𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐢𝐧𝐠𝐭-𝐪𝐮𝐚𝐭𝐫𝐞
𝓘l les avait vu. Ses yeux s'étaient posés sur mon cou. Il avait vu les marques autour de celui-ci. J'aurai du mieux les cacher. Je savais que c'était une erreur d'aller travailler ce soir. J'aurai du suivre mon instinct.
Depuis que j'étais rentrée de Portland, rien n'allait. Comme si j'avais perdu possession de mon coeur. Était-ce possible ? En deux jours, il avait réussit à remettre son emprise sur moi. Et personne ne pouvait me délivrer mise à part toutes ces bouteilles dans les vitrines du bar.
Le service venait à peine de se terminer, Billy était déjà parti se changer dans le vestiaire. Tandis qu'Evy ne travaillait pas ce soir, elle m'avait même dit qu'elle sortait avec un garçon. J'avais essayé de connaître son prénom mais elle avait refusé de me le dire.
Mes yeux se perdaient dans l'immensité des collections d'alcool. Je ne devais pas faire cela. Je ne pouvais pas lui donner autant de pouvoir sur moi. Il fallait absolument que je fasse face à toute ma souffrance. Que je la prennes par les cornes et que je la sorte de mon corps le plus vite possible.
Sauf que tout cela était impossible.
Ses mains autour de mon cou, me revenait sans cesse en mémoire. J'avançais vers les vitrines. Je les sentais encore exercer une pression de plus en plus forte. J'ouvrais une vitrine pour en saisir une bouteille de vodka noire. Ses yeux profonds étaient encrés dans ma mémoire.
« Avoues, tu as aimé ça, baiser avec moi ? Fais pas ta sainte ni touche. »
D'un geste brusque, je débouchais la bouteille pour l'amener jusqu'à mes lèvres. Au goulot, je buvais plusieurs gorgées. Je n'avais même pas envie de les compter tellement elles étaient nombreuses. Ce que je désirais le plus au monde ; oublier ses mains encrées dans ma peau.
Je continuais de boire autant que mon corps me le permettait. Je détestais le goût qui se répandait dans ma gorge et pourtant, je ne pouvais pas m'arrêter. Je me forçais à enchainer les gorgées. Je me consumais de plus en plus. Seul un aveugle ne verrait pas la détresse que j'inspirais.
Alors que je pensais que les effets de l'alcool allaient me faire oublier son visage ; je m'étais trompée. Ce fut tout le contraire, tout ce que je voulais oublier stagnait dans mes pensées. Et ne voulait pas partir. C'était comme cela que je replongeais la tête la première dans mes souffrances du passé.
Il y a six mois, j'étais une toute autre personne. J'étais une fille hantée par des désirs de débauche. Dès que l'on m'imposait des règles, je les transgressais sans réfléchir. J'avais ce besoin de vouloir dépasser mes propres limites quitte à souffrir à la fin.
Fut une époque où je ne me rendais pas compte que ces quatre garçons étaient mauvais pour moi. Qu'ils avaient de mauvaises intentions envers moi. Tout ce qu'ils désiraient ; me prendre le peu de bonheur qu'il me restait. Et en me le volant, ils avaient réussit à me rendre alcoolique.
Les trois premiers, je voulais vraiment coucher avec eux. Enfin, c'était ce que je pensais encore aujourd'hui. En réalité, je ne m'en souvenais pas très bien. J'étais complètement dans un état second lorsque ça s'est déroulé. Mes émotions et mes ardeurs étaient doublées et les leur également.
Néanmoins, avec lui, je ne voulais pas. Plusieurs fois dans la soirée, il m'avait fait des avances et des allusions ; auxquelles je n'avais pas répondu. Alec était le style de mec qui avait toutes les filles à ses pieds. Il n'avait qu'à claquer des doigts et il pouvait coucher avec n'importe qui.
Mais lui, ce qu'il voulait ; c'était moi. La seule qui ne voulait pas finir dans son lit. Alors ce soir-là, il avait mit quelque chose dans mon verre en prétextant que c'était de l'alcool. Je l'avais cru car il était mon ami. Je ne m'étais pas méfiée du tout alors que j'aurai du. J'avais commis la pire des erreurs de toute mon existence et je ne m'en remettrai jamais.
Rapidement, je n'avais plus réussi à contrôler mon corps. Mon cerveau était sur le mode off également. Il en avait alors profité pour m'emmener dans une chambre à part. J'étais tout à fait consciente mais je ne pouvais pas bouger. J'étais éveillée mais incapable de faire quoique ce soit.
Il avait commencé par retirer mes vêtements de soirée avant de lui aussi se déshabiller. Il avait posé sa main autour de mon cou si fort que ma respiration se coupait une fois sur deux. Je me souvenais de tout. De ses doigts qui étaient passés de mes seins à mon entre-jambe en l'espace de quelques secondes. De ses lèvres qui s'étaient emparées de ma bouche. De la façon dont il m'avait retourné avant de s'immiscer dans mon corps sans permission.
Je ne pouvais pas crier. Je ne pouvais pas bouger. J'étais comme paralysée. Et pourtant, ma tête se souvenait de chaque détails sans exception. Il était resté en moi pendant quelques minutes. Je l'avais entendu jouir dans mon dos. Alors que mes larmes avaient coulé le long de mes joues. Jamais je ne pourrais oublier ça. Jamais.
— Passe une bonne soirée, Dylan.
La bouteille entre les mains, je levais le visage rempli de larmes vers la personne qui venait de s'adresser à moi. C'était Billy qui s'apprêtait à sortir du bar. Heureusement pour moi, il faisait très sombre alors il ne pouvait pas voir dans quel état j'étais.
— Toi aussi, avais-je susurré.
Après avoir prononcé ses deux mots. J'avais déglutis. Billy était sorti du bar sans se retourner. J'étais désormais seule ; plus seule que jamais. Je ne savais faire que cela ; repousser les autres. Quand j'allais mal, c'était la seule solution que je trouvais pour les protéger et ne pas les emmener avec moi dans ma chute.
Absolument tout était abimé en moi.
Je baissais le regard vers la bouteille noire et je n'hésitais pas une seule seconde à l'amener de nouveau à ma bouche. Elle était la seule à pouvoir m'aider, à me soulager de ce poids. En quelques mois, elle avait prit une place tellement importante. Elle contribuait à mon bien-être en quelque sorte.
Je savais que ce n'était qu'illusion et qu'au final, elle allait finir elle aussi par m'avoir. Mais j'étais prête à prendre ce risque. Le risque de finir dans un mauvais état. Peut-être que comme cela, je réussirai à tuer les neurones qui gardaient tous mes souvenirs en mémoire.
Un bruit de porte se faisait entendre dans le bar. Prise de panique, je posais la bouteille par terre et j'essayais tant bien que mal de me redresser. Mais l'alcool avait fait des ravages sur mon corps. Je ne parvenais pas à me relever.
Alors que j'étais assise sur le sol, un visage que je ne connaissais que trop bien apparaissait devant moi. Je ne voulais pas y croire.
— Putain Dylan, qu'est-ce que tu fous ? hurlait-elle trop fort.
Mes oreilles bourdonnaient. J'avais besoin de calme et non pas que l'on me cri dessus. Evy s'abaissait devant moi. Ses yeux témoignaient qu'elle était très inquiète. C'était la première fois qu'elle me voyait dans un état aussi pitoyable. J'avais soudainement honte. Honte de m'être mise dans cet état.
Apparement, je n'étais pas au bout de mes peines puisque je voyais une autre silhouette apparaître derrière Evy. Des cheveux blonds et des yeux bleus. Je ne pouvais pas ne pas le reconnaitre. Mais qu'est-ce qu'ils faisaient là tous les deux ? Comment ils avaient su que j'étais ici ?
— Tu m'entends ? insistait-elle en prenant mon visage entre ses mains.
Oui, je l'entendais très bien même. Mais je n'avais aucune envie de lui répondre. En réalité, je ne savais pas quoi lui dire. Elle ne connaissait pas mon passé. Personne ne le connaissait.
— Pourquoi t'as autant bu ? Une chance que Billy nous ai prévenu, relatait Evy en tendant la bouteille de vodka noire à Swann.
Celui-ci se retrouvait dépourvu. Il savait que j'avais un problème avec l'alcool. Les seuls au courant étaient : Gian et lui. Je le regardais vider la bouteille dans un évier du bar. Du gâchis. Elle aurait pu me permettre d'oublier. Au lieu de cela, elle finissait sa vie dans les canalisations.
— Merde mais réponds-moi ! criait-elle aussi fort que possible.
— Arrêtes de crier..., chuchotais-je tellement bas que je me demandais si elle m'avait entendu.
Je comprenais que si lorsqu'elle posait ses yeux dans les miens. Elle ne me reconnaissait pas. Et pourtant, j'étais moi. Une alcoolique se noyant dans son passé. Une putain d'alcoolique. Une fille compliquée.
— Je ne sais pas ce qu'il s'est passé avec Gian, mais ça ne vaut pas le coup de se mettre dans un état pareil, objectait Swann en s'agenouillant à côté de mon amie.
Je ne savais pas ce qu'il se passait entre ces deux-là. Mais quelque chose me disait que le garçon avec lequel Evy devait sortir ce soir, n'était autre que Swann.
— Qu'est-ce qui te dis que c'est sa faute ?
Deux paires d'yeux se focalisaient sur moi. Je regrettais déjà d'avoir prononcé cette phrase. J'avais imploré leur curiosité. Et ce n'était pas bon. Je ne devais pas me livrer sur ce qui me poussait à boire autant.
— Explique-nous alors, qu'est-ce qu'il ne va pas ? Est-ce que ça a un rapport avec Portland ? dialoguait Evy sans me lâcher du regard une seule seconde.
J'haussais simplement les épaules. Je n'avais pas envie de parler. Et surtout pas, parler de ce qu'il s'était passé à Portland. Mon coeur était devenu une bombe à retardement. Il ne restait plus que quelque instant avant qu'il n'explose. Avant que tout, absolument tout parte à la dérive.
— J'ai besoin de savoir depuis combien de temps tu bois comme ça, Dylan, continuait-elle.
— Longtemps, trop longtemps, parvenais-je à articuler.
— Mais pourquoi ?
Quelle bonne question Evy. Pourquoi je buvais ? Peut-être parce que je n'avais pas la vie que je voulais. Peut-être parce que j'étais tombée plus bas que terre. Peut-être parce que je n'étais pas heureuse et que je ne le serrais jamais. Trop de peut-être mais aucune certitude.
— Il faut que tu parles, insistait-elle une seconde fois. Il est hors de question que je te laisse dans cet état. Je t'aime trop pour ça.
En entendant la fin de son discours, des frissons s'emparaient de l'ensemble de mon corps. C'était la première fois qu'Evy me disait cela. J'étais touchée en plein coeur. Elle tenait vraiment à moi, autant que je tenais à elle.
— Je ne parlais qu'à lui..., réussissais-je à dire malgré les sanglots.
Swann avait très bien compris. Il se relevait instantanément et je le voyais se saisir de son portable. Il composait un numéro et posait son portable contre son oreille une fois qu'il était sorti du bar. Et s'il ne répondait pas ? Et s'il ne voulait pas me voir ?
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NOTE
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Je suis super heureuse vous retrouver pour un chapitre un peu spécial ! J'espère sincèrement qu'il vous a plus car j'ai adoré l'écrire !
On y retrouve une Dylan meurtrie par la souffrance, par son passé qui refait surface. Vous pensez qu'elle va réussir à s'en sortir ?
Qui est la personne que Swann est en train d'appeler à votre avis ? Comment va se dérouler la suite de cette soirée ?
En tout cas, sachez que le prochain chapitre fait parti de mes préférés ! J'ai trop hâte que vous le découvriez !!
N'hésitez pas à commenter et à voter pour que le prochain chapitre arrive plus vite ❤️
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