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• chapitre 33

— Et vous avez pas recouché ensemble depuis ?

Jisung leva les yeux au ciel. Ses amis étaient tellement curieux au sujet de ses activités sexuelles qu'il commençait à en avoir assez. Certes, il voulait bien leur raconter ce qui se passait entre Minho et lui car il était tout excité, mais les discussions ne tournaient qu'autour de ça, et il n'avait pas envie que ses ébats deviennent leur sujet préféré. C'était surtout Felix qui était demandeur de détails croustillants, peut-être parce que sa vie intime n'était pas très agitée depuis quelque temps. Il vivait par procuration et rien ne pouvait stopper ses questions parfois déplacées, mis à part Ryujin. Elle ne manquait pas de le rappeler à l'ordre dès qu'il allait trop loin.

— Alors ? Il t'a retourné hier ou pas ?

Un coup à l'arrière de son crâne le fit crier de douleur, Jeongin et Jisung masquèrent tant bien que mal leur amusement. 

— T'as fini ? râla la jeune femme.

— Mais je veux savoir…

Felix fit la moue tout en frottant la zone que son amie venait de heurter. Elle le fixait, les sourcils froncés, mais il continuait de faire sa tête de chien battu pour espérer attendrir tout le monde. 

— Jiji en a déjà dit bien assez. S'il en parle pas c'est parce qu'il estime que c'est privé. N'est-ce pas ?

Jisung hocha la tête, un petit sourire aux lèvres. Il était vraiment reconnaissant envers sa camarade, elle le comprenait mieux que personne et savait exprimer ce qu'il ressentait quand lui n'y arrivait pas. C'était difficile d'envoyer balader un ami, de lui signaler qu'il allait trop loin et qu'il était indiscret. Et surtout quand il s'agissait de Felix, toujours jovial. Il ne pensait pas à mal, il ne se comportait pas ainsi pour mettre ses amis mal à l'aise.

— Je demanderai plus rien si c'est comme ça, fit-il d'un ton boudeur.

Jeongin lui tapota le dos comme pour compatir à sa douleur, mais connaissant le personnage, c'était plus ironique qu'autre chose.

— Il est temps que tu regoûtes aux plaisirs de la chair toi.

Felix le fusilla du regard, mais cela ne l'empêcha pas de pouffer de rire, tout comme Jisung et Ryujin qui avaient suivi. Leur ami pleurnichait depuis des semaines parce qu'il était de nouveau célibataire et que, de ce fait, il n'avait plus eu de rapports depuis. Felix qui ne s'envoyait pas en l'air au moins une fois par semaine, ça donnait ce genre de Felix : grognon et frustré. Ce n'était pas faute de vouloir ou de chercher un partenaire, mais ça n'aboutissait jamais à rien.

— Tu bosses ce soir ?

Jisung acquiesça à la question de Ryujin et aussitôt elle esquissa un petit sourire. Pas besoin de parler davantage, ils avaient tous les deux compris. Minho venait le chercher à la sortie du campus, puis ils partaient pour la concession. Jisung avait encore quelques vidéos à monter, mais il irait plus vite maintenant qu'il avait compris le résultat que son beau-frère attendait. Minho était exigeant, mais il trouvait ça plutôt normal à force de le côtoyer. Il aimait le travail bien fait, il aimait que ses souhaits soient respectés et il était capable de le porter plus loin qu'il ne l'aurait imaginé. Ce n'était pas qu'un caprice d'homme riche et hautain, c'était aussi une aide précieuse pour un jeune homme comme Jisung, encore incertain parfois, encore timide et inexpérimenté. Il voulait l'aider à évoluer, à devenir la meilleure version de lui-même. Minho était là pour le pousser, pour lui prouver qu'il était capable de faire mieux, de se surpasser. Peut-être était-ce ce qu'on lui avait appris aussi car on ne pouvait nier son expérience, aussi bien professionnelle que personnelle. C'était un homme qui avait une histoire, qui avait vécu, qui avait tenté et qui savait où il allait.

— Bosser, marmonna Felix.

— Oui, bosser, assura Jisung. Contrairement à ce que tu penses, on a pas recommencé depuis.

Le jeune homme cligna des yeux à plusieurs reprises, visiblement étonné par la révélation de son ami.

— Et ça te dit pas ? demanda d'un seul coup Jeongin.

— Si, bien sûr que si. Surtout que… c'est notre dernière soirée rien qu'à deux. Dayoung revient demain.

