𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐭𝐫𝐞𝐧𝐭𝐞-𝐡𝐮𝐢𝐭
𝓣oute ma vie, je l'ai passé dans la souffrance. Pour une fois, j'avais l'impression que tout était différent. Que peut-être j'allais pouvoir sortir de ce cercle vicieux. Mais lorsqu'il m'a annoncé la terrible nouvelle. J'étais sous le choc.
Je n'arrivais plus à contenir mes émotions. Une fois de plus, j'avais l'impression que tout partait en vrille. Que je n'avais pas le droit à une once de bonheur. Que j'avais fais le mauvais choix. Pourtant, j'avais tord.
Choisir d'être avec Gian, n'était pas une erreur. Et elle ne le sera jamais. Car même s'il ne nous reste plus beaucoup de temps. Je savais qu'avec lui, je me sentirais bien. J'étais moi-même sans artifice. Et surtout, j'avais mis en veille mes démons.
S'il n'était pas entré dans ma vie, j'aurais mal tourné. Il m'a sauvé en quelque sorte. Sauvé de moi-même. Sauvé du monde cru qui nous entoure. Sauvé de la chute libre. Sauvé de cette spirale infernale.
— Bien dormi ? me demandait-il avant de poser ses lèvres sur mon cou.
Les yeux toujours clos, je souriais. Cela pouvait paraître bête mais il me rendait meilleure. Son souffle chaud se répandait dans le creux de mon cou et me faisait frissonner. Je décidais de me lever.
— Oui, mieux que d'habitude.
— Non ! Restes encore un peu ! râlait-il alors que je me dirigeais vers la salle de bain.
Avant d'entrer dans la pièce, je lui adressais une grimace. Quant à lui, il affichait une mine boudeuse. Je m'empressais de refermer la porte derrière moi. Mon regard se portait sur mon reflet dans le miroir. Mon mascara avait coulé sous mes yeux.
Je soupirais. Je retirais tous mes vêtements et j'entrais dans la douche. Je laissais l'eau tiède couler le long des courbures de mon corps. L'eau qui ruisselait me libérer de la nuit dernière. Je détendais mes épaules puis je passais ma tête sous le jet d'eau.
Lorsque j'habitais à Portland, je prenais toujours une douche quand je n'allais pas bien. Car le bruit de l'eau qui coulait, camouflait mes pleures et la douleur qui se creusait en moi. Désormais, tout cela était du passé. J'en étais d'autant plus convaincue lorsqu'il entrait dans la salle de bain.
Gênée, je lui tournais le dos.
— Je peux me joindre à toi ? Je n'ai pas envie d'attendre pour prendre ma douche, suggérait-il en commençant à retirer ses vêtements.
Je ne savais pas vraiment quoi lui répondre. Je ne me sentais pas très à l'aise. En arrivant à Seattle, je m'étais faite la promesse de ne pas livrer mon corps à n'importe qui. Dévoiler cette partie de moi était devenue compliqué.
J'étais tétanisée que quelqu'un puisse poser les yeux sur moi à nouveau. Je n'ai jamais détesté mon corps mais il ne m'apparentait plus vraiment il y a quelque temps. Car il l'avait utilisé pour son propre plaisir personnel sans que je ne puisse rien dire.
— Dylan ? Tu vas bien ? m'interrogeait-il en remarquant que je restais muette.
Lorsque sa main venait se poser sur mon épaule, je sursautais. Ma cage thoracique ne cessait de se soulevait à un rythme effréné. Je devais me calmer. Je ne pouvais plus vivre dans le passé. Tout cela était terminé. Je n'étais plus la même. Je méritais d'aller mieux. De vivre et ne plus survivre.
— Tu peux me prendre dans tes bras ?
Sans hésiter une seconde, Gian entrait dans la douche, lui aussi était nu. Il me serrait dans ses bras aussi fort que possible. La panique qui s'était emparé de mon corps il y a quelques secondes, se dissipait.
La chaleur qu'émanait sa peau sur la mienne me calmait. Je n'avais plus peur. Mon corps s'était arrêté de trembler et mon organe vitale battait de nouveau normalement. Il avait réussit à me calmer. Il était le seul à y parvenir car il avait réussit à me prouver que je pouvais avoir confiance en lui.
— Tu es certaine que tout va bien ? insistait-il en se retirant de notre étreinte mais en laissant ses mains sur mes épaules.
— Maintenant que tu es là, oui, avouais-je les joues fulminantes.
Il caressait du bout de ses doigts ma joue. La tendresse qui l'animait me réconfortait. Le Gian que j'avais rencontré la toute première fois, n'était pas le même qui se trouvait en face de moi. Pourtant, j'aimais les deux. Chacun avait sa part touchante. L'un avait ce côté sombre qui m'avait tout de suite plu et l'autre, un cœur si tendre.
L'eau continuait de ruisseler sur nous. Nos visages humides s'approchaient dangereusement. Leur proximité me faisait fermer les yeux. Nos lèvres rentraient en contact et l'embrasement se produisait. Elles bougeaient en symbiose.
Mon âme frémissait lorsque ses mains venaient se poser sur mes fesses. Mes bras s'enroulaient autour de son cou. Sentir son corps collé au mien m'apaisait. Je ne me sentais plus seule. Il était là.
Sans que je ne m'y attende, il me portait afin de me plaquer contre la vitre de la douche. Surprise, je poussais un petit cris qui le faisait rire. Mes jambes encerclaient ses hanches parfaitement.
De ses deux mains, il venait me maintenir contre le vitre et il plongeait son regard ténébreux dans le mien. Je parvenais à comprendre ce qu'il avait en tête. Mais est-ce que je me sentais prête à m'abandonner à lui ? À lui appartenir pleinement ?
— Est-ce que tu en as envie ? Me questionnait-il en tenant ma tête.
Je secouais la tête de bas en haut. J'avais pris ma décision. Le temps était compté et je savais qu'il ne me ferait jamais de mal. Du moins, pas volontairement. Notre histoire venait de débuter mais je lui faisais confiance plus qu'à n'importe qui.
Il avait été là lorsque j'étais au plus bas. Il m'avait sorti la tête hors de l'eau. Sans lui, je serrais peut-être morte dans une marre d'alcool. J'étais devenue dépendante et personne n'aurait pu me sauver. À part lui.
Lentement, il déposait sa tête à côté de mon visage. Alors que j'enroulais mes bras autour de son cou, il posait une main sur mon sein et l'autre sur mon intimité. Je me laissais faire car j'avais confiance en lui. Jamais il ne me ferait de mal. C'était ce que je me répétais pour garder mon calme. Il fallait que je me laisse aller.
Ses doigts bougeaient de plus en plus vite et je sentais la chaleur monter en moi. Je coinçais ma tête dans le creux de son cou. Cette fois, ce n'était plus sa main que je sentais mais tout autre. Il faisait des vas et vient plus ou moins rapide tout en me demandant si ça allait.
Je fermais les yeux. Mon cœur battait la chamade. Cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas ressenti toute cette vague d'émotion. En quelque sorte, cela m'avait manqué. Après plusieurs minutes, nos souffles de plaisir se mélangeaient. Je relâchais toute la pression.
Tout à coup, d'énormes coups se faisaient entendre sur la porte. On échangeait un rire étouffé. Je posais ma main sur sa bouche pour éviter qu'Evy ne se doute de quoi que ce soit. Même si je pense qu'elle était loin d'être dupe.
— Si vous pouviez vous dépêcher, ça m'arrangerai ! J'ai besoin d'une bonne douche ! hurlait-elle à travers la porte.
Gian mordait mes doigts toujours sur sa bouche. Je ne me gênais pas pour lui donner une petite tape dans le ventre afin qu'il se taise. Un vrai gamin. Je le laissais en plan dans la douche pour attraper ma serviette et me retrouver près de la porte.
— J'ai finis dans deux minutes ! lui répondais-je en m'habillant rapidement d'un jean et d'un pull.
— Ah oui et tu pourras dire à Gian d'éviter de se promener en caleçon dans le salon, sinon je risque de faire des cauchemars, ajoutait-elle.
Cette fois-ci, je ne pouvais pas empêcher l'intéressé de pouffer de rire tout en sortant de la douche. Je levais les yeux au ciel en le regardant. Qu'est-ce qu'il pouvait être bête. Je lui lançais ses vêtements et il les réceptionnait de justesse.
— Tu veux dire que tu feras de jolis rêves ? Ne dis pas le contraire ! ripostait-il.
Je lui adressais mon regard le plus noirs tandis qu'il souriait comme un idiot.
— Beurk ! déclarait Evy.
Je parvenais à m'imaginer la tête qu'elle devait faire. Cette fille était l'amie que je n'avais jamais eu auparavant et je ne pouvais pas m'imaginer vivre sans elle. Elle était devenue tellement importante pour moi en si peu de temps.
Lorsque Gian fut enfin habillé, je déverrouillais la porte et je sortais de la salle de bain. Je retrouvais Evy dans le séjour, elle était debout, devant la porte d'entrée qui était elle, entre-ouverte. Je me demandais bien à qui elle était en train de parler.
Curieuse, je m'approchais de mon amie pour voir la silhouette devant ma porte. Je le reconnaissais tout de suite quand nos regards se croisaient. Alban. Décidément, la journée s'annonçait rempli de surprise plus folles les unes que les autres. Je me positionnais juste derrière Evy afin d'écouter ce qu'il avait de si important à dire pour venir jusqu'ici.
— Je te promets que je suis tellement désolé d'avoir rompu avec toi. Je m'en veux comme un malade, s'il te plait, reprends-moi. Je n'aurai pas du te soupçonner de me tromper, je sais très bien que tu n'en serai pas capable. Tu es la fille la plus magnifique de cette terre, on était tellement bien tous les deux. Tu ne voudrais pas gâcher ça, hein ? monologuait-il en tenant dans ses mains un bouquet de rose.
Il avait quand même un sacré culot de se pointer chez moi, la bouche en cœur. Je ne pouvais pas voir le visage d'Evy mais je devinais son énervement. Elle était passé à autre chose et c'était beaucoup mieux ainsi. Swann était certainement la meilleure chose qui pouvait lui arriver après cet abrutit finit.
— Parce que c'est moi qui ait tout gâché ? C'est une blague, Alban ? Dis-moi que j'ai mal entendu ! On sait très bien que dans l'histoire, c'est toi qui a fait couler notre relation. Alors ne me remets pas la faute, prononçait-elle sèchement.
J'étais tellement fière d'elle. Elle venait de lui clouer le bec en seulement quelques minutes. Jamais je ne serai capable de faire cela. Je n'avais pas assez de caractère ni de courage pour dire à haute voix ce que je ressentais eu plus profond de moi. Les mots restaient toujours bloqué en travers de ma gorge.
— Excuses-moi. Je t'aime, Evy. Tu es la femme de ma vie et si tu acceptes de me reprendre, je serai heureux de devenir ton mari.
Je n'avais qu'une seule envie, c'était de rire comme je n'avais jamais ri dans ma vie. Mais je me retenais malgré tout. Je ne pouvais pas les déranger dans leur discussion.
— Va te faire foutre, vraiment, lâchait-elle en lui claquant la porte au nez.
Puis, elle se retournait et me faisait face. On se regardait et en l'espace de quelques secondes, on éclatait de rire toutes les deux en même temps. J'aimais tellement la répartie de cette fille, elle ne cessait de m'impressionner. Et c'était plus que certains, Alban ne la méritait pas.
— Il se passe quoi là ? On dirait deux folles, vous me faites vraiment peur, articulait Gian en entrant dans le salon.
— Tu ne peux pas comprendre, continuait-elle de rire à pleins poumons.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro