Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐚𝐫𝐚𝐧𝐭𝐞-𝐪𝐮𝐚𝐭𝐫𝐞

Le souffle court, je finissais de boutonner l'arrière de la robe d'Abby. La couleur noire de celle-ci me troublait. J'avais comme un sentiment de déjà vu. Cette couleur, je la détestais tandis que lui l'adorait. C'était pourquoi, je m'étais vêtue également d'une longue robe à la couleur semblable à celle du plumage d'un corbeau.

Cela faisait désormais quelques jours que j'avais la tête ailleurs. Comme si tout mon monde s'était écroulé d'un coup. Une fois de plus... Mais c'était différent. Dans un sens, j'y étais préparée, il m'y avait préparé. Il m'avait aidé à combattre mes démons les plus redoutables. Il m'avait appris à arrêter de douter de moi. Il m'avait appris à vivre et ne plus me contenter de survivre.

Ce que je redoutais le plus était arrivé. Je l'avais perdu à jamais. Il n'y avait aucun retour en arrière. Tout était terminé. Son cœur s'était arrêté de battre. Il avait arrêté de respirer. Son cerveau s'était éteint emportant son âme dans les cieux.
J'ai passé ces deux derniers jours enfermé dans ma chambre à pleurer toutes les larmes de mon corps. Perdre quelqu'un, cela devrait être impossible. Surtout lorsque cette personne était ce qui vous était arrivé de mieux dans la vie. Mais toutes les bonnes choses ont une fin.

Même si cette fin était en train de me ronger de l'intérieur, je devais rester forte. C'était ce qu'il aurait voulu, plus que tout au monde. Que je vive pour lui, pour nous. On restera à jamais « Gian et Dylan » et personne ne pourra jamais effacer cela. Personne. Pas même la mort. Aussi cruelle soit-elle.

— Il aurait adoré ta robe, prononçait Abby ébranlée.

— Je sais, il n'était pas n'importe qui, il était...

— Lui, me coupait-elle en se saisissant de ma main.

On échangeait un regard qui voulait absolument tout dire. Gian était la personne la plus importante pour moi. Il était tout ce que personne ne pourra jamais être. Il avait ce petit quelque chose en plus. Cette petite étincelle qui le rendait unique à mes yeux. Je ne pourrais jamais l'oublier. Ni oublier tout ce qu'il avait fait pour moi. Ni tout ce que nous avions vécu. Ni tout ce que nous avons du traverser ensemble.

Un sourire nostalgique traversait nos deux visages. Abby lui ressemblait énormément. Malgré son jeune âge, elle était très mature et elle se rendait compte des choses. Si elle n'avait pas été là, je ne savais ce qu'on serai devenu toutes les deux. Cette tragédie nous avait lié à jamais.

— Ils nous attendent, finissait-elle par dire en s'approchant de moi.

J'hochais simplement la tête. Je n'étais absolument pas prête à lui dire au revoir. Mais je devais le faire. On devait tous le faire d'ailleurs ; car je n'étais pas la seule à qui il allait manquer. Je me laissais emporter par Abby. Elle m'emmenait jusqu'au salon.

La tension était à son comble. Chacun avait les yeux rivés sur le sol. J'avais l'impression que tout cela n'était qu'un mauvais cauchemar et que j'allais me réveiller d'une seconde à l'autre. Pourtant, j'avais beau me pincer aussi fort que possible, c'était bel et bien réel.

Être ici ; chez lui. Cela me donnait des frissons le long de la colonne vertébral. Je le revoyais assit sur ce canapé en face de moi. En train de rire aux éclats car je lui racontais une blague. Avec son célèbre verre de whisky dans la main. Il était en train de le savourer pendant qu'on parlait dans une ambiance chaleureuse. Ça allait tellement me manquer.

Sa présence à mes côtés. Nos âmes étaient semblables. Nos cœurs étaient liés par nos démons respectifs. Il faisait partie intégrante de mon être. Et en partant ; il avait laissé un immense vide qui personne ne pourra jamais combler ou même essayer.

Je regardais mes amis un par un malgré les larmes qui me montaient de plus en plus. Nos tenues étaient toutes aussi noires les unes que les autres. Swann était blotti dans les bras d'Evy. Tandis qu'Hazel triturait les pans de sa robe en levant le regard vers nous. Pas après pas, on avançait pour se retrouver au plus prêt d'eux.

Après avoir discuté un long moment tous ensemble, on s'est rendu au cimetière dans lequel sont enterrés ses parents. Dire que j'étais venue ici quelques semaines plus tôt avec lui. Jamais je n'aurais pu imaginer que je reviendrai sans lui. Je n'étais pour autant pas seule car ils étaient tous là. Et on se soutenait tous les uns les autres.