L'ambiance s'était soudain alourdie. Et même Jisung avait du mal à relever les yeux vers ses camarades, perdus dans un tourbillon de pensées qui s'amusaient à le tourmenter. Il devait profiter de ces derniers moments qu'il pouvait passer avec son amant avant que leur quotidien ne soit à nouveau chamboulé. Il avait pris goût à leurs baisers, à leurs caresses, à leurs réveils collés l'un à l'autre. Jisung ne comprenait même pas comment ils avaient fait pour ne pas se sauter dessus après avoir goûté à ce délicieux interdit. Sans doute parce qu'il avait déjà eu besoin de quelques jours pour totalement s'en remettre. Les courbatures l'avaient tiraillé et il avait même parfois des difficultés à rester en place tant ses muscles et ses os le faisaient souffrir. Minho était un partenaire dévoué qui ne faisait pas les choses à moitié, et Jisung avait besoin de plus d'endurance s'il voulait le provoquer au lit.

Ils se séparèrent devant la bibliothèque, et ce fut seul que Jisung continua son chemin. Son cœur battait à tout rompre tant il avait hâte de revoir Minho. Cette semaine s'était écoulée rapidement et il avait l'impression de ne pas avoir passé assez de temps avec l'homme. Dayoung revenait demain de son voyage d'affaires, et il n'arrivait pas à s'en réjouir. Il avait assimilé le fait qu'il trahissait sa confiance, et qu'il couchait avec son mari, ce n'était plus ça le souci. Maintenant, il se sentait presque jaloux de la voir partager son quotidien avec eux. Dix jours sans elle à l'appartement et il avait presque l'impression que la situation était normale ainsi. Même si Minho et lui n'étaient pas prêts de former un couple — et sans doute qu'ils ne le seraient jamais — il n'avait pas envie de voir quelqu'un s'immiscer dans leur relation. Et surtout pas Dayoung.

Au loin, il aperçut la voiture de Minho et il ne put réfréner un sourire. Les mains agrippées aux bretelles usées de son sac à dos, il pressa le pas en direction du véhicule qui ne manquait pas d'attirer les regards, comme toujours. Un si bel homme, au volant d'un si bel engin… Jisung se sentit fier d'y entrer, de s'installer sur le siège passager et de voir Minho tourner la tête vers lui pour le fixer de ses orbes intenses et noirs. Son estomac se tordit, comme s'il comprenait parfaitement où il voulait en venir sans même qu'il n'ait besoin de prononcer un mot.

L'homme redémarra et une fois engagé sur la route, il posa la main droite sur la cuisse de Jisung. Ce simple contact l'électrisa, un frisson courut le long de sa colonne vertébrale et une agréable boule de chaleur gonfla dans son bas-ventre. Ce soir, plus que n'importe lequel, il se sentait prêt à retenter l'expérience. Mais avant, il devait vraiment se mettre au travail. Depuis deux semaines, il n'avait pas fait grand-chose tant son esprit était envahi par le désir irrépressible qu'il éprouvait pour son beau-frère, mais aussi par les cours et les examens qui venaient ajouter un poids à la pression qu'il s'infligeait déjà.

Après un trajet tendu et silencieux, où les regards s'étaient échangés, ils arrivèrent à la concession. Minho se gara dans le parking et, avant de quitter le véhicule, il détacha sa ceinture et se tourna vers Jisung. Ils se fixèrent longuement, puis d'un commun accord, leurs lèvres s’écrasèrent les unes contre les autres avec une violence et une impatience inédites. C'était comme s'ils ne pouvaient plus lutter, comme s'ils remontaient à la surface pour reprendre leur souffle. Jisung cala ses mains sur les joues de Minho et le baiser fut encore plus pressé et sauvage. Soupirs et bruits humides vinrent emplir l'habitacle, puis le frottement répété de la paume de l'homme sur l'entrejambe de Jisung. Un premier gémissement lui échappa, mais fut bien vite étouffé par la bouche vorace de son beau-frère. Ce soir c'était sûr, ils allaient remettre le couvert.

Ils s'embrassèrent encore durant quelques minutes, pendant lesquelles Minho intesifia ses caresses. Le sexe de Jisung prenait de l'ampleur, bien que contenu dans son jean serré, et cela commençait à lui faire mal. Sans le vouloir, il remuait le bassin, à la recherche d'un contact plus poussé qu'il n'obtiendrait pas. La situation ne leur permettait pas de s'abandonner à cette envie grandissante qui les animait. Sachant qu'il leur était impossible de céder à la tentation, le jeune homme préféra se reculer et attraper le poignet de son partenaire afin de mettre un terme à cette séance de torture. Il le fixa, droit dans les yeux, le souffle déjà court et la peau brûlante.

— C'est trop, murmura-t-il.

Minho posa le regard sur ses lèvres avant de lécher les siennes.

— Si je n'avais pas autant de travail, je serais rentré pour te retourner dans tous les sens.

La vague d'adrénaline submergea Jisung, si bien qu'il couina sans le vouloir. Il adorait les mots crus de Minho. Il adorait la manière avec laquelle il le regardait, comme s'il allait le dévorer sans en laisser une miette. Cette soirée s'annonçait prometteuse, et le temps qu'ils passeraient à la concession ne ferait qu'attiser la tension qui brûlait entre eux.

Jisung se repositionna dans son siège et appuya sur son érection pour tenter de la faire disparaître. Il devait se calmer, au moins le temps de traverser le showroom pour rejoindre le bureau de son amant, là où il allait travailler pour faire du montage vidéo. Armé de son fidèle ordinateur portable qui avait coûté un bras, il espérait avancer assez pour pouvoir publier de nouveaux films de présentation.

Une fois plus serein, Jisung souffla un bon coup.

— On peut y aller ? s'amusa Minho.

Il acquiesça et ils quittèrent le véhicule. Une fois dans la concession, le jeune homme salua les employés d'un petit signe de tête tout en suivant son beau-frère jusqu'à son bureau. Dans cet endroit, il se sentait toujours observé comme une bête curieuse et il fallait dire que même s'il faisait un effort pour s'habiller en conséquence le vendredi, il avait un style qui ne passait pas inaperçu dans ce monde fait de classe et de sobriété.

— Tu peux t'installer à mon bureau, lui indiqua Minho. J'ai quelques petites choses à régler en bas, je te rejoins après, d'accord ?

Jisung jeta un œil au siège en cuir, puis regarda à nouveau l'homme, surpris qu'il lui laisse prendre une place aussi importante. Pour lui, ça avait une signification toute particulière.

En passant, pour récupérer deux pochettes qui gisaient sur le meuble, Minho lui asséna une petite tape sur les fesses avant de lui déclarer un sourire qui voulait tout dire. Il avait autant hâte que lui de rentrer à l'appartement.

Il alla s'asseoir et sortit son ordinateur de son sac pour le placer sur le bureau face à lui. Tandis qu'il s'allumait, Jisung en profita pour regarder tout autour de lui. Il repensa à sa première rencontre avec Minho, au premier instant où leurs regards s'étaient croisés. Il avait su qu'il ne pourrait jamais lui résister, mais il n'avait pas une seule seconde imaginé que ses fantasmes les plus inavouables prendraient vie. Minho semblait inaccessible, et il l'était toujours en quelque sorte, mais il avait quand même réussi à s'immiscer dans son quotidien, dans son intimité. Leur relation n'était basée que sur le physique car à part cela, il ne partageaient rien, mais cela lui convenait ainsi. De toute façon, il ne pouvait rien attendre de concret de la part de Minho. Il était marié à sa demi-soeur, et il se contenterait de sexe avec lui.

Pendant de longues minutes, il découpa, modifia, assembla, sans voir le temps passer. Il restait concentré sur son écran, soucieux de fournir un travail qualitatif pour lequel il aurait mérité son salaire. Et puis, il voulait satisfaire son patron, c'était important de lui prouver de quoi il était capable. Il n'était encore qu'un étudiant, alors l'opportunité qu'il lui offrait était en or.

Il se redressa sur le siège en cuir quand la porte s'ouvrit sur Minho. Ce dernier lui déclara un sourire avant de se diriger vers une armoire dans laquelle il rangea plusieurs dossier. Puis il contourna le bureau, se plaça derrière Jisung et posa les mains sur ses épaules pour entreprendre de le masser. Il se laissa faire, ferma les yeux et s'abandonna aux gestes appuyés mais terriblement agréables. Puis Minho se pencha à son oreille pour dire :

— Tu es très sexy quand tu es concentré…

Le jeune homme frissonna violemment, puis il se figea lorsque les lèvres de Minho glissèrent dans son cou pour l'embrasser lentement. Les baisers étaient légers, tels les frôlements des ailes d'un papillon, mais ils attisaient en lui ce désir toujours latent.

— Minho… soupira-t-il.

— Oui ?

— Pourquoi vous…

Le téléphone tinta, les faisant sursauter et revenir à la réalité. L'homme délaissa une des épaules de Jisung pour se pencher vers le téléphone, et il appuya sur le haut-parleur.

— Je vous écoute, dit-il.

— Hm, votre père est là, êtes-vous disponible pour le recevoir ou dois-je lui demander d'attendre ?

Minho se figea avant d'humidifier ses lèvres. Jisung l'entendit déglutir, puis sentit sa main se contracter sur son épaule. Soudain, une angoisse palpable envahit le bureau, alourdissant l'atmosphère.

— Oui. Faites-le monter.

— Très bien monsieur Lee.

La secrétaire raccrocha et Minho se mit à faire les cent pas. Toujours installé sur le siège en cuir, Jisung l'observait aller et venir tel un animal en cage. Jamais il ne l'avait vu dans un état pareil, et cela l'inquiéta au plus haut point. Il avait aperçu le père de Minho lors du mariage, un homme aux cheveux gris, à l'allure sophistiquée et aux nombreuses manières. C'était un riche dans toute sa splendeur, qui prenait les autres de haut, qui aimait se montrer. Il se souvenait de son visage dur, de son regard froid, de ses sourires inexistants. Dans un sens, Minho était bien le digne fils de son père, mais il semblait loin d'être enchanté par sa venue.

Alors lorsque les coups sur la porte vitrée retentirent, Jisung se redressa. Son cœur se mit à battre avec force dans sa cage thoracique. Il en eut mal, terriblement mal. Minho tonitrua un "Entrez" et l'homme poussa la porte pour pénétrer dans le bureau. Aussitôt, ses yeux perçants balayérent la pièce avant de se poser sur lui pour le fixer avec insistance. Jisung se leva d'un bond avant de s'incliner pour le saluer.

— Que me vaut ta visite ? demanda Minho.

— Je venais voir comment se portait mon entreprise. De nouvelles têtes, on dirait.

De son menton, l'homme désigna Jisung qui s'était réinstallé derrière le bureau.

— Il est bien vu celui-là, pour avoir le droit d'être assis sur le siège du patron.

— Han Jisung, le petit frère de Dayoung.

Monsieur Lee haussa un sourcil tout en l'analysant à nouveau.

— Aucun souvenir.

Jisung esquissa un sourire pour faire bonne figure, mais il se sentait si mal à l'aise que ses mains étaient devenues horriblement moites. Il préféra ne plus prêter attention à l'homme, de peur de se liquéfier sur place, et il se reconcentra sur son ordinateur.

— Et donc il travaille pour toi ?

— Jisung est étudiant  en audiovisuel, il s'occupe des vidéos de présentation pour le site. C'est un petit job que je lui ai confié.

Ce qui frappa le jeune homme fut le ton avec lequel Minho s'adressait à son père. Non pas qu'il était familier, mais il percevait un tremblement inhabituel dans sa voix. Il avait peur. Ou alors était-ce un signe d'agacement ? Lui qui s'exprimait toujours de manière assurée, il n'en menait pas large à cet instant.

— Hm. J'ai envie d'un whisky, annonça l'homme.

Minho fit un petit signe de tête pour lui montrer qu'il avait compris, puis il l'invita à passer dans le salon à côté. Sans un mot, sans un regard envers Jisung, il suivit son père dans l'autre pièce et en ferma la porte. Comment l'ambiance pouvait passer de torride à glaciale en une fraction de seconde ? Dès que monsieur Lee était entré dans le bureau, un souffle tétanisant s'était abattu sur eux. Tout chez lui donnait envie de se ratatiner en boule dans un coin en attendant son départ. Autant avec Minho, Jisung se sentait écrasé par son aura et son charisme, autant avec son père il éprouvait une gêne psychologique terrifiante.

Il secoua la tête et tenta de retourner à son travail, mais les voix provenant du salon l'empêchèrent de se concentrer comme il l'espérait. Monsieur Lee parlait fort, peut-être voulait-il prouver quelque chose à son fils, prouver qu'il était toujours celui qui régissait ses petites affaires. Celui qui le dominait. Car Jisung n'entendait pas Minho rétorquer. Il l'imaginait mal rester passif et pourtant, il savait que c'était ce qui devait arriver en présence de son père.

Quelques minutes s'écoulèrent, mais un rire exagéré, gras et grossier, le détourna une fois de plus de son écran d'ordinateur. Il avait l'impression d'entendre un monologue de l'autre côté de la porte.

— Tu vois qu'arrêter d'être une tapette ça te réussit !

Nouveau rire, Jisung en eut le cœur douloureux. La violence des paroles de monsieur Lee venait de le transcender et il n'eut qu'une envie : aller frapper à cette porte pour tout interrompre. Mais il était cloué à sa chaise en repensant à ses yeux, à sa stature, à toute cette animosité qu'il dégageait. Et Minho ne semblait pas réagir.

— Voyons, Minho ! Je t'avais bien dit que te taper des queues était nuisible pour toi. D'ailleurs tu devrais penser à faire des enfants. Ta femme est baisable, force-toi un peu.

Jisung plaqua une main contre sa bouche pour étouffer un cri de stupeur. C'était tout bonnement odieux. Son palpitant s'emballa dangereusement et ses oreilles se mirent à bourdonner si fort qu'il en eut mal au crâne. Comment un père pouvait-il être aussi horrible avec son fils ? Il repensa à tout ce qui s'était passé depuis qu'il avait rencontré Minho, à sa manière de le regarder, à sa rigidité, à certaines de ses paroles, à sa façon de porter peu d'intérêt à Dayoung. Lorsqu'il parlait d'apparences, en disant que ces dernières étaient plus facilement acceptables par ceux qui connaissaient la vérité, c'était bien pour cela.

Ce mariage n'était qu'un leurre. Minho avait épousé une femme pour son père, parce que ce dernier n'acceptait pas qu'il soit homosexuel. Il préférait savoir son fils malheureux tant qu'il agissait selon ses désirs plutôt que le voir épanoui aux côtés d'un autre homme. Il se demanda si l'attitude de Minho aurait été différente s'il avait pu vivre sa vie comme il l'entendait. Peut-être n'était-il pas aussi austère ? Peut-être était-ce une manière de se protéger pour ne pas être blessé davantage. Jisung en était désormais persuadé, il s'était forgé une carapace blindée pour que rien ne l'atteigne. Alors oui, il n'avait pas le pouvoir de le blesser tant qu'il se cachait derrière ce bouclier. Il ferma les yeux un court instant avant de se décider à bouger. Il se leva et se dirigea vers la porte du salon pour y toquer. Savoir Minho face à un homme qui le traitait ainsi lui brisait le cœur. Pour la première fois, il éprouva une immense compassion pour son beau-frère, car il ne méritait pas ça.

— Oui ? demanda Minho en ouvrant la porte.

Jisung eut un léger mouvement de recul quand il croisa son regard. Il était vitreux, mais tentait désespérément de paraître assuré.

— Je, euh… j'en ai terminé, j'aurais besoin de votre avis.

Il jeta un coup d'oeil dans le salon et tomba aussitôt sur monsieur Lee qui venait tout juste d'avaler le reste de son whisky. Ce dernier reposa son verre avant de taper dans ses mains.

— Je vais y aller, annonça-t-il. Merci pour le verre et n'oublie pas ce dont je t'ai parlé.

En arrivant à son niveau, il tapota lentement l'épaule de son fils tout en le fixant. Minho déglutit et acquiesça d'un petit signe de tête. Son comportement était bien différent de tout ce qu'il lui avait montré jusqu'alors, et Jisung s'en sentit encore plus désolé. Il imaginait aisément qu'il avait vécu des choses difficiles, qui expliquaient pourquoi il était aussi hautain et distant aujourd'hui. Il avait dû souffrir, et sans doute souffrait-il encore de cette situation. 

Sans même un mot à son égard, monsieur Lee quitta le bureau. Son départ les laissa dans un silence de plomb, l'atmosphère était pesante et oppressante. Minho s'était avancé au beau milieu de la pièce, immobile, les yeux rivés droit devant lui alors qu'il tournait le dos à Jisung. Celui-ci ne savait même pas comment réagir. Il avait remarqué à quel point son beau-frère était tourmenté, et il ne pouvait pas simplement ignorer son état. Il le rejoignit et tenta d'atteindre son avant-bras pour lui attraper le poignet, mais Minho fit volte-face. Son regard à la fois sombre et humide lui provoqua un frisson. Il ressentait sa tristesse, mais aussi sa colère. Une rage qu'il contenait autant que possible mais qui le dévorait de l'intérieur, qui ne demandait qu'à le consumer.

— Minho, je…

—Ne dis pas un mot de plus, l'interrompit-il sèchement.

Il se détourna de lui et retourna vers le salon pour en claquer violemment la porte. Jisung soupira. Même s'il était déçu, il ne pouvait pas en vouloir à Minho. Il gardait espoir qu'un jour il soit en mesure de parler de lui, de se confier, car il serait là pour l'écouter.

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