne croyais même pas pouvoir être réellement là. Donc, l'endroit était probablement complètement désert. Puis, je crus entendre un petit son métallique. Me tournant vers la droite, je vis une petite machine. Un robot? Une sonde? Je ne savais pas ce que c'était. Des roues lui permettait de se déplacer, et l'appareil central semblait beaucoup trop complexe pour moi, surtout avec mes talents d'informatique. Si ça avait été un être vivant, j'aurais pensé, par ses déplacements, qu'il cherchait quelque chose, mais cela devait être sa << programmation >> qui le faisait bouger ainsi, puisque c'était un appareil. Puis, je le vis accélérer. Beaucoup. Et me rendis compte... qu'il venait dans ma direction! Je tentai de m'éloigner, de me tasser sur le côté, mais je peinais encore à me déplacer dans cet << endroit >>. Je sentis mon coeur accélérer, mais je ne pouvais pas bouger, exactement comme dans un rêve. Peut-être était-ce cela, un rêve éveillé... ou plutôt un cauchemar éveillé. Juste comme la petite machine arrivait vis-à-vis mon corps, je voulus crier, j'avais peur, mais je retournai à la réalité. << Oublie tout, oublie tout... concentre toi... >> me répétai-je afin de recontacter avec mon entourage aussi vite que possible. La porte était toujours en train de s'ouvrir, puis les visages de mes parents firent éruption dans l'ouverture.

- Pas trop ennuyés de nous? nous taquina notre père.

- Non! lui répondis-je, un sourire moqueur au coin des lèvres.

Ils entrèrent, puis j'observai ma mère. Elle se tenait bien droite, les yeux scintillants, et souriait énormément. Elle paraissait heureuse... Trop heureuse même. Était-elle à ce point terrifiée de l'année noire?

***

Étendue sur mon lit, je fermai la lumière pour ne pas attirer l'attention de mes parents. Je ne me sentais pas prête à dormir, mais il n'était pas question que mon père vienne me refaire son discours sur les cycles de sommeil et la dépression, le diabète, les pertes de mémoire et le cancer. Il m'arrive de manquer de sommeil, c'est vrai ; par contre, je suis toujours en vie. Ce qui me tourmentait bien plus que de manquer de sommeil, c'était ces expériences étranges qui m'avait assaillies à deux reprises durant la journée. J'y repensai attentivement, à la recherche d'indices pouvant m'expliquer ce qui m'arrivait. J'avais l'impression d'avoir passé près d'une minute dans cet univers autre, si je pouvais l'appeler ainsi, alors que, la deuxième fois, j'avais clairement remarqué que le temps réel en était tout autre, puisque la porte était toujours en train de s'ouvrir lorsque j'avais repris conscience de la réalité. Donc, j'arrivais dans cette << vision >> à un certain moment dans la réalité pour y revenir l'instant d'après. Comment était-ce possible? Je sentis une certaine angoisse se ramasser au centre de ma poitrine. C'était une boule d'anxiété, une bombe qui menaçait d'exploser à tout moment et de répandre, dans mon corps entier, son poison pernicieux. Non! Pas moi! Je n'allais pas me laisser détruire par ces simples images, alors que l'année noire me perturbait à peine! Je ne pouvais pas paniquer. C'était une des émotions que je ne pouvais laisser pénétrer ma carapace. Pourquoi tout cela m'arrivait-il cette journée-là, sans préavis, sans explications? Soudain, j'entendis des pas dans le couloir. Aussitôt, je me tournai dos à la porte et arrêtai de bouger, de crainte que mes parents ne découvrent que je ne dors pas encore. Quand je perçus les pas s'arrêter plus loin dans le couloir, je me retournai sur le dos et repartis dans mes pensées. Je me souvins de ce sentiment de détachement corporel et me surpris à me concentrer sur mon propre corps. Mes bras, mes mains, mes doigts... puis mes jambes, mes pieds, mes orteils... Je pouvais tout contrôler, mais ils ne restaient que des membres de l'entité qu'était mon corps. Entité contrôlée par mon cerveau, lui-même habitat de mon esprit. Tout cela, mes organes, ma peau, mes membres... ce n'était que l'enveloppe charnelle de mon être véritable, de ce qui subsistait même en dehors du monde réel.

***

J'ouvris les yeux. Je regardai l'heure et constatai qu'il était déjà temps de me lever. Je sortis du lit à la hâte pour être certaine que ma mère ne vienne pas me l'ordonner, ce qui me ferait changer d'idée et retourner dans mon lit à cause de mon fort esprit de contradiction. J'ouvris mes tiroirs à la recherche de vêtements pas encore fripés d'être entassés de la sorte. Je m'habillai, puis me rendis dans la salle de bains. J'ouvris l'armoire pour prendre ma brosse à cheveux après quoi je m'approchai du miroir. Soudainement, je fus prise d'une grande terreur. J'observais mon reflet, à la recherche de détails rassurants. J'avais beau reconnaître mes traits faciaux, je n'avais pas l'impression que c'était mon image qui paraissait sur la glace. Mes yeux semblaient vitreux, inanimés. Mes traits étaient longs et ma peau avait une teinte inhabituelle, pâle et bleutée. Mes cheveux ébouriffés étaient sales et mal entretenus. Mon regard était fixé sur cette image en face de moi, qui supposément était mon visage. Après quelques minutes, j'eus le courage de lever le bras pour me brosser les cheveux, pour me rendre compte que je ne sentais pas mon bras lever, et que je ne le voyais pas bouger sur mon reflet non plus. Mon coeur semblait vouloir défoncer ma poitrine et ma respiration était rapide et saccadée. L'angoisse se répandit dans mon corps, rendant ma vision trouble et mes jambes tremblantes. Mes pensées se bousculaient et s'embrouillaient dans mon esprit. Sentant le vertige s'emparer de moi, j'ouvris instinctivement le robinet et m'aspergeai le visage d'eau froide, ce qui m'aida à revenir à moi. Je regardai furtivement le miroir, mais y trouvai mon reflet habituel. Encore tremblante et apeurée, je brossai mes cheveux et continuai de me préparer, tout en essayant de cacher mon malaise à mes parents.

***

Sur le chemin jusqu'à l'école, je me répétai maintes et maintes fois le scénario ; je voulais parler de mes expériences étranges avec Amira. Je n'aurais jamais pensé pouvoir confier de telles choses à Mimi, mais elle avait raison. Je devais sortir de ma bulle, de ma carapace. En parler m'aiderait peut-être à devenir une vraie personne, avec des sentiments, des émotions et de l'empathie. J'entrai dans le collège et me rendit à mon casier. Je rentrai mon code sur l'écran et dus forcer un peu pour ouvrir la porte, toujours coincée à cause de la quantité de tablettes et de vêtements que je gardais dans mon casier. En ouvrant la porte, j'y vis une note, entrée probablement par la fente d'aération au dessus de mon casier. Je la pris et en lus le contenu, avant de la remettre dans mon casier, de prendre mes effets et d'aller en classe.

***

- Quel enfoiré!

Amira me regardait. Elle prit la note que Jonathan m'avait laissé dans mon casier et la lut à voix haute :

<< Ma chère et précieuse Carolina,

Si tu savais combien je regrette de t'avoir laissé partir. Tu valais plus que ça, et j'aurais dû prendre tes idées en considération. Moi aussi j'aimerais que nous partagions des moments romantiques. Je t'en pris, viens me rejoindre ce midi au parc, j'ai beaucoup de choses à te dire.

Avec amour et regrets,
Jonathan. >>

- Caro, et s'il était sincère?

Je la regardai intensément, comme pour lui exprimer mon désaccord. Sentant qu'elle ne partageait pas mon avis, je lui expliquai :

- Jonathan tente de me manipuler. Il n'a encore qu'un but en tête, et... Mimi, il veut coucher avec moi! C'est aussi simple que cela! Il se fout de notre relation, de mes sentiments, de mes besoins! Il se fout de moi, tout ce qui l'intéresse... c'est mon corps!

- Donc tu n'iras pas le rejoindre?

- Non!

De nombreux souvenirs de ma relation avec Jonathan me revirent en tête. Qu'il avait eu l'air gentil, attentionné, spécial! Je m'ennuyais en quelques sortes du Jonathan que j'avais rencontré un an et demi plus tôt, qui m'invitait à faire plein d'activités, à passer des moments inoubliables avec lui. Et pourtant... quelques temps plus tard, il m'injuriait et me menaçait parce que je ne voulais pas coucher avec lui. Il me traitait d'idiote, de peureuse, d'insouciante. Non, je n'allais pas le croire. J'en étais moi-même un exemple ; personne ne pouvait changer aussi rapidement. Devenir une autre version de nous-même demandait du temps. Beaucoup de temps. Puis, je me rappelai que je voulais parler à Amira des vision étranges qui m'accablaient, mais je n'eus pas le courage de le faire. C'était trop stupide. Voir une version altérée de la réalité, alors que le temps semble s'arrêter... qui aurait pu croire une telle histoire? Je la remerciai donc d'avoir pris le temps de lire la note de Jonathan et me levai rapidement. J'allai me réfugier derrière l'établissement, toujours songeuse. Devais-je aller écouter ce que Jonathan avait à dire? Et s'il avait des explications à me fournir, ou des excuses à présenter? Et si Amira avait raison? J'avais déjà dîné, donc j'avais beaucoup de temps libre avant mon cours de mathématiques. Je cherchai un signe, un indice sur ce que je devais faire. Finalement, je décidai d'aller le voir. Après tout, le pire qui pouvait arriver était que je me rende compte qu'il était toujours aussi stupide. J'amorçai mon chemin vers le parc. Arrivée à l'intersection, je vérifiai qu'il n'y ait pas de voitures, puis traversai. Soudain, en plein milieu de la rue, je sentis tout se dissoudre autour de moi. Mes sens s'engourdissaient alors que j'observais tranquillement le décor environnant redevenir cet endroit étrange, cet univers sombre et inanimé dont j'avais fait expérience à deux reprises la veille. Toutefois, j'eus l'impression que mon corps tombait en chute libre, et que deux endroits se superposaient dans ma tête. Je percevais toujours ces nuages sombres et intrigants, mais s'ajoutait à mon esprit une image grise, comme un refuge de métal. Il y faisait beaucoup plus froid que dans le premier endroit, mais c'était beaucoup plus lumineux. Cette image-là, par contre, restait immobile. Je ne pouvais m'y déplacer. Tout cela m'effraya. Je voulais crier, courir, partir... mais rien à faire. Je fermai les yeux et essayai de vider mon esprit, d'oublier toutes ces images... Je voulais arrêter de penser... Arrêter de ressentir... Je perdais de plus en plus contact avec ma conscience...

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