13Le secret
Harold se réveilla en plein milieu de la nuit avec un mal de tête. Il se leva pour se barbouiller d'eau. Il se regarda dans le miroir au passage : il se vit, lui, Harold, le fils d'Éloi Heroicis. Ses cheveux blonds en bataille, les yeux vert-de-gris dont le contour est rouge. Il était épuisé.
Après s'être mouillé, il retourna dans son lit quand il entendit des pas. Ce doit être Émeric qui patrouille, songea Harold. Mais, il avait l'impression que ce n'était pas lui. Par curiosité, il passa la tête dans l'entre-bâillement de la porte. Il reconnut les cheveux bruns de Louise, ondulés, se balançant de gauche à droite en fonction de ses pas en tenue d'agent secret noire.
Elle se retourna et Harold se cacha derrière la porte. Pourvu qu'elle ne m'a pas vu... Il plaqua une main sur sa bouche pour éviter que Louise l'entende. Puis, il l'entendit se remettre en marche. Il bondit sur ses chaussures, enfila un manteau et s'élança à sa poursuite, le plus discret possible. Il sortit du château. Il chercha pendant un instant Louise mais n'eut pas de mal à la reconnaître. Elle était la seule qui marchait dans la nuit noire. Elle passa sans mal au dessus de la grille du jardin et Harold l'imita pour ensuite se cacher derrière le mur. Elle sortait de la ville. Mais, que faisait-elle ? Il la suivit à pas feutrés. Elle s'enfonça dans une forêt aux arbres méconnaissables. Ils étaient immenses dont les racines sortaient de la terre. Quand Harold entra à son tour dans les bois, il vit des branches pendre des arbres, certaines enroulées sur elles-mêmes, d'autres crochues... C'était le Monde Épique, bizarre mais magnifique, songea une nouvelle fois Harold. Les sortes de mini montgolfières volaient même de nuit à travers le ciel.
Il marcha longtemps, en s'enfonçant de plus en plus dans la forêt en suivant son amie à la trace.
Il s'arrêta juste à temps et plongea se cacher derrière un arbre car Louise avait tourné la tête.
-Qui est là ? demanda-t-elle d'une voix grave.
Elle sortit son fouet. Harold allait enfin découvrir ce qu'elle fabriquait. Allait-il laisser sa chance passée ? Il entendit les pas de Louise s'avance vers lui. Vite... Une solution... Il regarda au dessus de lui. Il s'agrippa à la branche qui pendait au dessus de lui. Il commença à grimper mais la branche remonta toute seule. Soulagé que la branche fasse tout toute seule, il vit Louise en bas, regarder autour d'elle là où Harold était caché il y a quelques secondes.
Elle rangea son fouet. Harold se posa sur une branche énorme. Il regarda attentivement Louise. Elle se tenait face à un mur fait de mousse, géant de cinq mètres de haut au moins mais ne dépassait pas pour autant les arbres et là où était perché Harold. Elle jeta un dernier coup d'œil furtif derrière elle avant de monter sur le mur. Harold fut étonné. Elle grimpa, grimpa... Sans s'aider de quoi que ce soit. Puis, arrivée tout en haut du mur, elle se leva et sauta pour agripper une branche à trois mètres d'elle. Puis, elle disparut dans le feuillage de la végétation du bas.
Comment avait-elle fait pour sauter aussi loin et aussi haut ? Comment avait-elle appris ça ? Si Harold veut la suivre, il lui faudra passer cette épreuve. Mais comment ? Harold n'a pas ses capacités.
Tant pis, je vais essayer... Il descendit de l'arbre à l'aide de la branche et monta au mur. En faite, ce n'était pas si difficile car Harold monta sans peine sur le mur. C'était comme si il y était aimanté. Arrivé en haut, il fixa pendant un bon moment la branche. Il inspira à fond et se para à sauter. Tu peux le faire... Aller !
Il ne bougea pas et se détendit. Non... Je ne peux pas. C'est du suicide. Soudain, il se vit faire des sauts par dessus les gens en faisant des galipettes. Il pouvait le faire. Il se remis en position de sauter et sauta. Dès que c'est mains prennent le contact avec la branche, ses mains s'y refermèrent dessus et elle se balança d'avant en arrière. Il vit une petite plate-forme pour atterrir un peut plus bas et il lâcha la branche dès qu'il était au dessus de la plate-forme. Ses genoux fléchirent mais il ne tomba pas. Il regarda autour de lui et vit une cabane. L'intérieur était allumée et il vit quatre ombres : l'une d'elles étaient sans doute celle de Louise. Les trois autres, il ne saurait qui c'est. Il s'approcha de la cabane et entendit Louise s'inquiéter :
-... il est au courant maintenant.
Il ?
-Chouette Blanche, tu dois à tout prix l'en empêcher et récupérer son épée et les six autres, déclara une voix d'homme, grave.
Harold n'avait jamais entendu cette voix. Elle était glacial et sans timbre.
Harold compris. On parlait de lui.
-Mais... commença Louise.
-Il n'y a pas de mais. Il n'a rien à faire dans cette histoire. Tu le fais, ou je m'en occupe, le coupa sèchement une autre voix d'homme, plus aiguë que l'ancienne.
Harold la reconnut. Il l'avait déjà entendue mais ne savait pas à qui cette voix appartenait.
-Je...
Harold vit son ombre bouger. Louise inclina la tête.
-Bien, dit la voix glacial.
-Pourrais-je épargner les autres ? demanda timidement Louise.
Harold vit l'ombre d'un des hommes tourner la tête vers la gauche.
-Qu'il en soit ainsi, soupira la voix glacée.
Quelqu'un claqua des doigts et Harold entendit des pas, puis, un petit sanglot étouffé par quelqu'un qui lui ferma la bouche.
Harold resta figé. Il ne pouvait rien faire. Si il intervenait, il serait fichu. Quelque chose de sourd retomba à terre : Louise. Si Harold comprit, quelqu'un l'avait étranglé. Est-elle morte ? Il avait beaucoup d'affection pour elle.
-N'oublie pas que l'épée Éclaire est à moi, Steeve, grogna Louise d'une voix étranglée.
Une des sept épées ! Alors comme ça, Louise détenait l'une des sept épées.
Steeve ? C'est anglais ça ! Le dénommé Steeve poussa un grognement non chaleureux.
-Ça ne tardera plus, lança une voix de femme (sûrement la quatrième ombre).
Harold percevait à présent des cheveux noirs, ondulés et attachés en demi couette. Elle tourna la tête vers le dehors et Harold poussa sa tête sur le côté. Il entendit des mâchements... Il risqua de tourner la tête pour voir. Heureusement, elle avait déjà la tête retournée vers l'intérieur. Il vit les oreilles de la fille bouger en fonction des mâchements. Elle mangeai un chewing-gum.
-Bon, achève l'homme à la voix aiguë. C'est finit.
Harold courut le plus vite possible pour sortir de cet endroit. Il grimpa de nouveau le mur et sauta par dessus pour atterrir en bas. Il courut sans s'arrêter et retourna dans la ville.
Harold ne la reconnaissait plus. Louise les trahiraient. Pourquoi ? Pourquoi faisait-elle ça ? Harold avait la tête qui tourne et était fatigué mais il n'arrêtait pas de penser à ce qu'il venait d'entendre. « Il n'a rien à faire dans cette histoire. Tu le fais, ou je m'en occupe». De quoi voulait-il parler ? Il savait que le «Il» était sans aucun doute lui. Mais le reste de la phrase ? Il se la répéta en boucle. Qu'allait-il lui arriver ? Il fallait qu'il reste sur ses gardes.
Louise... Que fais-tu... Il soupira de tristesse et alla s'asseoir sur un banc. Harold en avait plus qu'assez. Il voulait tout savoir. Maintenant.
Et si Louise n'était pas avec eux ? Et si elle leur mentait ? Pourquoi l'avait-on appeler «Chouette Blanche» ? Est-elle une agent secret ? Et les parents de Harold ? Sont-ils vraiment mort ?
Harold mis sa tête dans les mains et se laissa gagner par la fatigue.
-Qu'est ce qu'il fait là ?
-Je ne sais pas, mais il a l'air épuisé.
-Ramenons-le au château.
Harold se réveilla d'un bond en entendant la dernière phrase, en criant les nom de Louise.
-Quoi ? s'enquiert Émeric.
-Elle... Elle... bafouilla Harold.
Harold s'assit. Il avait passé la nuit sur le banc. À côté d'Émeric se tenait Mélissa, Félix, Émy et Louise. Harold lui jeta un regard noir et Louise fit semblant de ne rien comprendre. Devait-il le dire ? Non, pensa Harold. Ce serait trop risqué. Cela pourrait mener à une guerre.
-Harold, tu vas attraper malade, soupira Mélissa. Tu as besoin d'aide ?
Harold commençait à avoir du mal à respirer. Cela faisait une éternité qu'il n'avait plus sentit la douleur au bassin. Mais ça revenait, comme si quelque chose en lui voulait s'éteindre. Peut-être que le docteur avait raison. Il allait peut-être mourir un jour ou l'autre.
Harold souleva son T-shirt pour voir ses cicatrices. Elles recommençaient à saigner.
-Harold ! s'inquiéta Émy en se précipitant sur lui avec un mouchoir à la main pour tamponner ses blessure.
-Mais... Qui... Quoi ? Comment est-ce possible ?
-Harold, le rassura Émeric. On va te ramener au château et te soigner.
-Non ! siffla Harold. Quelqu'un m'a sans doute rouvert mes blessures pendant la nuit... Mais qui ?
Il pensa d'abords à Louise, à ce qu'il avait entendu hier : Tu le fais, ou je m'en occupe. Il lui jeta un regard noir mais celle-ci le fuyait. Ou je m'en occupe... Peut-être que c'était lui. Mais qui «lui» ?
-Je... Je vais chercher du secours, proposa Louise en partant.
C'est ça... se dit Harold.
-Je vais t'aider, enchaîna Émeric.
-Moi aussi, dit Mélissa.
-Harold... commença Félix en roulant les yeux sur le côté en direction du château.
Harold reçut le message. Les épées...
-Émeric... souffla Harold, faible.
Celui-ci se pencha.
-Il faut qu'on trouve les cinq autres... Autres... Épées...
-Harold... Pas dans cet état là, s'inquiéta Émeric.
Harold se leva mais Mélissa l'obligea à s'asseoir.
-Non... Il faut y aller... insista Harold en se relevant tant bien que mal.
Il essaya de se tenir debout et manqua de tomber. Félix le retint et lui mis un bras autour de ses épaules pour le soutenir.
-Passons par la train, proposa Émy en aidant Félix.
-C'est une bonne idée, s'excita Mélissa. Au T.E.L !
-Au quoi ? s'étonna Félix.
- «Train Épique Légendaire» ! s'emporta Mélissa. C'est très rapide et les rails se font tous seuls...
Ils se lancèrent dans une discussion sur les trains à Épique.
-Tu dois te faire soigner Harold, s'enquiert Émeric.
-Émeric... Il faut les trouver avant...
Harold s'arrêta dans sa phrase. Il ne voulait pas trahir la confiance de Louise. Les cinq guerriers se dirigèrent vers la station du train quand Harold demanda :
-Où est Lucie ?
Émeric soupira.
-Elle... Hum... Elle est fatiguée, mentit Émeric.
Harold le voyait. Ses yeux se plissaient chaque fois qu'il parlait d'elle. Qu'y avait-il entre Émeric et Lucie ? Harold pensa connaître la réponse mais se contenta de sourire.
Ils marchèrent pendant un bon moment. Harold contempla le ciel d'un rose, violet et jaune mélangé pour fabriquer des nuages bleu ciel. Harold n'avait jamais vu un ciel aussi... Bizarre. Mais très beau car le soleil donnait des rayons qui se posaient sur la ville. Le fleuve de Épique devenait bleu indigo et pendant un instant, Harold crut qu'elle allait se gelée. Mais Émeric lui explique qu'elle faisait ça en fonction de la couleur du ciel.
Au milieu de leur marche, Harold demanda à Émy et à Félix de le lâcher car il se sentait capable de marcher tout seul malgré les gouttes de sang qui tombaient une par une sur le sol. Harold commençait à perdre beaucoup de sang.
-Savez-vous où est la troisième épées ? demanda Félix.
-Peut-être chez les sans âmes, proposa Mélissa pensive.
Où alors, peut-être que Louise sait où elle est... ironisa Harold dans sa tête. Il avait entendu qu'elle détenait l'épée Éclaire. Mais où la cachait-elle ?
-Non, ce serait trop risqué chez eux, répondit Harold. Et si elle était... Je sais pas... Quelque part dans les parages ? continue-t-il pour essayer de leur dire qu'elle n'était pas très loin et qu'elle était à deux doigts de leur filer sous les doigts.
-Mm... C'est très embarrassant de ne pas le savoir, maugréa Émeric comme si il n'avait pas entendu la proposition de Harold.
-On verra bien une fois dans le T.E.L, soupira Émy.
Harold n'approuva pas cette idée mais c'était la seule manière de trouver les cinq autres. Ou plutôt, les quatre autres.
-Euh... Harold ? bredouilla Émy. Je peux te parler ?
Harold lança un regard à Émeric qui hocha de la tête. Ils s'écartèrent un peut du groupe pour pouvoir parler tranquillement.
-Alors... Voilà... commença-t-elle.
Harold la stoppa d'un mouvement de main.
-Je sais ce que tu penses... Je sais, toi et Félix vous étiez ensemble en CM1 et moi j'étais jaloux et...
Voyant l'expression d'Émy, il se stoppa.
-Jaloux ? répéta Émy, narquoise.
-Émy, s'il te plaît... Nous sommes trop jeune.
-C'est à propos des épées.
Oh... Il se pinça la lèvre.
-Ça se voit...
-Émy, ce n'est pas du tout ce que tu crois...
Dit lui ! Dit lui ! spécule une voix dans sa tête. Tu lui fais confiance oui ou non ?
Harold commença à crier mais s'arrêta aussitôt. Il commençait à en avoir marre de question de confiance. De toute évidence, il ne pouvait faire confiance en personne. Lui qui trouvait que Louise était avec eux, qui était gentille, belle... Il ne savait plus quoi choisir. Cela se voyait dans ses yeux. Elle était prête à tout pour les aider et voilà qu'il l'espionne à bavarder avec des tueurs sur place sans savoir qui c'est... Il toisa Émy du regard mais celle-ci ne comprit rien.
-Harold...
-Harold... Harold par-ci, Harold par-là... Pourquoi ? Pourquoi moi ? Ça va finir oui ? Je n'ai rien demandé à la base. Entre Émeric qui ne croit pas une seconde à mon histoire «stupide» et «imaginaire» et Louise qui...
Il s'en alla sans attendre qu'elle réponde. Il fallait qu'il soit seul. Il rejoignit le groupe mais resta quand même un peut à l'écart.
Puis, il se dit qu'il n'aurait pas dû s'énerver. Émy voulait juste le réconforter mais au lieu de ça, il s'est énervé. Contre elle en plus...
Émeric avait peut-être raison. Il fallait qu'il se repose.
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