Ça va ?
Sans entrain aucun, ni joie quelconque. Les sourires sont morts.
A : Ah ! Mes amis, bonjour !
B : Salut !
C : Salut.
B : Comment ça va ?
A : Oh, bah écoute, très mal, et vous ?
C : On ne peut pire.
B : Tout aussi mal.
A : Daniel n'est pas là ? Je croyais qu'il devait nous rejoindre.
B : Si, si, il est allé nous chercher une boisson. Mais...
C : Il a un... petit problème.
A : Comment ça ?
C : Disons qu'il... est dans son assiette.
A : Attends... t'es tout de même pas en train de me dire que...
C : Si.
A : Crotte.
B : Tu l'as dit.
A : Et ça fait depuis combien de temps que...
C : Il arrive, ayons l'air naturel ! Tous trois font la tronche
D : souriant, dansant Yo les potos ! Alors, ça farte depuis tout à l'heure ? Tiens, Astrude, tape m'en cinq ! Lorsque leurs mains se touchent, A retient celle de D pour finalement lui serrer la pince, avec gravité. Le dynamisme de D va croissant, il multiplie pirouettes et gestes d'allégresse, avec la suavité qu'on tète aux mamelles du vrai bonheur.
A : aux autres Vous avez raison, ça a l'air d'aller très bien.
B : On te l'avait dit.
C : Qu'est-ce qu'on fait ?
B : Il faut quand même lui en parler. On ne peut pas le laisser dans cet état, c'est notre ami.
A : Mal sûr.
D : Ého du bateau ! Vous êtes sûr que tout va mal ?
A : Non, Daniel, ça va très mal pour nous, mais c'est chez toi qu'il y a un problème.
D : Qu'est-ce que tu veux dire ?
B : Tu croyais qu'on n'allait pas remarquer ?
C : On te connaît tant ! Tu n'as pas toujours été comme ça.
D : Mais enfin, comme quoi ?
A : Arrête de te moquer de nous, on voit bien que tout tourne rond depuis quelque temps.
B : Tu sais, tu peux nous en parler. Les amis, c'est fait pour ça.
D : C'est-à-dire que... je pensais pouvoir vous le cacher.
B : Vains espoirs !
C : Dis-nous ce qui va.
D : Eh bien, c'est que... oui, bon, j'avoue. Depuis quelques semaines, je vais bien. Très bien, même. Au début, c'était très discret, des petits moments par-ci par là où tout fonctionnait mieux que la moyenne. Puis, je me suis mis à supporter un peu les gens. Mes résultats professionnels se sont démesurément améliorés, j'ai repris contact avec beaucoup d'anciens amis, même mes parents !
A : Quel calvaire tu as dû traverser...
D : Ce n'est pas fini ! Au bout d'un certain temps, je me suis surpris à apprécier les petites choses, faire attention à... des détails qui me faisaient, comment dire... aimer la vie répète ces trois mots avec emphase.
C : Je ne pensais pas que c'était si grave.
D : Et... et...
B : Et quoi ?
A : Tu sais, tu peux compter sur nous.
D : comptant sur eux Un, deux, trois...
C : Fini les plaisanteries, et quoi ?
D : Et... et... je suis tombé amoureux.
Silence où l'extase de D emplit toute la salle de doux sentiments, pour lesquels les trois autres comédiens sont imperméables.
A : Ah...
D : Je vais si bien, je ne comprends pas comment ça a pu m'arriver aussi subitement, et je me suis déjà laissé emporter si loin...
B : Il n'est pas trop tard pour rebrousser chemin !
C : Aies confiance en tes capacités !
A : Tu peux le faire !
D : Vous voulez dire... me soigner ?
ABC : Oui c'est bien ça !
A : Ce n'est pas dur Daniel.
B : Il te suffit de te concentrer sur tous les malheurs que tu peux concevoir, qu'ils te touchent directement ou non !
C : Répète après nous : la vie c'est de la merde.
ABC : la vie c'est de la merde.
Tous : La vie c'est de la merde, la vie c'est de la merde, la vie c'est de laaaaaaaaaa !!!!
Tous quatre s'écroulent
D : se relève, n'a plus aucun sourire. Merde ! Merci les amis ! Sans vous, je suis sûr que je serais resté heureux pour le restant de mes jours... ého ! Astrude, tu m'entends ?
A se relève, grand sourire.
A : Mais... mais, qu'as-tu fait ? Je sens quelque chose de nouveau me transpercer... c'est comme...
B : dans le même état Si plus rien ne pouvait m'atteindre... c'est calme, reposant.
C : Mais en même temps... si trépidant, et plein de vie !
D : Non, non ! Vous êtes tous... heureux ?
A : Oui, c'est terrible.
B : Rends-nous tels que nous étions avant !
D : Hélas, je ne sais comment vous soigner.
Un temps, A se met à pleurer de joie, agenouillée au sol. B et C s'enfuient dans l'alacrité la plus totale.
D : Hé, mon ami ! Ça va ?
A : Oui !
N.B.: possibilité de fondre A, B et C en un seul personnage, par un léger travail d'adaptation ; ce qui rééquilibrerait les forces, l'une se faisant pendant de l'autre.
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