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• chapitre 41

Depuis plusieurs jours, Dayoung était davantage présente à l'appartement. Elle avait moins de travail et plus de temps libre, ce qui n'arrangeait pas les affaires de Jisung. De surcroît, Minho s'absentait beaucoup pour des dîners avec des collaborateurs et les moments passés ensemble se faisaient rares. Ce n'était plus vraiment supportable ; sa chaleur lui manquait, son souffle dans son cou lui manquait, ses mains sur son corps lui manquaient. Il avait besoin de son contact, d'une attention, n'importe quoi qui lui montrerait qu'il avait toujours envie de lui. Il le sentait à la tension palpable qui prenait place quand ils se trouvaient dans la même pièce, quand ils se fixaient, mais Jisung avait besoin de concret. Un simple geste lui suffirait et si Minho n'osait pas le lui donner, il irait le chercher lui-même. Il avait bien assimilé le fait qu'il devait prendre les devants parfois, qu'il ne devait pas seulement attendre patiemment dans son coin. Minho le voulait audacieux et surprenant, alors il était déterminé à l'être. Ce n'était pas toujours facile, sa nature timide pouvait le freiner parfois, mais il était trop accro pour ne rien faire.

Après les cours, Jisung avait prévu de travailler avec Ryujin sur un projet qu'ils devaient réaliser par groupe de deux. Ils avaient un script à rédiger pour un court métrage duquel la jeune femme serait l'actrice. Le défi consistait à parler d'un sujet de société et les deux étudiants s'étaient mis d'accord pour traiter de quelque chose qui leur tenait à cœur et qui les concernait.

— Du coup, on te suivrait tout au long du film, au début tu sembles mener une vie normale mais intérieurement tu te bats avec ton identité sexuelle, expliqua Jisung alors qu'ils remontaient les marches de la station de métro.

Ryujin, les mains dans les poches, acquiesça vivement à sa proposition. Ils en avaient déjà discuté, mais Jisung voulait une nouvelle fois s'assurer qu'ils étaient encore sur la même longueur d'onde. Ce n'était pas quelque chose de simple à aborder et ils avaient longuement débattu ainsi que pesé le pour et le contre. Mais c'était important pour eux, car ils ne pouvaient pas attendre que quelqu'un d'autre fasse entendre leur voix. Il fallait parfois se jeter à l'eau, ouvrir la marche pour que d'autres voix s'élèvent et se joignent au cortège. Si personne n'osait parler de ces sujets, rien ne pouvait avancer. Et puis, ils abordaient déjà un style qui pouvait faire parler, ils n'étaient plus à un jugement près.

— Il faudra ajouter beaucoup de monologues intérieurs et des flashbacks aussi, pour accentuer le fait que ça dure depuis longtemps et que c'est pesant, ajouta la jeune femme.

— T'es d'accord pour être filmée, y'a pas de souci ?

— Non, je te l'ai déjà dit, Ji. Ça passera mieux si c'est moi.

— Tu sais, j'ai pas peur de me faire juger et qu'on pense que je suis gay. Enfin, oui je le suis, mais je suis à l'aise avec ça. Que les gens pensent ce qu'ils veulent, je m'en fiche.

Ryujin pouffa de rire.

— Tu dis ça mais je sais que c'est pas vrai.

Jisung déglutit. Il n'aimait pas cette facilité qu'avait son amie à lire en lui comme dans un livre ouvert.

Il savait qu'elle avait raison. Malgré ses paroles d'assurance, une petite voix au fond de lui-même criait parfois de peur du jugement, de la stigmatisation. Mais il refusait de laisser cette peur dicter sa vie. Ryujin le connaissait trop bien pour qu'il puisse lui cacher quelque chose. Ils étaient comme ça, francs l'un envers l'autre, même si parfois cela mettait en lumière des vérités qu'ils préféraient garder enfouies. C'était le prix à payer pour une amitié sincère et profonde. Et puis, dans leur projet, ils se devaient d'être authentiques même si cela signifiait affronter leurs propres démons.

Et Jisung en avait beaucoup en ce moment. Plus le temps passait et plus il se sentait acculé, au bord du précipice. Il avait la sensation qu'une simple pichenette pouvait le faire basculer dans le vide. Il tenait en équilibre mais il avait conscience qu'il pouvait chanceler à tout instant.

— Au fait, comment ça se passe ces derniers jours ? demanda Ryujin, comme si elle avait saisi les tourments de son ami.

Jisung soupira lourdement et ses épaules s'affaissèrent.

— C'est compliqué.

— Dans quel sens ?

— Dayoung est toujours là, on peut même pas avoir un seul moment rien qu'à deux. J'ai l'impression qu'elle veut pas lâcher Minho, comme si elle avait peur.

Ryujin fronça les sourcils en hochant la tête.

— Elle sent peut-être que quelque chose à changé ? Il s'est passé un truc ?

— C'est depuis ce jour où il m'a acheté ma nouvelle caméra. On est rentrés un peu tard et ça lui a pas plu. Mais franchement, j'ai pas compris son attitude.

— Tu crois pas qu'elle pourrait être jalouse ?

Jisung se redressa, les yeux écarquillés et une moue collée au visage. Cette idée ne lui avait même pas traversé l'esprit.

— Jalouse de quoi ? Je suis un étudiant paumé qui a même plus d'endroit où vivre alors qu'elle est une mannequin renommée à l'international, je vois pas ce que…

Sa voix s'atténua alors qu'il sentait le regard insistant de son amie le dévisager. Il déglutit, se rendant compte que ce n'était pas sa situation qui pouvait provoquer la jalousie de Dayoung, mais plutôt la relation privilégiée qu'il avait avec Minho. Même si la jeune femme n'avait pas conscience de ce qu'ils vivaient réellement, voir qu'ils s'entendaient bien et que son époux lui avait fait un cadeau d'une telle valeur pouvait la faire rager. Et dans le fond, Jisung comprenait. Il l'avait emmené faire les boutiques, il lui avait payé une toute nouvelle caméra et cela lui avait fait plaisir. Si cela avait été pour Dayoung, Minho n'en aurait pas fait autant, pas même la moitié. 

— Peut-être que ce n'est pas contre toi, mais contre elle, parce qu'elle n'arrive pas à avoir ce genre de moment avec son mari. Tu vois ?

Jisung acquiesça. Ils arrivaient à proximité de la résidence et son cœur battait à tout rompre à l'idée de rentrer à l'appartement. Il ne voulait pas que Dayoung lui en veuille pour sa propre situation, après tout ce n'était pas de sa faute à lui si son mariage ne fonctionnait pas. Ils s'étaient unis pour une raison autre que l'amour, elle ne pouvait pas s'attendre à ce que leur quotidien soit digne d'un livre romantique où tout était beau et joyeux, où ils seraient heureux. Elle avait fait ce choix tout en sachant comment était Minho, elle avait dit avoir ses raisons et elle ne pouvait pas s'en plaindre ou le tenir pour responsable. Oui, il couchait avec son mari, mais ce n'était pas à cause de ça que ce dernier se montrait aussi distant et indifférent.

— Je sais pas pourquoi elle l'a épousé, ça n'a aucun sens, soupira-t-il.

— Demande lui ? proposa la jeune femme.

— J'ai déjà essayé d'en savoir plus, mais elle se cache derrière des phrases toutes faites.

— Alors demande à Minho.

Il déglutit. C'était une possibilité mais il n'était pas sûr d'oser, ça restait un sujet sensible le concernant. Minho avait épousé Dayoung pour cacher son homosexualité et surtout pour ne pas être déshérité, et même s'il trouvait la deuxième raison plus que vénale, il ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie. Se faire passer pour ce qu'il n'était pas devait déjà le ronger bien assez.

— Je peux pas. C'est pas le genre de trucs dont on parle ensemble.

— Est-ce que vous avez des discussions même ? plaisanta Ryujin.

La question fit rire Jisung, elle n'avait pas tort. Ils ne parlaient pas vraiment, et c'était sans doute un point qu'il aurait aimé changer dans leur relation. Mais Minho était comme ça, peu bavard et très… physique. Enfin, quand ils avaient l'occasion — ou surtout la chance — de se retrouver seuls, chose qui n'arrivait pas souvent en ce moment. Certes, il y avait des petits gestes, des regards, mais rien de concret et très peu de mots échangés. Un bonjour de temps à autre, un merci, mais jamais un sourire, jamais un message. Ça commençait à lui peser mais il avait décidé d'y remédier. Dès qu'il le pourrait, il montrerait à Minho de quoi il était capable.

Ils pénétrèrent dans le hall du grand immeuble et le jeune homme à l'accueil les gratifia d'un signe de tête. Ryujin observait tout autour d'elle avec un certain émerveillement dans les yeux. Dans l'ascenseur qui menait au penthouse, la jeune femme émit un soupir de stupéfaction.

— Je savais qu'ils étaient blindés mais là…

Jisung rit.

— Y'a même un hall d'accueil avec un réceptionniste, c'est le grand luxe.

— Oui, ils ont un service de jour et de nuit. Ils réceptionnent les livraisons, s'occupent du pressing, puis de plein d'autres choses.

Elle fit de grands yeux ronds avant de toucher les boutons de l'ascenseur.

— Même ça on dirait une oeuvre d'art. J'ose pas imagine leur appart, mon dieu je vais plus vouloir repartir dans ma coloc !

Ils arrivèrent à destination et, quand les portes s'ouvrirent, Ryujin avança timidement. Jisung sourit en la voyant si hésitante, mais il comprenait parfaitement qu'elle fut impressionnée. Lui aussi l'avait été la première fois où il avait mis les pieds dans ce lieu. Tout était trop grand, trop spacieux, trop éclatant. Bien qu'habitué à vivre dans un somptueux intérieur, il avait eu l'impression de pénétrer dans un autre monde, plus opulent que tout ce qu'il avait connu. Minho était un homme impressionnant et son habitat était à son image.

— Ça a l'air calme, marmonna Jisung. Je me demande si…

— Jisung !

La voix de Dayoung le coupa net dans ses réflexions. La jeune femme arriva vers eux avec un large sourire et elle lui pressa l'épaule dès qu'elle fut à son niveau, le regard fixé sur Ryujin.

— Bonjour, Ryujin c'est ça ?

— Euh, oui.

— Enchantée, je suis Dayoung, la soeur de Jisung. Il a beaucoup parlé de toi, surtout ces derniers temps.

Elle ponctua sa phrase d'un rire et les deux étudiants échangèrent un regard empli de malaise. Jisung ne comprenait pas pourquoi sa demi-sœur agissait de cette manière, bien trop enthousiaste et oppressante. Il avait l'impression qu'elle se forçait à sourire et à avoir l'air sympathique alors que depuis quelques jours elle était plutôt morose.

— Vous voulez boire quelque chose ? Il y a du soda au frais, ou du jus de fruit.

— Oui on va… on va se débrouiller, t'en fais pas.

Dayoung tapota le bras de Jisung avant de s'éclipser aussi vite qu'elle était apparue. Les deux amis rejoignirent la cuisine pour se servir deux verres de limonade avant d'aller dans la chambre de Jisung. Une fois la porte fermée, ils déposèrent leur sac au sol et les verres sur le bureau avant de se tourner l'un vers l'autre.

— Tu parles beaucoup de moi ? demanda Ryujin, un sourcil levé.

Jisung s'affala sur son lit en lâchant un lourd soupir.

— Pas du tout, dit-il. Le prends pas mal hein, mais j'ai juste parlé de toi quand j'ai demandé si tu pouvais venir ce soir.

Elle pouffa de rire et vint s'asseoir à côté de lui.

— Je le prends pas mal, je trouvais ça juste bizarre venant de toi.

— Je sais pas à quoi elle joue là.

Un court silence prit place et un nouveau soupir retentit avant que la jeune femme ne s'allonge à son tour. Jisung avait beau retourner la situation dans tous les sens, il ne comprenait pas l'attitude de Dayoung. Elle jouait les gentilles sœurs alors que cela faisait des jours qu'elle lui adressait à peine la parole. La tension à l'appartement devenait insoutenable, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre.

— Peut-être qu'elle espère inconsciemment que tu te mettes en couple avec moi pour t'éloigner de son mari.

— Mais je ne me l'accapare même pas ! s'indigna Jisung en se redressant. On se parle à peine, d'ailleurs personne se parle ici !

— Calme-toi, j'ai pas dit que c'était le cas, juste que dans sa tête c'est comme ça. Comprendre la psychologie des autres, c'est pas facile. Même elle doit pas se comprendre…

Jisung ferma les yeux et expira tout l'air par le nez. Il se leva, fouilla dans son sac pour sortir son paquet de cigarettes et son briquet. Il avait bien besoin d'en fumer une avec tout le stress qu'il accumulait ces derniers temps. Ça devenait insupportable de vivre dans une ambiance aussi pesante, il fallait qu'il évacue.

Une fois sa cigarette consumée, il se sentit un peu mieux et plus enclin à travailler.

Pendant près d'une heure et demie, ils donnèrent leurs idées et redigèrent le script. Jisung notait les angles de prises et accompagnait tout cela de quelques schémas rapides pour mieux s'y retrouver par la suite. Allongé sur le lit, Ryujin à côté de lui en tailleur, il essayait de rester concentré mais il commençait à avoir faim. Et surtout, du bruit dans le hall d'entrée le fit se redresser. Minho devait être rentré et il n'avait qu'une envie : le voir.

— Montre encore plus ton enthousiasme et tu vas ressembler à un chien qui attendait impatiemment le retour de son maître. Encore un peu et tu remuerais presque la queue.

Jisung grimaça. Il ne voulait pas passer pour le gars accro, mais ses réactions le trahissaient.

— T'es comme un fou alors que tu l'as même pas vu, et tu te demandes pourquoi ta sœur est sur la défensive ?

— Tu crois que ça se voit que…

— Ji, t'es pas du tout discret. Fais attention, t'es pas loin de baver.

Il fronça les sourcils, l'air boudeur, tandis que Ryujin ne put s'empêcher de rire. Il ne se contrôlait pas et c'était un peu gênant. S'il agissait ainsi en public, quelqu'un allait finir par comprendre qu'il était attiré par Minho, et c'était tout ce qu'il ne souhaitait pas. Il fallait garder ça secret, autant que possible.

— J'en peux plus, dit-il tout bas.

— De quoi ?

— D'être comme ça. Je m'insupporte, et je suis sûr que Minho va finir par en avoir marre de mon comportement.

Ryujin lui caressa lentement l'avant-bras tout en le regardant avec compassion.

— Dis pas ça.

— D'ailleurs je sais même pas pourquoi il couche avec moi, peut-être que c'est juste facile parce que je suis là quand il en a envie, à sa disposition.

— Vous parlez jamais de… de vos sentiments ?

Jisung pouffa de rire et secoua négativement la tête. Quels sentiments ? Il était persuadé que Minho n'en avait pas pour lui, mais il était moins sûr de ce que lui-même ressentait pour cet homme. Il l'attirait, physiquement, sexuellement, mais peut-être ressentait-il quelque chose d'autre à son égard ? Et peut-être aurait-il aimé que Minho ne le considère pas seulement comme une distraction. Il n'arrivait pas à cerner ses pensées, et c'était frustrant. Il lui faisait souvent des compliments, sur son physique, sur son style vestimentaire, et aussi sur ses compétences, mais le trouvait-il intéressant et à son goût humainement parlant ? Était-ce purement sexuel ?

— On parle déjà pas beaucoup tout court.

— T'as le droit d'avoir des réponses à tes questions.

— La communication avec lui c'est… compliqué. À part quand c'est pour le sexe, là ça coule tout seul.

Il rit à sa propre phrase, mais reprit vite un air sérieux et désespéré. Voilà de quelle manière ils communiquaient la plupart du temps, et comme ces derniers jours ils n'avaient presque pas eu d'interactions, il n'y avait donc aucune communication.

— Faut que tu lui dises ce que t'as sur le cœur. Faut que tu t'exprimes et que tu le confrontes. C'est cool, vous adorez coucher ensemble et ça se passe bien sur ce plan visiblement, mais toi t'as pas envie de te contenter que de ça, je me trompe ?

Un silence prit place et Jisung fixa Ryujin, droit dans les yeux. Sa respiration s'était accélérée et une sensation étrange comprima son cœur. Que voulait-il de plus ? Dans le fond, il le savait, mais ne pouvait pas l'exprimer. Il ne s'en donnait pas le droit car il avait peur de tout ce que ça pouvait impliquer et surtout, il ne voulait pas que Minho le rejette. Pourtant, ça le rongeait. Depuis qu'il l'avait emmené acheter sa nouvelle caméra, il le voyait différemment. Parce qu'il avait entrevu qui était réellement Minho, qui il aurait pu devenir s'il n'avait pas accepté ce mariage pour dissimuler son homosexualité. Il disait être incapable d'aimer, mais il savait que c'était faux. Il n'avait pas essayé, il s'en était empêché pour obtenir ce qu'il désirait : l'argent et les biens matériels. Mais quel être humain pouvait se contenter de ça toute sa vie en se faisant passer au second plan ? Minho était vénale, mais il avait aussi un cœur, ça Jisung en était persuadé.

— T'as raison, je vais essayer de lui parler.

— Oui, je pense que c'est la meilleure chose à faire si tu veux avancer.

Il adressa un sourire à son amie, elle le comprenait mieux que quiconque. Et il savait que si Minho le repoussait, elle serait là pour le ramasser à la petite cuillère.

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