• chapitre 48
Jisung avait attendu ce moment et voilà qu'il était enfin dans la voiture de Minho, prêt à passer un Nouvel An inoubliable. L'homme ne lui avait rien dévoilé de leur destination, il voulait garder la surprise et Jisung ne tenait plus en place. Sa jambe gauche ne cessait de gigoter sans qu'il ne puisse la contrôler, peut-être à cause du mélange d'excitation et de nervosité qui l'envahissait. Ne pas savoir où il se rendait était grisant. C'était bien la première fois qu'il vivait une telle expérience. À bien y réfléchir, avec Minho, il y avait eu beaucoup de premières fois. Et ce n'était pas pour lui déplaire. Il adorait faire des découvertes avec lui, parce que ça valait le coup. Parce que cet homme, bien qu'austère de prime abord, était d'une générosité infinie. Seulement, rares étaient les personnes qui pouvaient en témoigner.
Minho se protégeait, parce qu'il n'avait pas le choix. Et se protéger passait par une attitude froide et distante. Il pouvait sembler hautain et inaccessible, mais une fois entré dans son cercle très privé, il était différent. Bien sûr, ce changement ne se faisait pas du jour au lendemain. Jisung avait eu beaucoup de difficultés à entrapercevoir la vraie personne derrière le masque mais, désormais, il savait qui il était réellement. C'était un homme brisé par la société et les attentes de son père, un homme qui ne pouvait pas être heureux, qui s'en empêchait, mais qui avait tellement d'affection à donner et aussi à recevoir.
Jisung lui jeta un regard du coin de l'œil et il ne put réfréner un sourire. Il voulait lui donner tout l'amour dont il avait besoin et, ce soir, il était d'ores et déjà persuadé qu'il lui en laisserait l'occasion. Ils se trouveraient dans un endroit neutre, loin de leur quotidien, loin de tout ce qui pouvait les blesser, et ce serait bien plus simple de lâcher prise.
— On est bientôt arrivés, sourit Minho.
Ils s'approchaient de plus en plus de la côte ouest et déjà Jisung imaginait une somptueuse chambre d'hôtel avec vue sur la mer.
Quelques minutes plus tard, le véhicule ralentit et devant lui se dessina un immense bâtiment de verre précédé par une allée arborée. Minho l'emprunta et arriva au pied de l'immeuble, là où une grande place décorée d'une fontaine permettait aux voitures de s'arrêter un instant pour que les valises soient déchargées. Il stoppa son véhicule pile devant l'entrée de l'hotel et aussitôt, un homme vint à sa rencontre.
— On peut sortir, dit-il à Jisung.
Le jeune homme s'exécuta et une autre personne, poussant un chariot, vint s'occuper de leurs bagages. L'autre membre du personnel qui les avait accueillis récupéra les clés de la voiture pour l'emmener dans le parking, et ils furent invités à pénétrer dans le hall. Presque collé à Minho tant le lieu l'impressionnait, Jisung observait tout autour de lui. Le plafond était orné de grands lustres en cristal qui se reflétaient sur le sol en marbre. Tout transpirait l'élégance et le raffinement ; les meubles, la décoration, le personnel et même les quelques clients présents. Même s'il s'était déjà rendu dans des hôtels avec ses parents lors de quelques voyages, celui-ci dépassait de loin tout ce qu'il avait connu. Encore une fois, il comprenait sans mal que Minho était bien plus fortuné que sa famille. Il pouvait tout se permettre, et même si Jisung n'était pas intéressé par son argent, il avouait volontiers que c'était plutôt charismatique. Ici, il se sentait tout petit, mais tellement privilégié. Les efforts que fournissait son partenaire rien que pour lui, un petit étudiant de vingt ans, signifiaient énormément.
Ils auraient pu passer une soirée avec leurs amis respectifs et pourtant ils étaient là, rien que tous les deux, pour une nuit qui s'annonçait rythmée par des moments de complicité et d'intimité.
Une fois devant le comptoir de la réception, Jisung baissa les yeux quand la jeune femme se mit à le fixer avec une certaine insistance tandis que Minho sortait son portefeuille. Il avait l'impression que tout le monde savait ce qui se tramait entre eux et ça le mettait quelque peu mal à l'aise. Même s'il était loin de chez lui et qu'il ne risquait pas de croiser qui que ce soit qu'il eut connu, il y avait toujours une petite partie, au fond de lui, qui voulait lui rappeler que c'était mal. Il prit une grande inspiration et secoua légèrement la tête pour effacer le visage de sa demi-sœur de son esprit. Ce n'était pas le moment de culpabiliser. Il était déjà bien trop avancé dans cette relation pour avoir des scrupules. Il était là pour profiter, et rien ni personne ne viendrait entacher sa joie. Et puis, peut-être était-ce son style vestimentaire qui l'interpellait. Après tout, il tranchait dans cet endroit qui respirait l'argent et les mondanités. Avec ses longs cheveux, son jean troué, sa veste en jean ample et son pull noir qui lui arrivait mi-cuisse, il ne se fondait pas facilement dans la masse. Il regarda ses chaussures, des boots compensées qui le grandissaient de quelques centimètres, et il se rassura en se souvenant que Minho l'aimait comme il était.
Ils étaient différents, mais ça ne les empêchait pas de voir plus loin que les apparences. Et c'était libérateur. Il pouvait avoir confiance et tout affronter quand un homme aussi prestigieux que Minho s'intéressait à lui.
— Votre chambre est la numéro 569, au sixième étage au bout du couloir. Et votre repas est réservé pour dix-neuf heures trente.
La femme glissa deux cartes magnétiques sur le comptoir, que Minho récupéra et glissa dans la poche de sa veste. Il la remercia et adressa un petit signe de tête à Jisung pour lui intimer d'y aller. Dans l'ascenseur, l'ambiance était lourde, aucun d'eux n'osa s'exprimer. Mais leurs mains se frôlaient doucement, comme une promesse de ce qui allait suivre. Les portes s'ouvrirent enfin sur le sixième étage pour dévoiler un couloir silencieux et délicatement éclairé. Ils le traversèrent côte à côte jusqu'à atteindre la porte de leur chambre. Minho introduisit la carte magnétique dans la fente et la porte se déverrouilla dans un léger clic.
Dans l'entrée se trouvaient leurs bagages, minutieusement alignés près de la grande penderie aux portes vitrées. Ils se déchaussèrent et découvrirent l'intérieur de la suite. Elle était à la hauteur du reste de l'hôtel : luxueuse, élégante, et incroyablement spacieuse. Un lit king size trônait au centre, flanqué de tables de chevet en bois clair avec deux grandes lampes au design moderne. La grande baie vitrée donnait accès à une terrasse qui accueillait un jacuzzi protégé par une pergola et qui offrait une vue imprenable sur l'océan dont les vagues argentées scintillaient sous la lueur de la lune. Un canapé en cuir, une télévision écran plat et un minibar bien fourni complétaient le tableau déjà haut en couleur.
Jisung, émerveillé, s'approcha immédiatement de la fenêtre, posant ses mains sur la vitre froide. Il resta un moment silencieux, absorbé par la beauté du paysage. Minho vint se placer à ses côtés et il capta son regard dans le reflet de la baie vitrée. Cela l'obligea à se tourner vers lui.
— Ça te plait ?
— C'est… je suis jamais allé dans un endroit pareil, souffla-t-il.
L'homme sourit et sa main trouva la joue de Jisung pour la lui caresser lentement. Ils ne s'échangèrent qu'un regard lourd de signification, comme si les mots étaient futiles. Puis Minho se pencha, combla l'écart qui les séparer pour poser ses lèvres sur celles de Jisung. Il les caressa, lentement, tout en prenant son temps pour s'en délecter. Depuis quand ne s'étaient-ils pas retrouvés rien que tous les deux ? Quelques jours, une semaine tout au plus, mais c'était comme s'ils avaient été séparés durant une éternité. Retrouver cette chaleur, c'était comme revivre. La bouche à la fois vorace et sensuelle de son partenaire le rendait fébrile.
Leur baiser devint passionné, empreint d'un désir ardent et d'une connexion si profonde que Jisung en eut des papillons dans le ventre. Il se laissa emporter par la chaleur de l'étreinte et se perdit dans les bras protecteur de Minho qui l'enveloppaient. Tout autour d'eux semblait s'estomper pour ne laisser place qu'à l'intensité de leurs émotions. Les sentiments étaient si forts qu'ils étaient tout bonnement incapables de les exprimer autrement que par des gestes. Aucun mot n'était assez puissant, assez juste, pour décrire tout ce qui les traversait.
Finalement, ils se séparèrent à contrecœur afin de reprendre leur souffle tout en se fixant intensément. Les yeux de Minho étincelaient d'une lueur singulière. Ils reflétaient le désir qui couvait en lui, mais également quelque chose que Jisung voyait depuis un moment. Il sentit son cœur battre la chamade, ses propres envies s'embrasant à la vue de cet homme qui le captivait corps et âme.
— J'ai tellement envie de toi, murmura-t-il d'une voix basse, ses doigts caressant doucement le torse de son amant par-dessus sa chemise.
Minho se mordit la lèvre.
— Moi aussi, mais…
— Mais quoi ? demanda Jisung, un frisson d'anticipation parcourant son corps.
Minho baissa les yeux un instant. Au fil des jours, il se dévoilait plus hésitant, peut-être un peu plus timide quand il était question d'intimité. Et Jisung était touché par cette sensibilité dont il pouvait faire preuve. L'homme très sûr de lui et impassible était tout aussi humain qu'un autre, et il aimait cette facette de lui plus authentique.
— Je veux que ce soit spécial, poursuivit-il. Je veux que ce soit plus que juste une nuit dans une chambre d'hôtel. Je veux qu'on prenne notre temps, que ce ne soit pas juste… sexuel.
Jisung sentit son cœur se serrer devant les paroles de Minho, parce qu'il comprenait parfaitement ce qu'il voulait dire. Leur relation était bien plus profonde que de simples ébats passionnés. Même s'ils aimaient faire l'amour, ils appréciaient aussi passer du temps ensemble. Ça, ils l'avaient véritablement découvert depuis que Jisung était reparti dans son studio. Minho y trouvait une quiétude qu'il n'avait pas dans son quotidien d'homme d'affaires, façonné par les attentes d'une société arbitraire qui ne laissait aucune place à la spontanéité.
— Je comprends, murmura Jisung. Et je suis d'accord avec toi. Je veux que ce soit spécial aussi.
— On pourrait commencer par prendre une douche avant d'aller manger ?
Aussitôt ces mots prononcés, il fit une petite grimace, conscient que cela pouvait être mal perçu. Mais Jisung esquissa un sourire et hocha la tête. Il savait que derrière cette proposition, aucune arrière-pensée ne s'était cachée.
Ils rejoignirent la salle de bain, une pièce tout aussi somptueuse que le reste, où il y avait de l'espace pour circuler à deux sans se bousculer. Ils prirent une douche ensemble, sans qu'aucun geste ne dérape, sans même s'embrasser car ils auraient tout le temps pour ça après. Pour une fois, ils ne se trouvaient pas dans l'urgence et, même s'ils étaient très heureux de se retrouver pour passer du temps rien que tous les deux, rien ne pressait. Une fois lavés, ils s'habillèrent. Jisung avait tout de même apporté des vêtements un peu plus sobres, même s'ils restaient dans son style. Il ne voulait pas totalement changer parce qu'il se trouvait dans un hôtel de luxe.
Une fois son pantalon noir taille haute et son sous-pull bordeaux enfilés, il essaya de dompter ses cheveux qui commençaient à partir dans tous les sens. Minho l'y aida, à l'aide d'un sèche-cheveux et d'une brosse plate. Il n'avait pas l'habitude de s'occuper d'une telle tignasse, la sienne était relativement coopérative et bien plus courte. Mais ce fut un moment agréable où ils rirent ensemble, de bon cœur, comme s'ils étaient seuls au monde. Ils finirent de se préparer et s'observèrent avec une certaine admiration quand ils furent sur le point de quitter la chambre.
— Vous êtes prêt, monsieur Lee ?
Les mots de Jisung arrachèrent un rire au concerné.
— Plus que prêt.
Ils échangèrent un sourire, un autre regard lourd de sens, puis ils sortirent de la chambre. Le temps qui s'écoulait les rapprochait à grands pas du début d'une nouvelle année, et Jisung se demandait bien ce qu'elle pouvait leur réserver. Il était conscient que ce serait encore difficile car il ne savait pas où ils allaient dans cette relation. Elle n'en resterait que leur secret, un secret qu'ils se devaient de protéger pour vivre heureux. Pour essayer de vivre heureux. Se cacher, ce n'était pas forcément ce qu'il y avait de plus compliqué à gérer. Pour Jisung, c'était plutôt le fait de ne pas voir Minho quand il en avait envie, mais aussi de trahir la confiance de ses proches. Celle de Dayoung, celle de ses parents. Il savait que s'ils apprenaient la vérité, ils seraient déçus de lui. Il n'avait jamais rien fait de mal, il avait toujours été irréprochable dans tous les aspects de sa vie. Mais aujourd'hui, il voulait faire ce qui le rendait heureux. C'était sans doute égoïste de sa part, mais il ne pouvait pas se faire passer au second plan.
Ils arrivèrent au restaurant de l'hôtel et furent installés dans un coin tranquille, où peu de clients se trouvaient. La plupart d'entre eux étaient des couples, mais il y avait aussi quelques hommes et femmes d'affaires. Un serveur prit leur commande, Minho avait tenu à ce qu'une bouteille de Champagne leur soit apportée et Jisung se sentait presque gêné d'être là et qu'il dépense autant d'argent.
— C'est beaucoup, murmura-t-il en constatant le prix sur la carte.
— C'est un excellent Champagne.
— Peut-être mais… pour un gars comme moi, je trouve que c'est du gâchis.
Minho haussa un sourcil et Jisung baissa les yeux, craignant de l'avoir vexé.
— Comment ça ?
Il déglutit. Même si la voix de son amant était douce, il y percevait une certaine contrariété. Et tout ce qu'il ne souhaitait pas, c'était bien de contrarier Minho dans un moment pareil.
— J'ai peur de ne pas savoir l'apprécier comme il se doit… avoua-t-il.
— Jisung, je ne te demande pas de t'extasier dessus ou même juste de l'aimer si ce n'est pas le cas.
— Mais je ne m'y connais pas et…
— C'est pas grave, l'interrompit Minho. Peu importe que tu t'y connaisses ou pas, c'était une manière pour moi de marquer le coup. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise. J'aurais dû réfléchir, excuse-moi.
Le serveur revint avec la bouteille qu'il débouchonna avant d'en servir un fond à Minho afin qu'il goûte. Jisung se renfrogna légèrement, la tête rentrée dans ses épaules. Lui non plus ne voulait pas mettre Minho mal à l'aise, il était conscient qu'ils avaient tous deux des habitudes différentes et ils ne devaient pas s'excuser pour être eux-mêmes. Et puis, ce n'était pas parce qu'il n'aimait pas le Champagne hors de prix que tout s'arrêterait entre eux. Minho avait su lui prouver qu'il se fichait bien de tout ça. Il avait plus d'une fois passé du temps dans son studio, dans un endroit d'une simplicité extrême, et ils y avaient passé les meilleurs instants de leur relation. Même si Minho pouvait être exigeant, il savait faire la part des choses.
— Excellent, sourit l'homme après avoir goûté le breuvage.
Le serveur remplit sa coupe ainsi que celle de Jisung, puis replaça la bouteille dans le seau avant de s'en aller.
— Tu n'avais pas à t'excuser.
Minho pencha légèrement la tête sur le côté et le jeune homme reprit :
— J'ai toujours peur de pas être à la hauteur de tes attentes.
— Je n'ai pas à avoir d'attentes vis-à-vis de toi. Je t'accepte comme tu es, tout comme tu m'acceptes comme je suis.
— Je sais, mais j'ai parfois tendance à l'oublier.
— Et moi j'ai parfois tendance à vouloir en faire trop alors que ce n'est pas la peine.
Jisung sourit. En effet, il n'avait pas besoin de payer des bouteilles au prix exorbitant pour qu'il l'aime, ce n'était pas son argent ou ce qu'il pouvait lui apporter qui l'intéressait. Minho aurait pu ne pas avoir cet empire financier qu'il aurait quand même eu envie de passer du temps avec lui. S'il le côtoyait, ce n'était pas par intérêt, mais parce qu'il l'aimait.
— On peut tous les deux se tromper, ajouta Jisung. Ça prouve qu'on est humains.
Il prit la coupe et la porta à ses lèvres pour en boire une gorgée. Il eut l'impression que le liquide s'évaporait avant même d'atteindre son œsophage et c'était une sensation étrange. Mais il était agréablement surpris par les arômes subtils qui ravissaient ses papilles.
— C'est bon, se contenta-t-il de dire.
— Vraiment ?
— Oui. J'aime bien, et je dis pas ça pour te faire plaisir.
— Si ça te plaît, c'est le principal.
Les plats suivirent et ce fut en conversant de choses et d'autres qu'ils dinèrent. Le malaise de début de repas s'était dissipé et Jisung se sentait bien plus détendu. Avec Minho, il ne devait pas se prendre la tête. Au tout début de leur relation, quand ils commençaient à se chercher, il avait essayé de changer pour calquer à ce qu'il croyait être ses attentes mais en réalité, l'homme n'avait jamais voulu qu'il devienne quelqu'un d'autre. Tout ce qu'il avait souhaité était qu'il ose, qu'il prenne confiance en lui et lui montre son intérêt de manière plus claire. Minho l'appréciait pour ce qu'il était, et c'était sans doute la plus belle preuve d'amour qu'il lui donnait.
Ce fut rassasiés qu'ils retrouvèrent leur chambre. Jisung se laissa tomber sur le lit, face contre le matelas et Minho s'en amusa.
— J'ai un peu trop bu, lança le jeune homme.
— Pas plus qu'à ta première soirée chez Chan.
Minho prit place près de lui et sa main alla trouver sa chevelure. Il passa les doigts dans ses mèches soyeuses et Jisung en eut un frisson. C'était agréable comme sensation, tellement apaisant mais aussi excitant. Chaque toucher de la part de son amant le rendait un peu plus fébrile et d'autant plus ce soir, parce qu'il avait très envie de lui.
— Je crois que le Champagne tape fort, sourit-il.
— Il y a des personnes qui le supportent plus que d'autres.
— Je fais partie de ceux qui le supportent pas. Même s'il était bon.
Tout en continuant ses caresses, Minho planta le regard dans le sien et Jisung en eut l'estomac tout retourné. Il pouvait lire l'amour et le désir dans les yeux de Minho, et cela le faisait vibrer de l'intérieur. Il se redressa légèrement pour l'attirer afin qu'il vienne s'allonger à ses côtés. Minho s'exécuta sans protester et il se glissa près de lui. Ils se trouvèrent face à face, toujours leurs regards ancrés l'un dans l'autre et leurs souffles se mélangeant. C'était un instant suspendu dans le temps, comme un rêve.
— Est-ce que tu te rends compte de l'effet que tu me fais ? murmura Jisung après un long moment de silence.
Minho arqua un sourcil, un sourire en coin trahissant sa curiosité.
— Et quel effet je te fais, exactement ?
Leur regard resta accroché, l'air entre eux se chargea soudain d'une tension électrique presque palpable. Jisung sentait son cœur battre frénétiquement dans sa poitrine alors qu'une audace nouvelle s'emparait de lui. Il n'y avait plus de place pour les hésitations. Il se pencha vers Minho et, sans perdre une seconde, glissa une main dans sa nuque pour l'attirer vers lui. Leurs lèvres se rencontrèrent, brûlantes d'impatience, et le baiser fut tout sauf timide. Jisung se montrait entreprenant, ses lèvres se pressaient avec insistance contre celles de Minho, comme s'il cherchait à fusionner avec lui, à s'imprégner de chaque sensation.
Il mordilla doucement sa lèvre inférieure avant d'y glisser sa langue pour explorer sa bouche. Il savourait chaque instant, chaque goût, et son partenaire répondait avec autant d'ardeur. Le baiser devint rapidement plus intense, plus profond, chaque mouvement plus audacieux que le précédent. Mais d'un seul coup, il mit un terme à l'échange et se recula juste assez pour constater à quel point son action avait mis à mal son amant. Minho, les yeux mi-clos et le souffle déjà court, semblait ne plus savoir où il était.
— Cet effet-là, souffla Jisung contre sa bouche.
Il revint s'en emparer mais ne pouvait plus se contenter de ce contact. Il laissa ses mains parcourir le corps de Minho, caressa ses épaules, descendit le long de son torse pour sentir la chaleur de sa peau à travers sa chemise. Ses doigts agiles commencèrent à défaire les boutons pour dévoiler peu à peu son torse musclé.
Minho, porté par la fougue de Jisung, agrippa fermement ses hanches pour les rapprocher encore plus. Leurs corps se pressaient l'un contre l'autre, et chaque frôlement provoqua en eux des ondes de plaisir intenses et délicieuses. Jisung, enhardi par la réponse de Minho, poussa un gémissement contre ses lèvres quand il sentit son érection s'appuyer sur la sienne. Le baiser s'approfondit encore et leurs langues jouèrent ensemble, accompagnées parfois de soupirs de bonheur.
Ils reculèrent à peine pour reprendre leur souffle, leurs lèvres restèrent à quelques millimètres l'une de l'autre.
— Je te veux tellement, Minho
Le concerné répondit par un grognement approbateur et il attira Jisung encore plus près. L'atmosphère était chargée d'une tension érotique insoutenable. Jisung le désirait, pas seulement de manière sexuelle, mais il ne pouvait pas le lui dire.
— Je te veux tellement moi aussi.
Leurs lèvres se pressèrent encore avec passion et chaque baiser devint plus ardent. Les doigts de Jisung s’enfonçaient dans les cheveux de Minho pour un trouver le soutien nécessaire pour ne pas totalement perdre pied tandis que son autre main glissait le long de son torse dénudé. Il arriva à son pantalon et s'attaqua à la boucle de sa ceinture. Cette initiative arracha un énième grognement à son partenaire. Ce son profond résonna en lui, il se sentit électrisé, chaque nerf de son corps vibrant sous le désir intense qui le traversait. Sans cesser de l’embrasser, Jisung défit sa ceinture, puis fit sauter le bouton et descendit la fermeture. Il passa une main dans son sous-vêtement et Minho se cambra quand il empoigna son sexe. Ses gestes étaient imprécis et hâtifs, il avait besoin de le toucher, de l'entendre gémir, de le sentir gonfler dans sa main.
— Putain, Jisung…
Minho était déjà haletant, ses soupirs et ses gémissements s'échouaient dans le baiser.
— J'ai… j'ai envie que…
Il serra la dent pour retenir un cri lorsque le pouce de son partenaire passa habilement sur son gland afin de recueillir le peu de liquide qui s'écoulait. Il agrippa une des hanches de Jisung pour y enfoncer ses doigts.
Mais le jeune homme n'avait pas dit son dernier mot. Ses baisers se firent plus pressants, plus exigeants tout comme ses mouvements sur le membre de son amant. Il descendit ensuite le long de sa mâchoire pour embrasser et mordiller la peau délicate de son cou et laisser une traînée humide sur son passage. Minho se cambra encore et lui offrit un meilleur accès. Il se trémoussait, avide de plus de sensations et d'attentions. Jisung ne put s'empêcher de sourire en sentant les réactions de l'homme à ses caresses. L'entendre soupirer son nom avec tant de besoin et de désir l'excitait encore plus.
Sa main continua de jouer habilement avec son sexe, il alternait entre des caresses lentes et des pressions plus intenses. Il voulait pousser son amant toujours plus loin dans l'extase. De sa bouche, il continua son exploration. Il s'attarda sur chaque point sensible et traça un chemin vers son torse. Il s'arrêta pour embrasser et mordiller légèrement ses tétons, lui arrachant de nouveaux gémissements. Minho, toujours plus fébrile, agrippa fermement les draps sous lui, comme pour s'ancrer dans la réalité.
Il était sur le point de céder, il peinait à respirer correctement et Jisung pouvait aisément deviner qu'il ne tiendrait pas très longtemps s'il continuait ainsi. Il stoppa tout mouvement sur son membre et se redressa légèrement, ses yeux sombres plantés dans ceux de Minho.
— Tu es tellement magnifique comme ça, murmura Jisung.
Minho, à bout de souffle, trouva tout de même la force de sourire.
— Suce-moi. S'il te plaît.
Jisung s'en mordit la lèvre. Son partenaire le regardait avec tant d'envie, de supplication et en même temps de malice, qu'il frissonna. Le voir ainsi, les cheveux déjà humides et la peau luisante, était un délicieux spectacle.
— J'adore quand tu perds le contrôle, dit-il.
— Je ne le perds pas, détrompe-toi, lui assura l'homme.
Suite à ces mots, Jisung délaissa son sexe et s'empressa de lui ôter tous ses vêtements. Il voulait le voir totalement nu, pouvoir contempler son corps et le toucher absolument partout tandis qu'il le prendrait en bouche. Même si Minho jouait les fanfarons et essayait de prétendre qu'il contrôlait la situation, Jisung voyait bien que c'était faux. Il tremblait d'impatience. Chaque parcelle de son corps le réclamait, désespéré d'atteindre enfin la jouissance dont il avait besoin.
Il reprit alors ses baisers, traça un chemin brûlant le long de son torse et de son abdomen jusqu'à arriver à son pubis. Chaque contact était une promesse, une caresse délicate qui laissait une traînée de frissons sur la peau de son amant. Lorsqu'il atteignit enfin l'endroit tant attendu, Minho prit une grande inspiration. La langue de Jisung glissa le long de son érection, du gland jusqu'à la base avant qu'il ne referme les lèvres dessus. Délicatement, il prit le membre de son partenaire en bouche et entreprit des mouvements de va-et-vient lents et profonds qui lui arrachèrent de longs soupirs de soulagement. Ses hanches se soulevèrent légèrement du lit en réaction aux divines sensations que Jisung lui procurait. Celui-ci continua son exploration, il joua de sa langue jouant, remontait le long de sa verge pour jouer avec le gland avant de redescendre pour le sucer avec envie. Il savourait chaque gémissement et chaque mouvement de Minho. Ses mains caressaient ses cuisses, les pressant et relâchant de temps à autre, puis les griffant même parfois.
Le plaisir montait en vagues, de plus en plus puissantes, et Minho sentait qu'il n'allait pas pouvoir tenir bien longtemps. Ses doigts se perdirent dans les cheveux de Jisung et il les agrippa avec une force désespérée. Il le guida sur son sexe, sans doute ne voulait-il pas totalement perdre le contrôle. Mais le jeune homme savait qu'il avait actuellement tout pouvoir sur lui. Il accéléra la cadence, ajouta une main à son œuvre et cela fut suffisant pour le pousser au bord du précipice.
Il atteignit enfin le point de non-retour et se laissa aller dans un cri de pur plaisir. Son corps se cambra sous la vague d'extase qui le traversa et Jisung accueillit sa semence chaude sur sa langue avant de l'avaler.
Il ne s'arrêta pas pour autant et continua quelques instants ses va-et-vient sur le membre de son amant. Puis il le lécha encore avant de remonter lentement pour que ses lèvres trouvent de nouveau celles de Minho pour un baiser doux et rassurant. Encore haletant, l'homme l'accueillit dans ses bras et le serra pour le rapprocher encore plus.
— C'est ça que tu appelles "ne pas perdre le contrôle" ? rit Jisung.
Minho rit à son tour, le genre de rire spontané et sincère. Il était plutôt rare de le voir autant détendu.
Autant lui-même.
— C'est ta faute. Avec toi je…
Il marqua une pause, plus sérieux désormais. Jisung se redressa juste assez pour capter son regard, il pouvait y lire une émotion nouvelle qu'il ne parvenait pas à identifier. Minho avait peut-être des difficultés à s'exprimer verbalement, mais son visage était bien plus expressif qu'au départ.
— Tu ?
Il roula des yeux et déglutit, un malaise palpable s'était installé.
— Je perds peut-être un peu le contrôle.
— Juste un peu ?
La moquerie de Jisung lui arracha une plainte.
— Tu me rends fou, ça te va comme ça ? bougonna-t-il.
— Moi, Han Jisung, le simple petit étudiant en audiovisuel, je rends fou un homme comme toi ? demanda-t-il en faisant glisser son index d'entre ses pectoraux jusqu'à son sexe. Toi, un homme charismatique, richissime, qui peux tout avoir ?
Minho frissonna et passa la langue sur sa lèvre inférieure. Jisung sourit, heureux de provoquer en lui ce qu'il attendait et de le voir en train d'essayer de lutter contre. Mais sa virilité semblait à nouveau s'éveiller et il était sûr d'une chose : ils n'en avaient pas encore terminé. Il abandonna le lit et son amant dessus afin de tirer les doubles rideaux, puis se dirigea vers les valises.
— Tu as pris du lubrifiant ?
Minho se redressa sur ses coudes et haussa un sourcil.
— Dans ma trousse de toilette.
Sans attendre, Jisung la saisit et la posa sur la grande coiffeuse. Il l'ouvrit pour en sortir le tube qui l'intéressait qu'il balança sur le lit. Puis il se débarrassa de l'intégralité de ses vêtements, les abandonnant lâchement sur le sol en moquette. Minho cligna des yeux à plusieurs reprises.
— Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta Jisung.
— Te voir aussi entreprenant, ça m'excite énormément.
— Oh…
Les joues de Jisung s'empourprèrent. La remarque de Minho ne l'embarrassait pas, elle lui faisait beaucoup plaisir d'ailleurs, mais qu'il le formule ainsi, c'était surprenant. D'ailleurs, il avait l'impression qu'ils n'avaient jamais autant communiqué que ce soir. Bien sûr, ils faisaient toujours attention l'un à l'autre dans l'intimité, mais cette fois c'était encore différent. Ils se taquinaient, le lien qui les unissait était encore plus intense, bien au-delà du physique. Ensemble, ils étaient à l'aise. Ils pouvaient être eux-mêmes sans peur du jugement, sans que tout soit parfait.
Minho dirigea une main vers son sexe pour se masturber dans des gestes lents, presque apathiques.
— J'ai envie de toi, dit-il.
Jisung se mordit la lèvre d'anticipation. Lui aussi avait terriblement besoin d'être soulagé. Il voulait sentir son amant le pénétrer, voir son visage se déformer sous le bonheur d'être en lui, toucher son corps, embrasser ses lèvres, entendre ses gémissements dans le creux de son oreille.
— Tu veux faire ça comment ?
Jisung avança vers le lit pour y grimper. Minho l'aimait entreprenant ? Il allait l'être encore plus. D'un geste franc, il le repoussa afin qu'il s'allonge dans l'amas de coussins et se plaça à califourchon au-dessus de lui. Ses yeux emplis de luxure le scrutaient, glissaient sur sa peau pour s'imprégner de chacune de ses courbes.
— Qu'est-ce que… tu fais ? balbutia Minho.
— J'entreprends.
Il se pencha pour attraper le lubrifiant et en déposa un peu sur ses doigts. Minho ne le lâchait pas du regard, à la fois impatient et intimidé par le spectacle qui se déroulait devant lui. Ses doigts glissèrent habilement vers sa propre intimité et ses yeux se révulsèrent quand il se pénétra de son index. Il prit soin de préparer son corps pour ce qui allait suivre tandis que son amant observait chacun de ses mouvements, chacune de ses expressions. Il était comme hypnotisé par le corps de Jisung, mais aussi fasciné par la confiance qu'il dégageait ce soir.
Il se prépara méticuleusement, il ne voulait pas précipiter les choses et être assez détendu pour recevoir Minho en lui. Il laissa échapper un gémissement, puis un deuxième, et de nombreux autres. Ses hanches ondulaient légèrement sous le plaisir qu'il se procurait. Minho se mordit la lèvre inférieure et ses mains s'agrippèrent aux draps sous lui. Jisung, les yeux mi-clos, lui adressa un sourire.
— Tu es tellement sexy... murmura Minho d'une voix rauque.
Encouragé par les mots de son amant, Jisung ajouta un troisième doigt. Ses mouvements devinrent plus fluides et ses gémissements plus nombreux. Son visage se crispait de bonheur, à tel point qu'il donnait l'impression de pleurer d'envie. Il se pencha légèrement en avant pour atteindre les lèvres de Minho. Il pouvait sentir son odeur musquée, la chaleur émaner de son corps. Ils étaient en feu, prêt à se consumer l'un l'autre et ils échangèrent un baiser rapide et passionné avant que Jisung ne se redresse.
— Prêt ? questionna-t-il d'un air malicieux.
— À ton avis ?
Minho prit son érection en main pour s'administrer quelques coups de poignet et Jisung l'aida avec du lubrifiant. Puis il fit volte-face, offrant à son partenaire une vue imprenable sur sa coupe, sur ses fesses qu'il remua de manière sensuelle jusqu'à entrer en contact avec son membre tendu.
— Putain, Jisung…
Le concerné jeta un regard par-dessus son épaule.
— Oui ?
— Cette position… Tu veux m'achever ?
— Oh, je pensais que ça te plairait.
Il jouait les innocents, mais il savait parfaitement ce qu'il faisait. Et en réponse, Minho attrapa son postérieur à pleines mains, ses ongles s'enfonçant dans sa chair.
— Ça me plaît… énormément.
Jisung sourit, satisfait de voir que son initiative avait l'effet escompté. Rendre Minho aussi fébrile, ça n'arrivait pas tous les jours, même si c'était de plus en plus courant de le voir ainsi. Plus ils se côtoyaient, plus ils étaient intimes, et plus il laissait tomber toutes ses barrières. Il fit lentement glisser son corps le long du sexe de son amant et il le fit pénétrer progressivement. Il savoura chaque centimètre qui le remplissait, les dents serrées sous le bien-être qui l'envahissait. Puis il laissa échapper un long gémissement de plaisir, amplifié par la tension et l'attente.
Minho, quant à lui, ferma les yeux, submergé par l'agréable chaleur autour de son membre qui se propageait dans tout son corps.
— Qu'est-ce que j'aime ta queue, lança le jeune homme en commençant à bouger son bassin en un lent va-et-vient.
Minho lui agrippa les hanches avec encore plus de poigne pour guider ses mouvements. Jisung laissa échapper un gémissement rauque, la sensation de plénitude était intense et lui donnait le tournis. Chaque mouvement était calculé pour maximiser le plaisir de l'autre, chaque souffle était la promesse d'un orgasme qui ravagerait tout sur son passage.
Jisung se cambra et bascula la tête en arrière, ses nombreux gémissements se répercutèrent sur les murs de la chambre alors qu'il se soulevait dans un rythme effréné. Il fallait qu'il se soulage, et qu'il soulage son amant.
— Oh, Minho... c'est tellement bon…
La cadence accéléra d'un cran, Minho observait son sexe disparaître dans l'intimité de son partenaire, et cela l’excita davantage. Machinalement, son bassin se souleva à la rencontre de ses fesses et leurs corps s'harmonisèrent à la perfection. Chaque va-et-vient leur envoyait des vagues de plaisir, chaque bruit humide de leur peau se heurtant les poussait un peu plus au bord du précipice. Les gémissements de Jisung se mêlaient aux grognements de Minho, leurs souffles se faisaient de plus en plus courts et saccadés alors qu'ils essayaient d'atteindre l'orgasme.
— Je veux te voir jouir, dit Minho entre deux soupirs.
Ni une ni deux, Jisung se souleva pour se remettre face à lui. Une main posée sur son torse, il utilisa l'autre pour guider son sexe en lui et l'engloutir tout entier, d'un seul coup. De concert, un cri leur échappa. Le plaisir monta en eux comme une marée, inexorable et implacable. Minho sentait chaque contraction des muscles de Jisung autour de lui et chaque mouvement leur provoquait une vague de sensations presque insupportablement agréables.
Ils étaient proches de l'extase. Si proche qu'ils avaient même l'impression qu'ils n'y arriveraient pas. Et pourtant, Minho fut le premier à se laisser submerger par l'orgasme, incapable de retenir ses gémissements alors que son corps tout entier se cambrait sous son partenaire et que ses doigts s'agrippaient à ses hanches avec une force désespérée pendant qu'il se déversait en lui. Jisung suivit de près, son dernier cri emplit la pièce et son corps convulsa de plaisir. Soucieux de prolonger cet instant d'extase, Minho lui administra quelques coups de reins supplémentaires jusqu'à ce que tout s'arrête.
Jisung se laissa tomber doucement sur la poitrine de Minho, haletant, l'esprit sens dessus dessous. Leurs cœurs battaient à l'unisson et leur peau humide de leurs ébats se tapissa de frissons. Minho passa une main tremblante dans les cheveux de Jisung et le tint fermement contre lui.
— Je sens que ça coule, rit le jeune homme.
— Hm, je t'ai bien rempli.
— J'aime bien.
Un petit son de gorge échappa à Minho et Jisung chercha à se lover davantage contre lui.
— T'es le premier gars à me faire ça, lança Minho.
— À te faire quoi ?
— Me monter de cette manière.
La révélation le surprit. Son amant semblait être un homme expérimenté en matière de sexe, en tout cas c’était l'image qu'il dégageait, mais il se rendait compte qu'il s'était peut-être trompé sur son compte. Même si Minho avait eu une vie sexuelle active et plusieurs conquêtes, il n'avait pas tout essayé non plus.
— Même pas Chan ?
Il secoua négativement la tête.
— On a fait beaucoup de choses, mais pas ça. Il était pas trop… Enfin, c'était plutôt lui qui me baisait le plus souvent.
— Oh…
Un silence prit place dans la chambre. Jisung clignait des yeux de manière frénétique, il ne pouvait s'empêcher d'imaginer Minho et Chan ensemble, dans une situation qui ne le regardait absolument pas.
— J'avais besoin de ça, juste de me faire tringler et de ne plus penser à rien.
— Minho, t'as pas à te justifier.
Il émit un son de gorge et se défit de l'étreinte de Jisung pour quitter le lit. Perdre la chaleur réconfortante de sa peau fit râler ce dernier. Il comprenait que Minho avait vécu des moments difficiles, et qu'il en vivait encore, mais ce n'était pas de sa faute. Il n'avait pas à subir pour ceux qui lui faisaient du mal.
— Il va bientôt être minuit, tu veux venir sur le balcon avec moi ?
Jisung se leva et il sentit le sperme lui couler le long des cuisses. Il grimaça, ce n'était pas la sensation la plus agréable mais ça venait de Minho, et il acceptait tout de sa part.
Ils passèrent tout d'abord par la salle de bain afin de se débarrasser des différents fluides corporels qui maculaient leur corps, puis enfilèrent les peignoirs qui étaient mis à disposition. Ils rejoignirent le balcon, il donnait une vue imprenable sur l'océan, mais l'air de la nuit était glacial. Jisung grelotait, alors Minho le prit contre lui et le serra de toutes ses forces. Il plongea le nez dans ses cheveux, huma son odeur, puis caressa son dos dans des gestes lents et appuyés.
Malgré les températures négatives, Jisung se sentait bien, enveloppé d'une chaleur réconfortante qu'il ne voulait jamais quitter. Il aurait aimé que cet instant ne se termine jamais. Là, dans la quiétude de cet endroit, loin de tout ce qui pouvait les tourmenter, il se sentait apaisé. Mais en même temps, il y avait une part de lui qui criait de profiter de chaque seconde, car cette situation ne durerait pas éternellement. Demain, ils retourneraient chez eux, à leur quotidien loin l'un de l'autre avec nombre d'obstacles en travers de leur chemin.
— À quoi tu penses ? intervint Minho.
Jisung souffla doucement, puis ses doigts coururent sur les abdominaux de son amant par-dessus son peignoir.
— À rien.
— Hm, ne me mens pas.
Il soupira encore et se serra contre son Minho. Il entendait son cœur battre à tout rompre et pourtant, il avait l'air si calme.
— Je sais pas si j'ai envie que la nouvelle année commence.
— Pourquoi ?
— Parce que j'ai juste envie que le temps s'arrête maintenant. L'avenir me fait peur.
Minho continua ses caresses, sans rien dire, mais Jisung reprit :
— C'est trop flou, et j'aime pas ça. Je sais pas ce que je vais faire après cette année, je devrais trouver un stage ou… j'en sais rien. J'ai pas envie de m'éloigner.
— Pourquoi ?
Cette fois, Jisung se recula pour planter les yeux dans ceux de son partenaire.
— Parce que tu es là. Et je… je veux pas être loin de toi.
Un mince sourire étira les lèvres de Minho, sa main vint trouver la joue de son vis-à-vis pour la caresser de son pouce.
— Il ne faut pas que tu te bloques pour moi. Tu as des choses à accomplir, pour ton avenir justement. C'est pour toi Jisung, pour toi et seulement pour toi. Si tu ne les fais pas, tu vas regretter et je ne veux pas être responsable de ça.
— Mais je… je sais pas si j'y arriverai. Imagine si je dois partir à Busan, ou même… à l'étranger.
Il déglutit. La simple évocation de cette idée lui comprimait le cœur. S'il se retrouvait à des milliers de kilomètres de Minho, il ne le supporterait pas. Il était bien trop attaché à cet homme pour tout arrêter, même si leur relation était vouée à rester cachée. Tant pis, il était prêt à s'en accommoder. Parce qu'il l'aimait. Il l'aimait tellement fort, comme il n'avait jamais cru pouvoir aimer.
— On surmontera ça, d'accord ?
La voix de Minho, empreinte de bienveillance, ne le rassura pas pour autant. Il voulait y croire, mais il n'y arrivait pas. Surmonter une séparation, ça allait être compliqué. Leur relation était tout de même très physique, ils avaient ce besoin irrépressible de se toucher, de s'embrasser, de faire l'amour, de se regarder avec intensité. Ce qu'ils n'osaient pas se dire passait avant tout par les gestes.
— Ça me fait peur. Je suis pas sûr d'y arriver.
— C'est normal, tu es encore jeune et…
— Non Minho, l'interrompit Jisung, mets pas ça sur le compte de mon âge, s'il te plaît.
L'homme hocha la tête.
— Tu as raison, excuse-moi.
— Je sais ce que je veux, et je veux pas m'éloigner de toi parce que…
Il inspira à pleins poumons et ferma les yeux un court instant. Certains mots ne pouvaient pas être prononcés entre eux, il en était conscient. Même s'il avait envie de lui crier à quel point il l'aimait, il ne pouvait pas. Alors il se contenta de revenir se blottir contre son amant, ses bras forts autour de son corps. Le bruit des vagues au loin les berçait. C'était un moment suspendu dans le temps, un moment de calme avant que la tempête ne se déchaîne.
— Pourquoi on ne parle jamais de nos sentiments ?
À son tour, Minho prit une grande inspiration.
— Parce que c'est trop dangereux, murmura-t-il, la voix tremblante.
Jisung ne répondit rien et les premiers éclats des feux d'artifice illuminèrent le ciel et se reflétèrent sur la mer. Le spectacle était magnifique et Jisung se laissa émerveiller par cet instant, comme s'il s'agissait de la fin de tout.
•••
Hellooo ♡
J'espère que vous allez bien (après ce chapitre 😌).
J'ai lu vos théories... vous n'êtes pas prêt.es pour ce que je vous prépare ahah j'ai même limite hâte de vous poster la fin. Mais pour ça il va falloir attendre la semaine prochaine 😃 Les deux derniers chapitres + le "bonus" arrivent bientôt.
À très vite 🩷
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