𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐧𝐞𝐮𝐟
𝓜a vue s'était troublée en entendant sa voix résonner dans la pièce. Allongée sur le lit, sous un drap bien trop grand, je remettais en place ma robe comme je le pouvais. Ma tête était sur le point d'exploser. J'enchaînais mauvaise décision sur mauvaise décision. C'était comme si, ce soir, j'avais fais un bon dans le passé. Et cela ne me plaisait pas.
Pas du tout...
J'étais sur le point de coucher avec un inconnu. Je n'apprenais donc pas de mes erreurs ? Ma vie avait déjà assez été un échec comme ça. Il fallait absolument que je me sortes de ce pétrin et très vite. Je ne voulais pas sombrer à nouveau dans la décadence et l'ivresse du désir.
Alors que je me redressais pour sortir du lit de cet inconnu, mon regard croisait celui de Swann. Mais celui-ci n'était plus aussi bleu qu'auparavant, il y avait quelque chose qui avait changé. Et c'était surement de ma faute. Je faisais toujours tout foirer. L'inconnu avait réussit à me faire croire que je ne pourrais jamais être avec Swann. Et j'avais cédé à la tentation suite à ces belles paroles.
— Tu te fous de ma gueule, Gian !? s'emportait-il en serrant les poings.
Jamais je n'aurais pu le croire capable de s'énerver autant. Et pourtant, il faut toujours se méfier des apparences.
— Avant de t'énerver, saches que je peux tout t'expliquer, se levait le fameux Gian.
— Il n'y a rien à expliquer putain ! Tu ne peux donc pas t'empêcher de baiser à droite à gauche quitte à me blesser !!!
Une certaine tension remplie de testostérones s'était installée entre les deux garçons. Je n'aimais pas du tout être la cause de tout cela. L'électricité jaillissait entre eux comme jaillirai les éclats de verre d'un miroir brisé. Gian se levait et tentait de s'approcher lentement de Swann. Les poings de celui-ci ne cessaient de se resserrer.
— Elle allait finir par te blesser, elle ne te mérite pas, articulait-il comme pour se convaincre lui même.
Abasourdie, je sautais sur mes deux jambes. Ma vision était légèrement trouble et j'avais du mal à tenir debout. Ce qu'il venait à peine de dire, m'avait touché en plein coeur. Il ne connaissait absolument rien de moi et il se permettait de me juger. La blessure qui s'était dissipée avec le temps, était en train de saigner en abondance.
— Tu dis n'importe quoi ! Dylan est une fille merveilleuse et toi, tu viens de tout foutre en l'air pour assouvir ta putain de soif de sex ! il marquait une pause pour reprendre son souffle. Ça t'excite c'est ça ? Ça t'excite de me faire souffrir ? criait Swann le plus fort possible.
En moins de quelques secondes, Gian plaquait son soit-disant meilleur ami contre le mur. Swann se retrouvait alors pris au piège par de gros bras musclés. Je me sentais comme démunie, je n'aurais jamais du mettre les pieds à cette soirée. Jamais.
Les deux garçons se défiaient du regard. Avant, j'aurais pu trouver cela excitant de voir des hommes se battre pour moi. Mais ce n'était plus le cas. Cette part de moi s'était envolée en même temps que mon âme de petite fille. Il y avait déjà bien longtemps que je ne croyais plus en moi. Je faisais simplement semblant.
— La fille que tu trouves si merveilleuse est une alcoolique ! finissait par lâcher Gian en pesant ses mots.
En prononçant ces mots, il se reculait de son ami. Mon cerveau avait soudain du mal à comprendre. L'information restait comme bloquée devant la porte et ne voulait pas entrer. J'étais comme statufiée sur place. Je n'arrivais plus à réfléchir normalement à cause de l'alcool que j'avais ingurgité depuis le début de la soirée. C'était une énorme erreur de venir ici.
