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Assis à la terrasse d'un café très fréquenté, le brunet prend un bain de soleil. Les flâneurs sont de sortie. Les jambes dénudées des filles portant des jupes courtes lui font de l'œil.
Comme toujours lorsqu'il est en terrasse, il regarde autour de lui, à l'affût. Quand son regard se pose sur une silhouette féminine à la table dans face : La femme en question est assez jeune, plutôt mignonne ; Son petit visage est encadré de cheveux bruns mi -longs, coiffés en quelques boucles à la one again.
Elle commande un Perrier Menthe, plonge ses mains dans son sac et en sort un bocal en verre dans lequel des fraises Darselect, d'un rouge vif, attentent ardemment d'être dégustées.
Elle les lâche à l'air libre, et les regarde rouler délicatement sur le papier, généreuses, gourmandes.
Dans quelques instants, elle les portera à sa bouche.
Le jeune homme lève un instant les yeux de la table et des fraises rondes, belles et juteuses, pour les attachés aux lèvres de la jeune femme, parfaitement dessinées au crayon.
Les lèvres légèrement entrouvertes, l'air coupé, il observe le moindre de ses faits et gestes.
Elle fait rouler la première fraise entre ses doigts fins, plante ses dents dans la chair ferme, engloutit le fruit, joue avec le pédoncule floral, consciente ou non de l'impact de ce geste anodin sur les hommes qui l'entourent.
Il imagine le ballet de sa langue autour du fruit, détaillant la peau, et imagine la baie descendre le long de son œsophage.
Inopinément, elle arrache d'un coup sec le pédoncule, ferme les yeux et se mordille la lèvre inférieure, avant d'attaquer la suivante.
Chacun de ses gestes, posés, mesurés, augmentent son désir.
A la sixième fraises, il n'est plus le seul à l'observer avec insistance.
À la huitième, elle s'enhardit : elle frotte ses cuisses l'une contre l'autre et déboutonne le bouton supérieur de son chemisier à imprimés.
A la dixième, l'homme se met à imaginer qu'elle ne porte pas de culotte, et que s'il lâche du regard son festin, pour glisser ses yeux sous la table, il pourrait apercevoir un bout de tentation.
A la douzième, ce n'est plus une fraise qu'elle déguste avec appétit mais son excitation croissante. Il la voit bien, ophidien, onduler entre les tables pour finir devant lui, à genoux, à faire monter et descendre ses mains sur toute la longueur de son érection grandissante, à poser sa langue, jouer avec sa verge impudique, saliver de plaisir.
A la quatorzième fraise, elle écarte les cuisses, lui offrant le spectacle qu'il attendait. Cette fois c'est lui qui voudrait être ophidien pour se frayer un passage entre les tables, sans éveiller les soupçons, et noyer sa tête dans son intimité.
A la seizième fraise, le spectacle gagne en intensité, mélange de délice et de supplice.
A la dix-huitième fraise, il ne maîtrise plus rien. Elle lèche ses doigts mouillés, et il est presque tenté de faire de même.
Les deux dernières fraises le narguent. Qu'attend-elle pour mettre fin à cette torture ?
Elle termine son Perrier Menthe, laisse deux ou trois gouttes couler sur son menton, coulisser le long de la peau de son cou, pénétrer son décolleté.
Elle ouvre un deuxième bouton puis attache ses cheveux. Ses yeux décrivent des mouvements verticaux, d'une ouverture à l'autre. Il y voit une invitation à la découvrir davantage.
Quand elle passe devant sa table en lui tendant une des deux dernières fraises, fiction et réalité entrent en collision pour son plus grand plaisir.
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