17 : Rencontre.
Lorsque nous passons la porte qui est bien évidement ouverte nous tombons sur Tony. Je me stoppe net et tourne comme un réflexe la tête vers Riley. Son expression est neutre, rien n'en ressort. Je ferme les yeux assez forts et retiens ma respiration. Je crois avoir entendu une mouche voler tellement le silence est de rigueur dans la pièce.
-Écoute, je ne vais pas faire de scandale sinon je risquerais de me faire engueuler mais maintenant que tout est revenu en place tu peux partir. S'exclame Riley calmement.
Son ton est bizarrement très linaire, je ne sens aucune pointe d'énervement ce qui paraît étrange venant de lui. Je le regarde et laisse m'échapper un sourire devant sa mine sérieuse et calme.
-Partir aujourd'hui ou ... Commence Tony.
-Pour toujours serait mieux. L'interrompt Riley semblant petit à petit perdre patience.
Tony ramasse sa veste qui est posée sur le canapé. D'un geste rapide il l'enfile et s'approche de nous toujours cloîtré dans l'entrée. Il nous fait clairement face sans sourciller, je me sens mal pour lui. Tony est un ami, il m'a aidé quand j'avais besoin de lui, je ne peux pas le laisser comme cela mais pour Riley j'abandonnerais tout. Je le regarde un sourire ressemblant plus à une grimace sur le visage. Ce que je lis dans ses yeux me fait mal, je sens les sentiments qu'il a pour moi me parvenir en pleine figure. Je voudrais m'excuser mais rien ne sort de ma bouche. Tony m'a en quelque sorte soigné, il m'a montré comment avancer et aussi a soigné mes blessures.
Aucun de nous ne parle mais l'emprise de la main de Riley sur la mienne deviens plus lourde. Dans un élan de culpabilité je lâche la main de Riley et entoure la taille de Tony avant de poser ma tête sur son torse. Je ferme les yeux pour ne pas voir l'expression meurtrière que doit avoir Riley sur le visage. Je vais sûrement en entendre parler pendant des années mais je ne regrette pas. La main de Tony vient se poser sur le haut de ma tête. Je me détache de lui et le laisse passer. Il sort de l'appartement et sans me retourner j'avance vers le canapé avant de m'y laisser tomber. J'enfouis ma tête dans un coussin et hurle à pleins poumons, cri inutilement étouffé.
Quand je n'ai plus aucun souffle je me redresse et m'asseoir dans le canapé sous le regard médusé de Riley qui vient m'y rejoindre. Je serre le même cousin contre moi et regarde le vide.
-Tu l'as vraiment pris dans tes bras ou j'ai rêvé ? Me demande-t-il sans aucune once de colère.
Je me tourne vers lui et lui lance le coussin dans la figure, il m'attrape par le bras et en s'allongeant il m'entraîne avec lui. Je suis donc allongé sur son torse, un air boudeur sur le visage. Je lève la tête vers lui et me décide enfin à être honnête.
-Écoute, que tu le veuilles ou non il m'a beaucoup aidé, il a été la pour moi quand j'en avais besoin.
-Mais j'ai rien dit ! Se défend-t-il en levant les mains l'air innocent.
Je fronce les sourcils d'incompréhension. Il ne s'énerve pas ?Je suis surprise, dans le bon sens je veux dire. Il est anormalement calme ce qui ne lui ressemble pas vraiment. Tout ce qui concerne Tony le fait d'habitude sortir de ses gonds et pourtant il n'y prête pas attention aujourd'hui. Peut être est-il soulagé que tout soit rentré dans l'ordre et qu'il comprenne enfin qu'il n'a plus rien a craindre.
Je me lève et part m'habiller avec des vêtements qui m'appartiennent cette fois ci. Riley me rejoins dans ma chambre alors que je fini d'enfiler mon pull. J'attache mes cheveux dans un chignon haut le laissant visiter l'appartement par lui même. Je le rejoins dans le salon et nous décidons cette fois ci d'aller faire un tour au skate parc que je n'ai pas fréquenté depuis ce qui me semble être une éternité.
...
-Habille toi Riley ! Dis-je en lui jetant cette fichu veste de costume. Si on part trop tard l'autoroute sera inabordable, il y a 3 heures de route et il pleut alors je ne voudrais pas rouler vite et ...
Riley me coupe dans mon trop plein de stress et coupe ma folle course aux 100 pas dans ma chambre en posant ses mains sur mes hanches.
-Aria, calme toi s'il te plait. Il n'est que 8 heures du matin, je suis habillé et toi aussi alors calme toi je t'en supplie. Dit-il calmement.
Je repasse les pans ajustés de ma robe noire comme les ténèbres et tente difficilement de retenir mes larmes menaçant de couler à tout moment. Nous partons dans quelques instants à Cleaveland, au cimetière exactement. C'est sûrement le pire moment de l'année pour moi. Cette journée signe les sept ans de la mort de mon frère. Mon cœur est lourd, je le sens appuyer dans ma poitrine et se serrer un peu plus à chaque seconde. Pour prendre un bouffée de courage je me retourne vers Riley. Son regard est doux et compréhensif, je trouve un soutien dans ses bras .
-Pourquoi est ce que tu mets cette robe Aria ? Sans vouloir te vexer la journée est assez triste en elle-même pour porter ce genre de vêtements cérémonieux noir et morbide. Tu ne crois pas que ton frère voudrais te voir joyeuse et avec des vêtements plus gais ? Me demande-t-il un sourire en coin.
Je me retourne vers le miroir de mon armoire, je dois bien avouer que ma tenue et l'air de mon visage sont tout à fait fusionnels. Tous les deux reflètent la tristesse de cette journée. D'un autre côté en ce jour funèbre je ne me sens pas de porter du rose, ce serait en quelque sorte un manque de respect pour mon frère non ?
-Bien-sûr que non Aria !
Aurais-je pensé à voix haute ?
-Aller viens là. Dit-il en me tirant vers l'armoire.
Il en sort une robe bleu clair ajusté avec une ceinture a la taille. En y réfléchissant un moment je finis par valider et pars me changer lui laissant le temps de finir de se préparer. En sortant de la salle de bain Riley me reluque l'air critique et s'approche de moi pour me détacher les cheveux que j'avais attachés en queue de cheval basse. J'enfile une paire d'escarpins et Riley d'un doux geste me met une veste sur les épaules.
En sortant de l'appartement et comme je m'en doutais il pleut encore. Le sort s'acharnerait-il contre moi ? J'ai l'impression que chaque année lorsque je rend visite a Léon il pleut. Nous courrons jusqu'à la voiture et Riley prend le volant.
Le trajet se fait en silence, la musique est basse et joue des musiques joyeuses en total désaccord avec ma tristesse. Lorsque nous sortons de l'autoroute je me rend compte que nous sommes arrivés. Le temps est toujours contre moi. Nous nous arrêtons chez le fleuriste acheter les fameuses pivoines.
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En arrivant devant le grand portail de fer je prend une grande inspiration et tente d'avancer. Riley prend ma main et ouvre la marche. Je le guide jusqu'à la tombe de mon frère où les fleurs que mes parents ont déposé quelque jours auparavant ont déjà commencé à faner. J'y dépose les miennes à mon tour et recule pour scruter cette tombe vide d'émotion. Une larme m'échappe, puis une autre et encore et encore sans jamais s'arrêter. A ce moment j'apprécie le soutien de Riley qui me serre contre lui.
-Salut mec ! Commence-t-il.
Je lève mes yeux encore trempés de larmes vers lui. Il a le regard fixé sur la tombe de mon frère. Quelque chose dans son regard chargé d'émotion est étrangement réconfortant.
-Bon, je suis le petit copain de ta sœur. Aria pense que tu nous regarde de là-haut et si tu avais été là tu m'aurais botté le cul de la même façon que son autre frère l'a fait. Écoute je l'ai fait souffrir et je suis presque persuadé que ce n'était pas la dernière fois mais ce que je peux te promettre c'est que je l'aime et qu'il ne lui arrivera rien tant que je serais là. Cette idiote a voulu te rejoindre il y a quelques temps, je n'ai toujours pas accepter ça d'ailleurs. Je vais lui en faire baver compte sur moi. Maintenant il est temps pour moi de me rattraper de toutes mes conneries. Ah et j'ai une faveur a te demander mec, j'ai une amie qui va bientôt te rejoindre de l'autre côté. J'espère que tu pourras l'accueillir à son arrivée. Finit-il la gorge nouée.
Je ressers encore plus mes bras autour de lui et ne retiens plus le flot incontrôlable de mes larmes. Nous restons dans cette position un bon moment et quand je m'en sens enfin le courage j'essuie mes larmes et prend la parole et lâchant Riley et me postant droite devant la tombe de mon défunt frère.
-Salut Léon, pour la première fois j'ai n'ai pas pu venir te voir pour la date exacte de ta mort. J'espère que tu ne m'en veux pas trop. A l'heure où je te parle j'ai décidé d'avancer, je vais reprendre une vie respectable et je veux que tu sois fière de moi. Quoi qu'il arrive je suis heureuse maintenant et je sais qui je suis. Merci Léon.
Je termine ma phrase et souriant. Je me rapproche de Riley et l'embrasse alors que le soleil perce les nuages et semble illuminer la tombe de mon frère. Ce signe viendrait-il de lui ? J'ose l'espérer.
En entrant dans la voiture je me sens vraiment beaucoup mieux. Un poids s'est retiré de ma poitrine. Je me suis trouvée. Je prend cette fois ci le volant et roule en direction de la maison de mon père. En me garant devant je vois le regard paniqué de Riley. Il a l'air d'avoir compris où nous étions et l'idée de rencontrer mon père a l'air de le stresser. Je pose ma main sur sa cuisse alors qu'il prend son éternel air impassible.
-Il est grand temps tu ne crois pas ? Demande-je en souriant.
-Je... je sais pas Aria. C'est pas que j'ai peur hein, ne t'imagines rien mais je crois pas être prêt là !
Sans lui laisser le temps de plus argumenter je sors de la voiture et viens ouvrir sa porte en le tirant par le bras pour sortir. Si il croit avoir le choix !
Je le tire comme je peux jusque sous le perron et sonne à la porte. Les minutes passent mais personne n'ouvre.
-Il n'y a personne c'est dommage... Commence Riley en se retournant pour avancer vers la voiture.
A ce moment je le rattrape et la porte s'ouvre. Mon père se tient droit devant moi puis vient me serrer dans ses bras. Il n'as sûrement pas l'habitude de me voir aussi souvent en peu de temps. En le relâchant je le vois regarder derrière moi. Je me retourne donc pour prend Riley par la main et le rapprocher. Mon père tend une main que Riley serre, les deux hommes se dévisagent légèrement alors je les pousse pour entrer dans la maison.
Nous sommes tous les trois installés dans le grand canapé du salon attendant que Barbara nous apporte nos boissons. Le silence est de rigueur alors je me lance pour briser ce malaise.
-Bon papa j'imagine que tu connais Riley, souris-je mal à l'aise.
Mon père se met à détailler Riley de tout son long s'arrêtant sur ses tatouages et piercings. Riley ne semble pas plus mal à l'aise que moi finalement puisqu'il a toujours cet air froid sur le visage.
-Nous nous sommes déjà croisé a l'hôpital et rapidement à la fête de mon anniversaire mais je pense avoir entendu assez de choses sur lui pour l'avoir cerné. Mon fils a l'air vraiment remonté contre toi jeune homme. Ironise-t-il.
Je sens rapidement mes joues s'empourprer. Serait-il déjà au courant du différend qui oppose Riley et Steven ? Sait-il que Riley m'a trompé et que c'est pour cette raison que Steven lui a refait le portrait version bouillie pour bébé ? J'espère que non, Riley risque déjà d'en baver pour se faire accepter mais alors si mon père est au courant de cette histoire je ne parie pas un dollar sur son acceptation au sein de la famille Steen.
-Ah ah tu sais les hommes et leurs fierté pap... Commence-je en faignant la crise de rire très mal jouée.
-Écoutez je vais être honnête avec vous Monsieur Steen. M'interrompt Riley en s'asseyant au bord du canapé.
Non,non, non pas maintenant putain !!
-J'ai merdé un nombre incalculable de fois avec votre fille. Je l'ai fait pleurer, hurler et me détester mais la pire chose que j'ai fais c'est l'avoir trompé.
Il marque une pause, mentionner cela a l'air de le faire d'autant plus souffrir. Mon père ne sourcille pas, il a les mains croisées et regarde Riley intensément.
-Croyez moi c'est la chose que j'ai le plus regretté, Aria me l'a fait regretter, votre fils, tout le monde me l'a fait regretter. Je ne peux pas vous assurer qu'elle ne pleurera plus à cause de moi, je ne peux pas non plus vous dire qu'elle sera toujours heureuse et souriante mais je peux vous promettre que votre fille est ce qu'il m'est arrivé de mieux. Ma mère me dit souvent qu'on fait mal à ceux qu'on aime et heureusement ou pas je suis fous d'Aria. Je l'aime et tout ce que je peux vous promettre pour le moment c'est que je ferais tout pour elle.
J'avale difficilement ma salive abondante. Je baisse la tête et tente de calmer mon cœur qui s'accélère chaque seconde un peu plus. Ce que Riley vient de dire m'a complètement chamboulé. Sa franchise ne me fait que l'aimer encore plus. Ses mots parfaitement trouvés ont le don de me faire croire que tout sera toujours beau avec lui. Je l'aime et tout comme lui, c'est tout ce que je peux promettre maintenant.
Je pose ma main sur la sienne et adresse un regard franc à mon père en attendant sa réaction. Il encre son regard sur nos mains enlacées et soupire. Il détourne ensuite son regard pour le porter sur une de nos rares photos de famille. Sur cette photo je devais avoir 5 ans tout au plus. Cette photo est tristement le modèle d'une famille parfaite que nous ne sommes pas. Je suis entouré de Steven d'un côté et de Léon de l'autre. Mes parents sont derrière nous, mon père a ses mains posées sur mes épaules. Nos regards sont fades et notre expression neutre. Aucun sourire n'égaie nos visages. Il fini enfin par me regarder et souris.
-Je veux juste le bonheur de mon unique fille et qu'importe qui saura lui donner il sera le bienvenue. Finit-il par déclarer les yeux rougis.
Je sens les larmes me monter aux joues. Je me lève pour prendre mon père dans mes bras et le serre aussi fort que possible. En me rasseyant Barbara arrive avec les boissons et m'adresse un large sourire. Elle a l'air heureuse pour moi. Je lui rend son sourire et elle disparaît de nouveau.
-J'ai juste une condition à cette relation ! Intervient mon père.
Riley et moi nous regardons bizarrement. Je sens une pointe de stress grandir en moi. D'un coup devant nos mines déconfites il se met à rire bruyamment.
-Calmez-vous les enfants, je veux juste que vous restiez dîner ce soir d'accord ?
Relâchant la pression d'un coup j'acquiesce excessivement de la tête puis je décide de faire visiter la maison à Riley le temps du rendez vous de mon père.
Une à une je lui présente les pièces du rez de chaussé, puis celle du haut jusqu'à finir par ma chambre. Je pousse la porte et le laisse entrer en premier.
-Tadam ! C'est ma chambre depuis ... toujours ! M'exclame-je fièrement.
L'expression de Riley est neutre, il s'approche de mon étagère où règnent en maître toutes mes peluches. Mes joues prennent une couleurs foncée, j'ai un peu honte. Il se retourne vers moi en prenant mon Winnie L'ourson dans ses mains.
-Sérieusement ? Souris-t-il pour se moquer.
Vexé de sa remarque sur ma peluche préféré je lui fonce dessus et lui arrache violemment des mains pour la reposer sur l'étagère.
-Ne te moque plus jamais de Winnie ou je te jure que ...
-Que quoi ? Qu'est ce que tu vas faire ? Me provoque-t-il.
J'écarquille les yeux interdite. Vient-il vraiment de me chercher ouvertement des noises là ? Je me pince les lèvres et cherche de quelle façon je pourrais lui faire payer cette acte de gravité sans mesure.
-N'oublie pas que je fais de la boxe Riley Josh Evans ! L'avertis-je comme une menace.
Je suis vraiment triste de voir qu'il se plie de rire. Il ne me prendra décidément jamais au sérieux. J'ai pourtant fait mon regard le plus assassin et mes muscles d'acier. Muscles inexistants surtout chuchote ma conscience, cette traîtresse. Il tapote mon bras sur lequel je force comme une dingue pour en faire ressortir les muscles,muscles apparemment partis en vacances.
-Rectification, tu « faisais » de la boxe et franchement Aria. Une seule de mes cuisses fait le poids de ton corps alors je ne voudrais pas être méchant mais tes menaces ne sont pas très efficaces bébé.
Je baisse les épaules vaincue mais les relève lorsqu'une idée me traverse l'esprit. Un défi plus exactement !
-Ok, celui qui arrive à mettre l'autre par terre en premier gagne. Le provoque-je.
-Aria, on sait tous les deux que tu ne tiendras pas deux secondes. Mais bon,si tu veux jouer jouons. Si je gagne tu conduis tout le chemin du retour.
-Et si je gagne, hum, je choisirais quand j'aurais gagné d'accord ? Propose-je sûre de moi.
Riley lève les sourcils étonné de cette confiance manifeste. J'enfile rapidement un débardeur blanc et un leggings noir pour être plus a l'aise. Riley retire ses chaussure et enfile à son tour un jogging. Une fois prêts je n'ai qu'une chose à dire ! Que le combat commence !
Sans même donner un top de départ je me jette sur lui en attrapant sa nuque a l'intérieur de mon bras en espérant le faire tomber. Malheureusement pour moi je me retrouve accrochée a son cou les jambes battant l'air et lui ne bouge pas d'un poil. Je décide donc de le lâcher de tenter une nouvelle stratégie. Lui n'essaye même pas de bouger. J'imagine qu'il croit que je vais tomber toute seule. Ce qui serais en quelque sorte possible vu ma maladresse.
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"Yoooo ! C'est Ty, alias Tyler, alias Tylinou, alias le beau gosse. Bref, l'auteure de cette histoire, Élisa est en train de commencer a répondre a la prochaine Faq alors c'est moi qui post ce soir. Si vous avez d'autres questions sur l'histoire ou pour moi, ou ... les autres genre les rôles secondaires quoi, Riley Aria et blablabla bas allez y, en commentaires ou messages privés. Ouais c'est cool les messages privés venaient parler a tonton Ty (*sourire pervers). Bisous partout ;)".
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