─ park jimin ❀
Flashback ✰
〔5 Février 2019〕▸[Nouvel an chinois]
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Le soir où j'ai rencontré Park Jimin, il m'a vomi dessus.
C'est peu commun, je vous l'accorde, mais c'est ce qu'il s'est passé. Et oui, j'ai cru que j'allais le tuer. Mais bien avant que je vous raconte cet incident, laissez-moi poser les bases de cette rencontre.
La rumeur qui circulait sur les réseaux sociaux en ces temps froids du début de l'hiver de l'an 2019 était celle qu'une grosse boîte de nuit populaire venait d'ouvrir ses portes dans la ville de Gimhae, tout près de Busan. Tous les jeunes des alentours y seraient, et avec Namjoon, nous avions prévu de nous y rendre bien que nous n'habitions absolument pas à côté de l'endroit où ça se déroulait. Je ne l'ai pas précisé, mais à cette époque, j'y voyais encore.
C'est donc patiemment que je l'attendais ce soir-là, à l'arrêt de bus qui nous mènerait à la fameuse soirée. Les mains dans les poches de ma grosse doudoune hivernale, le nez dans mon énorme écharpe aux couleurs de l'arc-en-ciel tricoté par ma grand-mère, et la tête à moitié planquée sous un bonnet en laine accompagné de son pompon touffu.
Je me gelais le cul, littéralement. L'air du mois de février était glacial, et il était accompagné de son vent tout aussi froid et agité, ainsi que d'une centaine de petits flocons de neige qui virevoltaient autour de ma frêle silhouette tremblante. La brise faisait remuer les pins et les arbres qui remplissaient le paysage au loin juste sous mes yeux, que j'apercevais grâce à la faible lueur dorée des lampadaires qui éclairaient la route de gravier aux alentours.
J'avais beaucoup de mal à empêcher mes dents de claquer entre elles, et je priais de toutes mes forces pour que le bus fasse une embardée au coin de la rue et débarque rapidement en face de moi pour venir me sauver de ce temps pourri.
Ça faisait plus d'une bonne demi-heure que j'attendais, perdant au passage l'usage de mes pieds, quand mon téléphone vibra dans la poche de ma doudoune kaki. J'avais les doigts si raides que je pensai ne jamais arriver à le sortir de ma poche, ni d'ailleurs répondre au message de mon interlocuteur.
C'était Namjoon.
« Nam : Désolé, tu vas devoir y aller solo. Soit j'ai mangé un truc mauvais hier soir, soit j'ai la gastro, mais dans les deux cas, je ne peux pas bouger. Je suis cloué un coup au lit et un coup aux toilettes. »
« Taehyung : Attends, quoi ? Sérieux, mec ? Mais je n'ai pas envie d'y aller tout seul, je rentre te voir ! T'as besoin d'un médicament ? »
« Nam : Tu veux que je t'envoie la photo des toilettes pour preuve ? Non ne viens pas, j'ai tout ce qu'il me faut. Donc tu vas gentiment aller profiter là-bas et te faire des amis :) »
« Taehyung : J'ai déjà un tas d'amis ! »
Je fis la moue en lisant son message, un brin vexé même si je savais qu'il avait raison. Mais je ne voulais pas l'avouer.
« Nam : C'est faux, tu n'as que moi. Et même si je suis le meilleur, tu dois rencontrer d'autres gens, espèce d'insociable. Oh et puis de toute façon, on a déjà réglé l'hôtel à Busan, tu ne peux pas foutre notre argent en l'air comme ça. Ils ne peuvent pas nous rembourser, c'est trop tard, le délai est passé ! Donc vas-y et profite ! »
« Taehyung : Tu parles trop et tu fais chier. »
« Nam : Je t'assure que je chie très bien actuellement, d'ailleurs si tu veux un coup de pouce, je peux te filer des techniques ! »
Je ris devant nos messages, avant de ranger mon cellulaire dans la poche de mon jean en apercevant la carrosserie brillante du bus arriver enfin au bout de la rue. Honnêtement, je ne savais pas comment j'allais me débrouiller là-bas, dans cette ville que je ne connaissais que très peu, et je n'arrêtais pas d'y penser.
Je grimpai dans le bus branlant et pris un ticket au chauffeur, tout en essayant de me rassurer en me disant qu'avec Namjoon, nous étions déjà allés à Busan pour prendre des photos et nous promener loin de notre petite ville le temps de quelques heures. C'était peu, mais c'était déjà ça.
L'esprit embrumé à force de réfléchir à ce que j'allais faire en arrivant là-bas, pour tenter de visualiser ce qui m'attendait, je laissai ma tempe s'appuyer contre la vitre froide du véhicule tremblant. Je fermai ensuite les yeux pour me reposer et laisser mes pensées vagabonder vers ce qui m'attendait ce soir-là.
***
Verre de Coca frais à la main, j'étais avachi comme un minable à l'une des tables sombres de la boîte de nuit, qui avait d'ailleurs pour nom le HotClub. Très explicite. L'air était chargé d'odeur de sueur lourde et de chaleur insoutenable, et je n'arrêtais pas de me maudire d'être venu ici tout seul.
Les gens alentour qui se mouvaient avec grâce et frénésie sur la piste de danse me paraissaient surhumains. Ils ne ressentaient pas cette chaleur étouffante ? Cette odeur immonde de transpiration mêlée à celle de l'alcool environnant ?
Ou peut-être que c'était moi le type bizarre de l'histoire. Je trouvais les lumières multicolores plantées au plafond trop vibrantes à cause de la musique puissante. Celle qui revenait le plus souvent d'ailleurs était le violet très sombre et le bleu foncé, qui plongeaient la boîte dans des tons à la fois sensuels, envoûtants et sexy.
Ça, pour le coup, ça me plaisait. J'aimais l'ambiance que ça donnait à cet endroit. Le fait que ça pousse les gens à se rapprocher les uns des autres et à se mettre en confiance en se sentant comme dans une bulle d'intimité. La décomposition des mouvements suite à l'air et aux néons sur les danseurs en agitation, ça aussi, ça me fascinait. Je me surpris à penser que ce serait génial de capturer cette image à travers un appareil photo.
Oui, c'est vrai. Maintenant que j'y pensais avec plus d'ardeur, c'était sûrement moi l'intrus ici. Je n'y avais pas ma place. Mais je savais, tout comme Namjoon, que sortir me faisait du bien. Me sentir entouré et appartenir à ce genre de sphère humaine, ça ne pouvait que m'apporter une autre expérience de la vie.
Les doigts moites à mesure que la soirée passait, la chaleur se faisant de plus en plus insupportable, je finis par desserrer la cravate sombre qui pendait autour de ma nuque en poussant un lourd soupir. En arrivant à Busan quelques heures avant, j'avais réussi à trouver l'hôtel qu'on avait réservé avec Namjoon, grâce à notre très cher ami Google Maps.
J'y avais posé mes sacs et je m'y étais changé, troquant mon pull en laine et mon jean contre une chemise blanche immaculée toute simple, une cravate et un jean sombre assez moulant. J'avais envie de faire classe, mais pas trop non plus, histoire de passer inaperçu parmi cette masse de gens.
Et c'est ainsi qu'à ce moment-là, j'enviai outrageusement un gars qui dansait torse nu sur la piste à quelques mètres de mes pupilles, comme s'il était insensible à la chaleur. Mais sérieusement, qui se met à moitié à poil dans une boîte de nuit ? Je lâchai un faible rire face à ma pensée, avant de me rendre compte que j'avais la réponse sous les yeux.
Un mec bourré.
De manière curieuse, je continuai de le fixer au loin en voyant sans aucun mal la passion et la bestialité qui animaient et qui faisaient vivre tous ses gestes. C'était un pro, il n'y avait pas à dire. Sa démarche, ses mouvements, sa félinité, ses yeux, son sourire large et doux, sa langue passant sur ses lèvres d'un geste insolent et aguicheur. Tout ça témoignait bien du fait qu'il le faisait exprès. Et ça fonctionnait.
« Taehyung : Namjoon, y a un mec devant moi qui blblbl »
« Nam : Oh ? Cette soirée va-t-elle dévierger notre petit Taehyung ? :) »
« Taehyung : NON. Je ne vais pas l'approcher. Il est hot mais il a l'air ultra hautain quand même. Tu verrais ses mains qui passent de manière outrageuse sur son... »
« Nam : Sur sssoooonnnn ? Vas-y accouche là ! On dirait une série ! »
« Taehyung : Non mais rien, je te laisse faire caca en paix. »
« Nam : KIM TAEHYUNG »
« Nam : JE VEUX SAVOIR »
« Nam : SI JE TE TROUVE »
« Nam : ENFOIRÉ »
Souriant après avoir embêté Namjoon, j'observai les gens qui petit à petit se rassemblaient autour du garçon pour l'observer se mouvoir avec une complexité proche de la perfection.
Ils poussaient des cris affolés et enjoués quand ses mains veinées passaient sur son torse nu, pâle, brillant de sueur sous les néons, musclé, et joliment bien marqué. C'en était rageant pour les autres personnes de la piste qui finirent par arrêter leur petite danse pour observer ce blondinet qui offrait son âme à la musique.
Un sourire sur les lèvres, ne pouvant qu'être impressionné par la passion vibrante qui le faisait vivre sous les feux des projecteurs, je le regardai s'éloigner de la piste quand il eut fini son petit show. Il s'inclina poliment devant les personnes qui l'applaudissaient, et même la lumière sensuelle de la boîte ne pouvait cacher les petites rougeurs présentes sur le haut de ses joues pouponnes.
Il avait l'air modeste et non hautain comme je le pensais, tentant des petits sourires timides vers ceux qui le félicitaient et secouant frénétiquement la tête comme pour dire que ce n'était rien en ne cessant de se courber en avant.
D'un geste, je vins finir mon Coca en détournant mon regard de ce jeune homme qui, après s'être rhabillé, fila vers le bar dans le but de se désaltérer, après avoir dépensé autant d'énergie. Je n'arrêtais pas de me demander si moi aussi, un jour, je pourrais attirer l'œil d'autant de gens grâce à ma propre passion.
Autant s'avouer dès le début que ce serait très difficile, et que ce ne serait sûrement pas les mêmes regards envoûtants qui se poseraient sur mes toiles colorées que ceux qui s'étaient posés sur ce garçon. Mais c'était quelque chose que je désirais aussi, qu'on prenne en considération mon travail.
J'étais un grand passionné d'art et tout ce qui touchait à la photographie. C'est pour ça que la danse du blond m'avait absorbé. Il avait été incroyable. C'était ça, de l'art à l'état pur. Il en était issu et savait la manier avec tellement de dextérité que c'en était époustouflant.
Je sortis finalement de mes pensées, et finis par me redresser dans le but de quitter cet endroit. Ça faisait plus d'une bonne heure que j'y étais et je n'avais fait que fuir le monde alentour. Namjoon avait eu tort pour une fois, je ne m'étais pas fait d'amis et je n'en aurais probablement pas d'autres.
Namjoon et moi nous connaissions depuis si longtemps qu'il avait appris à supporter mon caractère et mes excès d'humeur, et vice-versa. Il savait à quel point je n'accordais pas facilement ma confiance aux gens. Mais je n'étais pas insociable pour autant. J'étais méfiant. Et peu de gens savent faire la différence.
Quoi qu'il en soit, me voilà debout, déambulant dans la boîte emplie d'une musique criarde en quête de la sortie, les mains moites serrant mon verre que je comptais ramener au bar par politesse juste avant de filer.
Les lumières tourbillonnaient toujours au-dessus de ma tête, et bien qu'un petit moment soit passé depuis que le blond, avec sa prestation envoûtante, avait vidé la moitié de la piste, les gens y étaient retournés pour danser avec folie.
— Merci beaucoup.
Une fois au bar, je saluai le barman en lui rendant mon verre vide. Ce dernier me lança d'ailleurs un drôle de regard, étant sans aucun doute peu habitué à ce que les gens les ramènent. D'un geste de remerciement, il hocha la tête et m'adressa un léger sourire avant de retourner à ses boissons.
Quant à moi, je ne perdis pas un instant pour tourner les talons après ça, bien décidé à quitter cet endroit étouffant pour aller prendre une bonne douche chaude et me glisser ensuite dans mon lit à l'hôtel, qui n'attendait plus que moi.
Oh, mais ça, c'était sans compter sur ce fameux blondinet.
À peine ai-je eu le temps ne serait-ce que de pivoter vers l'endroit où se trouvaient les portes battantes de la sortie que je sentis se déverser sur mes habits une vague de chaleur humide. Son odeur immonde me frappa aussitôt de plein fouet.
Mon premier réflexe fut de lever les mains en l'air en me reculant comme pour me protéger de quelque chose, mais ce geste – comme vous le constaterez – arriva trop tard. Ma tête, que j'avais rentrée dans mes épaules crispées, venait de faire apparaître un triple menton sous mon menton original, laissant un air de dégoût se peindre sur les traits de mon faciès.
— Merde ! C'est dégueulasse !
Je me mis à hurler en jaugeant d'un œil noir mes habits couverts de cette flaque de vomi nauséabonde. Puis je relevai mes yeux emplis de colère vers celui qui venait de clairement me dégobiller dessus sans aucune gêne. Je ne prêtai pas attention aux gens alentour qui riaient pour se foutre de moi ou qui poussaient au contraire des cris outrés. Il n'y avait que sa touffe blonde qui comptait.
Je n'eus d'ailleurs nul besoin de me concentrer pour me souvenir de lui. Une musculature telle que la sienne présente sous son pull et des cheveux blond doré frôlant le blanc, il n'y en avait pas dix mille dans la salle.
— Attends, je vais...
Sans lui laisser le plaisir de terminer sa phrase, je saisis brusquement le col de son haut pour le forcer à reculer brusquement contre un des poteaux de la pièce qui servaient de décoration majestueuse à la boîte.
— Je suis désolé, je suis désolé !
Il couinait presque entre mes doigts, sa tête partant légèrement vers l'arrière. Ses lèvres pulpeuses me suppliaient de l'écouter, ses yeux rouges roulaient presque dans ses orbites et ses petites mains transpirantes vinrent se poser sur la mienne qui maintenait son crâne contre la surface dure.
Vous savez, ce n'est pas difficile de reconnaître quand quelqu'un est bourré. Voix pâteuse, démarche branlante, rire ou pleurs incessants. Mais quand une personne est défoncée, c'est un peu plus compliqué que ça.
Disons qu'il faut savoir reconnaître les signes apparents qui sont les plus fréquents. Et je peux parier n'importe quoi que ce garçon avait pris de l'ecstasy, ça ne faisait aucun doute.
Néanmoins, j'ai beau me méfier de l'être humain, je ne suis pas un enfoiré. Ce soir-là, alors que les gens commençaient petit à petit à s'éloigner du remue-ménage qu'on avait causé pour continuer leur petite soirée, j'aurais pu tendre la main vers mon téléphone et appeler la police. Ça lui aurait servi de leçon, mais je ne le fis pas. Vous savez pourquoi ? Parce qu'il s'était mis à pleurer.
Il pleurait si brusquement en l'espace de quelques secondes, de manière silencieuse et à la fois tellement violente, que c'en était très impressionnant.
Je finis donc par le lâcher, n'étant pas un adepte de la violence de toute façon. Et j'avais mal au cœur de le voir dans cet état-là. Ses joues étaient désormais trempées, et les perles rondes qui dégoulinaient le long de son faciès reflétaient les couleurs de l'arc-en-ciel grâce aux néons au-dessus de nos têtes.
Et même si je ne l'entendais pas hoqueter avec la musique déchaînée autour de nous, je percevais sa bouche qui s'entrouvrait à la recherche d'un brin d'oxygène à offrir à ses poumons.
Le voir comme ça, roulé en boule sur le sol sale de la boîte, ses petits bras qui entouraient ses genoux et ricochaient l'un contre l'autre tant il tremblait, ses lèvres entrouvertes qui essayaient de hurler quelque chose que je ne pouvais entendre, c'était une vision déchirante.
— Ok, lève-toi. Je vais t'emmener dehors. Appuie-toi sur moi.
Je ne pouvais pas le laisser ici, baignant dans ses larmes salées, et presque entièrement en transe. Un bras sous ses épaules, je le hissai du sol comme je le pus, marchant ensuite d'un pas claudiquant vers la sortie en constatant qu'il s'appuyait entièrement sur moi.
