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« -Je t'aime je pense. »

Puis ces mots, ils s'étaient perdus dans l'obscurités, la malice d'Eros, je crois que ce dieu avait pas voulu de cette liaison fugace. C'est normal peut-être; ils étaient deux âmes cassées, sauf qu'ils ne voulaient pas se faire réparer. Ils préféraient tenir debout sur un fil, au beau milieu de l'univers.

L'autoroute leur importait peu, et puis, au final c'est mieux de se retrouver seul avec les gens qui jouent dangereux comme nous, plutôt que noyé dans la multitude d'une population qui préfère rester assurée de sa sécurité, la précieuse, la tendre.

Pour les autres, ceux dont faisaient parti Jisung et Hyunjin, c'était quitte ou double. Il y a trois catégories de funambules, et c'est comme ça depuis la nuit des temps. Soit tu tiens sur le fil, tu vas jusqu'au bout, un acrobate qui ne se maintient qu'à l'aide de sa volonté. Pas tellement grâce à ses pieds enflés.

Sinon, les autres, leur fil est trop fin, leur équilibre est trop faible, et puis leur volonté, elle a sans doute disparue depuis longtemps. Je ne sais pas trop où elle a pu s'envoler, peut-être dans les cieux, ou alors, finalement, dans les abîmes de notre corps: la volonté ne disparaît jamais vraiment complètement. Ceux-là tombent, ils se fracassent au sol, mais au final, ils s'y attendaient; la chute est moins douloureuse.

Et y a les derniers, les moutons noirs. Eux, leur corde est très glissante, frêle, fine. Mais leur envie de vivre, elle leur tord le ventre, les font cracher leurs tripes, hurler leur volonté. Le funambule voit flou, dommage. Le fil est trop fin, trop haut, trop tendu. Il y a trop de poids qui s'abat dessus.

Donc ils dégringolent dans le vide, malgré leurs mains qui cherchent à agripper les petits morceaux de vie qui passent: ils tombent, et c'est inévitable. Ils trébuchent quand ils s'y attendent le moins, aux moments heureux, quand l'univers les fait espérer. Ils fendent l'air, leurs corps sifflent dans la chute, leurs membres deviennent engourdis. Leur dégringolade est des plus atroce, car au fond, la seule chose qu'ils souhaitent c'est exister.

La dernière catégorie de funambule, c'est les condamnés à la rage de vivre.

EROS ET LES FUNAMBULES
by soundfever

On était au printemps, la saison des âmes légères. Les oiseaux virevoltaient dans le ciel bleu, celui-ci rayonnait de toute sa splendeur. Ici et là, des nuages volumineux et pleins s'avançaient lentement, poussés par le vent tiède. Puis, dans la cour de ce bâtiment grisâtre, le soleil se reflétait sur le béton terne; ça paraissait moins triste.

Fin' c'était pas joyeux non plus, même Helios ne parvenait pas à faire de cet endroit quelque chose de chaleureux, de réconfortant. Mais comment lui en vouloir?

Vous, par exemple, quand vous entendez "centre de soutient psychologique d'un endroit paumé aux alentours de Séoul", vous voyez des gens souriants, l'âme en paix, qui jouent tranquillement aux échecs sous les grands peupliers? Vous voyez des personnes qui se portent à merveille mentalement, et qui sont heureux de se retrouver dans cet endroit morne? Je réponds à votre place; certainement pas.

Et un centre de soutient psychologique, ce n'est jamais vraiment gai, c'est souvent la dernière catégorie de funambule qui y va: les condamnés à la rage de vivre. Ils sont jamais heureux ceux là.

Et puis y avait Hyunjin, planté devant ce bâtiment gris illuminé par le soleil. Il savait pas vraiment ce qu'il foutais là, on lui avait répété qu'il avait un problème, qu'il avait besoin d'aide, et on l'avait envoyé dans ce taudis.

Il s'était attendu à un endroit glauque rempli de larmes, mais il s'était retrouvé dans une cour verdoyante et fleurie, dont la plupart des personnes présentes étaient des jeunes adultes aux petits sourires, ou aux esprits tranquilles. Mais le blond ne voulait pas se faire de fausses idées; il n'était qu'à l'extérieur, la bâtisse grise devait sans doute renfermer un tableau plus sombre.

Avant de rentrer, il aperçut une silhouette avachie contre le mur râpeux. Une silhouette fine, un peu corbeau, élancée, élégante. Une magnifique personne, aux joues pleines comme les nuages et aux lèvres voluptueuses. Un être d'Eros, cela ne faisait aucun doute.

On dit Eros, car Cupidon, c'est moins délicat. On s'imagine un bébé aux fesses rebondies et aux belles bouclettes dorées. Un arc, des flèches rouges, oui, au final, c'est très peu flatteur.

Eros, c'est la luxure. Eros, c'est les sensations idylliques. Eros, c'est un jeune homme magnifique aux mèches ébènes, aux lippes fines, à la peau laiteuse, aux yeux couleur des cieux. Eros, c'est mesquin, Eros, c'est destructeur. Eros, c'est beaucoup plus représentatif de l'Amour que ce nouveau né en couche culotte. J'ai toujours préféré ce noiraud envoyé des Enfers.

Hyunjin s'arrêta devant lui, et contempla cet envoyé des dieux avec insistance. Ce dernier releva la tête de son livre blanc et porta une cigarette à ses lèvres. Il aspira le cylindre de braise, qui devint rougeoyant à son extrémité cendrée. Il fixa de ses yeux noirs l'air ébahi du blond en face de lui, aucune émotion ne paraissait sur son visage. Le bleuet tapota seulement le mur à côté de lui, invitant Hyunjin à s'y installer.

Le garçon aux cheveux sable se laissa choir contre la bâtisse grise aux côtés de son idéal, un peu déconcerté par l'attitude de celui-ci. Le bel inconnu lui proposa une cigarette, qu'il accepta volontiers. Étrange mésange.

-Alors, pourquoi t'es là toi?

Hyunjin fut étonné de sa voix, fluette mais granulée; un peu comme un vinyle. Lui aussi porta son bâton de nicotine à sa bouche, l'étranger l'alluma avec un briquet orné d'un poulpe rose. Ils maintinrent le contact de leurs deux regards. Le blond à la longue chevelure lui répondit.

-Je sais pas vraiment, apparemment c'est grave de vouloir mettre fin à ses jours.

Le bleuté rigola, amusé par le ton détaché de son homologue. Il tira une taffe, la fumée s'évada en l'air, comme si elle voulait atteindre la voûte céleste. Hyunjin l'imita bien vite, la densité grise se mêlait à l'autre.

-Tu verras, ici, y a que des psys coincés qui ne feront que de te répéter que t'as un problème. Mais ce problème, quand il s'agit de l'expliquer, y a plus personne. Il ponctua sa tirade d'un petit rire agacé.

Le garçon le regarda intensément, ne pouvant que se délecter de sa beauté. Un être d'Eros, il en était sûr à présent. Plus il parlait, plus le charme écrasant émanait de son corps fin.

-Sinon, on t'appelle comment?

Encore une fois, celui aux cheveux myrtille ria légèrement, sans vraiment de raisons apparentes.

-J'ai jamais compris pourquoi les gens tiennent absolument à connaître le prénom de la personne à qui ils parlent. C'est même pas nous qui le choisissons. Enfin bon, je m'appelle Jisung. Han Jisung. J'imagine que je dois te demander le tien en retour?

Quel étrange personnage. Avec sa chemise blanche de l'ancien temps et son pantalon beige, un recueil de Baudelaire à la main.

-Je suis Hyunjin. J'ai pas de nom de famille.

Jisung hocha la tête et ne posa pas de question à ce sujet, Hyunjin lui en fut reconnaissant. Ils restèrent là, à regarder les personnes présentes dans la cour. Le bleuet écrasa son mégot contre le béton et se rendit à une petite poubelle en dessous d'un arbre aux feuilles fournies. La végétation projetait des ombres erratiques contre le gracieux visage blanc de Han, qui retourna aux côtés du blond. Ce dernier se décida enfin à parler.

-Et toi, pourquoi t'es là?

-Qui sait, mon cher Hyunjin, qui sait. Il énonça avec un air lointain, presque absent.

Le silence reprit possession de leur langue, mais ce n'était en aucun cas dérangeant. Un papillon bleu voletait entre eux deux, habile et délicat. Il mourra demain. Jisung c'était un peu un papillon.

Puis, Hyunjin sortit une barre chocolaté de sa sacoche, et la proposa sans mot au bleuet. Celui-ci parut embarrassé, et secoua négativement la tête.

-Je peux pas.

Le blondinet laissa apparaître une moue amusée sur son visage, et tapota l'épaule du garçon à côté de lui.

-Fais pas de régime, t'as le corps parfait. Dit-il surtout pour plaisanter, sur le ton de l'humour. Il le pensait sincèrement en réalité.

