Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

I.10. Le dîner de promo [3/3] (Elle)

> Elle

Fabrice Siden était déjà sur la terrasse entouré de mes camarades et ils attendaient visiblement qu'un serveur viennent les accueillir pour leur donner une place. Monsieur B. et moi étions les derniers. Il restait une dizaine de mètres avant de les rejoindre, ils se retournèrent sur nous, tout le monde souriait, l'air de rien, prêts à nous saluer mais je m'attendais à des commentaires.

Adèle m'attrapa le bras pour me ralentir et me faire passer derrière le groupe alors que nous nous installions en terrasse :

- Alors t'es arrivé en même temps que Monsieur B., t'as concrétisé ?

- Ne vas pas t'imaginer quoique ce soit, je l'ai bousculé dans la rue et on a fini le trajet ensemble.

- Oh trop romantique ! Tu lui dis quand, que t'es folle de lui ?

- Tais toi, tu parles trop fort...

Nous nous installâmes, Adèle et David d'un regard entendu, firent exprès de me placer en bout de table face à Monsieur B. Super, j'allais devoir lui faire la conversation alors que je rêvais du contraire : disparaître dans un trou de souris... Ce que je redoutais le plus était en train de se produire... je ne saurai pas être à la hauteur ! SOS ! Lorsqu'il comprit qu'il allait s'asseoir devant moi, Monsieur B. me regarda en souriant.

- Vous avez l'air en forme ? dit il à la tablée mais en me regardant.

Chacun répondit à sa manière mais je restai silencieuse. En réalité, si j'avais souvent le mot pour rire, je parlais très rarement de moi. Sur cette question, les discussions s'engagèrent.

- Vous avez l'air en forme, me dit Monsieur B. un plus bas en me regardant dans les yeux.

Un frisson me parcourut l'échine. Ce n'était plus une question. Le connaissant, cela voulait dire : "Comment allez-vous vraiment C. ?".

- Oui, ça peut aller, répondis-je en tentant un sourire timide.

- Alors c'est définitif, vous avez fait les démarches pour l'université de C. ?

- Oui... il me reste à déposer mon dossier papier.

- Vous allez nous manquer l'année prochaine... - oh trop mignon - 

- Vous aussi vous... enfin je veux dire vous étiez un bon prof et...

Je préférais ne pas finir ma phrase. Idiote... Je devins rouge écarlate... Je baissais les yeux. Il ne répondit rien. Je me risquais à les relever les yeux. Il était hilare. Cela me détendit. Le serveur vint interrompre ce moment gênant :

- Qu'est ce que je vous sers ?

Je n'avais pas regardé la carte mais j'étais déjà venu dans cette brasserie et je prenais souvent la même chose de manière générale.

- Une Kriek pour moi s'il vous plaît dis je sans trop réfléchir.

Une "bière de fille". Je vérifiais qu'autour de moi, d'autres avaient commandé de l'alcool, je ne voulais pas passer pour l'ivrogne de service...

Monsieur B. avait commandé un jus de pomme... Ok, j'étais l'ivrogne de service.

Vous reprendrez bien une autre boulette avec ça C. ? Non merci j'ai l'impression d'avoir eu ma dose. Pourtant nous venons de commencer ! Justement...

Tais toi cerveau ! Concentrons nous sur la situation présente...

Après que chacun ait eu son verre d'apéritif, Monsieur B. posa la question principale, à savoir comment s'était passée l'année pour nous. Ce qui nous avait semblé plus difficile, les moments de creux, la qualité de la préparation...

Je laissai mes camarades commencer chacun leur tour, appréhendant le moment où ce serait à moi de parler. C'était le moment de briller... De laisser sous entendre plus ou moins subtilement mon penchant avéré pour mon trop charismatique professeur.

Mais je me sentis tout à coup très lasse en repensant à l'année qui venait de s'écouler, je prenais véritablement conscience de l'énergie que j'avais sollicité et de ce qui était en train de m'arriver... Alors quand vint mon tour, je me dégonflai :

- Cette année n'a pas été très facile pour moi personnellement, et la préparation... c'était très exigeant ! Je n'aurai jamais pensé y passer autant de temps ! En fait personne ne le sait mais, d'ailleurs, j'ai habité la BU pendant les six derniers mois, dis-je pour amuser la galerie.

J'espérais m'en tirer avec cette pirouette. Et qu'on passerait à un autre camarade sans m'en demander davantage.

- Pourquoi ? tonna la voix de Monsieur B.

Je me tournai vers lui, un peu paniquée. Pourquoi quoi ? Ma blague était vraiment si mauvaise ?

