Je roule un peu au-dessus de la vitesse autorisée quand ce qui devait arriver arriva. Des sirènes se font entendre et des gyrophares m'aveuglent. Merde, les flics ! Je m'arrête sur le bas-côté de la route et baisse ma vitre croisant les doigts pour ne pas être trop au-dessus.

-Bonsoir Mademoiselle. Est-ce que vous avez remarqué que vous étiez à plus de 60 km/h au-dessus de la limite autorisée ? Donnez-moi les papiers du véhicule s'il vous plaît.

Je fais ma tête d'enfant sage sans dire un mot et sors mes papiers. Le policier les regarde attentivement et part un instant vers sa voiture avant de revenir avec une tête d'enterrement. Ça ne sent pas bon la !

-J'aurais voulu pouvoir vous rapporter de bonne nouvelles, hors je suis obligé de vous emmener au poste de police pour rédiger un pv et votre voiture sera immobilisée le temps qu'un de vos responsable légal vienne vous chercher.

Putain de merde ! Mais ce n'est vraiment pas ma journée ou quoi ? La fatigue, l'angoisse et l'énervement accumulé me font pleurer comme un bébé. Le flic doit sûrement penser que j'essaye de l'amadouer.

-C'est une blague j'espère ! Rassurez moi !

-Suivez moi, dit-il en ouvrant la portière. Quelqu'un va venir chercher votre voiture.

Je monte dans la voiture de police et je me sens immédiatement comme une grande criminelle alors que je n'ai fait qu'un petit excès de vitesse. Pas de quoi fouetter un chat quand même ! Si Riley était au courant qu'en penserait-il ? Me verrait-il autrement ? Pourquoi est-ce que je me mets à penser à lui de cette façon ?Je ne veux pas penser à lui !

...

-Non mais franchement Aria ! Un excès de vitesse ? Tu cherches quoi à la fin ? Me réprimande mon frère.

C'est Steven qui est venu me chercher au poste de police. J'ai vraiment honte de moi. Heureusement il n'en a pas parlé à mon père. Je tente une pointe d'humour pour détendre l'atmosphère bien trop pesante.

-Le comble quand on se fait arrêter pour excès de vitesse c'est d'être relâché pour bonne conduite ! Dis-je fière de ma bonne blague.

La plaisanterie n'a pas l'air d'être du goût de Steven puisqu'il me lance un regard me demandant silencieusement de me taire avant de me faire tuer. Je me tais et tente de trouver ma voiture sur le parking mais impossible de l'apercevoir.

-Elle n'est pas la ta voiture. C'est ton ami Yann qui est venu la chercher pour la rapporter à ton appartement. Viens je te ramène.

Je ne comprends pas pourquoi Yann a fait ça mais je monte docilement dans la voiture de Steven. Sur la route qui se fait bien trop longue Steven commence son interrogatoire.

-Pourquoi tu es partie aussi précipitamment de la soirée ? Je veux dire, tes amis sont venus et je croyais que tu ne « pouvais pas te passer d'eux » dit-il en imitant ma voix apparemment très aiguë.

-Les choses changent tu sais !

Je fixe la route trouvant un grand intérêt aux lignes blanches. Je sens le regard insistant de Steven sur moi. C'est très énervant.

-Il s'est passé quelque chose ? Demande il curieux.

-Rien de bien intéressant. Je ne suis plus avec Riley et je n'ai plus de contact avec les autres c'est tout ! Réponds-je désinvolte.

-Mais ça ne faisait pas genre 4 ou 5 mois que vous étiez ensemble ? Comment tu peux dire que tu t'en fous ? Et « les autres » c'était tes meilleurs amis Aria. Qu'est ce qu'il s'est passé ?

Putain qu'il est curieux. On dirait moi. Je commence à m'énerver même si je sais que je ne dois pas le faire, les mots sortent seuls de ma bouche sans que je ne le veuille.

-Il m'a trompé.

Je plaque automatiquement mes deux mains sur ma bouche et si je le pouvais je me ferrais ravaler mes mots. Steven freine un grand coup. Heureusement je suis attachée sinon j'aurais déjà traversé le pare-brise. Je ne dis rien et tourne la tête vers mon frère qui serre le volant comme un dingue. Ses yeux ronds et furieux se posent alors sur moi et me scrutent comme des armes de guerre. Je ne sais pas s'il essaye simplement d'assimiler les morceaux, s'il attend que je lui dise que c'est une blague ou bien s'il essaye de se calmer. Mon frère est sûrement le plus protecteur de tous les frères et sa réaction ne se fait pas attendre.

-Ok, très bien ! Il a voulu jouer avec ma sœur ? Il est mort ! On va le voir maintenant.

Oh non non non. Tout ce que je ne voulais pas est en train de se produire. Si seulement mon cerveau avais ce filtre qu'ont les personnes normales pour garder ce qui ne doit pas être dit.

-Non Steven ! On ne va pas le voir, c'est hors de question. De toute façon je vais partir. Je vais quitter les États Unis et je vais aller rejoindre Maman au Brésil.

-PARDON ?? Hurle-il.

Bon,j'avoue que ça fait beaucoup d'informations mais sa réaction n'est-elle pas un peu surjouée ? Non, bien sûr que non elle ne l'est pas. J'aurais crevé les yeux de n'importe qui qui lui aurait fait tellement de mal qui l'aurait pousser à partir loin de moi. Il enfonce son pied sur la pédale et reprend la route. Sans un mot de plus nous arrivons chez moi. Je descends et invite Steven à entrer quelques minutes. Il me suit encore et toujours sans un mot. Je suis bien heureuse qu'il ait fini par abandonner l'idée d'aller voir Riley. Nous entrons et autour d'un café Steven me demande de lui raconter toute l'histoire ce que je fais tout en répondant au sms de Tony me demandant où je suis

Juste au moment où je raccompagne Steven à la porte Tony entre en furie dans l'appartement.

-Aria !! Tu te rappelles du gars qu'on avait croisé en boite la semaine dernière ? Tu sais le tatoué et percé là ! Il est en bas de chez toi !!

J'ouvre la bouche sans qu'un mot ne puisse en sortir. C'est sûr qu'il s'agit de Riley. Je vois Steven devenir rouge rien qu'en entendant la description. Il l'a lui aussi reconnu. Merde ! Il se met à courir et sort de l'appartement. A cet instant je maudis Tony d'avoir dit tout ça à voix haute. Je cours et tente de rattraper Steven mais c'est peine perdu il est déjà parti. Je descends rapidement suivie de Tony et vois mon frère en face à face avec mon pire cauchemar qui a aussi été mon plus doux rêve auparavant. Leurs fronts se touchent et je les entends hurler de là où je suis. J'avance vers eux et entend Steven.

-Est ce que tu as vraiment trompé ma sœur ? Attention mec si tu réponds mal je te promets sur tout ce que j'ai que je te tue de mes mains !

-Tu connais déjà la réponse mec ! Sinon tu ne serais pas là.

Sans prévenir mon frère lance son poing dans la figure de Riley qui a un mouvement de recul. Étrangement il ne rend pas le coup. Il l'encaisse sans bouger, ni même sourciller. Malgré qu'il soit d'au moins de dix centimètres plus petit Steven réitère les coups. Il ne fait que frapper Riley à répétition. Celui-ci ne bouge pas. Il ne fait qu'écoper les coups devenant de plus en plus forts. Je reste comme tétanisée devant la scène malgré Tony qui me dit de faire quelque chose. Après un énième coup de poing Riley tombe à la renverse la figure en sang. Steven se place alors au-dessus de lui et enchaîne les coups plus forts les uns que les autres. Voyant la situation beaucoup trop dégénérer Tony intervient et prend mon frère pour l'éloigner. Riley reste à terre. Il est presque méconnaissable. Son visage n'est plus qu'un sentier souillé plein de sang. Steven échappe à la vigilance de Tony et retourne auprès de Riley. Il le lève par le col de son tee shirt ensanglanté.

-Pourquoi tu ne bouges pas ? Hurle-t-il en le secouant.

Riley crache le surplus de sang que contient sa bouche et peine à articuler quelques mots.

-Parce que, je... je sais que je le mérite, chuchote-t-il à bout de souffle.

Voyant le poing de mon frère se lever pour un autre coup qui pourrais bienêtre le dernier je sors de ma transe.

-Stop ! Dis-je calmement et sans un brin d'émotion perceptible dans ma voix. Steven, Tony et Riley tournent tous les yeux vers moi. Il n'en vaut pas la peine. Repris-je.

Je prends Steven par le bras pour le relever et le tire pour qu'il recule. Je me cramponne à son bras en essayant de retenir mes larmes qui menacent de couler. Riley se relève très difficilement et il ne tient pas sur ses jambes. J'ai tellement mal au cœur de le voir comme ça. Son regard se plante intensément dans le mien. Ses yeux me transmettent ses pensées. Tout ce que j'y lis me fait mal. Je peux maintenant dire qu'il souffre presque autant que j'ai souffert et que nous souffrons encore. En soufflant de rage Steven part en passant à côté de Riley. Je peux l'entendre lui chuchoter à l'oreille.

-Ma sœur tu ne la regarde plus, tu ne la touche plus, tu ne parles même pas d'elle. Si je ne vois encore ne serait-ce qu'une larme sur son visage par ta faute personne ne m'arrêtera.

Il crache juste à côté et part furieux dans sa voiture. Mes pieds sont comme encrés au sol. Mon regard est bloqué dans cette spirale interminable que sont les yeux de Riley. Même quand mon frère lui parlait il ne m'a pas quitté des yeux. Tony reste comme un chien de garde devant moi. Je lui demande doucement de partir. Il me regarde comme la dernière des folles mais s'exécute.

Je suis maintenant seule avec Riley ; nous sommes à quelques mètres l'un de l'autre. J'aimerais tant lui dire ce que je veux et ce que je ressens mais je n'y arrive pas.

-Aria, je t'ai déjà dit ce que j'avais à te dire. Tout ce que tu as à savoir c'est que je n'abandonnerais pas parce que je sais que tu m'aime et je t'aime. Tu disais souvent que toute bonne chose a une fin mais les mauvaises aussi en ont une aussi. Donc quand notre mauvaise passe prendra fin je serais toujours là à t'attendre.

Il me tourne le dos et part en marchant avec difficulté. Je ne crois pas avoir déjà eu aussi mal avec seulement des mots doux comme ceux-là. Malheureusement notre mauvaise passe ne prendra jamais fin. Je me retiens de pleurer, je ne pleurerais plus jamais pour lui. Je remonte le cœur serré dans l'appartement où est déjà Tony qui attend tranquillement sur le canapé. Je passe à côté de lui sans m'arrêter et rejoins la cuisine. Je m'appuie sur l'évier et me passe de l'eau sur le visage. Tony me rejoint et passe silencieusement sa main dans mon dos. Je n'ai qu'une envie à ce moment précis c'est d'être seule.

-Tu peux me laisser seule s'il te plaît ? Demande-je légèrement sur les nerfs.

Il pose un léger baiser sur ma joue et sort en m'adressant un sourire d'encouragement et de compassion.

...

Donc,si je fais (mosmol/kg)= [(Na + K) x 2 ] + [Urée (mmol/l)] + [glucose (mmol/l)]
Valeurs usuelles dans le plasma : 290 +/- 5 mosmol/kg eau.

J'aurais le taux d'osmolarité dans le plasma.

Les cours de biologie peuvent pour certains être du charabia moi j'adore ça. Je me sers de mes cours pour me changer les idées. Avec ce qu'il s'est passé il y a deux jours j'ai vraiment eu du mal à dormir. Je m'accroche au fait que nous sommes le 20 avril et qu'il ne reste donc plus que 11 jours avant la fin des cours pour cette année. Durant mes quatre mois de vacances je vais profiter d'aller au Brésil voir ma mère. Ma décision de partir habiter avec elle est presque certaine. Il faut tout de même que je transfère mon dossier pour une fac là-bas. Que vont en penser mon père et Steven ?J'ai un peu peur de leur réaction mais je sais qu'ils sont très compréhensifs. Ce n'est pas comme si je n'avais pas de bonne raison de le faire de toute façon. Le grognement bruyant provenant de mon ventre me force à poser mes cours et rejoindre la cuisine pour faire à manger. En fouillant dans les placards je trouve un paquet de pâtes. Bon, le repas est tout trouvé.

En attendant que mon repas cuise je lance la musique dans l'appartement.Je me défoule en faisant des gestes dans tous les sens. Je me prépare mentalement à la fête de la fraternité qu'il y a dans deux semaines pour fêter la fin de cette année. Petit récapitulatif : Depuis mon entrée à l'université il m'est arrivé un nombre de choses incalculable. Tout d'abord, ma rencontre avec la bande qui m'a servi d'amis pendant quelques mois. Je suis tombée amoureuse de la personne dont il ne fallait pas. Mon mariage arrangé ? Quelle absurdité ! Mon agression, l'amitié de Tyler. Tout cet amour éphémère que j'ai reçu de Riley. Le divorce de mes parents et surtout... Cette tromperie. Heureusement, je ne l'aime plus. Je ne ressens plus rien pour lui. Son visage ne m'inspire que de la souffrance et du dégoût.

Pourquoi en pensant ceci je sens ce goût amer de mensonge. Je le pense vraiment. Mon cœur n'est peut-être pas en accord avec ma raison mais il s'y fera. C'est tout ! J'arrête de réfléchir à toutes ces choses insignifiantes et passe à table. Je m'assois sur l'un des tabourets du bar et regarde la télé du salon grâce à l'ouverture direct de la cuisine sur le salon. Les informations ne sont pas ce qu'il y a de plus divertissant lorsque l'on mange mais les émissions de télé-réalités ne sont pas trop mon truc. Je lance dans le lecteur la seule chose pouvant me passionner. Les dessins animés ! Étant complètement folle du film Shrek je le lance et regarde le film en mangeant. Rien de mieux pour une fin de soirée.

...

-Aller Aria il ne te reste plus que demain et tu es en vacances pour quatre mois ! Espèce de fonctionnaire va. Moi je bosse tout l'été et je n'ai pas de vacance alors je te prierais te fermez ta gueule s'il te plait.

Je n'arrête pas de me plaindre que je n'ai pas envie d'aller en cours demain pour le dernier de l'année. J'ai mes résultats de partiels qui sont encore une fois excellent à quoi ça sert que j'y aille pour un jour ? Isa ne fait que me rappeler ses « horribles horaires de travailleuse acharnée ». Tu parles d'une acharnée...

-J'ai appris que tu partais deux semaines en Grèce avec John, Tony et Yann. Je suis tellement dégoûtée de ne pas pouvoir venir !!Tu vas pouvoir profiter et de la plage et des corps de Tony et John. Non pas que Yann soit mal foutu mais il est un peu moins carré quand même. En plus à ce qu'il parait c'est « THE CITY »pour les soirées. Vous partez où exactement ? Ne me dit pas Ios, ne me dit pas Ios je t'en supplie.

-Ios ! Répond-je simplement.

Je peux voir le visage d'Isa se décomposer sous mes yeux. Ce qu'elle ne sait pas c'est que c'est juste pour pouvoir une dernière fois profiter de tout le monde avant de partir. Ma mère à accepter que je vienne la voir au mois de Juin juste après être revenue de Grèce. Je n'y reste que quelques semaines pour voir comment tout se passe là bas et si la vie brésilienne me plaît j'y poserais mes valises prochainement. J'ai d'ailleurs déjà commencé à chercher des universités là bas et j'en ai déjà trouvé une qui m'intéresse. Elle n'est pas aussi prestigieuse que l'université du Michigan mais elle a l'air d'avoir du potentiel. C'est l'Université Fédérale des sciences de la santé. Elle se trouve à Porto Alegre. J'ai vraiment peur. Je veux bien croire que je sais me débrouiller en portugais mais je ne le parle absolument pas couramment. Peut-être parle-t-il anglais là-bas ! Je l'espère fortement.

-Bon sinon, pas de nouvelles de ton prince charmant tatoué, percé et flippant ? Demande Isa innocemment.

Je détourne les yeux totalement perdue. Je n'ai vraiment pas envie de parler de Riley. Pas maintenant. Je secoue la tête et replonge mes yeux dans mon verre. Je sais pertinemment que je le verrais demain à la soirée de fin d'année. Lui, mais aussi tous les autres de la bande. Comment vais-je pouvoir garder le masque de la fille insensible et invulnérable que je porte depuis quelques mois ? En même temps je ne l'aime plus alors je n'ai pas à avoir peur de le revoir. Non, il ne compte même plus un peu pour moi alors il n'y a rien à craindre. De toute façon je serais accompagnée de Tony avec qui j'entretiens une relation plus qu'ambiguë. Je crois qu'il m'aime pour un peu plus que de l'amitié. Je pense qu'il y voit plus lorsqu'il me prend dans ses bras pour me réconforter. Tony est vraiment quelqu'un de bien. Pourquoi je ne suis pas tombée amoureuse de lui et pourquoi je n'y arrive toujours pas ? Il est quelqu'un de doux, aimant et attentionné. Il a essuyé tellement de larmes provoquées par Riley. L'un me fait pleurer et l'autre me réconforte et pourtant je n'arrive pas à ressentir quelque chose d'autre que de l'amitié pour lui. Pourquoi ? Rien y fait, je suis éperdument heureuse dans mon chagrin et je me plais dans ma solitude dépressive.

-Allô ? Tu es toujours là ?

-Hein ? Pardon je n'ai pas écouté.

-Ah ça j'avais vu merci ! Se plaint Isa les sourcils froncées.Je disais juste que demain tu vas devoir jouer le jeu à fond avec Tony. Je veux dire, vous êtes un faux couple officiel maintenant, annonce-t-elle en faisant un clin d'œil accentué de son éternel sourire en coin.

Merde, il se peut que j'ai oublié ça. Bon, il va falloir faire avec. Étant complètement K.O. je décide d'aller me coucher. Isa me rejoint et s'endort avec moi dans mon lit.

*******************

3089 mots exactement ! Je suis adorable non ? Tout ça pour vous. Bref, j'espère que vous ne vous lassez pas de l'histoire ... Avis ? Gros bisous d'amour !!