Lundi 04 Septembre, 09h 27.

Je regarde derrière elle. Le proviseur me fixe froidement. Je décide de faire un effort et de tendre ma main vers elle. Elle sourit et l'attrape chaleureusement, sauf que, ça main est gelée.

Pendant un petit moment je sens ma poigne s'écraser, et mon sang devenir de plus en plus froid. Des fourmis montent dans mes doigts et engourdissent mon sang et mes muscles.

Talia plisse  des yeux et me regarde intensément.

C'est quoi ce délire ?

Je la regarde, et fronce les sourcils, on dirait qu'elle m'examine de l'intérieur. Elle a toujours son regard plongé dans le mien, elle ne cligne pas des yeux. Elle ne bouge pas d'un seul centimètre, et ma main me fait souffrir.

Un gémissement de douleur s'échappe d'entre mes lèvres quand elle sert encore un peu et elle revient à elle même. Elle me lâche la main immédiatement. Elle s'excuse et je la regarde partir la tête basse, sans comprendre ce qu'il vient de se passer.

Trop bizarre celle là. Encore une gothique est coincée dans les années 2000 et qui se croit dans Charmed.

Après quelque seconde de gène, je lève les yeux vers l'homme sérieux et me rends compte qu'il est déjà entré. Je rentre dans le bureau, à mon tour et m'assois en face de lui. Il me tend un dossier, et m'explique en vitesse où je dois me rendre pour cette première heure de cours, je le remercie. Il me dit les règles, et m'explique donne un plan pour me retrouver dans l'établissement puisque ma « super cop's Talia » s'est barrée comme une folle. Il me demande rapidement de sortir m'informant qu'il a mieux à faire et je me précipite dehors un léger sourire aux lèvres. Il est cool, franc et il en rien a faire de moi et de mon intégration. Parfait.

Lundi 04 Septembre, 10h 03.

Le professeur entre dans la salle, et demande aux étudiants assis d'ouvrir leurs​ livres page 186. Je me redresse de ma table, et retire mes écouteurs de mes oreilles. Je fouille dans mon sac pour attraper un cahier, un stylo, et le livre demandé.

Après quelques minutes de cours ennuyant à mourir, un groupe d'élèves rentre dans la salle sans frapper. Un brouhaha se fait, le prof s'énerve.

Il se retourne et prend, alors, la parole :

­ - Monsieur Slown pouvez­-vous m'expliquer le motif de votre retard et, par la même occasion, celui de vos acolytes ? Dit­-il en posant son stylo avant de croiser sévèrement ses bras sur son torse.

­- Nous étions à la cafétéria Monsieur, et nous espérions profiter de votre clémence. Répondit le grand blond, un sourire radieux sur les lèvres.

Il le charme, le prof se dégonfle presque immédiatement. Il ne pense pas une seconde que le blond se moque de lui.

- Pour un café ? Demande le prof étonné.

- Un chocolat, ma maman ne veut pas que je prenne de caféine avant 10h.

Le groupe se trouvant derrière lui se met à rire et la classe en fait de même. Moi, je reste concentrée sur le blond qui a pris la parole. Il ne rit pas. Il me regarde avec insistance de la tête au pied. Comme si il examiner la marchandise. Je plisse des yeux, un air de défi dans le regard et il finit par baisser la tête quand le professeur reprend la parole.

­- Allez-­vous asseoir, en vitesse, et sans aucuns commentaires Noah.

- ­Ce n'est pas dans mon intention monsieur. Dit le nommé Noah.

Ils vont tous s'asseoir les uns après les autres. Un ferme la porte, violemment mais celle-ci ne claque pas. Talia la repousse énervée et dévisage la personne avant elle. Elle entre dans la pièce et ferme la porte derrière elle. C'est la dernière. Elle ne fait clairement pas partie du petit groupe.

Elle me regarde, baisse la tête. Elle prend une bouffée d'oxygène et me lance un léger sourire mal à l'aise, et puis, d'un pas un peu plus déterminé elle s'approche de ma table. Elle se met devant moi et me demande gentiment :

- Je peux ?

J'hoche la tête, et pousse mon sac. Le cours reprend peu à peu vie, et mon regard reste figé sur Noah. Il est enfoncé dans sa chaise à mordille son stylo et rit avec le brun se trouvant juste devant lui. Il se redresse et pivote sa tête vers moi, pendant que ses mains actionnent son Bic bleu. Il doit se sentir observer. Je suis partagé entre : c'est un crétin ou alors, c'est un vieux mec. Il me regarde de haut en bas, et me fait un sourire qui se veut charmeur, et je lui rends en exagérant.

Un crétin de vieux mec.

Je me replonge sur la leçon inscrite sur le tableau blanc. Le silence se fait entendre peu à peu, mais Talia décide de le rompre en m'informant du rôle que Noah joue dans la petite ville de Caroline du Sud.

­- Il s'appelle Noah Slown, il a 20 ans. Il est le fils de Peter Slown, notre cher maire. Il a des bonnes notes, grâce a la corruption de papa, et il saute sur tout ce qui bouge. Il est capitaine de l'équipe de Baseball du lycée. Un vrai cliché. Celui devant lui, c'est Tony Kole, son meilleur ami, dit­-elle en pointant le garçon se trouvant devant Noah du doigt. Il sort avec Prim Foxer, la fille blonde côté fenêtre. Elle a eu une liaison avec le père de Noah. Noah l'a découvert et elle a pris rapidement fin. A côté d'elle, c'est Queen Slown, la jolie blondinette du lycée que tout le monde s'arrache, et qui est plus que surprotégée par son frère jumeau, Noah. Elle est éperdument, et totalement amoureuse de Josh Bourgs, le grand métissé aux yeux clairs, et au blouson en cuir au fond de la classe. Lui ne l'aime pas. Ils couchent ensembles. Josh et Noah, se déteste. Si jamais il apprend que sa sœur aime Josh, il risque de très mal le prendre. Ici tout te ramènera toujours à lui. C'est le noyau de cette établissement, et si tu te fais accepter par lui, tu te feras accepter par tout le monde.

Elle dit cette dernière phrase en me regardant dans les yeux, et avec sérieux. Puis après quelques secondes, elle se replonge dans son manuel d'histoire géographie.

­ - Tu connais tout sur tout le monde ? Je demande, intriguée, en écrivant toujours la leçon inscrite au tableau.

­ - Oui. J'aime bien fouiner, et j'ai découvert tout les petits secret de Santee. Elle m'observe et souris timidement. J'aurais aimé être journaliste.

­- Pourquoi tu ne pourrais pas l'être ?

Elle me regarde dans les yeux, et me fait un sourire. Elle tourne le regard vers Noah, elle déchante et le fixe méchamment.

Quand je me tourne pour observer Noah, il a la tête plongé dans ses notes.

­- Je ne sais pas, j'imagine que j'ai peur de découvrir des choses que personne ne soupçonne.

Je ne sais pas comment l'interpréter, mais je souris tout de même.

Elle doit avoir des sources, il est impossible qu'elle sache tout sur tout dans cette ville par elle même.

Elle a l'air cool en fait.

­- Ce soir il y a une petite soirée entre filles chez moi, ça te dis de te joindre à nous ? Si tu veux je te note l'adresse, c'est juste à la sortie de la ville... Dit­-elle en me marquant l'adresse sur l'angle de mon cahier. C'est un grand manoir, entouré par un forêt sur plusieurs mètres. Vient vers 19h 30 ?

Lundi 04 Septembre, 19h 56.

­ - Il y a qui doit venir, déjà ? Je demande avec une pointe de stress dans la voix.

Je suis toujours seule avec Talia. Les autres filles ne sont pas là.

­- Des meufs de l'école. Répond Talia. Aide-­moi plutôt à découper les pizzas, tu veux ?

- La sœur de Noah vient ?

Elle prends une grande inspiration.

- Non. La famille Slown et la mienne avons quelques différents. Depuis toujours. Ils ne viennent pas ici.

Je souris, et me dirige vers le présentoir à couteau. J'attrape le seul couteau qui reste, le sors lentement de son fin espace de rangement. Je cherche les pizzas du regard, prête a aider.

En un fraction de seconde Talia est sur moi. Et moi sur le sol. Le couteau est dans sa main, sous ma gorge, et elle me hurle dessus.

- Tu es quoi bordel ?

J'essaie de me débarrasser d'elle en vain. Elle est lourde. Son corps m'écrase. Elle a pété un câble ! Qu'est ce qu'il lui prend ? Je hurle et elle pose sa main sur ma bouche. Elle glisse la lame sur ma jugulaire et je panique encore plus. Elle va me saigner comme un cochon. Elle est ravagée !

- Tu sens la mort à 2000 mètres ! T'es quoi ?

Je me débat. Hurle et frappe mes pieds contre le sol. Cette fois c'est terminé. Je vais mourir. Je sens la pointe du couteau sur ma jugulaire. Une piqure. Quand tout à coup, elle le retire et observe les veines de mon cou. Je sens un battement dans mes tempes. Est ce un afflux de sang ou bien mon cœur ? Elle lâche le couteau et se relève en une seconde. Mon pouls lui à fait peur ? Sérieusement ?

Je m'éloigne d'elle, rampe et réussit a me lever. Je vais vomir. Mon cœur est dans ma bouche, je vais vomir.

Je cours le plus vite possible jusqu'à la porte d'entrée. Je l'ouvre sent l'air frais sur mon visage et m'apprête à sortir.

Une force m'attrape la capuche par l'arrière et me balance à l'intérieur. Je me cogne la tête contre une marche en pierre et pose ma main sur mon front. Je saigne. Mes doigts sont pleins de sang.

Je suis assise, et complètement sonnée. Talia referme la porte et se tourne vers moi.

À la vue du sang, elle a du mal à respirer et à se contenir. Ses yeux sont exorbités et les veines de son cou deviennent bleus.

- Dites moi que rêve...

Je me lève cours deux mètres. Ma tête tourne et je tombe. J'entends un sifflement horrible. Un ultrason digne d'un malaise exceptionnel et je tombe. J'ai très chaud, je n'entends plus rien, je ne vois plus rien, je ne sens plus rien.

Je perds complètement connaissance.
Je ne comprends plus rien.