L'air frais de la nuit nous saisit de plein fouet quand nous mîmes un pied dehors, et je me maudis de n'être sorti qu'avec un simple manteau en jean pour qu'il soit assorti à ma tenue, d'autant plus que ma chemise mouillée ne m'aidait pas à me réchauffer.
Je jetai un coup d'œil rapide au paysage sombre alentour, et j'aperçus finalement un petit muret un peu plus loin, près de la route, pour y conduire le blondinet. C'était juste histoire qu'il puisse évacuer tranquillement, sans être emmerdé par qui que ce soit venant de la boîte.
Nous étions éclairés par la façade lumineuse de cette dernière, d'ailleurs. Elle était si brillante qu'elle faisait étinceler le paysage alentour à au moins quinze mètres.
D'un geste lent et délicat, j'aidai le jeune homme à s'asseoir sur le petit mur qu'on avait atteint, les enseignes luminescentes du bâtiment faisant varier les jeux d'ombres présents sur son faciès.
Je n'osai rien dire et le laissai s'installer en silence en tailleur sur les pierres hautes où nous nous étions réfugiés. Son visage était neutre, son regard fuyant vers le paysage lointain qu'on ne voyait plus.
— Jolis abdos, en tout cas.
Je ne savais pas vraiment quoi dire, et je ne voulais pas le lancer sur un sujet sensible. Mais visiblement, ça l'amusait un peu, parce qu'il esquissa un fin sourire en passant ses doigts sous ses yeux pour se débarrasser des dernières larmes qui y étaient restées accrochées.
— Merci.
Il regarda encore un moment le paysage lointain éclairé par des lampadaires dorés, qui ne faisaient qu'attirer plus de moustiques qu'autre chose. Mais c'était joli, on aurait dit que la route était parcourue d'étoiles.
— Désolé de t'avoir vomi dessus.
— Je ne savais pas que c'est le genre de choses qui arrive en boîte. Je vais le noter pour une prochaine fois.
— Généralement, les gens savent se tenir, en fait.
Je finis par lâcher un petit rire en rejetant la tête vers le ciel dégagé à des milliers de mètres au-dessus de nous. L'air fit se soulever nos mèches, donnant au blond face à moi un air angélique, presque irréel. Je mis mes jambes de part et d'autre du muret et les balançai dans le vide au gré du vent qui caressait ma peau.
— Qu'est-ce qu'il t'est arrivé pour que tu enfreignes la règle, alors ?
— Un gars a foutu de l'ecstasy dans mon verre. Mon corps ne supporte pas, comme tu as pu le voir. Je réagis très mal, et j'ai des images horrifiques en tête.
Je lui lançai un regard suspicieux, et il finit par rire en me voyant faire.
— Je te jure que c'est vrai. Je ne prends pas ce genre de choses de mon plein gré.
— Ça va, je te crois. Mais n'empêche, tu me dois un nouveau haut.
Tandis que la lune posait sur nous son regard doux et argenté au fur et à mesure que la nuit s'estompait, j'appris à connaître ce blondinet qui répondait au nom de Park Jimin.
Il venait de Busan et étudiait la danse contemporaine. Il souhaitait entrer dans la plus grande école de danse de Séoul, et pour cela, il se donnait à fond depuis des années afin de frôler son rêve du bout des doigts.
— 5, 4, 3, 2, 1... Bonne année !
On rit en entendant les gens à l'intérieur de la boîte célébrer la nouvelle année chinoise sous les sonorités de la musique devenue plus puissante, puis on regarda simplement le ciel en continuant de discuter dans notre bulle, sous les étoiles.
Cela dura une bonne partie de la nuit, jusqu'à ce qu'on se décide à rentrer. Il vint dormir à l'hôtel avec moi pour éviter de rentrer de nuit dans son état à cause de l'ecstasy, prenant la place de Namjoon. On avait tellement échangé en si peu de temps que j'avais l'impression qu'on se connaissait depuis toujours.
Et ce soir-là, d'ailleurs, que j'ai su que Namjoon n'était plus mon seul ami.
J'ai su que j'avais quelqu'un d'autre à protéger. Quelqu'un d'autre à aimer.
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