12La première épée
L'épée était en argent et le manche noire enroulé de tissu. Harold sentit que ce n'était pas la même force. Il l'examina quand il se souvint que Félix était tombé lui aussi. Il se retourna et ne vit plus son meilleur ami.
-Félix ? s'inquiéta Harold.
-Je suis là ! répondit une voix. Derrière toi ! Atten...
Quelque chose se noua autour de ses bras et il ne pouvait plus bouger. Il eut la même chose autour de ses chevilles et il tomba à terre. Des ficelles. Il essaya d'attraper son épée mais elle était trop loin. Quelque chose de dure cogna sa tête et tout devint noir.
Il se réveilla, attaché à une chaise. Ses jambes y étaient accroché aux pieds de la chaise et du métal entourait ses bras. Il plissa les yeux pour voir où il était et vit Félix à côté de lui.
-Félix... dit-il d'une toute petite voix.
-Harold ? Ça va ?
Il hocha de la tête, même si ce n'était pas totalement vrai. Il arrivait à peine à distinguer la salle. Elle était plongée dans le noir mais une lumière bleue reflétait sur la vitre devant lui, ce qui leur permettait de voir à peut près.
Harold vit une ombre apparaître devant lui mais qui venait de derrière.
-Harold...
C'était une voix de femme, froide et sans expression. Elle sauta pour se mettre en face de lui. Une femme d'affaire, blonde avec des cheveux longs et lisse et ses yeux alternèrent sur Harold et sur Félix.
-C'est ça ce dont vous avez besoin ? ricane-t-elle en sortant l'épée de derrière son dos.
Harold la distinguait parfaitement à présent. Il pouvait voir qui c'était : Émeline Fossais. C'est elle qui dirigeait le gouvernement. Bien sûr, à Épique, il y a quelqu'un plus haut que le gouvernement : Eliott. C'est lui qui, apparemment avait découvert ce monde il y a des années. C'était celui qui était dans la bande d'Éloi, le père de Harold.
-Rendez-là nous, dit froidement Félix en se débattant.
-Pourquoi ? Pour faire joujou ?
Son rire aiguë fit sursauter Harold et Félix.
-Les enfants... soupire-t-elle en contournant la chaise de Harold. Ceci et l'une des sept épées...
Le poulpe de Harold battait de plus en plus vite. Il la lui fallait.
-Où est la mienne, s'inquiéta Harold.
-Nous allons en avoir besoin aussi. Il faut bien la poser sur la pierre avec les autres...
-Attendez, intervint Félix. Vous voulez dire que... L'épée Félin fait partie des sept épées ?
-Hélas, oui, répondit-elle avec un sourire.
Elle s'enfonça dans la salle et montre l'épée de Harold.
-Celle que vous m'avez prise, continue-t-elle, est l'épée de l'agilité. C'est à dire que la personne qui la porte la trouve toujours agréable à porter et, principalement, quand on se bat avec, on gagne toujours, mais, cela dépend de son adversaire et de l'épée mais il faut vraiment qu'il soit doué pour la battre. On l'appelle l'épée Nocturne.
Son sourire s'effaça, laissant place à des lèvres neutre, ses yeux balayant l'épée Nocturne et l'épée Félin.
-C'est la mienne, je l'ai méritée, s'énerva Harold.
-On va voir si tu la mérite vraiment.
Elle claqua des doigts et un homme vint le détacher. Harold se leva d'un bond et reconnut l'homme au déguisement robot : Robisis. Il ignorait qu'il travaillait avec elle.
Émeline lança l'épée à Harold et se mis en position, tout comme Harold : épée droit en avant, les jambes écartés et la tête basse.
Ils tournèrent en rond, comme si quelque chose les retenaient. Harold attaqua le premier. Il sauta si haut qu'il se demanda comment il avait fait ça. Son épée toucha celle d'Émeline et un bruit de métal résonna dans la salle. Émeline maintenait son épée haute pour éviter à Harold de lui toucher la tête. Ils restèrent un long moment, face à face quand Émeline se décida à le faire reculer d'un mouvement d'épée.
Harold recula et manqua de tomber. Émeline en profita donc pour pointer son épée sur son ventre mais Harold donna un coup sur le manche de l'épée de son adversaire. Des tintements, des bruits, des pas... Harold était tellement occupé qu'il avait déjà oublié son meilleur ami.
Émeline fonça droit sur lui mais il fit un salto arrière et retomba nettement sur ses pieds. Il hurla dans toute la salle en courant à une vitesse folle. Il parvint lui toucher la jambe et celle-ci hurla de douleur. Elle maintenait sa jambe à deux mains et l'épée glissa entre ses doigts. Harold s'approcha d'elle lentement et, au moment où il arriva à sa hauteur, elle se précipita à sa gorge et le tenait coincé. Elle en profita pour reprendre son arme et la pointer sur Harold. Son cœur battait à toute vitesse.
-C'est finit, Harold...
-Faux !
Il lui donna un coup de pied dans le dos et elle s'effondra au sol, sur l'épée Félin que Harold avait maintenu en l'air. Son cœur rencontra l'épée de Harold et elle mourut en s'écroulant au sol.
Harold se releva, taché de sang et libéra son ami.
-Harold... Tu... bégaya Félix.
-On s'en va, le coupa Harold.
Félix se releva et pris son lance-plasma. Robisis inclina la tête et les laissa sortir. Harold rangea son épée dans l'étui et garda l'autre à la main.