Je perdais tout contrôle de mon corps. Les larmes s'accumulaient sur mes joues sans que je n'en comprenne la raison. Mon rythme cardiaque s'accélérait, je suffoquais. Une énorme boule venait s'installer dans mon estomac. Plus aucun sons ne sortait de ma bouche. Mon cerveau ne répondait plus, comme s'il était mort. Pourtant, j'étais tout ce qu'il y avait de plus vivant.
— Dylan ? m'interrogeait une voix en posant une main sur mon épaule, afin de me secouer.
Impossible de reconnaitre qui me parlait. Mes yeux se fermaient et une force intérieure m'empêchait de les réouvrir. Qu'est-ce qu'il était en train de m'arriver ? Des bras entouraient mon corps et me serraient. Si fort que j'avais l'impression que l'air ne rentrait plus dans mes poumons.
——
Il y a quelques mois...
Fracas après fracas, je me laissais tomber sur le sol. Mes genoux l'heurtait tellement fort que j'hurlais. La tête enivrée par toutes ces choses qu'il m'a dite. Je ne cessais de me repassais la scène en boucle. Comment j'avais pu être aussi débile ? Comment j'avais pu me laisser hypnotiser par lui ? Comment ?
Je me saisissais d'un oreiller et j'enfonçais mon visage dedans. Je criais à pleins poumons. De cette façon, personne ne pourrait m'entendre. Et puis, qui viendrait en aide à une fille comme moi ? Qui se souciait réellement de moi en fin de compte ?
Je sentais encore le poids de son corps sur moi. Je m'étais laissée faire, en pensant que c'était la seule solution. Pourtant, j'avais tord, j'aurais du me débattre. J'aurais du l'envoyer balader. Il n'avait pas le droit de profiter d'un moment de faiblesse. Il n'avait pas le droit de s'approprier mon corps comme si il lui appartenait. Il n'avait pas le droit...
Et pourtant, tout ce qu'il n'avait pas le droit de faire ; il l'avait fait sans aucun regret. Puis il avait prononcé ces mots : « Les garçons avaient raison, qu'est-ce que tu es bonne ». Et, il avait ri. Ri tellement fort, que mon corps avait tremblé. Moi, qui pensait être leur amie, je m'étais voilée la face. Tout ce qu'ils voulaient, c'était coucher avec moi.
Ils s'étaient joué de moi. J'étais comme un objet qu'ils s'étaient passés de main en main. Et moi, je m'étais laissée faire. Je pensais que c'était normal. Normal, d'être traité de la sorte. Mais j'avais tord, j'étais aveuglée par l'amitié.
Un immense vide s'était installé en moi. Je ne ressentais plus rien. Plus jamais, je ne pourrais faire confiance. Ils avaient détruit tout sans aucun scrupule. Une plaie s'était ouverte dans mon coeur et elle n'était pas prête de se refermer. Il allait me falloir énormément de temps.
Je laissais tomber l'oreiller sur le sol. Mon regard se portait tout autour de moi. Le sol était jonché de débris de verre et de photographies déchirées. Plus rien n'avait d'importance. Plus rien.
Pourtant, j'avais trouvé la force de me relever. La première chose que j'avais attrapé, fut une toile vierge et un pinceau. Sans réfléchir, je m'étais laissée emporter par mes souffrances. Pour peindre sur la toile, ce qui me passait par la tête. Les coups de pinceaux s'enchainaient tellement vite que j'en avais presque mal aux poignets. Mais je n'étais plus à ça prêt.
J'avais besoin de me libérer. De me libérer de ce poids. Sinon, je ne pourrais jamais vivre avec. La peinture virevoltaient au rythme des coups. Les couleurs se mélangeaient sur la toile. Au fils du temps, apparaissait le visage d'une femme et celui-ci rayonnait de toutes les couleurs. Cette femme me regardait droit dans les yeux.
J'avais comme l'impression de la connaitre, elle m'était familière. Son regard sur moi était doux, attentionné. Si seulement ma mère avait été là, elle m'aurait protégé comme personne ne pourra jamais le faire. Je le savais, je le sentais.