-Mon esprit pourtant est bien trop gros.

Han sourit, mais pas d'un sourire joyeux ou amusé. Non, ces lèvres là étaient triste, peut-être un peu mélancoliques. Et Hyunjin réalisa que tous les patients qu'il avait pu apercevoir en arrivant ici avaient ce même sourire. Il regretta bien vite ses paroles, et rangea précipitamment la barre chocolatée.

Le jeune adulte à la demie queue de cheval observa d'un œil circonspect le bâtiment, il n'avait aucune envie d'y entrer. Il voulait rester là, dans son idylle passagère, en compagnie de l'ange déchu. Du magnifique funambule.

-Et les gens là, ils sont heureux tu penses?

Han s'était retourné vers le grand, avait haussé les épaules pour finalement dire:

-Les nouveaux, j'en doute. Les anciens par contre, j'imagine qu'ils sont noyés dans l'indifférence de la routine.

Puis, le bleuté s'était penché pour refaire le lacet de sa bottine noire, qu'il noua minutieusement en papillon.

-Jisung! S'était écrié précipitamment le blond.

Celui-ci s'était redressé, et le regardait de ses yeux noirs d'un air interrogatif.

-Oui?

Il y avait eu un soupir, des regards brefs échangés, deux doigts diaphanes qui se tripotaient entre eux, puis le papillon s'était envolé.

-Je t'aime je pense.

Han s'était étouffé avec sa salive, surpris par cette déclaration soudaine. Il avait rit, prenant cet amas de mots pour une blague peu amusante. Puis voyant l'air sérieux et un peu attristé de Hyunjin, il s'était tut et lui avait pris les deux épaules.

-Dis pas n'importe quoi, on se connait depuis un quart d'heure.

-Non mais je crois que je t'aime, sérieux.

Puis le garçon à la chemise avait rit, mais pas pour se moquer. Non, s'était un rire attendri, un peu réconciliateur.

-M'aimer, c'est un peu fort. Peut-être que tu me trouve beau, mais sans plus.

Hyunjin réfléchit; il n'était jamais tombé amoureux, il ne savait pas vraiment comment faire. Il y avait sans doute des chances que Jisung aie raison, mais le blond ne voulait pas s'en persuader. Il préférait se faire à l'idée que Eros avait englobé son coeur.

-Je sais pas, j'ai envie de t'embrasser. Tu pense que c'est normal?

Le garçon aux joues pleines laissa échapper un rire cristallin, le manque d'expérience et la candeur de celui en face était adorable, et agréable à regarder. Enfin quelqu'un de franc dans ce monde d'hypocrites.

-Et moi, si j'acceptais, tu le ferais?

Hyunjin rougit, et cacha sa bouche derrière son avant bras. Il posa ses yeux au sol, et n'osa pas bouger d'un millimètre. Et pour toute réponse, Jisung déposa ses lippes contre les siennes. Ce n'était pas un baiser torride, au non. C'était plutôt un fait à la hâte, dérobé. Ses lèvres mouillés remuaient contre celles du bleuet, entamant une danse aux mouvements erratiques.

Désorganisé, maladroit, peut-être. Mais doux et rempli de détresses; aussi. Jisung se dégagea en premier, et observa les orbes noisettes de son amant de quelques minutes. Ce dernier avait les joues rouges, mais se sentait un peu plus léger, la magie de l'amour.

-J'espère que tu m'en voudras pas. Souffla Han, tenant les joues du garçon entre ses paumes tièdes.

-Pourquoi je t'en voudrais? C'est moi qui te l'ai demandé. Lui répondit-il, le coeur en feu.

Le bleuet se dégagea lentement du visage de l'autre, et se ré-adossa contre le mur gris.

-Non, pas pour ça.

Son briquet orné du poulpe rose tomba entre les graviers. Le blond se baissa pour l'attraper, voyant que Jisung ne bougeait pas pour le faire. Quand il saisit la surface lisse entre ses longs doigts, il ne put s'empêcher de détailler quelques secondes l'objet. Il le tourna entre ses mains, observant le petit animal rosé aux longues tentacules.

Le garçon se tourna sur sa droite, s'apprêtant à le rendre à son propriétaire. Il tendit le bras vers celui-ci, mais se stoppa net. Han Jisung avait disparu, comme un fantôme. Aucune trace de lui, ni derrière le bâtiment, ni sous les arbres, nul part.