-Où est sa pochette ? demanda Félix.
-Ce ne doit pas être nous qui devons l'avoir mais celui qui la mérite.
Ils se dirigèrent vers la sortie. La nuit commençait déjà à tomber et Harold respira l'air frais de la nuit.
-Au moins, on a réussit...
Félix lui donna une grande tape dans l'épaule et Harold eut un petit rire jaune et s'assit.
-Quoi ? s'inquiéta Félix.
-J'ai tué quelqu'un, répondit-il d'une voix faible.
Félix s'agenouilla pour être à sa hauteur.
-Et, murmure-t-il. C'était une chtarbée, t'as pas de raison à t'en faire. C'était une psychopathe.
Harold enfuit son visage dans ses mains.
-Bon, si tu es un lâche, je vais le rapporter tout seul.
Félix se leva, pris l'épée Nocturne et s'en alla. Harold se leva doucement et le rejoignit au pas de course.
-Tu as peut-être raison, dit Harold. Après tout, je vais avoir besoin de courage. Nous allons en avoir besoin.
Félix passa un bras sur les épaules de Harold et lui tendit l'épée.
-Garde-là, dit précipitamment Harold. Et tâche de ne pas à al montrer à tout le monde.
Félix rit et tous deux retournèrent à la maison de formation.
-Vous avez fait quoi ? s'étonna Émy.
Ils étaient le lendemain, dans la salle à manger. Ils prenaient leur petit déjeuner et Louise les rejoints. Harold et Félix leurs avaient expliquer leur aventure.
-Vous êtes fou, dit-elle en arrivant.
-Écoutez, chuchota Harold. Si cette épée fait partie de l'une des sept, alors il y en a six autres.
-Cinq, rectifia Félix. On a déjà ton épée.
Il désigna l'épée Félin.
-Ne me dites pas que... commença Émy.
-... l'épée de Harold fait partie de l'une des sept ? continua Félix, toujours à voix basse. Si.
Émy voulut parler, mais aucun son ne sortit de sa bouche et elle se concentra sur son bol de céréales.
-Vous êtes devenus fou ! s'exclama Louise. Vous êtes sûr de trouver les cinq autres ? Sans l'aide des adultes ?
-Et toi, tu crois que c'est plus malin de vouloir me fuir quand j'essaie de te parler, répliqua Harold sur la défensive.
Louise rougit. Émy tourna les yeux vers elle, sans pour autant tourner la tête.
-Je... J'ai plus faim, dit Louise en repoussant son bol de chocolat chaud.
Elle se leva et quitta la salle à manger.
-Je reviens, dit Félix en se levant. Je vais lui parler.
-Non, laisse-moi faire, l'interrompt Harold. Après tout... C'est à cause de moi.
Félix hocha de la tête et Harold s'en alla en trottinant. En vrai, ce n'était pas pour ça qu'il voulait aller voir Louise, mais pour voir ce qu'elle mijotait. Au moment ou il s'apprêta à franchir la porte, Émeric lui barra le passage.
-Ah, Harold... Je voulais te parler.
-Désolé, Émeric... Je... Hum, je dois aller m'entraîner... Oui, c'est ça.
Émeric haussa un sourcil.
-Non, non, j'ai besoin de toi.
Non ! pensa Harold. Il devait suivre Louise. Il sautilla sur place pour voir où elle allait, mais il la perdait déjà de vue.
Émeric l'entraîna dans les couloirs pour l'emmener dans sa chambre. Il l'assit sur son lit et referma la porte pour ensuite aller s'installer en face de Harold.
La chambre était petite, carrée et les murs recouverts de papier peint rouge. La bibliothèque était posée au fond de la chambre et un bureau en bois était à côté de la porte. Les lumières étaient accrochées au plafond et illuminaient la pièce en jaune.
-Où est l'épée, demanda Émeric.
-Quoi ?
Harold se crispa. Ses mains se mirent entre ses jambes pour les mettre au chaud.
-Je sais que tu l'as, s'impatiente Émeric. Donne la moi Harold. Soit gentil.
-Je ne vois pas de quoi tu parles.
-Harold...
Il posa une main sur son épaule.
-Ce sont des sottises.
-Pourquoi dis-tu ça ? dit Harold pour essayer de changer de sujet. Cette épée est celle de l'agilité. Elle pourrait nous servir.
Oups... Il venait de se trahir lui-même. Émeric se redressa de toute sa hauteur, un sourire moqueur sur son visage.
-Harold... commença-t-il.
-Je te propose un marché.
-Je ne fais pas de marché.
Harold soupira. Il commençait à douter de Émeric, son ami adulte le plus proche depuis qu'il est monté à bord du bateau Épique. Mais il ne pouvait douter de lui. Son père lui faisait confiance et Harold doit lui rendre hommage.
-Harold, je ne veux pas que tu doutes de moi. Je veux juste te dire... Enfin... Tu comprends, quoi...
-Émeric, si j'arrive à rassembler les sept épées et que le Monde Caché s'ouvre à nous, tu me laisse y aller...
-Mais, si rien ne se passe et que tu as fais tout ça pour rien, tu t'en arrête là. Compris ?
Harold n'hésita pas une seule seconde et hocha de la tête.
-Je te fais confiance, lui murmura Émeric.
Ils se levèrent en même temps et Émeric le conduisit à la porte et le laissa sortir. Harold se retourna avant qu'il ne referme la porte et l'adulte lui fit un sourire rentré et Harold lui répondit avec le même sourire.
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