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• chapitre 10

Jisung ouvrit difficilement les yeux malgré la longue et reposante nuit qu'il venait de passer. Il avait extrêmement bien dormi, et il n'en revenait pas lui-même. Il avait pourtant revu Minho la veille, il s'attendait à avoir un sommeil agité, mais rien du tout. Il s'était glissé sous les draps et avait sombré en quelques secondes à peine. Peut-être était-ce à cause de la fatigue qu'il avait accumulée cette semaine, ou alors le vin lui avait été d'une grande aide. Il soupira et resta un moment allongé sur le dos, les yeux rivés vers le plafond. Il n'avait aucune envie de quitter le lit et d'affronter une fois de plus la réalité. Cette situation était vraiment difficile à vivre, et il ignorait combien de temps encore il serait forcé de partager son quotidien avec Dayoung et Minho. Être avec sa demi-sœur n'était pas déplaisant, ils s'appréciaient malgré la distance que la carrière de la jeune femme avait mise entre eux et c'était une occasion de se retrouver. Mais être obligé de voir son époux, c'était une autre affaire. Et une affaire qui le perturbait au plus haut point.

Mais il devait se rendre à l'évidence, il n'allait pas pouvoir rester terré dans cette chambre ad vitam aeternam. Il soupira encore et attrapa son téléphone sur la table de chevet, il était déjà dix heures et il ne voulait pas passer pour un fainéant. Il s'étira en roulant de l'autre côté du lit, un gémissement de soulagement lui échappa et il s'assit sur le bord du matelas. Il appuya machinalement sur son érection matinale pour tenter de la faire disparaître, mais il ne s'y attarda pas, conscient qu'elle se calmerait avant qu'il ne quitte la chambre. Il se leva et attrapa son pantalon de jogging, puis un t-shirt qui lui faisait office de pyjama. Il posa les yeux sur son paquet de cigarettes et se dit qu'il valait peut-être mieux qu'il l'embarque si l'envie soudaine de fumer lui prenait. Il le glissa dans la poche de son pantalon, enfila ses claquettes et se regarda une dernière fois dans le grand miroir du placard.

Il prit un peu de temps pour remettre ses cheveux en ordre et grimaça quand il posa les yeux sur son entrejambe. Il sentait qu'il était encore un peu excité mais au moins, grâce à son pantalon large, son état passerait inaperçu. Il quitta la pièce et traversa le couloir en traînant les pieds jusqu'à arriver dans la cuisine. Dayoung était là, installée sur un des tabourets hauts. Elle lui adressa un sourire.

— Bien dormi ? demanda-t-elle d'une voix enjouée.

Il répondit par un son de gorge et elle lâcha un petit rire face à son air encore ensommeillé.

— Je vais te préparer un café, assieds-toi.

Il obtempéra et se frotta le visage tandis que Dayoung mettait en marche la machine à café. Il resta là, à l'observer, alors que le bruit des grains en train d'être moulus lui fit froncer les sourcils. Il aurait peut-être dû rester couché et prétexter ne pas être très en forme aujourd'hui, cela lui aurait sans doute évité bien des contrariétés.

— Tiens, ça te réveillera un peu.

Il leva les yeux vers Dayoung quand elle fit glisser le mug devant lui. Il la remercia d'une petite voix et elle lui répondit encore par un sourire. Le parfum corsé du café lui titilla les narines, il sentait agréablement bon, mais il devait être assez fort. Il espérait que ce soit suffisant pour lui mettre une bonne claque.

— Tu veux manger un truc ? J'ai fait livrer des pâtisseries et du pain d'une excellente boulangerie française.

Il secoua négativement la tête. Il n'avait pas faim, même s'il n'avait rien avalé depuis la veille à l'heure du déjeuner. Ça ne lui arrivait pas souvent, mais quand il était nerveux, il avait tendance à manquer cruellement d'appétit. Et là, il était dans un état tel qu'il était certain de ne rien pouvoir avaler. Il but son café tout en essayant de suivre la conversation que Dayoung avait engagée. Elle parlait de son voyage, de ses prochaines activités et des déplacements qu'elle allait devoir faire. Jisung écoutait d'une oreille, mais les mots semblaient ne pas vouloir s'ancrer dans son esprit. Il oubliait tout en quelques secondes, comme si les paroles de sa demi-sœur n'étaient qu'un écho lointain qu'il avait du mal à percevoir. Il répondait parfois, acquiesçait, souriait, mais c'était avant tout un réflexe pour essayer de faire illusion. Il ne voulait pas inquiéter la jeune femme de peur qu'elle ne lui pose des questions, alors il faisait juste semblant. Il aurait aimé pouvoir avoir une vraie conversation, s'investir un peu dans cette relation fraternelle qui avait beaucoup changé ces dernières années. Mais la tension en lui était tellement insupportable qu'il ne pensait qu'à fumer.

Il termina sa tasse de café et la posa sur le plan de travail. Dayoung s'arrêta de parler et pencha la tête sur le côté, les sourcils froncés.

— Quelque chose ne va pas, dit-elle.

Jisung resta immobile un court instant avant d'expirer par le nez. Il avait vraiment cru être en mesure de faire bonne figure pour ne pas inquiéter sa demi-sœur, mais c'était visiblement raté. Il haussa les épaules et esquissa un mince sourire.

— Tu peux m'en parler si tu en ressens le besoin tu sais. J'imagine qu'avec ce qui se passe en ce moment, ton studio, tout ça, c'est un peu compliqué.

Elle ne croyait pas si bien dire. Ce n'était pas juste « un peu compliqué », c'était carrément insoutenable. Le fait qu'il ait dû venir s'installer chez Minho le rendait tellement nerveux qu'il n'arrivait à penser à rien d'autre qu'à cela depuis qu'il avait élu domicile ici. Et aujourd'hui, il était chez lui, dans son appartement, dans sa cuisine, avec sa femme. Sa femme. Dayoung l'avait épousé, et il se sentait mal de fantasmer sur lui. Si elle savait tout ça, elle ne serait pas aussi gentille, bien au contraire. Il culpabilisa encore plus de la voir aussi inquiète à son sujet.

— Oui, c'est vrai que… c'est pas facile.

Il toussa pour tenter de s'éclaircir la voix. Les mots avaient du mal à sortir, ils restaient bloqués dans le fond de sa gorge, comme si mentir lui arracherait les cordes vocales. Il se sentait si mal face à sa demi-sœur qui l'avait accueilli à bras ouverts alors qu'il se trouvait dans une galère monstrueuse. Elle n'avait pas hésité à lui venir en aide et que faisait-il pour la remercier ?

Il déglutit avant de prendre une grande inspiration, une horrible sensation de chaleur venait de l'envahir. Il tira légèrement sur son t-shirt dans l'espoir de faire baisser la température, mais impossible.

— Je… je vais aller prendre l'air, annonça-t-il.

Dayoung l'observa curieusement, l'air toujours aussi préoccupée.

— Tu es sûr que ça va aller ?

Jisung acquiesça d'un mouvement de tête.

— J'ai juste besoin de sortir un peu. C'est vrai que c'est assez stressant en ce moment.

La jeune femme lui déclara un petit sourire et posa une main compatissante sur son épaule.

— Je comprends parfaitement. Prends ton temps, fais ce que tu veux, d'accord ? Et sache que tu es ici chez toi. Minho et moi voulons que tu te sentes bien.

Il la remercia, mais dut encore une fois paraître heureux sans pour autant en faire trop. Il devait rester naturel, ne pas montrer de signe trop évident d'un quelconque malaise, mais au fond de lui il se sentait plus que pitoyable. Il se leva du tabouret et se dirigea vers la baie vitrée qui menait à la terrasse. Une fois sur celle-ci, il inspira à pleins poumons l'air frais mais agréable de ce mois de septembre. Les températures étaient encore clémentes à cette période.

Il sortit son paquet de cigarettes pour en caler une entre ses lèvres, puis l'alluma. Il tira dessus une première fois, le poison qui se répandit dans ses poumons lui fit le plus grand bien. Il savait qu'il devait arrêter de se raccrocher à cela quand il était stressé, mais il n'avait encore rien trouvé en remplacement. Ce qui lui faisait un peu peur était qu'en ce moment il avait de plus en plus besoin de ces petits instants de détente. Ils savaient qu'ils étaient nocifs, mais peut-être moins que ce qu'il ressentait pour Minho.

Il tira une nouvelle fois sur sa cigarette et observa la fumée s'élever dans les airs. Si seulement ses problèmes et ses tourments pouvaient eux aussi s'en aller aussi facilement… Mais il était là, bloqué avec eux, incapable de s'en débarrasser. Il n'avait aucune foutue idée de comment s'en sortir, il avait l'impression que tout le ramenait à Minho, qu'il le veuille ou non.

Tout d'abord, l'homme l'avait contacté car il se disait intéressé par ses études. Ça n'avait déjà pas été simple à accepter, mais Jisung s'était dit que ce n'était qu'un mauvais moment à passer et qu'il pouvait se faire un peu d'argent. Mais ensuite, il avait dû quitter sa résidence pour aller directement vivre chez lui. Et maintenant avec lui. Il se demandait ce que serait la prochaine étape et quel problème allait encore lui tomber sur le coin de la tête. Mais ça ne pouvait pas être pire de toute façon. Peut-être qu'un des pieds de son lit allait lâcher et qu'il serait forcé d'aller dormir entre Dayoung et son mari ?

Il pouffa de rire à cette pensée, son imagination partait trop loin cette fois. Et heureusement que ce n'était que dans sa tête, que jamais cela ne se produirait. Il avait déjà pas mal de difficulté à accepter de vivre sous le même toit que celui qui l'avait charmé, il ne pouvait pas envisager davantage de proximité. Il ferma les yeux un instant, essayant de se ressourcer et de faire le vide malgré le bruit du trafic routier plus bas. Cependant, lorsqu'il entendit la porte-fenêtre glisser, son corps tout entier se crispa. Ses sens étaient en alerte, il discerna des pas derrière lui qui se rapprochaient de plus en plus et un puissant frisson lui parcourut l'échine. Il y avait cette présence à ses côtés, si forte, qu'il eut l'impression d'être enfermé dans un espace minuscule et dans lequel il n'avait que très peu d'air. Un nuage de fumée lui fouetta le visage et une odeur plus prononcée de tabac s'empara de ses narines.

Il était là, Jisung le savait. Il n'osa pas se tourner pour jeter un coup d'œil à ses côtés, mais il n'avait aucun doute quant au fait que Minho se trouvait près de lui. Il essaya de faire abstraction de cette horrible tension qui chargeait l'atmosphère. Il avait l'impression que le moindre mouvement de sa part pouvait tout faire exploser, alors il se contenta d'observer l'horizon en silence. La fumée arrivait par vagues jusqu'à lui.

— Bien dormi ?

La voix de Minho vint briser le silence. Jisung tressaillit légèrement, le cœur battant un peu plus fort. Il aurait pu se liquéfier sur place, s'écrouler tant il était submergé par un tourbillon de sensations.

Il se tourna finalement pour faire face à Minho. Il essaya de garder une expression neutre malgré l'anxiété qui montait en lui. Son beau-frère se tenait là, cigarette à la main, le regard posé sur l'horizon. Il était vêtu d'une tenue décontractée — semblable à la sienne —, mais même dans cet accoutrement il était irrésistiblement séduisant. Ses cheveux noir de jais tombaient sur son front et lui barraient le regard et, lorsqu'il appuya ses avant-bras sur la balustrade, Jisung ne put s'empêcher de les regarder avec une attention toute particulière. Des veines saillantes les sillonnaient, jusqu'à ses mains qui semblaient à la fois douces et fortes.

— Tu n'es pas très bavard le matin, je me trompe ?

Jisung ravala difficilement sa salive. Il avait déjà oublié que Minho lui avait posé une question.

— Hm, désolé, j'étais dans mes pensées.

Il se félicita intérieurement d'avoir réussi à aligner plus de deux mots avant de continuer :

— Mais oui, j'ai bien dormi. Et vous ? Avec le décalage horaire…

Minho passa une main dans ses cheveux pour les balancer en arrière. Jisung analysa son geste avec attention, subjugué par son profil anguleux. Cet homme était beau. Non, il était même terriblement charismatique. Chaque geste, chaque mot de sa part, avait un impact tout particulier sur lui. Il était incapable de résister. Il était sous son charme, il aurait pu lui demander n'importe quoi, il l'aurait fait. C'était comme s'il lui avait jeté un sort, il était envouté par son aura et il n'avait même pas envie de lutter pour se défaire de son emprise.

— Je suis un peu déboussolé, avoua Minho. Mais je devrais vite m'en remettre. En tout cas, la nuit a été reposante pour moi aussi.

Il lui offrit un léger sourire et Jisung en eut le ventre sens dessus dessous. Il ne souriait pas souvent, pour ainsi dire jamais, et surtout pas lorsque d'autres personnes se trouvaient dans les parages. Mais avec Jisung, c'était sensiblement différent. Il avait déjà eu la chance de voir ses lèvres s'étirer plusieurs fois, et c'était toujours un spectacle remarquable. Minho était beau quand il se déridait, même si ce n'était que le temps d'une seconde. Cependant, il était difficile de dire s'il s'agissait d'une réelle sympathie ou d'une simple politesse.

Il reprit sa cigarette entre ses lèvres et tira dessus, Jisung en fit tout autant. C'était étrange de se retrouver là, à côté de lui, mais franchement pas déplaisant. Il avait quelque chose de différent, de plus accessible, comme s'il était enfin possible de l'atteindre malgré la froideur dont il pouvait faire preuve.

— J'ignorais que tu fumais.

Jisung expira et écrasa son mégot dans la coupelle qu'il avait laissée dehors durant ces derniers jours.

— C'est rare. Enfin, normalement.

Minho leva un sourcil.

— Normalement ? répéta-t-il.

— Hm, seulement quand je suis contrarié.

— Et qu'est-ce qui te contrarie en ce moment ?

Il aurait voulu répondre qu'il était la raison de tous ses tourments mais non seulement il ne pouvait pas, mais en plus ce n'était pas tout à fait le cas.

— Mon studio, les cours et…

Il marqua une pause pour secouer la tête.

— Pleins d'autres choses.

— J'imagine bien, oui.

Jisung ravala difficilement sa salive. La voix de Minho était empreinte de compréhension, mais aussi d'un certain amusement, comme s'il avait conscience qu'il était un des acteurs importants qui contribuaient à sa nervosité.

— Moi aussi je fume rarement, un peu comme toi finalement.

Il toussa et s'approcha de Jisung pour à son tour écraser son mégot. Le jeune homme leva le regard vers lui et son cœur s'emballa dangereusement, surpris par leur proximité soudaine. Il pouvait sentir son parfum, boisé et épicé, celui qui imprégnait en fait tout l'appartement. Oui, chaque pièce portait l'odeur singulière de Minho, et Jisung en frissonna. Les plaids du canapé, les rideaux de sa chambre, les serviettes de la salle de bain… Il était clairement sur son territoire, et il se sentit comme une proie prête à se faire dévorer toute entière. Pourtant, il avait vu les signes, il avait bien compris qu'il était en terre inconnue, mais il n'avait aucun moyen de retourner à ses habitudes. Il n'était pas dans son élément, comme un poisson d'eau douce jeté en plein océan. Il n'était pas sûr de survivre dans ce nouvel environnement.

— Tu as cinq minutes à m'accorder après ? demanda l'homme.

Sa voix était basse, son souffle s'était glissé sur le visage de Jisung telle une caresse. Il resta muet, les yeux plantés dans ceux de Minho qui ne se détournait pas de lui. Il attendait une réponse qui n'arrivait pas, alors il fronça les sourcils.

— Tu as perdu ta langue ?

Jisung entrouvrit la bouche, mais fut incapable de prononcer un seul mot. L'aura de Minho l'écrasait, à tel point que sa voix resta bloquée dans le fond de sa gorge. Chaque parole l'enfonçait un peu plus dans son obsession. Il voulait cet homme. Il le voulait plus que tout. Mais il ne pouvait pas l'atteindre. Il n'était rien face à lui, qu'un petit étudiant de vingt ans inintéressant. Minho pouffa de rire et lui asséna deux tapes sur le bras, ce qui le fit finalement sortir de ses réflexions.

— Désolé, je…

— Tu ?

— Oui, j'aurai du temps pour vous.

— Parfait. Comme ça je pourrais te faire part de mes envies pour ce dont je t'ai parlé.

Jisung hocha la tête, les yeux papillonnants.

— Sauf si tu es trop dans la lune, on peut remettre ça à plus tard.

— Non ! s'exclama-t-il avant de se reprendre. Enfin, non ça ira. Je dois juste prendre une douche d'abord.

Minho ne répondit pas, il se contenta d'acquiescer et Jisung s'inclina légèrement avant de retourner dans l'appartement d'un pas hâtif. Il traversa le salon, les bras le long du corps et le souffle court, lorsque Dayoung l'interpella. Elle lui demanda si tout allait bien et il força encore un sourire, mais il savait qu'il paraîtrait complètement surfait. Cependant, il ne pouvait pas partager toutes les pensées qui lui traversaient l'esprit à cet instant. Elles étaient nombreuses, en fouillis, et surtout, elles ne comportaient que Minho, Minho, et encore Minho. S'il avait pu fumer tout son paquet de cigarettes, il l'aurait fait sans hésiter, mais ce n'était pas raisonnable. Par contre, une douche froide s'imposait.

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