À côté de la tombe ses parents, un trou était creusé. Il représentait très bien le vide qui avait pris part de moi. Au-dessus de celui-ci, était suspendu un cercueil entièrement fait de bois. J'avais énormément de mal à le regarder. Il me rappelait son dernier souffle sur ce lit d'hôpital. Jamais je ne pourrais enlever cette image de mon esprit ; elle me hantera toute ma vie. Nuit comme jour.

Ma main restait toujours scellée à celle d'Abby. On était toutes les deux dans le même état. Aucunes larmes ne coulaient mais notre cerveau faisait un blocage. C'était arrivé tellement vite. En une simple fraction de seconde. Comme quoi, la vie pouvait basculer à tout moment. Elle était trop fragile pour la gâcher.

Le prête parlait mais je ne l'écoutais pas. J'étais perdue dans mes pensées. Dans mes souvenirs. Je ne pouvais pas m'empêcher de me remémorer tous nos moments. De notre rencontre à aujourd'hui.

Si Swann ne m'avait pas bousculé en sortant de ce restaurant, rien de tout cela ne se serai passé. Je ne remercierai jamais assez le destin de l'avoir mis sur mon chemin parsemé d'obstacles. Cette soirée avait tout changé ; absolument tout. Il m'avait tout de suite cerné. Il avait compris que j'étais « compliquée » comme il aimait tant le dire ; en me voyant fixer cette bouteille d'alcool. Il n'avait fallut que d'un seul et unique regard pour qu'il lise en moi comme dans un livre ouvert.

Puis tout s'était enchainé à une vitesse folle. L'intrigue qu'il est réussit à me desceller, avait pris le dessus sur moi et je m'étais retrouvée dans sa chambre. Puis dans son lit. Swann nous avait surprit au bon moment, avant que la situation ne dérape.

Les jours étaient passés et on s'était revu dans ce bar ; celui dans lequel je travaillais pour payer mon loyer. Il m'avait humilié devant tout le monde et je ne voulais plus le revoir. Une haine immense s'était alors installée en moi. Puis il s'en était voulu et était venu tous les soirs sans exception au bar. Moi, je ne voulais pas lui parler. Ce qu'il avait fait ne méritait même pas que je pose le regard sur lui.

Pourtant, il a su dire les bons mots. Il a su prouver qu'il regrettait ses actes et qu'il s'en voulait. Notre relation n'avait jamais était très simple ; surtout au début. On se déchirait sans cesse. Lorsque ce n'était pas l'un ; c'était l'autre.

Puis il y avait eu ce soir-là où j'avais beaucoup trop bu et qui m'avait mené jusqu'à chez lui. J'étais complètement ivre. Mais il ne m'avait pas jugé, il avait su me changer les idées. Me montrer que je valais plus que tout ça. On s'était alors embrassé.

Sont arrivées ensuite ; les fêtes de fin d'année. C'était là que tout avait basculé pour moi. Peut-être un déclic. J'étais rentrée à Portland pour passer du temps avec mon père et Tyron. Et je l'avais vu. Il était venu chez moi. Celui qui m'avait rendu accro à l'ivresse passagère. Il avait de nouveau osé poser les mains sur moi ; sans aucuns scrupules. Il les avait serré tellement fort que la marque était restée sur mon cou.

Lorsque j'étais rentrée à Seattle, Gian l'a remarqué. Mais je me suis montrée distante avec lui, j'ai même été jusqu'à l'envoyer balader d'une manière tellement agressive. Plus tard dans la soirée, j'ai complètement vrillé. J'ai craqué. J'avais vu mon monde s'écroulé en seulement quelques secondes ; quelques gorgées.

Je me suis retrouvée assise en plein milieu du bar à boire jusqu'à n'en plus pouvoir. Puis, il est arrivé et malgré mon état ; il a su passer au dessus. En aucun cas, il ne m'a jugé. Il a réussit à me faire parler. Pour une fois dans ma vie, j'ai réussi à me livrer sur les démons qui me hantaient.

Il m'a sauvé. Il m'a délivré de mon mal-être. Il a su se faire une place dans mon cœur meurtri.

J'aurai aimé pouvoir en faire autant pour lui. Il méritait d'avoir une longue et magnifique vie. Pourtant, celle-ci s'était terminée de façon inattendue et tragique. Personne n'avait rien vu venir. Il était fort et gardait ses craintes pour lui. Entre nous deux ; c'était lui le plus courageux.