Hyunjin se gratta l'arrière de la tête, un peu déçu par l'absence de son premier amour.

Et puis merde, le centre est pas si grand, je finirait forcément par le retrouver.

Il rangea le briquet dans la poche de son bomber's, et s'avança finalement jusqu'à l'entrée du bâtiment en béton. Les portes automatiques poussiéreuses s'ouvrirent, laissant place à un hall tristounet et terne. Le long du mur d'en face s'étendait les bureaux faisants office de réception.

Le blond s'avança jusqu'à là bas, un peu méfiant. La réceptionniste était trop souriante, ça faisait mal aux yeux.

-Bonjour monsieur, que puis-je faire pour vous?

J'me le demande aussi. Pensa-t-il, de mauvais poil à cause d'un certain gars aux cheveux bleus.

Il échangea des banalités avec la demoiselle, lui expliquant la raison de sa présence ici. Cette femme gardait le sourire tout le temps, ce qui parut vraiment déconcertant quand il lui parlait de ses tentatives de suicide et qu'elle montrait ses dents en un rictus joyeux. Que des hypocrites, Jisung avait raison.

Puis quand elle allait lui dire de s'en aller, il lui posa la question qui l'intéressait réellement.

-Vous connaissez un client du nom de Han Jisung? Il serrait le briquet noir et rose entre ses doigts.

Elle fit mine de réfléchir, avant d'énoncer en souriant, comme toujours.

-Je ne vois pas, mais je suis nouvelle. Je n'ai pas retenu le nom de tous les patients.

Hyunjin soupira et arbora une moue triste sur ses lèvres charnues, que parut remarquer l'employée qui se prenait pour le Jocker.

-Attendez, je peux chercher si il a un dossier.

Le blond hocha la tête, reconnaissant. Il attendit quelques minutes, le temps que la femme fouille dans les tiroirs, cherchant dans les J, puis dans les H. Au bout de quelques instants, elle sortit une vieille feuille jaunie par le temps, et la tendit au garçon.

-Ah, voilà. Il existe bien, votre garçon!

Oui il existe, j'ai pas embrassé du vide.

Hyunjin s'empara du dossier, notant dans un coin de son esprit que cette femme était très peu professionnelle, à fournir des informations confidentielles à n'importe qui comme ça, et que lui n'aurait pas aimé qu'un inconnu s'empare de son « dossier ».

Mais tant qu'il avait cette feuille, il allait bien en profiter. Mettons les principes de côté. Il ouvrit le papier jauni, et laissa ses yeux se balader sur les lignes à l'encre noire. Et, assimilant les mots écrit, il laissa tomber le dossier, horrifié. Il compressait très fort l'objet de feu dans sa paume, ses phalanges blanchirent.

Non.

C'est impossible.

DOSSIER DÉVELOPPÉ PAR LE MÉDECIN:
Kim Junnie  

NOM DU PATIENT:
Han Jisung

NATIONALITÉ:
Coréenne

DATE DE NAISSANCE:
14 septembre 1973

DÉTAILS:
Le patient Han Jisung est atteint d'anorexie. Il se prive de manger pendant plusieurs semaine, engendrant de nombreux malaises et pertes de connaissance. Il va souvent à l'hôpital, suite à sa santé trop faible. Il refuse de parler aux médecins, ils n'ont jamais pu lui soutirer le moindre mot. Le patient semble pourtant proche des autres occupants du centre, en particulier de Lee Felix, un autre client.

Han Jisung vomit la nourriture. Cependant, après plusieurs mois ici, son poids augmente peu à peu. Il semble manger de plus en plus, et s'améliore de façon considérable. Finalement, il peut sortir avec un poids correct au bout de 3 mois d'aide psychologique.

Malheureusement, nous apprenons plus tard qu'il ne réussit pas à se guérir chez lui, et par la même occasion, qu'il a mentit sur son état mental et physique pour pouvoir sortir du centre. Il a arrêté de suivre son traitement.

Le 13 mars 1993, son voisin le découvre étendu sur le sol dans son salon, extrêmement maigre, et mort. Nous découvrons qu'il est décédé de malnutrition, cela fait plus de trois semaines qu'il ne s'est pas nourri.

DATE DE DÉCÈS:
13 mars 1993

Fin du dossier.

Le funambule tombe.

Et voilà, fin!
J'ai pris énormément de plaisir à l'écrire, je l'ai fini en une soirée(oupsi).
J'espère que vous avez autant apprécié que moi!
Bisous mes favs<3

-soundfever

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