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𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐪𝐮𝐚𝐫𝐚𝐧𝐭𝐞-𝐞𝐭-𝐮𝐧

Le temps ne sera jamais un long fleuve tranquille. Il restera éphémère tout comme l'est la vie. À l'intérieur de ma cage thoracique, mon cœur ne cessait de tambouriner. Des douleurs se propageaient dans mon dos.

Allongé dans mon lit, je regardais les quelques rayons du soleil qui s'échappaient au travers de mes rideaux. Je me tournais légèrement sur le côté. Elle n'était plus là. Et ce qui m'étonnait le plus, c'était que les draps étaient froids. Comme si elle n'était plus là depuis un long moment.

Inquiet, je me redressais afin de m'assoir sur le rebord de mon lit. Je posais ma main sur mon cœur tout en essayant de calmer au mieux ma respiration. Ma tête tournait. Je n'étais pas au mieux de ma forme et je le sentais. Cela ne me plaisait pas. Je devais absolument me reprendre.

— Hazel ? m'exclamais-je en la voyant passer devant ma porte.

Celle-ci faisait marche arrière afin d'entrer dans ma chambre. Un sourire se dressait sur mon visage et je voyais que ses yeux s'attardaient sur mon torse nu. Je levais les yeux au ciel. Cette fille me fatiguait mais je tenais tellement à elle. Elle faisait partie de ma famille et je la considérais presque comme une sœur.

— Je viens d'amener Abby chez sa psy, m'informait-elle. Ah oui et avant que j'oublies, elle n'a pas retrouvé son carnet, si tu pouvais chercher tu serai adorable !

En réalité, je n'étais absolument pas étonné qu'Abby n'est pas retrouvé son carnet. En effet, je le lui avais volé il y a quelques jours. Je savais que ce n'était pas bien mais il fallait que je saches. Oui, je voulais savoir tout ce qu'elle avait ressenti après leur mort. Si elle me détestait également.

— Promis, je chercherai, la rassurais-je en voyant qu'elle était stressée.

— Si tu te demandes où est passé Dylan, elle est partie retrouver son père à l'hôpital, il a chuté de ses escaliers cette nuit, m'expliquait-elle essoufflée.

Je déglutissais. Elle aurait du me réveiller, je serai allé avec elle. Elle n'avait plus à affronter les problèmes seules, j'étais là maintenant. Je voulais qu'elle aille bien et surtout, je voulais la protéger à tout prix.

— À Portland ?

Hazel hochait la tête avant de sortir de ma chambre. Je me retrouvais plus seul que jamais. À croire que c'était mon destin. Que je devais finir seul sans personne pour m'épauler. Je me saisissais de mon portable. Même si je lui en voulais d'être parti comme une voleuse, je tenais à elle plus que quiconque et je devais m'assurer qu'elle aille bien.

Gian: Salut. Hazel vient de me dire que tu es retourné à Portland.

Dylan: Salut, oui. Mon père a un accident cette nuit.

Gian: Il va bien ?

Dylan: Les médecins disent qu'il va s'en sortir mais il a un traumatisme crânien.

Gian: D'accord. Tu aurai du me réveiller, je t'aurai accompagné.

Dylan: Désolée mais c'est mon père, c'est mon problème pas le tien.

Gian: Et moi, je suis quoi alors ? Un simple étranger ?

Énervé, je verrouillais mon portable et je le balançais à travers la pièce. Si seulement elle savait à quel point cela me blessait. J'entendais mon cellulaire s'écraser sur le sol dans un bruit sourd. Tout ce que je voulais, c'était être là pour elle. Mais elle me repoussait comme si, elle ne voulait pas vraiment que je fasse parti de sa vie.

J'amenais mes mains sur ma tête. J'avais l'impression qu'elle allait exploser d'une minute à l'autre. J'avais passé les derniers jours les plus parfaits de tous ; c'était trop beau pour être vrai. Avec moi, tout finit par déraper ; c'était irrévocable.

Avec difficultés, je me levais de mon lit. Je tenais à peine debout ; je me sentais faible. J'avançais jusqu'à mon armoire. Je l'ouvrais d'un geste brutal. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été dans un tel état de colère. J'avais même du mal à me reconnaitre.

