-Merde, Aria, ça va ? Paniquais Holly. Putain je ne pensais pas que tu avais pris autant.

J'ouvre mon pare soleil et me regarde dans le miroir de celui-ci, le choc en voyant mon visage est tel que j'écarquille les yeux.

Je ne me suis jamais vu dans cet état, en fait, je n'ai jamais vu personne dans cet état.

Mon visage n'est vraiment pas beau a voir, du sang coule plutôt abondamment de mon arcade et de l'ouverture que je pense être plutôt profonde et ma lèvre est enflé mais pas fendu comme celle de Holly qui est bien entaillé, elle passe même sa langue dessus et grimace au gout du sang. La seule qui s'en tire bien c'est Brendy, elle n'a pas une seule petite trace de ce qu'il s'est passé, même ses cheveux sont encore bien coiffés alors que ceux de Holly sont en pagaille et que les miens ne ressemble plus a rien.

Je repose mon regard sur mon reflet qui ne me ressemble pas du tout et touche du bout des doigts ma lèvre puis mon arcade, je crois que je ne comprend toujours pas ce qu'il s'est passé. La seule vraie douleur qui me fait prendre conscience est probablement celle de mon pouce qui me ferrait hurler de douleur a chaque fois que je le sollicite.

-Aria ça va ? T'es pas trop secoué ?

Brendy interrompt le cours de mes pensées pour me poser cette question qui semble vraiment idiote.

-Ca a l'air d'aller d'après toi ? Lui répond-je peut être trop sèchement.

Un petit silence s'installe durant lequel je m'en veux un peu d'avoir répondu sur ce ton, c'est vrai, j'ai toujours tendance a vouloir mettre la faute sur quelqu'un dès qu'il m'arrive quelque chose, hors la, ce n'est la faut d'aucune d'entre nous, ces mecs avaient réellement un gros problème.

-Ok, Aria monte derrière, je vais te conduire a l'hôpital d'accord ? Propose Holly.

J'acquiesce silencieusement et me rend a l'arrière de la voiture quand Holly passe au volant. Mais étrangement et malgré de silence de mort dans la voiture je suis prise d'un fou-rire atroce et impossible a calmer, une euphorie passagère qui font aussi rire Holly et Brendy.

-Qu'est ce qu'il m'arrive je n'arrive pas à m'arrêter de rire ? dis-je tout en continuant de m'esclaffer.

-La redescente de l'adrénaline. Rigole Holly.

Et d'un seul coup me voilà qui me stop totalement en repenssant a ce qu'il s'est passé, mes larmes du a mon rire s'efface pour laisser place a des larmes de tristesse ou de je ne sais quoi d'autre. Elles tombent silencieusement sur mes genoux alors que les filles se regardent entre-elles et ont l'air d'avoir compris.

-S'il vous plait ne dites rien à personne Renifle-je.

-Aria, qu'est-ce que tu veux qu'on invente comme connerie ? Les mecs nous connaissent et vont savoir ce qu'il s'est passé a la seconde ou ils verront vos visages. Répond Brendy. Puis, je me vois mal leur mentir.

-Je ne vous demande pas de mentir mais juste de cacher la vérité.

-C'est pareil ! répond elle.

-Non c'est pas pareil ! S'il vous plait, Brendy, Holly ne dites rien.

Sans répondre a ma requête, elles finissaient quand même par hocher la tête. 

-Aria tu as été incroyable et franchement pour quelqu'un qui ne s'est jamais battue tu t'es très bien défendue, je n'aurais pas voulu prendre les coups que tu lui as mit à ce fils de pute. Soulignais Holly avec une moue assez fière. 

Et bien, c'était un compliment que je n'attendais pas mais qui me laissait dubitative. 

-Mais vous êtes restées tellement calmes face cette situation, et vous vous êtes battues comme des lionnes en encaissant les coups alors que moi, j'ai pleuré et...

-Aria tu as vu comment tu as mangé par rapport a nous ? C'est nous qui t'admirons en ce moment même d'être encore debout ! Enfin assise mais tu me comprends.  Et tu crois qu'on a pas mal ? Ma lèvre est aussi grosse qu'une aubergine ! J'ai juste contenu mes émotions pour ne pas lui faire voir que je souffrais par sa faute sinon il se serait senti beaucoup plus fort, tout comme je me suis sentie forte en voyant qu'il souffrait sous mes coups. Tu apprendras ça avec le temps. C'est un coup à prendre.  me répond-t-elle avec un grand sourire.

-Je ne suis pas sûre d'avoir envie que ça se reproduise. répondais-je un peu désespéré.

En quelques minutes, nous arrivions a l'hopital. Le silence est retombé dans la voiture et Brendy est la première a l'interrompre. 

-Je disais quoi il y a une heure déjà ? "pas d'embrouilles, de bagarres" C'est bien ça ?

Nous rigolons toutes de l'ironie de la sitaution. C'est vrai que cette soirée avait pourtant bien commencé. Et pourtant, nous sommes maintenant a l'hôpital.

Holly et moi rejoignons l'accueil et Brendy décide de rester dans la voiture pour nous attendre. Elle est quelqu'un d'assez impatient et ni Holly, ni moi n'avons besoin de la voir s'énerver a nouveau a cause de l'attente. 

A l'accueil la bonne femme nous regarde l'air choqué et appelle un docteur en urgence sans même que je ne dise un mot. C'est plutôt pratique, de venir à l'hôpital la tête en sang au moins on évite la salle d'attente. 

Mince, la situation n'est absolument pas drole et pourtant,  dans ce genre de situation l'ironie me semble la meilleure solution. 

Rapidement, un homme en blouse blanche se ramène en courant. Il me dit de le suivre ce que je fais volontiers et Holly aussi.

Il nous installe dans une chambre et je m'assois pour qu'il examine mes blessures. En touchant il me fait mal mais je me contiens pour ne pas hurler en serrant fort la main de Holly. Une petite dame en blouse blanche elle aussi rentre dans la chambre et tend une poche de glace à Holly pour sa lèvre. Elle s'en saisit et remercie la dame qui repart directement après et puis, mon tour vient et le verdict tombe. 

-Bon mademoiselle, premièrement votre arcade n'a pas grand chose, en revanche, en ce qui concerne l'entaille sur votre joue il faut faire des points sutures car c'est trop profond pour se refermer seul. Pour votre pouce il n'est pas cassé mais déboité il va donc falloir que je le remette en place ce qui ne va pas être une partie de plaisir pour vous. Avant toute chose est ce que je pourrais savoir ce qu'il s'est passé ?

Oh ... 

 Non, impossible. 

-Eh bien on était au restaurant et quand on a voulu partir ...

Tout en m'apprêtant a devoir dévoiler la vérité, je suis rapidement coupé dans mon élan par celle qui m'accompagne. 

-On est tombées par terre en se prenant les pieds dans le tapis.  intervient Holly en esquissant un petit rire sonnant extrêmement faux. 

Je la regarde d'abord de façon étonné mais la gratitude prend le dessus et je lui adresse un petit sourire soulagé. Holly est vraiment une bonne personne. 

-Et c'est bien évidemment comme ça que vous vous êtes entaillée la joue aussi profondément ? Et déboitée le pouce par la même occasion ? soulève le docteur qui ne croit pas un mot de ce qu'il vient d'entendre. 

-Absolument. acquiesce-je. 

Il n'insiste pas et sort de la pièce pour revenir une minute plus tard avec du matériel de travail. Je reconnais rapidement le fil et l'aiguille. Génial comme si je n'avais pas assez souffert il faut que je me fasse coudre le visage maintenant. 

-Vous pouvez sortir s'il vous plait ? demande-t-il à Holly.

Quoi ? 

- Non ! M'écris-je.  Enfin ...  je veux dire,  est ce qu'elle peut rester avec moi s'il vous plait c'est très important pour moi. 

-D'accord mais reculez un peu.

Ce qu'elle fait immédiatement tout en gardant son regard sur moi. 

 L'oppération ne prend que quelques minutes mais pour autant la douleur n'est pas vraiment minime. J'ai tellement mal que je m'accroche a mon siège et ferme fortement les yeux dans l'espoir que la douleur s'amenuisse. 

L'aiguille rentre et sort de ma peau de façon constante, je n'en peux plus. 

-Putain mais vous m'en faites combien des points là ?

La douleur dans ma voix m'empêche de me rendre compte de ma vulgarité ainsi que de mon manque de retenue envers le medecin qui ne fait que son travail. 

Du coin de l'œil, je vois que Holly se retient de rire suite à mon agressivité et ma vulgarité inattendue.  Après une bagarre comme nous avons eu elle reste choquée que je puisse dire des gros mots ce qui me fait rire. 

-Mademoiselle votre ouverture et très profonde elle nécessite cinq points alors, plus qu'un et c'est fini. me répond le médecin dans un sang froid impressionnant. 

Il rentre l'aiguille pour la dernière fois de ma vie, je l'espère dans ma peau endolorie.

-C'est fini pour ça.  Le pouce maintenant.

Je me remet a peine de la première suture de ma vie qu'il veut déjà enchainer, hors, la panique prend le dessus et ma patience s'amenuie en un rien de temps. 

-Je peux juste souffler dix secondes non ?

Je m'énerve contre lui alors qu'il me soigne mais je ne peux pas contenir ma colère.  Et puis il me gonfle avec son air de "Je suis monsieur parfait avec mon BAC + 20 attention regardez moi tous !" 

En soufflant un bon coup j'avance finalement ma main vers lui et le medecin me demander de compter jusqu'à trois. 

- Un ..

Purée,  je le sens pas. 

- Deux ..

Et sans que je m'y attende, mon pouce craque un grand coup et revient a sa place initial mais tant la surprise que la douleur me fait hurler dans le cabinet. 

-Putain ! On avait dit trois ! hurle-je malgré moi. 

-Désolé, mais il ne fallait pas que vous vous attentiez a la douleur,  même si je sais qu'elle est puissante.  Si on attend la douleur elle est encore plus vive que celle que vous ressentez maintenant. 

-Plus vive ? C'est possible ça ?

-Oui absolument.

-Je ne pense pas qu'on puisse souffrir plus que moi en ce mom...

*bruit de craquement. 

-Aaahh !  Putain je croyais que c'était fini ! Hurle-je a nouveau, hors de contrôle. 

Je pleure, la douleur est tellement vive que je ne peux m'empêcher de pleurer comme une enfant. 

-Je n'ai jamais dit que c'était fini. Mais là ça l'est.  Je vais vous donner une attelle pour immobiliser votre main. 

-Ouah un docteur clown.  Mais c'est génial cet hôpital. Ironise-je en me retenant de ne pas être plus infame. 

-N'est ce pas ? répond-t-il.

Il part de la chambre, j'ai encore un peu mal mais c'est beaucoup plus supportable que tout à l'heure. A peine le docteur sorti, Holly se lève de son siège et se met a rire bruyamment et sans retenu. 

-Putain Aria je suis morte là ! Rie-t-elle

-Je suis heureuse de te voir rire. Ta lèvre va bien ?

Elle soulève la poche de glace pour me montrer sa lèvre qui est méchamment enflée. 

-Et toi ça va ?

-Je pète la forme ça se voit pas ?

On se met à rigoler toutes les deux jusqu'à ce que le docteur revienne dans la chambre et me mette une attelle sur la main droite avec un étui qui tient mon pouce droit. Il me montre comment la mettre et l'enlever, rien de bien sorcier en soit mais,  bien évidemment,  je suis droitière et je ne sais pas comment je vais faire.  Les cours commencent la semaine prochaine en plus ...  J'espère que je n'aurais plus ces horribles traces sur le visage.

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Prochain chapitre : Lundi