𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐝𝐢𝐱-𝐬𝐞𝐩𝐭
𝓛'instant présent. Voilà ce qui était important. Passer du temps avec Gian m'avait fait me rendre compte que le passé était superflu et que le futur était devant nous. Malgré que je me sois montré faible face à lui, il a su me rassurer. Il n'était pas comme la dernière fois au bar. Il était lui-même et je l'avais senti.
Pourtant, cela faisait maintenant trois jours que je n'avais aucune nouvelle de lui. Je ne voulais pas lui envoyer de message au risque de passer pour une fille en manque. Mais cela m'inquiétait, je pensais qu'il tenait vraiment à me revoir.
Comme chaque soir depuis trois jours, j'étais assise à la même table que ce fameux soir. Je pensais qu'il allait refaire surface. Apparement, je m'étais trompée. Peut-être que je m'étais faite des idées et qu'en réalité, il n'en avait rien à faire de moi. Je n'étais peut-être qu'un jeu pour lui.
— T'attends encore ce bon à rien ? m'interpellait une voix.
Je levais les yeux de mon verre de vodka pour les poser dans ceux de Billy. Il ne manquait plus que lui. Au vu de la tenue qu'il portait, il était en plein service. Je devrais arrêter de fréquenter cet endroit en tant que cliente.
— De quoi tu te mêles, réciproquais-je en posant mon verre dans un bruit de fracas.
Il posait ses mains sur la table devant lui et approchait son visage du mien. Il pensait réellement que j'allais avoir peur de lui ? Il pouvait faire ce qu'il voulait, je n'en avais rien à faire de son avis, il pouvait se le garder bien au chaud.
— Tu mérites beaucoup mieux que ce bon à rien, tu sais, Dylan.
— Arrêtes de l'appeler comme ça, disais-je aussi sèchement que possible.
Je ne comprenais pas pourquoi il venait se mêler de ma vie. Je n'avais aucune envie de recevoir des conseils de sa part. J'attrapais mon verre d'une main et je le portais à mes lèvres. J'en buvais deux gorgées d'affilées et je le reposais. J'inspirais profondément et alors que je m'apprêtais à parler, on me coupait la parole :
— Tu as bu combien de verre au juste ? me questionnait Billy tout en changeant brusquement de sujet.
— Merde ça ne te regarde pas ! On est pas pote à ce que je saches et depuis quand tu te préoccupes de moi !? m'emportais-je en levant les bras.
Sans que je ne lui donne mon autorisation, il s'installait sur la chaise en face de moi. Il se saisissait de mon verre et le gardait près de lui. Non mais dites moi que j'étais en train de rêver ? Pour qui il se prenait ? On avait jamais été proche lui et moi. On se supportait simplement car on travaillait ensemble.
— Boire ne va pas le faire venir, me réprimandait-il.
— À t'entendre, on dirait que mon bonheur dépend de lui, tu te fourre le doigt dans l'oeil. Tu ne sais rien mais tu crois tout savoir, m'énervais-je en tentant de reprendre mon verre.
Un léger sourire se dessinait sur son visage. Ses yeux transperçaient mon corps. Il osait me rire aux nez et me juger ? J'étais franchement déçu de son comportement et je voulais juste qu'il me laisse boire en paix.
— T'es qu'un sale con, Billy.
— Bien envoyé ! s'exclamait une personne derrière moi.
Je me retournais pour voir de qui il s'agissait. Je reconnaissais sa chevelure blonde et son regard océan sans hésiter. Je ne l'avais plus revu depuis la soirée dans l'appartement de Gian. Je devais avouer que sa bouille d'ange m'avait manqué.
— T'es qui toi ? s'empressait de récidiver le serveur.
— Crois-moi, tu n'as pas envie de le savoir, maintenant tu vas lever tes fesses de cette chaise car tu te trouves à ma place, s'approchait-il d'un ton sec.
Billy se levait sans broncher en expliquant qu'il devait reprendre son poste. Je n'arrivais pas à me retenir de rire. Je ne pensais pas que Swann pouvait se montrer aussi convainquant. Je reprenais mon verre et je le finissais cul sec. Le liquide à la fois froid et âpre traversait mon oesophage. Il se propageait dans mon corps. Cette sensation me procurait toujours autant de plaisir qu'avant.
— Mais qu'est-ce que tu fais ici ? lui demandais-je accompagné d'un petit sourire.
— Pourquoi ? Tu n'es pas contente de me voir ?
— Bien sur que si mais je ne m'attendais pas à te voir.
Ma gorge redevenait sèche. J'avais besoin de plus de liquide alcoolisé. Le manque me gagnait très rapidement. Et je devais le combler le plus rapidement possible.
— Laisses-moi réfléchir, c'est Gian que tu attendais ? m'interrogeait-il.
Dans le mille. En même temps, cela n'était pas très compliqué à comprendre. Je baissais les yeux après avoir hoché la tête positivement. Mon sourire s'évaporait et laissait place à un visage d'une neutralité suspecte.
— Je sais qu'il ne viendra pas, articulais-je en jouant avec mon verre vide.
— Il m'a demandé de passer te voir justement, il savait que tu serais là.
Je levais de nouveau le regard vers Swann. Je ne comprenais pas pourquoi il n'était pas venu lui-même. Il y avait quelque chose de louche là-dedans. J'avais du mal à saisir l'information que j'avais loupé.
— Tu te poses surement beaucoup de questions mais je préfère ne rien te dire, saches simplement que c'est compliqué.
— Tout est toujours compliqué avec lui, à ta soirée, il n'a cessé de me répéter que j'étais une fille compliquée et pourtant, il l'est tout autant que moi, dialoguais-je en me remémorant d'anciens souvenirs.
Le mot « compliqué » ne me faisait plus peur. J'étais prête à plonger la tête la première s'il le fallait. Je voulais le connaitre et pour ce faire, il fallait que je comprennes tout. Je m'étais livrée à lui sur ma passion qu'était la peinture, il pouvait bien me dévoiler quelque chose sur lui.
— Je suis certain qu'il t'expliquera tout, en attendant comment vas-tu depuis tout ce temps ? changeait-il de sujet subtilement.
— J'essaye de survivre, un peu comme tout le monde, et toi ? lui retournais-je la question.
— Rien de nouveau de mon côté, je travaille toujours au restaurant où l'on s'est rencontré. D'ailleurs en parlant de cette rencontre, je voulais que l'on mette les choses au clair entre nous, il marquait une pause. Je ne sais pas si on est sur la même longueur d'onde, mais je voudrais qu'on soit ami.
Swann avait l'air d'être différent, quelque chose avait changé en lui. Comme s'il avait prit de l'assurance et qu'il avait beaucoup plus confiance en lui. Bizarrement, j'étais heureuse pour lui. Il était un garçon au grand coeur et il méritait une belle vie.
— Ne t'en fais pas, ça me va, lui souriais-je.
Il me rendait mon sourire et on parlait de cette façon pendant de longues minutes. Lorsqu'il m'annonçait qu'il se faisait tard et qu'il devait rentrer chez lui, j'étais étonnée de voir à quel point le temps passait vite. Je lui disais au revoir puis je me dirigeais derrière le bar. J'attrapais une bouteille de vodka encore pleine.
Une fois en main, je marchais vers la sortie. Dans mon dos, j'entendais des cris. J'essayais tant bien que mal de ne pas les écouter et d'en faire abstraction mais ils se rapprochaient trop. Je décidais donc de répondre :
— Déduis-la de ma paye !
Après quoi, je suis sortie avec la bouteille posée contre ma poitrine. Cela pouvait paraître bête, mais à mes yeux, cette simple bouteille avait de l'importance. Elle allait me faire me sentir bien. Me sentir vivante. Me sentir libre.
La nuit était tombée sur Seattle. Le brouillard avait envahi la ville. Je devais plisser les yeux pour voir où je marchais. Tout en continuant mon chemin, j'ouvrais la bouteille. Je la portais à mes lèvres et je buvais plusieurs gorgées d'affilé. Je ne savais pas vraiment vers où je marchais.
À vrai dire, je n'en avais rien à faire. Tout ce que je voulais, c'était oublier ; m'oublier. Si Gian n'était pas venu ce soir, c'était parce que j'étais trop compliqué. Bien que son meilleur ami avait essayé de me faire croire le contraire, je savais que j'avais raison.
Ma tête commençait peu à peu à tourner ; c'était bon signe. Cela signifiait que l'alcool faisait effet. Qu'il avait encore de l'emprise sur moi. Je regardais autour de moi, les rues étaient presque vides. En même temps, qui serait assez fou pour sortir sous un temps pareil ?
Moi.
Dans ma poche, je sentais mon portable vibrer. Je le sortais de celle-ci avec un peu de difficulté. Je voyais le prénom d'Evy s'affichait sur mon écran. Au passage, mes iris s'attardaient sur l'heure affiché. Il était minuit et je trainais seule dans les rues. Il pourrait m'arriver n'importe quoi. Mais sous l'effet de l'alcool, je me sentais toujours invincible et inatteignable.
[T'es où ? Je commence
à sérieusement
m'inquiéter.]
Je lui répondais immédiatement. Je ne voulais pas qu'elle panique à cause de moi.
[Je suis encore au bar, je suis
tombée sur Swann, je
vais surement rentrer
tard.]
Je rangeais mon portable dans ma poche. Bouteille en main, je marchais en titubant. À cet instant, on pourrait presque me confondre avec un alcoolique, quoi qu'en réalité ; c'était ce que j'étais.
Une alcoolique.
Le simple fait d'y penser, me donnait la nausée. Mais je tenais bon et je laissais se dissiper mes pensées négatives. De nouveau, je buvais deux gorgées. Puis trois. Quatre. Cinq. Six. J'avais arrêté de compter tellement il y en avait. Après tout, je n'avais jamais été doué avec les mathématiques et ce n'était pas maintenant que j'allais l'être.
Je croisais quelques personnes sans abris qui me regardait de haut en bas. L'un d'entre eux a même tendu sa cannette de bière dans ma direction. Je lui ai souris et j'ai poursuivit ma route. Je ne savais absolument pas où j'allais. Je me laissais guider par mes jambes car j'avais perdu leur contrôle.
Qu'est-ce que mon père penserai de moi en me voyant dans cet état ? Il aurait honte ; sans doute. Honte d'avoir engendré une fille comme moi. Une fille qui a besoin de sa dose d'alcool pour aller bien. Pour vivre comme elle l'entend. Car elle n'est pas assez courageuse pour oser faire ce qu'elle veut.
Lorsque je me rendais compte où j'étais arrivée ; j'hallucinais. Impossible. Mon inconscient n'avait pas pu m'emmener jusqu'ici. Je refusais d'y croire. Pourtant, je ne rêvais pas. La porte était juste devant moi et c'était la même qu'il y a quelques semaines. Je me souvenais de cette nuit comme si c'était hier. J'étais restée bloqué devant la porte pendant quelques minutes en me demandant si je ne faisais pas une erreur.
Exactement comme maintenant.
Je posais la paume de ma main contre le bois de la porte. Essoufflée, je restais plantée là. Ma tête se penchait pour reposer sur la porte. Mes yeux se fermaient.
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NOTE
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Pour le faire pardonner de mon absence, j'ai décidé de vous poster un nouveau chapitre aujourd'hui !! J'espère que ça vous fait plaisir tout autant que moi !
Vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis excité à l'idée d'avoir votre avis sur cette fin de chapitre !!
Avant tout, vous pensez quoi de Billy ? Un vrai con pas vrai ? 😭 Et Swann ?
Enfin, cette fin ? Vous avez aimé ? Personnellement, j'adooore car on rentre vraiment dans la tête de Dylan et on comprend bien ce que l'alcool lui procure ! Des idées pour le prochain chapitre ?
N'hésitez pas à commenter et à voter pour faire revenir notre cher Gian !❤️
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