Je décalais une pile de vêtement pour laisser apparaitre un carnet à la couverture marron glacé. Je caressais le cuir délicatement. Est-ce que c'était vraiment une bonne idée ? Est-ce que j'étais prêt à lire ça ? Peut-être que ce que je m'apprêtais à découvrir aller me blesser plus qu'autre chose ou au contraire, me faire du bien.

Me sentir aussi proche des pensées de ma sœur me donnait la chair de poule. Je n'avais jamais autant été stressé. Le cœur ballant, je serrais le carnet contre mon torse pour l'emmener avec moi sur le balcon.

Avant de sortir dehors, je me couvrais d'un sweat. Le vent frais frappait mon visage à plein fouet. Tandis que le soleil le réchauffait. Je sortais une cigarette de ma poche. Je la glissais entre mes lèvres tout en m'asseyais par terre, le dos contre le mur froid.

J'étendais mes jambes devant moi et je posais le carnet sur celles-ci. J'allumais ma cigarette et dans un élan de courage, je tournais la première page. J'entrais dans la tête d'Abby. J'espérais ne pas regretter le voyage. Ma sœur commençait peut-être à aller mieux mais ses pensées seront toujours sombres.

Sur cette page, je ne trouvais rien d'intéressant. Il était simplement noté que le carnet appartenait à Abby et elle y avait dessiné des étoiles un peu partout. Cela ne m'étonnait même pas d'elle ; elle avait toujours été passionné par l'astrologie.

Je tournais la seconde page.

« Cher carnet,

Je me sens vraiment ridicule de m'adresser à un carnet comme si c'était une personne. Mais je suis les précieux conseils de ma psychologue. Tout ce que je désire, c'est guérir. Car ma vie est un réel brouillard que j'aimerai éclaircir. Je veux aller mieux pour eux, pour lui.

Aujourd'hui, on est le 10 février 2020, cela fait pile deux mois qu'ils se sont envolés dans les étoiles. Je ne sais pas ce que je ressens. J'ai comme l'impression d'être vide. Peut-être que je ne suis pas normale. Peut-être que je devrais faire des efforts pour ressentir une quelconque douleur. Mais les larmes ne me viennent pas lorsque je pense à eux.

Gian a insisté pour que je suive une thérapie alors j'ai accepté. Juste après l'accident, les médecins m'ont annoncé que je subissais un stress post-traumatique. En effet, depuis deux mois, je fais de nombreuses crises d'angoisse. Elles peuvent arriver à tout moment et n'importe où. Elles me font peur car je perds tout contrôle. »

J'aspirais le maximum de fumée de ma cigarette. Ce que j'étais en train de lire me bouleversait plus que tout. Je me sentais coupable de tout ce qu'elle avait pu ressentir. Je savais très bien que je ne devrais pas ; pourtant je ne pouvais pas m'en empêcher. Je tournais la page suivante.

« Cher carnet,

Aujourd'hui, on est le 20 février 2020. Je viens à peine de sortir d'une crise d'angoisse qui a duré une heure. Je suis complètement pétrifié. Mes muscles souffrent en silence ; tout comme moi. J'ai l'impression que ma tête va exploser d'une minute à l'autre.

Je ne pourrai pas supporter tout cela encore longtemps. Je suis épuisée. Toute cette douleur m'assaille de jour en jour. Je pensais qu'avec le temps, mes blessures cicatriseront. Mais ce n'était pas le cas. J'avais surtout l'impression qu'elles saignaient d'autant plus.

Est-ce qu'un jour, je pourrai retrouver une vie presque normale ? Mon frère fait sans cesse semblant d'aller bien devant moi. Mais je l'entends pleurer sur son balcon tous les soirs. Il s'en veux beaucoup. Pourtant, rien n'est de sa faute. J'aimerai qu'il le comprenne. Qu'il prenne conscience qu'il est une bonne personne. L'entendre sangloter, me coupe le souffle à chaque fois. »

Mon cœur se resserrait dans ma poitrine. J'avais l'impression que j'allais suffoquer. Je ne savais pas qu'Abby m'entendait lorsque je pleurais. Je m'en voulais énormément, cela avait du la faire souffrir de voir que j'étais au bord du gouffre. Je relâchais ma clope et laissait s'échapper la fumée.

Je continuais de tourner les pages de son carnet. Au fur et à mesure de ma lecture, je me rendais compte qu'elle était beaucoup plus mal que ce qu'elle me disait à l'époque. Mais je comprenais pourquoi elle me l'avait caché. Elle voulait me protéger autant que je le faisais avec elle. On était pareil.

« Cher carnet,

Cela faisait trois mois que je n'avais pas eu de crises d'angoisse. Mais à cause de mon frère, je viens à peine d'en refaire une. Il est malade, son cœur ne fonctionne plus normalement. Il veut mourir alors qu'il y a une solution pour qu'il aille mieux. Je ne le comprends vraiment pas.

Je ne saurais pas expliquer ce que j'éprouve mais je pense que c'est une rage profonde. Elle s'est installée en moi depuis qu'il a refusé de signer les papiers pour la greffe. Je suis complètement perdue. Il m'avait promis de ne jamais m'abandonner et là, il enfreint sa promesse sans problème.

Je lui en veux à mourir. Ce n'est qu'un putain d'égoïste. Je n'arrive même plus à le regarder dans les yeux ni même à lui adresser un mot. J'ai l'impression d'être en face d'un inconnu. Il n'est plus le même. La maladie l'a changé tout comme l'accident d'ailleurs. »

Mes entrailles saignaient abondamment. Mon cœur battait à un rythme effréné.

« Cher carnet,

Il pourrait mourir maintenant, cela ne ferait plus rien. J'ai accepté qu'il parte. Il n'est plus mon frère. Il ne fait plus parti de ma famille. La règle d'or dans notre famille était : on reste soudé coute que coute. Et il ne la respecte absolument pas alors je veux plus jamais entendre parler de lui.

Au lycée, un garçon commence à s'intéresser à moi. Il est assez populaire alors je me méfies un peu. J'ai peur. Oui, je suis terrifiée. L'idée qu'il puisse éprouver quelque chose aussi infime soit-il me pétrifie. Pour moi, l'amour c'est un sentiment complexe. Je ne sais pas comment m'y prendre. Je ne sais pas non plus ce que je ressens.

Mes parents étaient amoureux et ils avaient beaucoup de chance car ce n'est pas le cas de tous les couples. Certains se mettent ensemble sans forcément savoir ce qu'ils éprouvent l'un pour l'autre. Ils apprennent alors à apprécier la présence de l'autre. Mais est-ce qu'ils s'aiment vraiment ? La réponse est : non. Et moi, je ne veux pas de ça. Je veux connaitre le véritable amour. Celui qui nous rend meilleur, qui nous transporte au-dessus de tous nos problèmes. »

Mon rythme cardiaque ne cessait de s'accélérer. Mon cœur était en train de palpiter tellement intensément que je parvenais de moins en moins à respirer. Je laissais tomber ma cigarette sur le sol ainsi que le carnet d'Abby. Je prenais sur moi et je me relevais. Avec beaucoup de difficulté, je marchais pour rentrer dans ma chambre.

Je devais me tenir à tout ce que je pouvais trouver pour ne pas tomber sur le sol. Instinctivement, je posais une main sur mon cœur. Je pensais à Dylan. À ses iris noisettes que j'aimais tellement. À sa chevelure brune et soyeuse. À ses traits fins qui lui donnaient du caractère.

La main tenait l'encadrement de ma porte, je tentais de crier pour que quelqu'un vienne m'aider. Mais aucuns sons ne sortaient de ma bouche. Je me sentais tellement faible. Des gouttes de sueur perlaient sur mon front. J'étais obligé d'ouvrir la bouche pour capter un minimum d'air.

Soudain, je m'effondrais sur le sol. L'impossibilité de respirer s'imprégnait en moi. Mes paupières se fermaient petits à petits. Mon cerveau s'atteignait et je perdais connaissance. Mais juste avant de partir complètement, j'entendais des hurlements et je sentais des mains se posaient sur mon thorax afin d'exercer une pression.

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