— Et ? me sortait de mes pensées Abby tout en me secouant légèrement.

Je revenais alors à la dure réalité. Je comprenais rapidement que c'était à mon tour de m'approcher du cercueil dans lequel il se reposait. J'inspirais profondément tout en fermant les yeux et en levant la tête vers le ciel. Tu peux le faire, Dylan. Il est là, juste au-dessus de ta tête.

Je prenais mon courage par ses cornes. Je me saisissais d'une rose noire ; choisie par mes soins. Je marchais lentement pour me retrouver en face du cercueil qui était désormais prêt à être recouvert de terre et disparaitre à jamais. Je m'accroupissais en tenant la rose au-dessus de lui.

— Je voulais simplement que tu saches que tu as laissé une empreinte indélébile sur mon cœur. Il guérira peut-être un jour mais tu ne disparaitra jamais de celui-ci. Je t'en fais la promesse.

Je ne pouvais plus retenir les larmes qui coulaient le long de mes joues pour se déverser sur son cercueil. Je lâchais à contre-cœur la rose et je la regardais voler jusqu'à atterrir sur celui-ci. Un nœud s'était formé au fond de ma gorge. Je n'arrivais toujours pas à croire que je ne reverrais plus jamais son visage. Son sourire. Ses yeux intensément foncés. Sa peau si chaude au touché.

Je ne sentirais plus jamais ses bras enroulés autour de mon corps. Je ne pourrais plus sentir son souffle chaud dans le creux de mon cou. Je n'entendrais plus sa voix qui me faisait frissonner. Je ne pourrais plus poser mes lèvres désireuses sur les siennes.

Je l'avais perdu à tout jamais.

Grâce à lui, j'avais appris une chose ; que j'avais le droit de gouter au bonheur. Il m'avait poussé à reprendre le dessin ; que j'avais délaissé en commençant à boire. Il m'avait sans cesse poussé vers le haut. Comment j'allais apprendre à vivre sans lui ? Sans sa présence à mes côtés ?

Une main venait se poser sur mon épaule alors que j'étais accroupie devant la fosse. Au début, je pensais que c'était lui. Mais après être revenu à la réalité, je me redressais et serrais Hazel dans mes bras. Je déposais ma tête sur son épaule et elle caressait mon dos nu avec délicatesse.

Finalement, il m'avait laissé une famille soudée. Des personnes sur qui je pourrais toujours compter. Des personnes avec qui j'ai traversé le plus dur pour peut-être connaitre des jours meilleurs. Des personnes que je n'oublierais jamais. Des personnes qui je l'espère feront à jamais partie de ma vie.

— C'est tellement dur, grelottais-je.

— Je sais, Dylan, je sais..., me murmurait-elle en passant ses doigts dans ma chevelure.

Le silence avait pris part du cimetière. Personne n'osait parler. Mais pour une fois, je ne le trouvais pas pesant. Au contraire, je le trouvais apaisant en quelque sorte. Je lui disais au revoir mais en même temps, je ne le quittais pas réellement. Il coulera indéfiniment dans mes veines où qu'il se trouve.

L'atmosphère était légère et les quelques rayons du soleil s'abattaient sur mon visage. Il aurait adoré cette journée plus que tout au monde. Il aimait tellement sentir le soleil lui brûler la peau. Sentir les mois plus chaud arriver à grand pas.

En partant, il me laissait énormément de chose. Il me laissait tous nos souvenirs heureux comme ceux qui l'étaient un peu moins. Tous les sentiments que je ressentais à son égard. Il me laissait une vie qui je l'espérais sera meilleure. Sans lui...

La liste était beaucoup trop longue à faire. Mais j'avais une certitude ; c'était que tout finirait par s'arranger car il veillait sur moi pour que ça soit le cas. Les jours sombres laissent toujours la place à quelques éclaircis. Encore faut-il savoir les discerner. Il m'avait appris à le faire.

Lorsque le prête reprenait la main de la cérémonie, avec Hazel, on s'écartait. Je regardais le fossoyeur recouvrir le cercueil de terre. J'avais l'impression de recevoir des coups dans les profondeurs de mon cœur. Je laissais tomber ma tête sur l'épaule d'Hazel et je serrais très fort la main d'Abby. À côté de nous, Evy et Swann nous regardait avec des perles au bord des yeux.

La douleur finira par s'estomper. Elle a toujours fait parti de ma vie alors je commence à la connaitre. Je sais très bien comment elle fonctionne. Et je suis plus que prête à la combattre. Même à mains nues s'il le faut.

L'enterrement venait de se terminer toujours dans un silence quelque peu déstabilisant. Alors que tout le monde se rassemblait pour parler, je remarquais une ombre un peu lointaine. Je le reconnaissais instantanément. Je lâchais la main d'Abby pour le rejoindre.

— Excuses-moi, je ne voulais pas vous déranger.

Je poussais un long soupire.

— Je suis juste venu en ami, Evy m'a dit de passer que ça te ferait peut-être plaisir, s'expliquait-il.

— Écoutes Billy, c'est vraiment gentil de ta part mais je n'ai pas envie de me prendre la tête avec toi, lâchais-je en ravalant ma salive.

— Ça tombe bien, je ne suis pas venu pour ça.

Je ne répondais rien. J'essayais vraiment de comprendre ce qu'il venait faire à l'enterrement de quelqu'un qu'il ne pouvait pas voir en peinture. Il avait même développé une haine inexplicable envers lui. Ce que je n'ai jamais réussit à comprendre.

— Tu es venu pourquoi alors ? le questionnais-je.

— Pour toi.

Je fronçais les sourcils. J'avais de plus en plus de mal à le suivre. J'avais comme l'impression d'avoir raté un épisode. Est-ce qu'on était devenu ami sans même que je ne m'en rende compte ? Ou est-ce que je me faisais simplement des films ?

— Si je peux faire quoique ce soit pour t'aider, même si c'est te remplacer quelques jours au bar, je le ferai, déclarait-il en me souriant tristement.

Je ne le reconnaissais pas.

— Pourquoi ? Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi tu es là ?

— Parce qu'il a réussit à te déceler alors que je n'y suis jamais arrivé, articulait-il en se mordant légèrement la lèvre inférieure comme s'il regrettait d'avoir dit cela.

Soudain, tout s'éclaircissait dans mon esprit. Mais je ne lui répondais pas pour autant. Je lui souhaitais de passer une bonne journée et je rejoignais rapidement les autres. Evy me demandait ce qu'il voulait et je lui répondais qu'il ne voulait rien. Au fond, je sentais dans son regard qu'elle savait très bien ce qu'il s'était passé.

Les minutes s'écoulaient et petit à petit, nous quittions le cimetière. Nous avons tous convenu de nous rejoindre chez Gian pour passer du temps ensemble. Alors qu'on s'apprêtait à monter dans les voitures, Hazel prenait la parole :

— Avec Dylan, on a un truc à faire, on vous rejoint dans trente minutes !

Je la regardais en faisant les gros yeux. Je ne voyais absolument pas de quoi elle était en train de parler. Est-ce qu'ils s'étaient tous donnés le mot pour que je sois complètement perdue aujourd'hui ? Elle me saisissait par la main puis elle se mettait à courir. Malgré mon incompréhension, je me laissais entrainer car je lui faisais entièrement confiance.

Après avoir couru durant quelques minutes, on s'arrêtait sur un pont perdu au milieu d'un parc vide de monde. Elle croisait les bras sur le rebord en bois du pont. Je m'approchais d'elle afin de faire de même.

— T'es prête ?

— Prête à quoi ?

Elle dirigeait son visage vers moi avec un petit sourire en coin. Si elle voulait que je me jettes de ce pont, je n'étais pas aussi désespérée que ça.

— À crier, voyons !

Tout de suite, mes neurones rentraient en contact et je comprenais. Notre conversation à l'hôpital me revenait en mémoire. Alors que je ne lui répondais pas, elle se mettait à hurler tellement fort que mon cœur ratait un battement. Puis elle se tournait de nouveau vers moi avec cette fois un grand sourire.

— Tu vois, ça fait tellement de bien, tu devrais essayer, prononçait-elle.

Au lieu de prendre la peine de lui répondre quoique ce soit, je détournais le regard pour le focaliser vers le ciel se présentant face à moi. Puis, je prenais une grande inspiration comme si j'étais en train de jouer ma vie. Je fermais les yeux pour avoir encore plus de sensation. Et je criais. J'hurlais. Tellement fort qu'un immense sourire se dessinait tout seul sur mon visage.

Je ne m'étais jamais sentie aussi bien depuis quelques jours. Crier m'avait permis de libérer un peu cette pression qui restait constamment sur mes épaules. D'extérioriser ce que je ressentais au plus profond de moi ; ce que je n'arrivais pas à prononcer avec des mots.

Désormais, je savais que la vie ne tenait qu'à un fil et lorsqu'il venait à se briser ; il n'y avait plus aucun retour en arrière possible. Mais il y avait toujours possibilité de le recoudre à certains endroits avec le temps.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro