Chapitre VI - Décision
Bonsoir :3 Ce chapitre est en retard, car j'ai comme toute le monde une vie en dehors du temps libre que je prends à écrire, et j'ai donc passé des vacances en famille. J'espère que vous apprécierez tout de même cette nouvelle partie :3
***
Le ciel rouge écarlate surplombait Tokyo, laissant le soleil se lever sur le premier jour des vacances du mois d'août. Les festivals d'été les plus populaires étaient déjà passés, mais les festivités locales, plus calmes et moins prisés par la foule, étaient ceux que Mari, Nanami et Koharu appréciaient le plus.
Alors que le jour était levé depuis une heure, Mari se réveilla. Elle avait peu dormi, inquiétée par ses vacances qui ne s'annonçaient pas de tout repos. Ayant passé la matinée à préparer ses valises, la jeune fille était en train de cuisiner lorsque quelqu'un sonna à sa porte. Cette visite soudaine s'avéra être celle de Haru, son voisin et camarade de classe.
- Qu'est-ce qu'il y a ? Tu veux encore que je te fasse la cuisine ?
- Pas vraiment, je ne dirais pas non si tu me le proposais, mais je suis juste venu te demander si tu étais là pendant les vacances, ou si tu retournais voir tes parents.
- Je pars demain.
- Ah... je vois.
- ... Entre, il y a assez de pâtes pour deux.
- Hein ? Tu me laisses manger chez toi ? Tu t'es cogné la tête ?
- J'essaie juste d'être sociable alors rentre avant que je change d'avis.
Haru ne se fit pas prier, se dirigeant vers la cuisine.
- Ça faisait longtemps que je n'étais pas venu ici. Je me rappelle la première fois que tu m'as invité à manger, il y avait tous les voisins de l'étage, tu les avais invités pour te présenter et leur offrir des gâteaux. C'était quelques semaines avant la rentrée.
- Oui.. ce sera peut-être la dernière fois que je vois mes camarades de classe.. fit-elle d'une voix inaudible après un long soupir.
- Qu'est-ce que tu as dit ?
- Rien, je réfléchissais juste à voix haute.
- Tu as laissé tes valises dans la cuisine ?
- Je ne mange pas ici ce soir, donc je rangerai le tablier dedans après avoir fini de cuisiner.
- Tu vas au festival local avec Koharu et Nanami ?
- Comment tu as deviné ?
- Tu as laissé ton kimono d'été sur la valise, donc j'ai juste deviné que tu sortais après le repas de midi. Et pour les filles, vous êtes toujours ensemble donc c'était facile de déduire avec qui tu y allais.
- Je vois.. tu y vas aussi ?
- Peut-être, mais...
- Akihiko y sera.
- .. Oui.
- Ce n'est pas un problème. Je ne vais pas chercher à faire des histoires quand je le vois, au contraire, c'est plutôt l'inverse.
- Vous ne pouvez vraiment pas vous supporter.
- Je n'avais rien contre lui au départ, mais il a mal pris la rumeur qui circulait. Le conseil des étudiants ne m'intéresse pas.
- Je suppose que les rumeurs ont été déformées, il n'aurait pas cherché les embrouilles comme ça. C'est un type bien, il a juste dû être mal informé.
- Peut-être. Enfin, ça n'a plus d'importance. Tu lui diras que je ne lui en veux pas.
- Pourquoi ? Tu vas revenir, pas vrai ?
- Oui, mais je ne vais pas aller lui dire cette phrase comme si de rien n'était. Il le prendra peut-être mieux venant de toi.
- Ah, d'accord.
Elle servit le repas, et quelques instants plus tard, Haru lui souhaitait de passer de bonnes vacances avant de regagner son appartement. Après avoir revêtu son kimono, Mari se dirigea vers le festival où elle devait retrouver Koharu et Nanami. De nombreuses lanternes en papier ondulaient au gré du vent, tandis que des petites boutiques de souvenirs ou de spécialités culinaires s'étendaient sur les grandes avenues. Assise sur un banc, la lycéenne attendait ses deux amies. Au bout d'une demi-heure, elle commença à s'inquiéter et sortit son téléphone portable pour composer le numéro de Koharu. N'obtenant aucune réponse, elle composa celui de Nanami, en vain également. Elle se rassura en se disant qu'elles devaient être en route, gardant son téléphone à la main. Celui-ci se mit à sonner une trentaine de minutes plus tard.
- Mari ?
- Koharu ? Est-ce qu'il y a des problèmes de circulation ?
- Non, ce n'est pas ça... la cousine de ma mère est décédée, je risque de ne pas pouvoir venir avant ce soir...
- ... Ah... je vois.. ne t'inquiète pas, je vais appeler Nanami pour savoir où elle est..
- Je ne pense pas qu'elle pourra venir avant ce soir non plus, le restaurant n'est pas totalement réparé.. le typhon avait endommagé la toiture, et une partie s'est effondrée. Elle sera sûrement là avant moi.
- Je vois... merci.
- Ne t'inquiète pas, on a encore toutes les vacances.
- Justement--
- Je dois te laisser, désolée, à tout à l'heure !
L'appel prit fin tandis que Mari reposa son téléphone sur ses jambes. Elle n'avait pas encore osé dire à ses amies qu'elle partait le lendemain. Elles auraient été déçues, et dans le pire des cas, leur sortie aurait été annulée. C'était au final ce qui s'était passé. Ses deux amies n'arriveraient pas avant la fin de l'après-midi, et elles n'auraient que peu de temps à passer ensemble avant qu'elle ne parte. Elle devrait leur annoncer qu'elles ne pourraient pas rattraper le temps perdu à cause de leur retard, car elle devrait se rendre à Miyako le lendemain. Ensuite, elle ne les reverrait peut-être jamais, ou après une longue durée de temps. La jeune fille soupira longuement avant de se lever, se dirigeant vers les boutiques. Elle y acheta des dango et un éventail en papier avant de retourner s'asseoir sur un banc, jusqu'à ce que le ciel prenne une teinte orangée. Elle entendit alors deux voix provenant de l'entrée du festival, et se tourna pour apercevoir ses deux amies.
- Mari, tu nous as attendues pendant tout ce temps ? Tu n'aurais pas dû, on a pris tellement de temps... on est vraiment désolées... s'excusa Nanami.
- .. Ce n'est pas grave. Le principal est que vous ayez pu venir. répondit Mari avec un sourire forcé. Les feux d'artifice vont bientôt être tirés, il commence à faire nuit. Allons-y, on risque de les rater.
Elles se dirigèrent vers un groupe de personnes rassemblées devant quelques fusées colorées. Il ne fallut pas longtemps à la nuit pour plonger la ville dans l'obscurité. En quelques minutes, le ciel fut rempli de feux d'artifice aux innombrables couleurs. Les feux d'artifice au Japon avaient la réputation de faire de l'ombre à ceux des autres pays ; ils étaient plus colorés, plus grands, et brillaient plus longtemps dans le ciel. Alors que les trois amies appréciaient le spectacle qui s'offrait à elles, Koharu se tourna vers Mari.
- Quelque chose ne va pas... pas vrai ?
- ... Je dois partir demain.
- De... demain ? Tu ne devais pas partir la deuxième semaine des vacances ?
- Je devais... mais j'ai eu un empêchement.
- Tu aurais dû nous le dire.. ! s'exclama Nanami.
- Nanami, attends-- fit Koharu.
- Tu aurais dû nous le dire ! Si tu l'avais dit avant, on en serait pas arrivées en retard, ou on aurait avancé le rendez-vous ! Maintenant ce sont les derniers moments qu'on passe ensemble avant la rentrée, et on est arrivée en retard !
- ... Je ne savais pas comment vous l'annoncer. Je savais que si je l'avais dit avant, il y aurait eu une mauvaise ambiance, et que vous vous seriez peut-être même mises en colère parce que nos projets pour l'été auraient été annulés.
- Mais enfin.. pourquoi est-ce qu'on se serait mises en colère ? Ce n'est pas de ta faute.. !
- Je suis désolée...
- Ne t'excuse pas ! C'est nous qui devrions nous excuser...
Un long silence s'en suivit, avant que Mari ne se lève pour sortir de son kimono trois baguettes grises.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Nanami.
- Des cierges magiques. Disons qu'il s'agit d'une sorte de feux d'artifice miniatures. Il faut bien que l'on profite des derniers moments qu'on passe ensemble.
Elle leur donna les cierges sans leur laisser le temps de répondre avant de les entraîner vers un endroit plus calme. Les trois amies s'accroupirent avant d'allumer les petits feux d'artifice qui projetèrent des étincelles dans toutes les directions. La lumière dorée qu'ils produisaient suffisait à éclairer les jeunes filles qui souriaient en observant ce spectacle presque magique, mais éphémère. Il fallut peu de temps avant que cette lumière ne s'éteigne, laissant les jeunes filles se séparer pour rentrer chez elles. Mari se dirigea vers son appartement d'un pas calme, un sourire peiné sur le visage.
" Si je reviens ici, ces créatures en feront de même. Je ne permettrai pas que quelqu'un soit blessé par ma faute. Je pars le coeur léger, je n'ai pas de regrets. Même si je ne reviens jamais ici, j'aurai toujours ces souvenirs. "
***
Le soleil brillait sur Miyako quand Mari arriva devant le seuil de sa maison. Les bois aux alentours arboraient des couleurs verdoyantes, comme un océan d'émeraudes accompagné du son apaisant des rivières. Une odeur boisée régnait dans les alentours, et les cigales chantaient sur les troncs, dans l'ombre des feuillages. Il y avait en face de ces bois une route bordée de tournesols, semblable cette fois à une étendue de topazes. Le ciel était dépourvu de nuages, telle une mer de saphirs. Quelques mètres plus loin se trouvait une maison dotée d'un toit aux tuiles rouges semblables à des rubis. Mari prit une grande inspiration avant de se diriger vers cette habitation. Elle était revenue chez elle, et les paysages qui avaient bercé son enfance n'avaient pas changé.
Après avoir passé quelques jours avec ses parents, elle se rendit compte qu'elle ne pouvait plus attendre lorsqu'elle aperçut une créature en ville alors que ses parents l'avaient emmenée faire les courses. La nuit commençait à tomber, et elle se dirigea vers le salon pour serrer ses parents dans ses bras.
- Mari, ma chérie, quelque chose ne va pas ?
- Tout va bien. Je vais aller dormir.
- D'accord, bonne nuit ma chérie. À demain.
- Ou adieu..
Leurs visages affichèrent une expression dubitative.
- On ne sait pas de quoi demain est fait, alors je vous dis adieu au cas où.
- Ne nous fais pas peur, nous avons failli croire que tu étais sérieuse.. bonne nuit Mari, à demain.
La jeune fille hocha la tête avant de se diriger vers sa chambre. Elle était située au rez-de-chaussée, et la fenêtre donnait sur le jardin. L'adolescente l'ouvrit pour sortir de la maison en toute discrétion, avant de la refermer pour limiter le bruit. Prenant soin de refermer le portail derrière elle, Mari suivit la seule route qui bordait sa maison. Au bout d'une demi-heure de marche à pied, elle entendit finalement le son du ressac. La pluie battante lui fouettait les bras et jambes, mais elle continua d'avancer. Lorsqu'elle put apercevoir l'écume des vagues qui se mourraient sur le sable, une silhouette au loin la fit se figer. Un de ceux-qui-n'ont-pas-de-nom se dirigeait vers elle, à pleine vitesse. Alors que sa mémoire lui faisait défaut au plus mauvais moment, la jeune fille ferma les yeux pour se concentrer. Le bruit du vent et de la pluie qui martelait la surface de l'océan, ainsi que les pas réguliers et rapides du monstre résonnaient dans ses oreilles. La créature ne se trouvait qu'à quelques mètres d'elle lorsqu'elle prit une grande inspiration avant d'appeler un nom d'une voix forte.
- Sytry !
La mémoire lui revenait.
- Asmodée !!
Plus qu'un. Il n'en restait plus qu'un, elle allait se le rappeler.
- Bélial !!!
La créature s'arrêta net, comme si le temps s'était figé pour elle. La jeune fille ouvrit les yeux pour voir une masse noire s'affaisser au sol, inerte. Devant le monstre à présent mort se trouvait une silhouette, et derrière se tenaient deux autres personnes. Le jeune homme devant elle se tourna, arborant un sourire exaspéré. Elle reconnut le prénommé Bélial, qui s'était présenté lors de l'attaque des yakuza.
- Eh bien, t'auras pris ton temps. Que pouvons-nous faire pour toi, Mademoiselle ?
Mari reprit ses esprits, écartant des cheveux ruisselants de son visage pour le regarder droit dans les yeux, avec une expression déterminée.
- J'ai besoin de votre aide.
NDA: Il y peut-être des fautes à cause de la suggestion automatique de mon téléphone, mais il est tard, alors si vous remarquez une erreur, n'hésitez pas à la signaler et je corrigerai demain après avoir dormi (´ω' )
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro