• chapitre 23
Jisung eut l'impression d'attendre Minho pendant des heures. Il se faisait désirer, comme toujours, et il se demanda même s'il n'avait pas pris le temps de se soulager avant de le rejoindre. À cette pensée, ses joues se mirent à brûler avec une intensité sans pareille. Lui-même était tout excité à cause de leurs baisers fougueux dans la salle de bain et même s'il avait encore du mal à accepter ce qui venait de se passer, il ne pouvait nier la chaleur dans son bassin. Il devait lutter pour ne pas se consumer. Il devait s'efforcer de ne plus y penser pour ne pas à nouveau éveiller le désir insensé qu'il éprouvait pour Minho. Et puis, son entrejambe était à l'affût, son sexe prêt à réagir aux moindres stimuli.
Il frissonna, c'était trop tard. La sensation du membre tendu de Minho contre sa cuisse ou même contre le sien eut raison de lui. Une puissante vague d'adrénaline le submergea et lui retourna l'estomac, une sensation aussi exquise que dangereuse lui embrasa les reins.
Pourtant, il avait repoussé Minho un peu plus tôt, alors pourquoi avait-il toujours autant envie d'aller plus loin avec lui ? Il avait l'impression de ne toujours pas savoir ce qu'il souhaitait vraiment, d'être pris entre deux feux, d'être indécis. Et ça l'agaçait au plus haut point. Peut-être avait-il foutu en l'air sa seule chance ?
Il secoua la tête et appuya la paume de main sur son érection naissante lorsqu'il entendit son beau-frère arriver dans la pièce de vie. Instinctivement, il se redressa pour paraître le plus naturel possible, mais n'osa pas le regarder. Il le vit simplement passer devant lui pour récupérer la télécommande sur la table basse avant de prendre place à ses côtés.
— Ça ne te dérange pas ? demanda Minho en soulevant le plaid.
Jisung cligna des yeux à plusieurs reprises avant de marmonner un « Non » qui peina à sortir. Il le sentit se glisser en dessous, mais il resta à une distance raisonnable de lui, ce qui ne lui convenait pas. Peut-être l'avait-il repoussé un peu plus tôt, mais cela ne signifiait pas qu'il ne souhaitait aucun contact avec lui. Bien au contraire. Cependant, il ne savait pas comment lui en faire part désormais.
Minho alluma la télévision et passa en revue les différents films et séries disponibles. Sans un mot. Jisung ne tenait plus en place. Il avait besoin de parler, de savoir ce qui se tramait dans l'esprit de son beau-frère, d'avoir enfin la certitude que ce qui s'était passé n'était pas juste un dérapage qui ne se reproduirait plus jamais. C'était impensable. Comment pouvait-il vivre sous le même toit que Minho en ayant eu un avant-goût de ce qu'il aurait pu obtenir, puis plus rien ?
— Tu veux regarder quel genre de série ?
La voix de l'homme le sortit de ses pensées et il osa enfin le fixer droit dans les yeux. Machinalement, il passa la langue sur sa lèvre avant de poser le regard sur celles de Minho. Elles étaient légèrement entrouvertes, et elles l'appelaient. À cet instant, il regretta presque de l'avoir empêché d'aller plus loin dans la salle de bain. Parce qu'il rêvait de sa bouche partout sur son corps, de ses mains aventureuses et assurées le touchant sans retenue. Mais en même temps, il n'avait pas voulu faire ça dans la précipitation.
— J'ai du mal à te cerner, Jisung.
Le concerné tentant de se ressaisir. Ce n'était pas le moment de divaguer, mais peut-être celui de parler. Enfin, d'essayer. Car avec Minho et son aura écrasante, c'était plutôt compliqué.
— Je...
Il s'arrêta pour déglutir, incapable de s'exprimer convenablement face à son beau-frère.
— Je t'impressionne toujours autant, s'amusa l'homme. Même après ce qu'on vient de faire.
À ces paroles, Jisung piqua un fard. Oui, c'était toujours le cas, et ça l'agaçait beaucoup trop de l'admettre. Pourquoi ne pouvait-il pas juste se montrer confiant et prendre les devants ? Minho l'attirait, il le désirait ardemment, et ces quelques jours rien que tous les deux étaient enfin l'occasion qu'ils attendaient. Alors pourquoi se contentait-il de rester là sans bouger alors qu'il avait enfin la possibilité de céder à la tentation ? Le fait qu'il ne soit pas très expérimenté — même pas du tout — en matière de sexe était un blocage. Il avait peur de paraître ridicule, de perdre ses moyens, de se tromper et de ne pas être en mesure de plaire à cet homme qu'il voyait comme quelqu'un de très exigeant.
— Tu es vierge ?
La question était tombée, comme ça, sans qu'il ne s'y attende. Pendant quelques secondes, Jisung resta pantois, il ne se sentait pas à même de réfléchir ou de répondre. C'était comme si Minho lisait dans ses pensées, comme s'il savait tous les tourments qui venaient l'assaillir et qu'il avait conscience de toutes les questions qu'il se posait. Il avait envie de lui prouver qu'il était capable d'être à la hauteur, qu'il n'était pas juste un puceau qui fantasmait sur lui et qui prenait la fuite dès que les choses devenaient plus sérieuses. Alors pourquoi n'y arrivait-il pas ? Pourquoi l'homme le déstabilisait d'un simple regard ou d'un simple geste ?
— O-oui... bredouilla-t-il honteusement.
Minho haussa un sourcil tout en le détaillant avec une attention toute particulière comme s'il cherchait à déchiffrer chaque facette de son être. Un autre silence pesant s'installa entre eux, laissant planer l'anticipation de la prochaine révélation. Finalement, Minho esquissa un sourire taquin, brisant la tension.
— Ça explique certaines choses, commenta-t-il, ses yeux scrutant le visage de Jisung.
Ce dernier se sentit vulnérable sous ce regard perspicace, mais il décida de ne pas détourner les yeux. Il n'y avait aucune moquerie dans la voix de son beau-frère et il se dit qu'il était temps d'être honnête, envers lui-même et aussi envers Minho. S'il voulait avancer, s'il voulait obtenir ce qu'il désirait tant, il devait parler et exprimer ses craintes. Ce n'était pas en restant là sans rien dire que la situation évoluerait.
— Je ne veux pas que vous pensiez que je ne suis pas intéressé, avoua Jisung d'une voix légèrement tremblante. C'est juste que... je ne sais pas vraiment comment faire.
— Il n'y a pas de mode d'emploi, tu sais. Quand tu es sexuellement attiré par quelqu'un, il y a une alchimie qui se crée et ce genre d'envie, c'est plus fort que tout. Et que tu sois vierge, ça ne change rien entre nous.
Les mots de Minho eurent le pouvoir de le soulager d'un lourd poids. Il était étonné qu'il ne le juge pas, qu'il comprenne et prenne en compte ce qu'il lui disait. Un homme comme lui devait avoir de nombreuses conquêtes à son actif, ça ne faisait aucun doute. Alors il se sentait rassuré de ne pas simplement être un petit novice inintéressant à ses yeux.
— Merci. Enfin, je veux dire... merci de ne pas me faire sentir bizarre à ce sujet.
L'homme haussa les épaules.
— On est tous passés par là et ce n'est pas une honte. Pas de pression, OK ?
Jisung déglutit et hocha la tête. Peut-être qu'il ne fallait pas se mettre la pression, il était bien d'accord sur ce point, mais il avait envie de tester des choses avec Minho. Et ça, il ignorait comment le lui annoncer. Il n'était pas prêt pour coucher avec lui — et encore, il ne savait pas comment il pouvait réagir dans le feu de l'action —, mais cela ne signifiait pas qu'il ne désirait pas s'adonner à d'autres plaisirs.
Le regard qu'ils échangeaient s'intensifia, chacun cherchant à lire les pensées de l'autre. Une tension électrique flottait dans l'air, mélange de désir, de curiosité et d'incertitude. Finalement, Minho brisa le silence d'une voix rauque et basse.
— Tu veux toujours regarder une série ou...
Il laissa sa phrase en suspens. Cette fois-ci, c'était le moment de sauter sur l'occasion. Jisung humidifia ses lèvres alors que sa respiration s'accélérait. Minho était là, devant lui, rien que pour lui. Rien ni personne ne pouvait se mettre en travers de ce qu'ils ressentaient. De ce qu'ils désiraient. Et puis Minho semblait prêt à le guider et à l'accompagner dans cette découverte. Il saurait le mettre à l'aise, lui faire du bien, lui montrer comment s'y prendre et effacer ses doutes. Il n'allait pas se moquer, il en était certain. L'envie de franchir une nouvelle étape persistait et il se mordilla la lèvre, cherchant comment s'exprimer de la meilleure des manières.
— En fait je veux bien essayer.
— Essayer ? répéta Minho, perplexe.
Jisung acquiesça d'un petit mouvement de tête.
— Je suis peut-être pas prêt pour tout, mais il y a des choses que j'aimerais... tester.
Minho ne dit rien, mais son regard incita le jeune homme à poursuivre.
— Peut-être qu'on pourrait... explorer un peu plus, sans aller trop loin. Si vous êtes d'accord, bien sûr.
Cette fois, l'homme esquissa un petit sourire, presque joueur.
— Tu veux explorer quoi exactement ?
Les pommettes de Jisung devinrent rouges, mais il ne détourna pas le regard. Il pouvait sentir une complicité naissante entre eux. Quelque chose de fort, quelque chose de différent.
— Des choses comme... des baisers, des caresses. Juste pour voir...
— Juste pour voir ?
— Non. Parce que j'en ai vraiment envie.
Minho inclina légèrement la tête. Sans un mot de plus, il approcha son visage de celui de son vis-à-vis, laissant leurs souffles se mêler et leurs lèvres s'effleurer délicatement. Un frisson parcourut l'échine de Jisung, et il réalisa que chaque instant avec Minho était déjà une exploration. Il ne pouvait plus attendre. Les baisers échangés dans la salle de bain avaient été si délicieux qu'il avait besoin d'y goûter à nouveau.
Vite. Maintenant.
D'une main ferme, il attrapa le col de Minho pour le tirer afin de combler l'écart qui les séparait. Leurs bouches s'écrasèrent l'une sur l'autre, sans aucune délicatesse et, aussitôt, Jisung ressentit l'irrépressible envie de caresser les lèvres de Minho des siennes. Il remua, et avec fougue les mains de son beau-frère se posèrent sur ses joues pour le maintenir et répondre à son baiser. Ils se laissèrent tous deux emporter dans un tourbillon de sensations plus divines les unes que les autres. Il n'y avait qu'eux, dans cette pièce, dans cet appartement. Eux et les bruits humides de leur échange. Eux et leurs corps qui, inconsciemment, se rapprochaient. Attirés comme deux aimants.
D'un geste, Jisung fit valser le plaid et repoussa Minho afin qu'il se réinstalle dans le fond du canapé. Il dut mettre un terme à leur baiser, mais cela lui permit de grimper au-dessus de lui, les genoux de part et d'autre de son bassin, avant de reprendre où il en était. Avec cette position, il avait l'impression de prendre les choses en main, d'être celui qui dirigeait, et c'était assez agréable d'avoir l'ascendant sur un homme comme Minho. Les mains de ce dernier se posèrent sur ses fesses pour les presser tant de force qu'il le fit couiner. Mais Jisung n'avait pas envie de s'arrêter en si bon chemin.
Il roula des hanches une première fois, sans vraiment le contrôler, mais la sensation avait été si exquise qu'il recommença. Sans aucun mal, il discerna que leur échange excitait Minho. Il le sentait à ses mains se contractant sur ses fesses, à son érection de plus en plus évidente. L'homme lâcha un grognement dans le baiser alors que Jisung remuait de plus belle pour attiser son désir, mais aussi pour lui faire part du sien.
Minho rompit le baiser avec un souffle court et intense. Leurs regards se croisèrent, révélant une lueur de luxure si profonde que le jeune homme en frissonna. Tout était nouveau, mais il était déterminé à explorer davantage.
— On peut ralentir si tu le souhaites, murmura Minho d'une voix rauque, ses mains caressant doucement le postérieur de son partenaire.
Ce dernier secoua la tête, les yeux fixés sur les lèvres de son beau-frère, affamé de cette connexion. Il n'était plus question de reculer. Il prit l'initiative et scella à nouveau leurs bouches dans un baiser vorace. Les soupirs se mêlaient à chaque fois qu'ils se séparaient pour changer d'angle et les vêtements devinrent vite un obstacle, alors Minho prit l'initiative de se débarrasser de son t-shirt qui lui tenait horriblement chaud. Jisung resta une fois de plus pantois devant son buste si bien dessiné.
— Tu veux toucher ?
C'était si gentiment proposé qu'il ne put refuser. De ses mains timides, il parcourut chaque centimètre de sa peau chaude et légèrement hâlée. Ses pectoraux étaient fermes, et ses abdominaux puissants. Jisung se perdit dans sa contemplation, oubliant presque le regard attentif que Minho lui portait.
— Tu aimes ?
Il revint à lui et hocha la tête, un peu sonné, comme s'il sortait d'un doux rêve. L'homme esquissa un sourire satisfait avant de glisser ses doigts dans les cheveux de Jisung, jouant avec les mèches soyeuses. L'atmosphère était chargée d'une tension électrique qui, à chaque contact, chaque effleurement, ne faisait que prendre de l'ampleur.
— Qu'est-ce qui te ferait plaisir ? demanda Minho tandis qu'il ondulait lentement sous lui. Tu peux me dire tout ce qui te passe par la tête.
Le jeune homme, encore un peu décontenancé, prit une profonde inspiration. La sincérité était la clé, et il devait exprimer ses envies sans retenue.
— Je veux sentir plus de vous... sur moi...
Minho acquiesça, comprenant parfaitement où il voulait en venir. Ses mains se faufilèrent sur la taille de Jisung et il lui ôta son t-shirt. Le vêtement rejoignit l'autre sur le sol et avant de venir le toucher, Minho prit le temps de l'observer avec attention. Son corps était fin, peu musclé, sans doute très différent de ce qu'il avait l'habitude de voir.
— Joli piercing... s'amusa-t-il.
Il passa une main sur le ventre du jeune homme, évitant le bijou qui ornait son nombril, puis remonta vers son torse pour le lui caresser tout en le fixant droit dans les yeux. Sous ses gestes, Jisung restait presque immobile, comme s'il était paralysé. C'était la première fois qu'un autre le touchait ainsi, qu'il laissait quelqu'un partir à la découverte de son corps. Et quand Minho vint lui effleurer les tétons tout en arborant un petit sourire taquin, il tressauta.
— Sensible. Personne ne t'a jamais touché comme ça ?
Il secoua négativement la tête.
— Parce que tu n'as jamais voulu ou que tu n'as jamais eu l'occasion ?
Minho continuait à jouer, à lui provoquer de puissants frissons qui recouvraient ses bras.
— Je... pas eu l'occasion... bredouilla-t-il.
— Et tu aimes le fait que ce soit moi ?
La voix de l'homme était si sensuelle qu'il retroussa le nez et ferma les yeux. Les sensations étaient trop bonnes pour qu'il reste connecté dans le réel.
— Jisung, réponds-moi.
Il se mordit la lèvre sans pour autant rouvrir les paupières.
— Oui.
— Je t'ai connu plus audacieux. Je te l'ai dit, tu peux me dire tout ce qui te passe par la tête. Tout ce que tu désires, je le ferai sans hésiter. Profites-en, c'est mon jour de bonté.
Le fait que Minho soit si attentif à ce qu'il voulait de sa part le rendait tout chose. Il avait bien une petite idée de ce dont il avait envie, mais il savait que pour le coup, c'était une demande très audacieuse. Cependant, il ne pouvait pas passer à côté de ça. Il se pencha afin d'enfouir le visage dans le cou de son beau-frère, sans doute pour dissimuler sa gêne. Il huma son parfum, le laissa emplir ses narines et lui faire tourner la tête.
— J'aimerais... sentir vos doigts.
Minho lâcha un petit rire et sa main s'aventura dans le dos de Jisung. Il la descendit jusqu'à la limite de son pantalon de jogging et joua avec l'élastique.
— Mes doigts... ici ? suggéra-t-il.
Jisung hocha la tête timidement, ses joues rougissant davantage.
— Oui... là.
— Si c'est ce que tu veux, alors c'est ce que tu auras.
D'un geste assuré, il le souleva pour l'allonger dans le canapé. Ce dernier était assez large et profond pour qu'ils puissent tous les deux correctement se positionner sans être inconfortables. Jisung se laissa faire, parce qu'il savait son partenaire expérimenté, il le devinait aisément à sa manière de se comporter. À son regard. À ses gestes. À cette confiance qui émanait de tout son être.
— Je peux te débarrasser de ça ? demanda Minho en tira légèrement sur son pantalon.
Il déglutit et hocha vivement la tête, le souffle déjà court. Il ne pensait plus à rien d'autre qu'aux douces attentions que l'homme allait lui faire subir. L'idée même de sentir ses doigts sur lui, en lui, lui faisait tourner la tête. Il se fichait bien d'être là, à sa merci, à la lumière du jour, complètement dévoilé. Il ne pensait qu'à recevoir ses caresses.
Une fois débarrassé de son jogging, il ferma les yeux un court instant pour soupirer. Son sexe, emprisonné dans son boxer, le tiraillait. Et lorsque son partenaire passa la paume de main dessus, il ne put s'empêcher de se cambrer et de gémir plus fort qu'il ne l'avait souhaité. Il se mordit la lèvre, mais les mouvements langoureux sur son membre étaient beaucoup trop délicieux pour qu'il se retienne.
— Si à tout moment tu veux que j'arrête...
— Non, l'interrompit Jisung. Non, continuez.
Il sentit ses gestes s'intensifier pour faire un peu plus grimper la température, le plongeant dans un tourbillon d'émotions. Il se demanda comment il avait pu hésiter, comment il avait pu repousser Minho plus tôt. Maintenant, il ne voulait plus que cette exploration s'arrête, bien au contraire. Et même s'il ne couchait pas avec lui aujourd'hui, il savait que l'expérience serait mémorable et que ce jour viendrait. Cependant, à cet instant, il avait vraiment besoin qu'il accélère le rythme et qu'il passe à ce qu'il désirait tant. Impatient, Jisung se redressa juste assez pour lui-même ôter son boxer. Sa pudeur s'était envolée, elle n'avait plus sa place ici. Quelque peu surpris, Minho haussa un sourcil et détailla le corps totalement nu du jeune homme. Son regard s'attarda sur chaque parcelle de sa peau, comme s'il l'analysait, comme s'il cherchait des réponses.
Jisung s'attendait à ce qu'il fasse un commentaire sur son physique, mais rien ne vint. L'homme se contenta de positionner ses jambes comme il le souhaitait, sans doute pour avoir un accès plus facile à son intimité. Et malgré cela, Jisung ne s'en sentit pas gêné. Il y avait, dans cet échange, quelque chose de très rassurant et qui lui permettait de ne ressentir aucune honte. Minho n'était pas dans le jugement, il agissait, tout simplement. Mais quand il constata qu'il ne bougeait plus et qu'il semblait pensif — même en pleine réflexion —, il fronça les sourcils.
— Je vais aller chercher du lubrifiant.
Cette phrase le ramena à la réalité. Minho se leva et le laissa ainsi, les jambes relevées et écartées, allongé dans le canapé avec la grande baie vitrée qui donnait vue sur la ville. Jisung eut le temps de cogiter, chose qu'il ne s'était pas autorisé à faire depuis tout à l'heure. À vrai dire, il n'en avait pas vraiment eu l'occasion, tout s'était passé si vite et son esprit était focalisé sur autre chose.
Il frissonna en pensant à ce que Minho allait lui faire. Sa demande était osée, mais il n'avait rien à perdre. S'il ne disait rien, il n'obtiendrait rien. Et là, toutes les conditions étaient réunies pour qu'ils puissent avancer sans se soucier du reste.
Comme prévu, Minho revint avec un tube de lubrifiant. Il reprit place dans le canapé et son regard s'ancra aussitôt dans celui de Jisung.
— Toujours OK ?
— Oui.
Il sourit, visiblement satisfait de la réponse et il déposa un peu de gel sur son index et son majeur qu'il étala davantage à l'aide de son pouce. Il frotta ce dernier sur son pantalon et se positionna de manière un peu plus décontractée. Ses gestes étaient assurés, et ça avait le don de rendre Jisung un peu plus fébrile à chaque seconde qui passait.
— Bien, lança l'homme en venant appuyer à l'arrière d'une de ses cuisses.
Il le guida afin qu'il relève davantage la jambe pour que son genou atterrisse sur son épaule. Jisung ferma les yeux, sentant que le moment tant attendu arrivait. Il aurait aimé regarder, être capable de plonger dans les yeux emplis de désir de son beau-frère, mais il se sentait un peu trop embarrassé d'un seul coup. Il n'y avait absolument rien pour le cacher, il était nu, le sexe en érection et sur le point de se faire pénétrer par les doigts de cet homme qui lui faisait tourner la tête depuis de trop nombreuses semaines.
Une puissante montée d'adrénaline le submergea lorsque Minho appuya sur son orifice pour ensuite en faire le tour. Sa respiration s'accéléra, son cœur se mit à tambouriner avec rage et une chaleur intense se manifesta dans son bassin. C'était étrange, c'était nouveau, et la gêne qui s'était installée s'évapora en un instant. Les caresses de son amant étaient agréables et consciencieuses. Minho prenait son temps pour ne pas le brusquer, ce qui l'étonna. Il s'était déjà imaginé la scène, et il le pensait plus pressé et bourru. Mais il n'en était rien.
— Je vais y aller, dit-il. Tu es prêt ?
Sans même ouvrir les yeux, Jisung hocha la tête et une de ses mains alla chercher le plaid pour s'y agripper. Avec aisance, le doigt de Minho glissa en lui. Lentement. Puis il le retira et revint tout aussi facilement. Il était pourtant crispé, il avait même peur d'avoir mal à cause de l'appréhension, mais ce n'était pas le cas. Il débuta quelques va-et-vient langoureux en constatant que Jisung était détendu, mais son mutisme lui fit froncer les sourcils et il s'arrêta.
— Je te fais mal ?
Forcé de réagir, Jisung ouvrit tout d'abord un œil et passa la langue sur sa lèvre. Il secoua négativement la tête, le regard de Minho braqué dans le sien et son doigt toujours enfoui dans son intimité lui donnèrent un peu plus chaud.
— Si je te fais du bien, j'aimerais beaucoup le savoir.
Il déglutit. Le sous-entendu était on ne peut plus clair. Il voulait qu'il se lâche, qu'il gémisse s'il en avait envie. Jisung se sentait vulnérable désormais, exposé dans le plus simple appareil, les jambes écartées et Minho en train de s'occuper de lui. Il pouvait l'observer sans vergogne, voir chacune de ses réactions, il n'était pas en mesure de se cacher. Et il trouvait ça à la fois excitant et terriblement embarrassant. Jamais il n'avait osé se montrer ainsi à qui que ce soit. Ses expériences sentimentales se résumaient à des baisers, des étreintes, et rien d'autre. Alors se retrouver nu devant Minho après avoir réclamé ses doigts, c'était bien plus que tout ce qu'il avait espéré.
— D'accord, souffla-t-il.
— Ne te cache pas avec moi, ne te retiens pas. Tu n'en as pas besoin.
Encouragé par cette affirmation, Jisung laissa échapper un léger soupir, laissant ses réserves s'envoler. Les doigts de Minho reprirent leur exploration, cette fois-ci avec une intensité accrue, provoquant des frissons le long de son échine. Sous ses doigts habiles, Jisung commença à ressentir une vague de plaisir monter en lui. C'était une sensation nouvelle, déroutante, mais agréable. Il ne put s'empêcher de gémir quand il accéléra la cadence et qu'il introduisit un second doigt en lui.
Cependant, c'était encore trop peu. Il avait besoin de plus que cela, que Minho se dévoue totalement à son plaisir, qu'il lui fasse toucher les étoiles, et rapidement. Pourtant, il avait toujours rêvé de prendre son temps avec un partenaire potentiel, de se découvrir lentement, jour après jour, de ne pas brusquer les choses. Mais là, il oubliait tout ça et ne pensait qu'à une chose : que Minho le fasse jouir.
— Plus fort, murmura Jisung, s'autorisant à exprimer ses désirs.
Minho intensifia aussitôt ses mouvements. Les gémissements de Jisung devinrent plus audibles, il se sentait transporté dans un univers où seul son bien-être comptait, où les barrières qu'il avait s'estompaient au fur et à mesure. Chaque mouvement était calculé pour le mener vers de nouveaux sommets, et il ne pouvait s'empêcher de se demander comment tout cela avait pu évoluer de manière aussi intense.
Le temps semblait s'étirer dans cette bulle d'intimité, les caresses expertes de Minho étaient enivrantes et son regard tellement transcendant qu'il ne parvenait même plus à le soutenir. Il se concentra sur le mouvement de ses doigts, sur les bruits humides qui retentissaient, et il s'écoutait gémir de tout son saoul quand son partenaire venait titiller un point bien plus sensible. Ses jambes tremblaient un peu plus à chaque seconde qui passait, et ses doigts se crispaient sur le plaid à sa portée. L'orgasme n'était plus très loin, et son sexe tendu était si douloureux qu'il fut obligé de venir le saisir. Il entendit Minho pouffer de rire, mais il n'en avait que faire. Jouir était sa priorité, un besoin irrépressible qu'il devait assouvir au risque de devenir fou.
— Tu es magnifique, souffla Minho.
C'était une déclaration simple, mais elle résonna en lui comme aucune autre auparavant. Pour la première fois, Jisung ressentit la beauté de son propre corps, le pouvoir de se dévoiler sans crainte. Minho, avec une adroite combinaison de tendresse et de passion, l'invitait à s'accepter pleinement et c'était si libérateur que ses gémissements redoublèrent. Sa propre main sur sa verge, les doigts de Minho en lui et la voix suave de ce dernier eurent raison de lui. La boule ardente qui grandissait dans son bassin explosa violemment, le submergeant sous une sensation de chaleur et de bonheur si forte qu'il lâcha un cri en plusieurs parties tandis qu'il se déversait sur son abdomen et dans sa main.
Minho l'accompagna jusqu'à la fin de son orgasme pour ensuite interrompre ses gestes. Il ôta ses doigts et les essuya grossièrement sur le plaid qu'il utilisa aussi pour nettoyer la semence qui maculait le ventre de Jisung. La respiration de celui-ci était saccadée, son corps vibrant encore des sensations récentes.
— Comment tu te sens ? demanda Minho en lui caressant doucement les cuisses.
Jisung prit une profonde inspiration.
— C'était... incroyable.
Il n'y avait pas d'autres mots pour décrire ce qu'il venait d'expérimenter avec son partenaire. C'était la première fois qu'il était si intime avec quelqu'un et il n'était absolument pas déçu. Il avait trouvé ça très intense et intéressant de découvrir ces petits plaisirs avec une autre personne, plutôt que tout seul dans son coin. Minho savait ce qu'il faisait. Aucune hésitation, aucune crainte. C'était son audace qu'il appréciait aussi, sa manière de tout gérer d'une main de maître sans jamais douter.
Il ramassa son boxer pour le lui confier et, maintenant que l'orgasme s'était totalement dissipé, Jisung redescendit enfin sur Terre. Non pas sans une pointe d'embarras il remit son sous-vêtement et s'empressa d'enfiler son pantalon de jogging. Minho était toujours là, à ses côtés, torse nu. Ses yeux le parcouraient sans retenue, il le contemplait avec envie et une fois rhabillé, Jisung osa enfin de confronter à son regard.
— Ça te dirait qu'on prenne un bain tous les deux ? proposa Minho. Sans arrière-pensées, juste pour se détendre.
Il resta muet quelques secondes, analysant la question avec attention.
— Si tu n'en as pas envie, il n'y a aucun souci. Tu peux me dire non, tu le sais, et je ne m'en sentirai absolument pas vexé.
Jisung déglutit. Le problème était qu'il n'avait jamais vraiment envie de refuser quoi que ce soit à son beau-frère. C'était comme si avec lui, il n'avait plus aucune limite.
— Je veux bien.
Minho vint lui presser affectueusement la main. Ses gestes étaient parfois empreints d'une tendresse qu'il n'avait jamais remarquée chez lui avant aujourd'hui. Il se leva et incita Jisung à en faire autant, puis il l'emmena en direction de la salle de bain.
•••
Vous avez vraiment cru que j'allais juste vous laisser sur ça au chapitre précédent et qu'ils allaient regarder une série 🌝
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