- Euh... ce n'était pas... c'était une... bla...

- Pourquoi ce n'était pas très facile pour vous C., si ce n'est pas trop indiscret ? Vos camarades nous en ont donné un peu plus.

Je ne savais pas quoi répondre. Que j'étais obligée de travailler quand je n'étais pas à l'université ? Que ma mère me faisait vivre l'enfer chez moi ? Qu'en plus de mes études exigeantes, de mes petits boulots d'étudiantes j'étais obligée de garder mes petits frères, faire à manger, faire le ménage et quand même veiller à avoir une vie sociale équilibrée pour ne pas faire tâche et que personne ne se doute de rien ?

David vit ma détresse et me sauva la mise :

- Io a cumulé deux emplois cette année Monsieur, en plus de la formation et des stages.

Adèle en profita pour mettre son grain de sel et pour une fois, je la remerciai silencieusement de toujours vouloir systématiquement attirer l'attention sur elle :

- Moi aussi j'étais obligée de faire surveillante dans un collège car je devais gagner un peu d'argent pour nourrir ma fille.

Super, les conversations avaient repris sur un terrain plus neutre pour moi, chacun parlait de la difficulté de combiner emploi et étude quand nécessité fait loi. Monsieur B. semblait avoir lâché l'affaire. Je n'en disais rien, mais en réalité je n'étais qu'à moitié concernée : mes parents ne roulaient pas sur l'or mais ils avaient les moyens de m'offrir des études sans que je sois obligée de travailler. Cependant, cette année, ma mère avait décrété que je n'en faisais pas suffisamment chez moi pour mériter qu'ils payent mes frais de scolarité. Il avait alors bien fallu se débrouiller. Comme je n'avais jamais eu d'argent de poche, je vous laisse imaginer la crise, si j'avais osé demander de l'argent pour me payer un mascara ou une robe ! Donc certes je ne travaillais pas pour manger mais pour tous ces faux frais du quotidien et surtout pour mettre de l'argent de côté afin de prendre mon indépendance.

Un peu perdue, comme d'habitude, dans mes pensées, le regard dans le vague, je profitai de ce court répit social pour reprendre mes esprits et me calmer. Les plats furent servis et tout en mangeant, avec une délicatesse un peu feinte pour montrer mes bonnes manières à Monsieur B., je laissai mes oreilles traîner de conversations en conversations, piochant ce qui m'intéressait. Quand mon pied rencontra une jambe qui ne pouvait appartenir qu'à Monsieur B. :

- Oh, pardon, je suis désolée dis-je embarrassée et rouge. Je baissai les yeux immédiatement.

- Pas de problème, répondit Monsieur B. dans un souffle avant de baisser les yeux à son tour vers son assiette.

J'avais peur de lui avoir fait mal et qu'il soit trop poli pour me le faire remarquer. Décidément le pauvre va finir par penser que je lui veux physiquement du mal ! - Alors que c'était tout le contraire hum - Je continuais de le regarder de coin, le buste toujours tourné vers Adèle qui s'était lancée dans une imitation parfaite d'un vilain professeur de Littérature du 16ème siècle.

Monsieur B. restait silencieux, comme plongé dans ses pensées. Cela m'attendrit et réveilla quelque chose en moi : à partir de ce moment, je me sentis pousser des ailes.

J'allongeai à nouveau ma jambe pour que mon pied frôle encore sa jambe. Cette fois, je ne retirai pas mon pied précipitamment, au contraire, je le laissais là. J'avais les jambes croisées sous la table et le pied de ma jambe droite, précédemment dans le vide, était à présent collé contre le côté de la cuisse de Monsieur B. qui lui, avait les genoux pliés et les jambes sous sa chaise.

À ce nouveau contact, Monsieur B. me regarda immédiatement. Je fis mine de rien, hochant distraitement la tête à Adèle qui poursuivait son petit sketch. Je laissai mon pied là où il était, Monsieur B. ne bougea pas d'un poil pour se reculer et ne me fis rien remarquer. Je le regardais toujours du coin de l' œil, appréhendant ses réactions.

Adèle avait terminé sa démonstration, il fallait trouver quelque chose pour éviter son regard car bien que j'avais fait preuve d'audace l'espace d'une minute pendant laquelle mon cerveau défaillant s'était engouffré, je n'assumais pas vraiment mon acte. Je jetais mon dévolu sur ma voisine de table, trouvant tout à coup, un attrait particulier à sa conversation sur les modalités de mutation des professeurs.

Monsieur B. avait cessé de me regarder pour entreprendre une discussion avec David à sa droite. Il pensait probablement que j'avais confondu sa cuisse avec un des piliers de la table. Mais pourquoi ne disait-il rien ? Pour ne pas m'afficher devant les autres ? Ou parce que ce contact lui plaisait ? Tout en écoutant distraitement l'exposé ennuyeux de ma camarade de classe, je me surpris à vouloir pousser plus loin mes investigations.

Ce soir j'avais besoin de réponses et je voulais allez plus loin pour tester Monsieur B. J'avais besoin de certitude sur ma capacité à le séduire. Je décidai de faire de petits mouvements légers toujours contre sa cuisse. Comme la première fois, il se tourna vers moi en essayant de capter mon regard, mais ne cessa pas de parler à mon ami. Je continuai de faire comme si de rien n'était, affichant même un zèle particulier à alimenter la discussion.

Je savais qu'il était un peu piégé car ce n'était pas le genre de professeur à se fâcher ou à hausser le ton. Il était plutôt prévenant et aurait été gêné de me gêner. Je ne souhaitais pas le forcer davantage alors quand le serveur vint desservir, je posai le pied à terre. Monsieur B. profita de ce petit moment de latence pendant lequel les serveurs nous débarrassaient lui et moi pour me fixer, le dos bien droit sur sa chaise. C'était à mon tour d'être prise au piège mais je décidai d'assumer et soutins ses prunelles inquisitrices. Je vis qu'il en était satisfait. Son regard était tellement insistant que je compris sans un mot ce qu'il voulait. Je fis pour remettre mon pied en place contre l'extérieur de sa cuisse mais il avait écarté les jambes et modifié un peu sa position. Je me trouvai à l'intérieur de sa cuisse très prêt de... son entrejambe.

En théorie, je n'étais pas si farouche avec les hommes mais Monsieur B. m'écrasait de son charisme et je ne cessais de me remettre en question avec lui. Avec le recul, je me dis que je l'idolâtrais probablement un peu... Je voulais des réponses ? Je pense que j'avais eu ma dose pour aujourd'hui !

Quand je compris où mon pied était arrivé, je faiblis et tentai de baisser ma jambe mais Monsieur B. reposa son regard sur moi sans rien dire. Cette façon de me regarder manquait de bienséance et aurait pu interpeller mes camarades ou Monsieur Siden alors je replaçais mon pied comme il le souhaitait.

Je m'étais complètement fait prendre à mon propre jeu. Ça m'apprendra tiens ! Intellectualisant peu à peu ce qui était en train de se passer, le rouge me monta aux joues, je transpirais et j'avais des difficultés pour respirer. Le plus dur était de ne rien faire paraître de mon trouble et de ce qui était en train de se passer à l'insu de tous.

La situation semblait avoir atteint son paroxysme quand David entreprit une discussion avec Monsieur B. dans laquelle il entendait me faire participer. Probablement souhaitait-il faire cela pour m'aider dans ma relation avec notre professeur mais il ne se doutait pas de ce qui était en train de se jouer sous la table... Nous ne sommes pas à l'abri de la gentillesse des gens, dirait ma grand-mère...

- David me disait que vous aimiez les belles voitures C.

- En effet, mon père est ingénieur automobile et il m'a appris très tôt à bricoler sur celles-ci et à reconnaître les différents modèles. C'est une chose que nous partageons.

- Et quel est votre modèle préféré ?

- Sans hésiter l'Aston Martin DB11 ! dis je enthousiaste de parler d'une de mes passions il ne fallait cependant pas perdre de vue mon objectif :  mais j'aime aussi l'Alpine A110 2017 bien qu'elle ne soit pas encore commercialisée et qu'elle ne le sera pas avant plusieurs mois... ajoutais je provocatrice. Je savais que j'allais faire mouche.

- En effet, vous êtes bien renseignée. Il esquissa un petit sourire en coin beaucoup trop charmeur pour mon petit cœur fragile. Je défaille.

- Ah oui ? interrogea David un peu dépassé.

- Il faut connaître les bonnes personnes pour s'en procurer, le concept a été lancé en Février de cette année expliqua calmement Monsieur B. en me devançant et en faisant un clin d'œil entendu à David.

- Qui peut se payer ce genre de bagnole franchement ? enchérit celui qui n'avait pas compris que nous parlions de la voiture de notre professeur.

Je ne laissai pas Monsieur B. répondre et saisis l'occasion :

- Une personne qui a du goût déjà, parce que c'est une voiture aux lignes élégantes. Mais il ne faut pas s'y fier car le positionnement des phares lui donne un petit look assuré et mordant. Le travail performant fait autour de l'aérodynamisme complète son allure sportive et dynamique. Bien que ses performances soient remarquables, c'est une voiture dont le design correspond aux personnes discrètes et elle ne peut être remarquée que par les véritables connaisseurs. C'est une automobile qui offre du confort haut de gamme mais qui sort clairement du lot.

Ma description était une forme de métaphore de ce que je pensais de lui et je savais que Monsieur B. allait le deviner. Il me le fit comprendre immédiatement avec un regard très intense. Je ne saurai jamais s'il l'a fait exprès mais il accompagna son regard d'un discret coup de bassin en avant sous la table. Ce mouvement imperceptible eut pour effet d'appuyer mon pieds, que j'avais sorti de ma sandale pour ne pas tâcher son pantalon crème, sur... son sexe... en érection !

Il ne cessait pas de me regarder, il s'amusa à me voir déglutir difficilement et rougir à nouveau mais je ne me démontai pas totalement :

- Visiblement vous aussi vous aimez les belles voitures Monsieur B. ?

- Pas autant que vous C. dit il dans un souffle rauque.

Cet échange n'avait pas duré plus d'une minute mais je sentais qu'il avait du mal à contenir son excitation à présent. Il ne s'attendait pas à cette répartie ou peut être que si, puisqu'il avait compris que j'étais joueuse. 

J'enlevai mon pied tout doucement pour mettre fin au supplice et parce que moi aussi je commençai à être tout à fait mal à l'aise à l'idée que l'on puisse nous surprendre. La glace du dessert arriva tout à fait à propos pour refroidir l'atmosphère. David passa à autre chose, visiblement largué par les concepts automobiles, il préféra se lancer dans une dissertation sur le goût de la glace à la fraise.

Monsieur B. et moi n'avions plus de partenaires de conversation et faisions semblant de nous concentrer sur la dégustation de notre coupe glacée. Nous digérions tous les deux ce qui venait de se passer. Je jetais des petits coups d'œil furtifs par-dessus ma cuillère. J'avais un peu perdu de mon assurance et je ne savais plus quoi dire alors je décidai de jouer la franchise :

- Merci Monsieur, pour cette année. Je pense pouvoir dire que si j'ai eu le concours c'est en grande partie grâce à vous.

- Non, c'est grâce à votre travail, vous...

- J'insiste, c'est vous qui nous avez motivés et c'est grâce à la pertinence de votre enseignement que nous en sommes arrivés là.

- Merci, me sourit il franchement, dans la posture du professeur satisfait.

Monsieur Siden se lèva :

- Mon mari m'attend, je lui ai dit que je ne rentrais pas trop tard pour manger ! - Hilarité générale.- Il se fait tard, je vais rentrer pour ma part mais vous pouvez rester entre vous le temps d'un café. Merci à tous pour cette année, vous avez été une super promo, bon esprit, bonne rigolade et bon travail donc restez comme vous êtes ! À l'année prochaine pour certains, bon vent pour d'autres, n'hésitez pas à passer nous voir en classe et à donner de vos nouvelles. Et enfin passez de bonnes vacances, profitez en bien avant d'attaquer l'année prochaine, je ne vous cache pas qu'elle s'annonce ardue elle aussi, il va falloir jongler entre les cours et le stage ! Bonne soirée tout le monde !

- Bonne soirée Monsieur !

- Tybalt tu m'accompagnes jusqu'à ma voiture ? Je suis garée à quelques mètres.

Nous prîmes une boisson chaude pour terminer, un thé pour moi car je déteste le café. Et les discussions allèrent bon train. Monsieur B. revint une bonne dizaine de minutes plus tard. Je le vis contrarié même s'il essayait de le cacher. Il faut dire qu'à force de l'observer je le décrypte bien ! À son tour, il prit congé de nous, son regard revenant sans cesse vers moi. Sensiblement il nous dit la même chose que Monsieur Siden. C'était un plaisir de travailler avec nous, il est heureux de nous compter à présent parmi ses collègues et sera ravi de poursuivre avec ceux qui restent l'année prochaine. Il espérait le meilleur pour ceux qui partaient et qui manqueront à la troupe. Il nous salua de la main et fit demi tour vers les rues assombries par la nuit de ce début d'été.

"Il va tellement me manquer... en réalité il est parti depuis quelque secondes et il me manque déjà, je vais changer d'université et je ne le reverrai plus... Voilà mon véritable problème, Monsieur B. 32 ans, professeur de littérature me renverse la tête et le coeur".

Et il va partir sans se retourner ? Nous ne nous reverrons plus jamais et nous allons gentiment nous oublier ? Passer à autre chose ? Ça ne peut pas se terminer comme ça, si ?

Je prétexte de la fatigue et indique à mes camarades que je dois prendre le dernier tram pour rentrer chez moi, ce qui n'est qu'un demi mensonge. Je vais rattraper Monsieur B., lui dire ce que j'ai sur le cœur, jouer le tout pour le tout puisque de toute façon je ne vais pas le retrouver l'année prochaine. Et puis merde, on verra bien ce qu'il se passe ! 

Je coupe par une ruelle que beaucoup de gens pensent en cul de sac et je cours. Je sais où il est garé. J'arrive même avec un peu d'avance sur lui prêt de sa voiture. Il n'y a presque plus personne dans les rues à cette heure. Les passants sont aux terrasses des bars et restaurants. En attendant je marche autour de la voiture, je prépare dans ma tête ce que je vais lui dire.

- J'étais presque sûr que vous n'en resteriez pas là !

Je sursaute, en pleine construction de mon argumentaire à faire les quatre cents pas, je ne l'ai pas entendu arriver.

- Ah bon ? Ah... je...

- J'ai été très heureux de vous voir ce soir.

- Moi aussi Monsieur !

- C.,... ça a été un plaisir de faire cours avec vous cette année

- Monsieur je voudrai vous dire...

Il s'approche de moi, je recule contre la voiture. Il met sa main en coupe autour de mon visage et son pouce sur mes lèvres entr'ouvertes pour me faire taire. Son autre main est plaquée contre la carrosserie. Je suis prisonnière de son corps et j'adore ça. Il ne fait pas froid mais des frissons me parcourent. Son pouce qui s'attarde sur mes lèvres c'est le coup de grâce de la soirée. Je suis tellement humide que je sens des perles glisser le long de ma cuisse. Nous n'avons pas déjà vécu ce moment ?

- Vous étiez si... il passe sa main derrière mon bassin pour nous rapprocher puis s'arrête.

- Malheureusement je ne peux pas vous proposer de vous raccompagner. Nous savons tous les deux que ça n'est pas raisonnable n'est ce pas ? Il susurre presque, je tremble.

- Moui... dis-je à voix basse, les yeux baissés. Je suis visiblement obligée de capituler. Mon argumentaire est parti en poussière. Pour une raison qui m'échappe, il ne veut pas l'entendre. Et j'étais si quoi d'ailleurs ?

- Je suis désolé m'annonce t il dépité.

Il se recule. Et pose sa main sur la portière. Je me décale pour qu'il puisse monter dans sa voiture. Je me retourne pour ne pas le voir partir. J'entends progressivement le moteur disparaître au loin. Je n'ai pas les mots... pas l'énergie non plus pour pleurer, je ressens aussi un peu de colère. Je regarde ma montre et me met en marche d'un pas triste, vers l'arrêt de tram.

Tout va trop vite dans ma tête. Je ne comprends pas encore les tenants et les aboutissants de la situation.  De quoi était il désolé ? Tellement de questions en suspend...

Je refais le cours de la soirée. C'était quand même très intense... J'ai eu la plus belle des confirmations qui soit, de son attirance pour moi ! Cependant, pour une raison que j'ignore, il ne veut pas aller plus loin. Est-ce parce qu'il refuse de me voir autrement que comme une étudiante ? Est ce purement physique ? Est ce qu'il ne m'aime pas ? Et moi, est-ce que j'accepterai de coucher avec lui sans sentiment ? J'ai déjà eu des histoires d'un soir mais ce n'est pas le genre... Sans pouvoir me l'expliquer je veux plus avec lui. Je veux lui appartenir corps et âme. 

Mon corps vibre encore de notre trop courte étreinte. 

Je suis euphorique et déçue. Il y a quelque chose qui l'a empêché de me proposer de me raccompagner, il a fait exprès de me le dire de cette manière. Le mystère reste entier.

Malheureusement la conséquence est bel et bien qu'il ne se passera rien entre nous, ni maintenant ni jamais. Il semble que je doive me faire une raison car "nous savons tous les deux que ce n'est pas raisonnable". Mon cerveau refuse cette éventualité. Subtilement, il m'a pourtant laissé entendre de laisser tomber. Pour le moment en tout cas...

Car, tout en m'éloignant du centre ville, je retourne sa dernière phrase en boucle dans ma tête. Il me l'a dit droit dans les yeux. Il y croit et cela me donne un peu d'espoir malgré tout. Les papillons dans mon ventre remuent plus que jamais quand mon prénom résonne entre ses lèvres, j'y entend tellement d'autres choses... Comment était-ce déjà ?

- À très bientôt je l'espère, Cassiopée.


*Fin de la première partie*

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro