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I.10. Bouquet final [2/3] (Lui)


> Lui

Dans la voiture, je me laissais glisser sur l'autoroute monotone, propice aux divagations de l'esprit.

Je pense qu'à ce stade je suis en capacité de dire que j'éprouve de sérieux sentiments pour C. . L'amour se construit, à mon sens, au sein d'une relation, ce que l'on ressent avant n'est pas encore de l'amour, s'en sont les prémices. 

J'ai envie d'elle physiquement, je la trouve belle, sensuelle et j'éprouve un véritable désir pour mon étudiante, de l'attirance physique réelle : j'étais au clair sur ce point depuis un moment mais je suis aussi attendrie par ses grands yeux pleins de tristesse, je suis amusé par son regard interrogateur, j'aime son humour, son sens de la dérision, son côté provocateur. 

Je m'interroge sur les aspects ambivalents de sa personnalité : sa pudeur sentimentale, sa sensibilité et sa force de caractère. J'ai envie de passer du temps avec elle, je voudrais apprendre à la connaître davantage, je pense que son intelligence et sa vivacité d'esprit font écho à mes propres capacités intellectuelles. J'admire sa dignité, sa (trop) grande honnêteté, son esprit combatif et déterminé. 

Je ressens une irrépressible envie de la faire rire, de la voir me sourire, de la rendre heureuse et de savoir que je suis à l'origine de ce bonheur. Je voudrais être toujours présent pour la réconforter, être capable de lui proférer de douces paroles pour l'aider à se relever, l'aider à résoudre ce qui la préoccupe, ce qui la rend anxieuse, aux abois. Je me ravis de voir qu'elle est à l'aise dans mes cours, que ma présence l'aide à se détendre peu à peu le matin. J'ai compris qu'elle s'accrochait parfois à mes regards pour ne pas couler. 

Voilà ce que j'éprouve pour C. même si je ne m'explique pas tout.

Quant à savoir ce que je vais faire de ces sentiments, je pensais assumer simplement.

Ce jeu de séduction - appelons un chat un chat -, s'il m'a interpellé et m'a forcé à sortir de ma zone de confort au départ, en continuant sur le long terme, m'a poussé à une véritable remise en question de ce que je voulais vraiment en terme de relation. C. était majeur, elle avait le permis, elle avait beaucoup voyagé, elle avait déjà eu d'autres relations avant moi, elle n'était clairement plus vierge -je l'avais vite compris-,... 

Je pense donc pouvoir affirmer en toute objectivité qu'elle se lançait dans cette histoire en se sentant libre, en sachant pertinemment ce qu'elle était en train de faire et sans se sentir influencée par mon état de quelque manière que ce soit. 

J'étais prêt à prendre le risque. 

Parce que je n'avais jamais rien ressenti de tel pour quelqu'un. Et je me refusais à laisser passer cette fille, cette occasion de vivre, vraiment ! Je voulais me sentir vibrer ! 

Aussi bizarre que cela puisse paraître, j'avais l'impression pour une fois, d'être comme tout le monde, de trouver ma place dans l'équation complexe de l'univers... et ça me faisait me sentir puissant.

Mon regard, en croisant mon reflet dans le rétroviseur central de la voiture, me ramena à la dure réalité... J'étais laid. Mes épaules désaxées : la gauche plus haute que la droite, ma mâchoire légèrement de biais, bien que j'essayais tant bien que mal de cacher avec une courte barbe, provoquait un petit défaut de prononciation. Mes yeux n'étaient pas symétriques et tombants. J'avais une oreille atrophiée, comme si elle ne s'était pas développée correctement. Mon nez était énorme, en forme de petite poire. Et je me maudissais de ne pas avoir pris le temps de mettre un appareil dentaire pendant mon adolescence, elles sortaient de ma bouche par l'avant et se chevauchaient. Un peu gringalet, je m'étais mis depuis quelques années à la musculation pour essayer de compenser.  

J'avais essayé de faire un effort vestimentaire avec un pantalon de toile crème, des mocassins bleus marine assortis à ma chemise bleue claire et à ma veste, plus foncée. J'avais choisi ma tenue en pensant à C., toujours si classe, toujours la bonne colorimétrie, les tons bien choisis au contexte, les bonnes associations. Mais je savais pertinemment que ça ne cacherait pas ma laideur, que ça ne découragerait pas les passants les moins subtils de se retourner sur moi.

Je m'étais beaucoup questionné là dessus évidement : J'avais eu peur que C. s'intéresse à moi pour de mauvaises raisons ou des envies étranges. J'ai longtemps divagué : voulait elle mettre un moche à son palmarès ou voir ce que ça faisait de coucher avec un moche ? Est ce que les moches ont un plus gros sexe ? Est ce qu'on se sent plus valorisé physiquement quand on sort avec un moche ? 

Puis une première tentative de rationalisation : et si elle m'aimait bien parce que je lui faisais pitié ? Si c'était par compassion ? Et si ma laideur réveillait en elle un petit côté "infirmière" que beaucoup de femmes ont ? Sur ce point, j'ai vite été rassuré : je savais que je l'impressionnais, sans vraiment comprendre pourquoi. Elle baissait souvent les yeux, elle n'assumait pas toujours ses pointes d'humour, elle guettait ma réaction quand elle répondait à une question ou disait quelque chose... 

Alors j'avais décidé de lui faire confiance, de penser qu'elle m'appréciait pour ce que j'étais réellement, pour ce qu'elle prenait pour du charisme peut être, pour mon intellect et elle avait probablement décidé de mettre mon physique de côté en toute simplicité. C'était ma théorie.

J'espérais malgré tout en avoir assez fait... N'est ce pas Christian Dior qui disait : "L'élégance peut être audacieuse, jamais extravagante. Pour s'habiller il vaut mieux se tromper par excès de simplicité". Audacieuse mais simple, voilà qui résumait également notre attirance mutuelle !

Selon le GPS, j'étais presque arrivé. Malheureusement, on accédait à la brasserie par une rue piétonne et aux alentours, pas moyens de se garer ! Je devais m'éloigner de quelques rues. En descendant de la voiture, à la recherche de mon téléphone dans ma veste, je fus percuté de plein fouet par une demoiselle d'environ 1m65 dont la première chose qui me parvint fut son parfum de violette sucrée. Comme C. . Je me retournais vers cette passante un peu trop pressée, prêt à m'excuser d'être ainsi planté au milieu du trottoir quand je reconnus le petit chaton farouche, les yeux baissés, le rouge aux joues, tout embêté :

- Pardon Monsieur, je... suis très maladroite, bégaya mon élève.

- Pas d'inquiétude, tout va bien ! Je ne pouvais m'empêcher de rire de la situation.

Je ne pensais pas me retrouver face à elle si vite ! Je pensais avoir un peu le temps, en marchant, de mettre de l'ordre dans mes pensées et d'élaborer une stratégie d'approche... C'était impossible à présent. Mon cœur s'était mis à battre la chamade. Elle était devant moi et je ne savais quoi faire... J'essayais de me mettre dans la posture du professeur, cela me ferait gagner du temps :

- Ravie de vous voir C. ! 

Tu n'as pas plus démodé comme approche Tybalt ?

-  Euh moi aussi ?... 

Qu'aurait elle pu répondre de mieux à ça ?

- Vous connaissez probablement le chemin pour la brasserie. J'allais mettre Maps car j'ai tourné pendant vingt minutes pour trouver une place où me garer.

- Euh... oui. Visiblement elle était un peu confuse.

- Je vous suis alors, l'invitais je d'un geste de la main, tentant un sourire qu'elle ne vit pas, les yeux toujours rivés sur le trottoir.

Les quelques mètres suivants se firent en silence. J'avais l'impression que tout cela n'était pas réel. Elle était à quelques centimètres de moi, nos épaules auraient pu se frôler. Le parfum de violette qu'elle laissait derrière elle, m'enivrait, j'avais peur de perdre le contrôle. Les passants autour, les hommes surtout, se retournaient sur C. probablement interpellés, comme je l'étais, par sa beauté. Ses longs cheveux blonds naturels ne pouvaient pas laisser indifférents ! Il devait tous se demander ce qu'un mec comme moi faisait aux côtés d'une telle déesse... C. tenta d'engager la discussion, probablement un peu mal à l'aise.

- Je suis vraiment désolée, c'est la deuxième fois que je vous bouscule, je suis nulle. Encore ce mot !

- C'était de ma faute cette fois, j'étais en plein milieu du trottoir ! 

J'en profitais pour faire allusion à l'épisode de la bibliothèque car nous n'en avions jamais reparlé. Pour dire quoi ? Je me souvins de ma veste à mon bras et décidais de l'enfiler pour une allure plus formelle. Il fallait être à la hauteur à côté de mon petit soleil ! J'ajoutais sur un ton que je voulais un peu malicieux :

- Il me semblait vous avoir dit de bannir le mot "nul" de votre vocabulaire.

- J'essaie, répondit elle avec un sourire en coin.

Enfin, elle leva ses yeux vers moi, ses beaux yeux bleus océans. Sans rien dire, nos regards s'étaient trouvés. Pour une fois, elle ne détournait pas la tête. Cette magie des regards qui nous avait attiré depuis notre première rencontre, opérait une fois de plus. Quel instant ! Pendant quelques microsecondes, le monde autour de nous s'était arrêté de tourner. J'essayais de me tenir mais je voyais que C. pâlissait, je décidai de relancer la conversation :

- Je manque à tous mes devoirs, j'aurais dû commencer par vous féliciter pour le concours !

- Merci... 

Oh, j'avais dit quelques chose qu'il ne fallait pas, son regard était dans le vague.

- Ça n'a pas l'air de vous enchanter plus que ça, ça ne vous fait pas plaisir ? Après tout le travail que vous...

- Non non pas du tout, je suis très contente de l'avoir eu, c'est juste que du coup, je...je vais quitter l'université. 

Elle n'avais pas envie qu'on se dise au revoir ce soir. Cela me rendait heureux, nous devions fatalement avoir une explication avant la fin de cette soirée. Nous nous étions arrêtés en plein milieu de la rue. Le soleil au loin, commençait sa lente descente derrière l'horizon.

- Je vois... nous aurons peut être l'occasion d'en reparler ce soir... mais... 

Nous étions malheureusement déjà arrivés à une cinquantaine de mètres du restaurant. 

- Je crois que nous sommes arrivés, c'était un plaisir de vous avoir accompagné, dis je en toute honnêteté et sans le vouloir, en faisant une petite révérence de la tête... La faute à mon éducation...

- Plaisir partagé ria C. en répondant à ma révérence par une petite génuflexion discrète.

Je ne pouvais m'empêcher de lui sourire. Elle était drôle, authentique et spontanée : quelle fraîcheur pour un coincé comme moi ! Nous nous dirigeâmes vers le groupe et en arrivant à proximité une pensée désagréable me traversa l'esprit : nous donnions du grain à moudre, à nous voir ainsi arriver ensemble, Fabrice Siden ne pourra pas s'empêcher de faire des spéculations sur ma relation avec C. ... 

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