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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐯𝐢𝐧𝐠𝐭-𝐧𝐞𝐮𝐟

— 𝓢i tu crois que je vais te laisser massacrer ma soirée, tu peux toujours rêver ! Tu vas de suite enfiler ton plus beau costume !

Je levais les yeux au ciel face à Hazel qui était en train de me pousser dans ma chambre. Qu'est-ce qu'elle avait ma tenue ? Je m'étais habillé d'un jean noir et d'un pull col roulé de la même couleur. Tandis qu'elle, elle s'était vêtue d'une longue robe noire moulante, recouverte entièrement de paillettes. Elle avait également attaché ses longs cheveux noirs en une queue de cheval haute tirée. Son maquillage était légé, ses yeux de chats ressortaient d'autant plus et ses lèvres étaient parsemées d'un rouge à lèvre rouge écarlate.

— Je ne rigole pas, lâchait-elle en entrant avec moi dans ma chambre.

Elle se mettait à ouvrir mes placards, visiblement assez pressée. Ce qui n'était pas étonnant puisque les invités n'allaient pas tarder à arriver. Je me laissais tomber sur mon lit. Je la regardais chercher désespérément ce que je pourrais mettre pour cette occasion. Je n'avais aucune envie de faire la fête ce soir. Je n'étais même pas sur qu'elle vienne ; elle n'avait pas répondu à mon message vocal.

— Voilà ! Ça c'est parfait ! s'exclamait-elle en s'enthousiasmant seule.

Elle se retournait vers moi et me lançait sa trouvaille. Je réceptionnais les vêtements et je me mettais à les regarder d'un oeil critique. Hazel avait sélectionné un tailleur ; il était à mon père. Je gardais mon calme ; elle ne pouvait pas savoir. Celui-ci se composait d'un pantalon bordeaux assez foncé et d'une veste de la même couleur.

— Enfile ça ! Tu n'as qu'à laisser ton pull col roulé, au moins ça fera habillé sans trop en faire non plus, m'expliquait-elle en sortant de ma chambre aussi vite qu'elle était entrée.

Cette fille était un cas désespérée. Elle aimait plus que tout s'occuper des affaires des autres et elle mettait son nez absolument partout. Je me levais et regardais le costume posé sur mon lit. Est-ce que j'aurai assez de courage pour le mettre ce soir ? Je fermais les yeux quelques secondes puis j'inspirais profondément. J'expirais en détendant mon corps dans son intégralité.

Je prenais sur moi et j'enfilais rapidement la tenue. Une fois prêt, je remettais en place mes cheveux châtains dans le miroir. Un peu de parfum dans le cou et le tour était joué. Je restais planté quelques minutes devant mon reflet dans le miroir. Je me sentais si proche de lui, habillé comme cela. Si proche... Et pourtant, il n'était pas là.

Je posais une main sur mon coeur. Je pouvais sentir les battements irréguliers de celui-ci. Que se passera-t-il lorsqu'il lâchera ? Je ne serai plus qu'un lointain souvenir ? Je n'aurai donc apporté rien à ce monde ni à personne d'ailleurs ; que du malheur.

Comment tout cela à pu arriver ? Comment tous ces problèmes se sont abattu sur moi ? Mourir ne me faisait pas tellement peur. J'étais effrayé pour ceux que je laissais derrière moi. Que deviendront-ils ? Est-ce qu'ils s'en remettront ? Est-ce que je leur briserai le coeur comme je le fais toujours ?

Avant de rejoindre les autres dans le salon, je décidais d'aller sur le balcon pour m'aérer l'esprit. J'avais besoin d'air pour ne pas suffoquer durant la soirée. Le simple fait de devoir faire semblant devant Dylan m'arrachait le coeur ; enfin si elle venait. Ils étaient tous au courant sauf elle.

Et si quelqu'un faisait une gaffe ce soir ? Et si elle apprenait tout par une autre bouche que la mienne ? Je ne préférais pas l'imaginer. Je me saisissais d'une cigarette et je l'allumais avec un briquet. Mes avant-bras posés sur le rebord du balcon, j'admirais Seattle qui se plongeait dans l'obscurité de la nuit. Les voitures étaient nombreuses dans les rues ; tout le monde s'agitait pour le dernier jour de l'année. J'espérais simplement qu'il ne soit pas mon dernier jour à moi aussi.

Je posais ma clope sur le rebord de mes lèvres et j'aspirais le maximum de fumée. Mes iris ne lâchaient pas l'animation en bas de l'immeuble. Alors que je laissais la fumée sortir de ma bouche ; mes yeux se posèrent sur une ombre. En une fraction de seconde ; tous mes doutes s'étaient évaporés. Elle était venue.

Je ne pouvais pas empêcher le sourire qui se dessinait sur mon visage. Je ne bougeais pas pour autant. Je finissais ma cigarette tout en souriant seul ; comme un idiot. Si quelqu'un m'avait dit il y a deux mois que je serai dans un état pareil pour une fille. Jamais je ne l'aurais cru. J'ai même encore du mal à y croire.

Pourtant quand on rencontre une personne qui nous semble si familière alors qu'on ne la connait même pas. Notre vision du monde change. En elle, j'ai décelé des cicatrices similaires aux miennes. Une ressemblance qui ne m'a pas échappé. Et je serrais prêt à parier qu'elle non plus.

J'écrasais ma cigarette dans un pot de fleur et je l'abandonnais là. Je parcourais ma chambre et sortais de celle-ci pour me retrouver finalement dans la pièce principale. J'entendais des voix s'élevaient vers la porte d'entrée. Au lieu de m'en préoccuper, j'admirais le sublime travail d'Hazel. Elle avait dressé une table dans les tons noirs et bordeaux. Des paillettes étaient disposées un peu partout. Hazel sans paillettes ; ce ne serait pas Hazel.

Ma cousine avait même prit le temps d'écrire les prénoms à la place dédiée à chaque invité. Je faisais le tour de la table pour découvrir ma place à moi. Elle m'avait mis entre Swann et « amie de Gian ». Je souriais en voyant ce qu'elle avait écrit en faveur de Dylan. En effet, j'avais omis de lui donner son prénom.

Je détournais le regard de la table lorsque des pas s'approchaient de moi. En relevant les yeux, je croisais ses iris envoutantes qui me rendaient fou. Je me figeais sur place. Elle était tellement... parfaite.

Pour l'occasion, elle s'était habillée d'une robe bordeaux assez courte et moulante. Celle-ci était parsemée de sequins qui se mélangeaient parfaitement à la couleur de la robe. Un léger col roulé remontait autour de son cou ; pour cacher les marques. Les manches recouvraient entièrement ses bras fins.

Je n'avais pas les mots pour décrire à quel point sa beauté était au-dessus de tous. Ses cheveux bruns étaient attachés en un chignon dans le bas de sa nuque et quelques mèches rebelles se formaient autour de son visage. Quant à son maquillage, il était très léger et suffisant pour mettre en valeur les traits de son doux visage.

— Vous comptez vous regarder comme ça toute la soirée ? se moquait Hazel en passant à côté de moi.

En moins de quelques secondes, elle avait disparu. Je me retrouvais donc seul avec la plus belle femme au monde. Gênée que je la regardes, elle s'amusait à entortiller ses doigts.

— Pas mal le costume, finissait-elle par dire avec un sourire timide.

— Pas mal la robe, prononçais-je avec un clin d'oeil. Je vois qu'on aime la même couleur.

— Je pensais que c'était le noir ta couleur préférée, me rappelait-elle.

Un plus grand sourire se dessinait sur mon visage. Elle se souvenait de nos discussions. J'avançais d'un pas vers elle pour me retrouver un peu plus proche. Notre proximité faisait battre plus fort mon organe vital. Dylan était d'autant plus nerveuse. Je ne savais pas ce qu'il se passait dans sa tête. Pourtant, je sentais qu'elle avait peur que la fameuse soirée où elle m'avait tout avoué ; avait changé le regard que je lui portais.

Ce n'était pas le cas. Et ça ne le saura jamais.

— Tu me crois si je te dis que c'est ma cousine qui m'a forcé à porter ce costume ?

— Elle a eu raison, il te va comme un gant, me complimentait-elle.

Je me rapprochais encore d'elle jusqu'à ce que nos visages ne soient plus qu'à quelques centimètres. Je pouvais sentir d'ici son souffle court. Et je savais qu'elle pouvait sentir le mien également. Je posais lentement mes lèvres sur sa joue et je disais ces mots :

— Salut belle demoiselle.

Alors que je la prenais dans mes bras, mes yeux se posaient sur ma soeur. Je les ouvrais en grand et rompais notre étreinte. Je ne savais pas comment la soirée allait se dérouler avec elle. Les seules fois où elle m'adressait la parole, c'était pour m'envoyer des piques.

— Continuez vos affaires, lâchait-elle sèchement en me fusillant du regard.

Malgré la méchanceté qui émanait de son corps, je ne parvenais pas à détacher mon regard du sien. Elle me manquait tellement et cela me torturait de la voir dans cet état par ma faute. Depuis que j'avais déclenché sa crise de panique, elle me détestait car elle ne me comprenait plus. À plusieurs reprises, j'ai essayé de lui parler. Mais elle ne faisait que me repousser.

— Salut Abby, la saluait Dylan en se retournant.

Je glissais ma main dans la sienne comme pour m'assurer qu'elle soit de mon côté. J'espérais sincèrement que ma soeur sera faire la part des choses. Nos problèmes, sont nos problèmes. Et ils restent entre elle et moi.

— Salut.

Sur ces mots assez tranchants, elle levait les yeux au ciel et partait rejoindre Hazel dans la cuisine. Je détestais l'ambiance qui régnait dans cette pièce. J'aimerai tellement pouvoir y remédier. Je sentais les doigts de Dylan serrer d'autant plus fort ma main.

— Qu'est-ce qu'elle a ? me demandait-elle soudain inquiète.

Je posais mes iris sur elle avant de lui répondre :

— On peut dire qu'on est en désaccord tous les deux, ne t'en fais pas ça lui passera, essayais-je de la rassurer et de me rassurer en même temps.

Elle hochait simplement la tête. Abby avait le don de plomber une ambiance en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Il fallait absolument que cela s'arrange entre nous. Il fallait que l'on profite de nos derniers moments ensemble. Ça avait assez duré.

— Salut la compagnie ! hurlait mon meilleur ami en débarquant dans la pièce.

Dylan et moi pouffions de rire simultanément. Aucun de nous ne s'attendait à le voir faire son entrée maintenant. Swann nous saluait en m'accordant un clin d'oeil ; il avait vu nos mains liées. J'étais étonné qu'il soit d'aussi bonne humeur. Tout à l'heure, il n'était pas vraiment dans son assiette mais j'étais heureux qu'il aille mieux désormais.

— Où est le vin ? J'ai soif moi ! déclarait-il.

Je ne pouvais pas m'empêcher de diriger mes yeux vers Dylan pour voir sa réaction à l'annonce d'alcool. Son visage restait tout à fait impassible. Pourtant, au fond d'elle, quelque chose s'était brisée.

— Toujours aussi poli à ce que je vois, lâchait Hazel en posant une bouteille de vin sur la table ainsi que des petits fours.

— Viens on va s'assoir, chuchotais-je dans l'oreille de Dylan.

Suite à ces mots, je l'emmenais avec moi. Je m'asseyais devant mon nom et je lui indiquais où elle pouvait s'installer. Comme prévu, Swann se retrouvait sur mon côté droit. Hazel juste en face de moi et Abby en face de Dylan.

J'aurais tout donné pour échapper à ce repas. Tout ce que je voulais, c'était être avec Dylan et personne d'autre. Surtout en ce moment. Je regardais Swann servir le vin et lorsqu'il s'apprêtait à en verser à Dylan ; celle-ci posait sa main au-dessus de son verre.

— Je ne bois pas, prononçait-elle calmement.

Un feu si intense bouillait en moi. J'étais tellement fier d'elle. Elle ne m'avait rien dit mais quelque chose me disait qu'elle avait pris une décision. J'aimais penser que j'y été surement pour quelque chose. Je posais une main sur sa cuisse en toute discrétion.

— Tu me sers un verre, Swann ?

J'haussais les sourcils en entendant la question de ma soeur. J'avais envie de la réprimander mais aucuns mots ne sortaient de ma bouche. Alors je laissais mon meilleur ami lui servir un verre de vin. Fière d'elle, elle défiait Dylan du regard. Est-ce qu'elle était jalouse ? Je me demandais bien ce qu'elle cherchait à prouver en agissant comme ça. Moi qui pensait qu'elle était mature ; visiblement, je m'étais trompé.

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NOTE
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Et oui c'est encore moi ! Ils vous ont manqué depuis hier ? Moi, ils me manquent tout le temps ces deux-là :)

À l'occasion de la fin d'écriture d'Éphémère, je me suis dis que j'allais vous faire plaisir en vous postant un chapitre aujourd'hui ! J'espère que ça vous fait plaisir !

Alors ce chapitre ? Le début de soirée se passe plutôt bien non ? Mise à part Abby et ses sauts d'humeur.

Gian est vraiment trop chou avec Dylan. Et vous en pensez quoi du refus de Dylan face à un verre de vin ? Perso je suis tellement fier d'elle presqu'autant que Gian !

N'hésitez pas à commenter et à voter pour que la suite arrive plus vite ❤️

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