Mon pinceau me glissait des mains. Je posais la toile que je venais de peindre contre ma poitrine. Petit à petit, mon corps se calmait. Je m'allongeais sur le sol, recroquevillée et je fermais les yeux. J'essayais de m'imaginer un monde où j'irais bien. Où je serais heureuse. Où le bonheur règnerait et où le malheur n'existerait pas.
J'avais raté l'occasion d'être enfin heureuse. Je m'étais laissée envouter par des personnes qui avaient de mauvaises intentions. Et voilà où j'en suis maintenant. Plus jamais, je ne pourrais me laisser aller totalement. Plus jamais. J'étais destinée à me méfier de tout et de tout le monde. Je serais sans cesse sur le qui-vive et à l'affut de tout.
Le seul réconfort que je pourrait trouver, ce sera la peinture. C'est elle qui m'a accompagné depuis le début. Et c'est la seule façon que j'ai trouvé pour m'exprimer. Si un jour, cette passion venait à disparaitre, je ne sais pas ce que je serai capable de faire. La flamme qui anime mon corps est la peinture. Elle m'a appris à survivre.
Après avoir passé quelques minutes allongées à même le sol, j'avais pris mon courage à deux mains et je m'étais relevées. Debout au milieu de ma chambre en fouillis, j'essayais de garder la tête haute même si c'était loin d'être évident.
« Comment tu as pu croire rien qu'une seule seconde qu'on voulait être ami avec toi, Dylan. »
La tête haute.
« Jamais personne ne pourra t'aimer autrement que pour ton corps. »
Des larmes commençaient à me monter aux yeux. La souffrance que toutes ces paroles me procuraient était indescriptibles.
« T'aime ça ? Hein ? T'aime de faire prendre par derrière ? »
Mon coeur se brisait. Mon corps lâchait et de nouveau j'atterrissais par terre. J'avais beau essayer d'être forte, je n'y arriverais pas. La douleur était coincée à jamais au fond de ma gorge. Au fils du temps, elle allait surement s'atténuer mais jamais, elle ne disparaitra.
Jamais.
——
Petit à petit, je reprenais un souffle normal. Mes paupières s'ouvraient et le visage d'Evy apparaissait en premier. Puis, venait celui de Swann. J'étais complètement perdue. Je ne comprenais pas du tout ce qu'il m'était arrivé.
Paniquée, je me redressais et je regardais autour de moi. J'étais toujours dans l'appartement dans lequel s'était déroulé la soirée. Mais j'étais sur le canapé du salon et les quelques rayons de soleil venaient me piquer le bout du nez. Est-ce que j'avais perdu connaissance ?
— T'es folle ! Tu m'as fais tellement peur, s'exclamait mon amie en m'enlaçant.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? la questionnais-je complètement désorientée.
Elle ne me répondait pas, c'était quelqu'un d'autre qui prenait le relais. Étrangement, j'aurais préféré ne plus jamais entendre sa voix de toute mon existence. Rien qu'en l'entendant, je me souvenais de ce que je m'apprêtais à faire avant que Swann n'entre dans la chambre et nous surprenne.
— Tu es sure de vouloir le savoir ? me demandait-il d'une voix écartée.
Mes iris restaient posées sur Swann. Celui-ci tentait de me sourire mais je voyais bien qu'il était triste. Et c'était de ma faute. Je n'aurais pas du me retrouver dans cette chambre. En réalité, je n'aurais jamais du rencontrer Swann. Ce serait beaucoup plus simple pour tout le monde. Je serais et resterai une fille compliquée.
— T'étais bourrée et t'as fait une connerie, ça arrive, me murmurait Evy. Allez, maintenant que tu es réveillée, je te ramène chez toi.
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NOTE
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Alala chapitre sous haute tension mdrr ! En tout cas j'espère qu'il vous a plu !
On en découvre un peu plus sur le passé de Dylan, vous pensez qu'elle va réussir à refaire confiance aux autres ?
Sinon, vous en avez pensé quoi de ce chapitre en globalité ? Vous pensez quoi du comportement de Gian ?
N'hésitez pas à commenter pour faire arriver le prochain chapitre demain !!! ❤️❤️
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