Prologue
La nuit était une de ces nuits paisibles et calmes qui recouvraient le royaume de Naonyr en ce début d'automne. Aucun nuage ne troublait le ciel et la lumière des étoiles baignait la ville de leur lumière blanche.
A la sortie du village, une auberge répandait toujours ses fumets alléchants malgré l'heure tardive. Fortement célèbre par son patron quelque peu étrange, en effet il s'agissait d'un étonnant fruit de l'amour d'un ogre et d'une fée. Le garçon qui en était découlé -il se nommait Kevin- avait une beauté à couper le souffle mais était cependant d'une bêtise tout à fait affligeante. Celui-ci n'avait malheureusement pas beaucoup d'imagination, et son restaurant se retrouva affublé du nom ''A la mésange farcie'' en l'honneur du plat qu'il savait fort bien cuisiner.
Une silhouette se profila alors dans la rue et entra dans l'auberge. L'homme –car c'était un homme- ouvrit les portes d'un mouvement assuré, son long manteau flottant derrière lui. Tout le monde se retourna vers lui, impressionnés par cette entrée fracassante. Il fit un pas en avant et... se prit le pied dans le tapis à l'entrée. Dans un fracas effroyable, il s'écrasa au sol. Les clients le regardèrent avec des yeux ronds, surpris de voir cet inconnu, fort curieusement accoutré d'ailleurs, tenter d'imiter le paillasson. Il se releva prestement, épousseta ses habits et se dirigea vers le comptoir de l'accueil. Tentant de chasser le rouge de ses joues, il demanda d'une voix qui essayait tant bien que mal de ne pas trembler :
-Je... Pourriez-vous m'indiquer la chambre de... cette personne.
Il sortit un dessin d'une de ses poches et le montra au gérant. Celui-ci, après une bonne dizaine de minutes de réflexion durant lesquels le voyageur manqua de l'étrangler, hocha la tête.
-Oui oui mais...
Il inclina son visage d'un air interrogateur.
-Pourquoi en avez vous besoin ?
D'un air agacé, l'inconnu balaya la question de la main.
-Ceci n'a pas d'importance ! Dites-moi ou elle loge !
-Mais... pourquoi ?
-Vous n'avez pas à le savoir.
Cette scène dura un certain temps avant que l'homme ne serve au tavernier une excuse bien bidon.
-C'est que c'est ma cousine et que... nous avions prévu de nous rejoindre dans cette auberge. Cependant elle... était... fatiguée ? Et est partie se coucher.
Le garçon sourit et hocha plusieurs fois la tête comme un gros débile.
-Oui, c'est important la famille. Chambre 17.
Sans même le remercier, l'homme s'éloigna. Il avait été à deux doigts d'égorger son vis-à-vis, s'il avait répété encore une fois "Pourquoi ?", il lui aurait sauté dessus.
Mais comme il était le seul à pouvoir lui dire où se trouvait l'elfe (fouiller toutes les chambres n'aurait pas été aisé), il s'était retenu. Bah ! Il s'en occuperait une prochaine fois.
Discrètement, il se mêla parmi les ombres.
La salle principale ne désemplissait pas, mais tous les clients ne s'y trouvaient pas. En effet, les voyageurs arrivés dans la journée avaient préféré se retirer dans leurs chambres pour la nuit plutôt que de jouer aux gourmets.
Dans l'une d'entre elle, une forme dormait tranquillement sous la couette. Il s'agissait d'une jeune femme dont la peau sombre se confondait avec l'obscurité. Seule sa respiration régulière perçait le silence.
Un silence pas si silencieux que cela.
Dans un bruit de tissu, une ombre s'avança vers le lit et, alors que la femme ouvrait ses yeux ensommeillés, abattit son bras sur la nuque découverte.
De la manière la plus discrète possible, la silhouette accompagna sa chute et sortit par la fenêtre en portant sa victime.
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La première chose qu'elle sentit fut une douleur à la nuque. Intense. Et particulièrement anormale. Elle ouvrit brusquement les yeux tout en constatant que ses mains et ses pieds étaient attachés.
Elle ne prit pas la peine de chercher sa faux, elle savait qu'elle ne la trouverait pas.
Elle se trouvait dans une ruelle particulièrement sombre et sordide mais sa nyctalopie rendait l'obscurité négligeable. Elle vit presque immédiatement ses agresseurs. Les cheveux gras, la peau sale, ils faisaient peine à voir et incarnaient le stéréotype des bandits nuls.
Le mieux vêtu d'entre eux, un homme d'une trentaine d'années, s'approcha d'elle.
-C'est bon ? Bien dormi jeune demoiselle ?
La jeune femme soupira. Quels crétins ils faisaient.
-Vous avez d'autres questions stupides à poser ? Parce que je n'ai pas toute ma journée, je suis assez occupée, voyez-vous.
Elle s'assit du mieux qu'elle put sans pouvoir s'empêcher d'esquisser une grimace de douleur.
Celui qu'elle supposait être le meneur haussa les épaules.
-Comme vous voudrez. Je suppose que vous savez pourquoi vous êtes ici ?
-Euh... je devrais ?
Le visage de l'homme vira au blanc, puis au vert, puis au rouge.
-Vous. Ne. Savez. Pas ?, demanda-t-il avec difficulté.
L'elfe pencha la tête dans un air de réflexion intense puis répondit d'une manière on ne peut plus nonchalante:
-Nan.
Sans qu'elle n'ait pu voir son mouvement, l'homme sortit un poignard et le plaqua contre sa gorge.
-Nous sommes les Tourtes du dimanche. Et toi, sale elfe, tu as tué notre patron il y a un mois.
-Ah bon ? Mais je tue tellement de gens vous savez, j'ai un peu de mal à m'en rappeler. Et puis, pourquoi se souvenir de quelqu'un qui est mort ?
Le meneur enfonça un peu plus la lame dans la chair tendre du cou.
-Aïe ! Mais ça pique votre truc !
-Insulte-nous encore une fois et je te promets de te faire connaître l'enfer. Nous souhaitions seulement venger notre chef en te tuant. Mais je crois que nous allons un peu nous amuser avec toi.
L'elfe continuait à afficher son sourire narquois. Quels idiots ils faisaient ! Ils ne se méfiaient plus d'elle une fois attachée. Mais une mercenaire est toujours dangereuse. Même blessée. Même attachée. Même dans le coma. Bon, peut-être pas dans le coma. Mais quand même !
Surtout lorsque l'on a hérité de certains pouvoirs...
Alors que les bandits s'approchaient en ricanant, elle se concentra pour leur échapper grâce à son don de téléportation. Les yeux fermés, elle puisa dans sa magie et... elle resta à sa place, bien présente et absolument pas téléportée. Elle fronça les sourcils et réessaya. Toujours rien.
Ce ne fut que lorsqu'elle eut épuisé tout son potentiel magique qu'elle vit qu'il n'y avait pas que des chaines qui cerclaient ses poignets. Un étrange bracelet violet enserrait également son bras droit.
Les crapules, voyant qu'elle commençait à perdre confiance, rirent encore plus fort.
-Je vois que tu as remarqué notre petite merveille. Un bracelet Privenerg®, le seul bracelet stylé qui empêche tes ennemis de riposter ! Seulement deux-mille cinq cent pièces d'or au marché noir !dit-il d'un ton journalistique Pour t'expliquer brièvement à quoi il sert, disons qu'il empêche celui qui le porte d'utiliser sa magie et le vide petit à petit de son énergie magique et vitale. Sympathique non ?
Nawel repensa son jugement. Ces hommes-là étaient tout sauf idiots.
-Allez ma belle, ne t'en fais pas, tout va bien se passer. Ou presque.
L'elfe ferma les yeux. Ainsi, ce serait la fin de sa carrière de mercenaire ? La fin de sa vie tout court ? Et dire qu'à seulement dix-neuf ans, elle allait mourir dans une ruelle sombre... quelle fin pitoyable.
Mais, alors que le chef levait son poignard, un éclat de lumière ricocha sur la lame, le stoppant dans son mouvement. Il n'eut pas le temps de se questionner sur l'apparition de cette lueur, la rue étant normalement éclairée par la lune seule, qu'une épée le transperça de part en part. Au bout de l'arme, un homme ressemblant fort à un chevalier et dont l'armure projettait une lumière blanche.
Deux secondes durant, il affronta les bandits, seul contre dix. Non, ce n'était pas un affrontement. C'était un massacre. Les vilains n'avaient strictement aucune chance.
Deux secondes. Ce fut le temps que dura la "bataille". Après résonnaient seulement des cris d'agonie auxquels l'homme eut vite fait de mettre fin.
Il se tourna ensuite vers l'elfe. Qu'il libéra de ses liens.
-Je vous remercie.
- Je n'accepte pas des remerciements de la part d'une elfe.
Biiieeen... son sauveur était un énorme raciste. Mais il restait son sauveur. Et désormais, elle avait envers lui une dette d'honneur.
-Puis-je au moins vous demander quel est votre nom ?
-Théo de Flyri, paladin au service de l'Église de la Lumière.
-Parfait.
Puis elle se mit à déclamer d'une voix forte, la main sur le coeur:
-En cette nuit, je déclare et jure sur l'honneur que moi, Nawel, elfe noire de la Forêt Sombre, protégera M. De Flyri et devra le sauver quatre fois de la mort. Ceci est une dette d'honneur et rien ne pourra plus la briser.
Le paladin la regarda avec un air à mi-chemin entre le désespoir et le dégout.
Nawel tendit la main.
-Pour ma part, je me nomme Nawel, enchan...
Théo passa devant elle sans lui accorder plus d'attention qu'à une algue et s'éloigna dans la ville. La jeune femme retint un juron et le rattrapa en courant.
Cette rencontre entre une elfe mercenaire et un paladin raciste ne semblait être qu'un étrange coup du destin. Mais elle allait les emmener dans des aventures dont ils ne se doutaient alors pas le moins du monde.
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Pour commencer, bonjour à toi qui est en train de lire cette note !
Nous te remercions d'être ici avec nous et de partager cette aventure.
Nous tenons cependant à préciser que les personnages sont issus d'un jeu de rôle auquel nous participons toutes les deux donc si tu les retrouves ailleurs, c'est normal ! De plus, le personnage de Théo est, à l'origine, inspiré d'une série web que tu connais peut-être "Aventures". Si tu trouves qu'il lui ressemble, c'est totalement normal ! (En plus il a le même prénom...)
Voilou ! Tout ça pour dire que nous sommes très heureuses de te compter parmi nos lecteurs, puisses-tu apprécier notre histoire !
Ah oui ! Et si tu veux voir la carte de Naonyr, elle est dans le segment précédent et a été réalisée par nous, elle est unique ! Ça vaut le coup d'œil non ? ;)
Ce prologue était offert par Ly !
( l'autre personne c'est Ap,et on ne vous explique pas ces noms XD)
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