Chapitre 9 - Filature
Vancouver
En ville
Friday April, 27 th 2018
5.30 pm
La partie quartier libre de ma journée vient de se terminer, et comme prévu, j'ai trainé Dustin à faire un peu de shopping, une petite partie de l'après-midi. Nous venons de sortir d'un magasin où j'ai pu agrandir ma collection de casquette. C'est ma cinquante-et-unième. J'adore ça et j'en porte tout les jours, sauf quand il fait froid ou je mets ma collection de bonnet. Aujourd'hui, je porte exceptionnellement un béret pour éviter d'attirer l'attention sur moi. Je porte des lunettes de soleil et j'ai donné un petit côté chic à mon basique, jean, basket,-t-shirt, en enfilant une veste de costume. Une écharpe est également entourée autour de mon cou, j'y dissimule mon visage. Tout ça histoire de passer incognito. Avant de regagner la salle de concert où je me produis ce soir, nous décidons, de prendre un verre dans un pub. Alors que nos boissons nous sont servies, Dustin me lance:
-Tu sais que je croyais avant de te connaître que tu cachais une calvitie avec tout ces accessoires.
-Au début de ma carrière, les journalistes croyaient ça aussi, mais pas du tout. C'est juste mon style. J'en porte depuis que je suis adolescent. C'est rare que je n'ai rien sur la tête.
-Juste pour les soirées mondaines comme l'autre soir.
-Exact, c'est comme pour les costumes.
-C'est assez paradoxal mais j'ai l'impression que quelque part, tu n'aime pas être remarqué, alors qu'avec ton métier, tu es sous le feu des projecteurs.
-C'est pas tellement faux, je veux atteindre les gens par ce que je raconte dans ma musique, plutôt que par mon physique. Après peut-être que je me cache un peu aussi, quand j'ai rien sur la tête, je me sens un peu comme nu. C'est pareil avec ma guitare sur scène.
-C'est comme ta carapace sans laquelle tu te sens vulnérable.
-Je me sens toujours vulnérable...ça vient sans aucun doute de mon passé dans la rue. Se faire petit pour ne pas s'attirer des ennuis, ne pas regarder les gens, pour éviter de voir du mépris, du dégout dans leur yeux. Avoir peur de se faire agresser...Ma vie a bien changé maintenant mais ma carrière pourrait sombrer et je ne sais faire rien d'autre alors cette vulnérabilité, je la sens toujours.
-James, excuse-moi, je ne voulais pas rouvrir tes vieilles blessures. Dit-il gêné en effleurant ma main de la sienne.
-Ne t'en fais pas ça va, c'est juste que ça m'arrive jamais de parler de ça, et me remémorer cette période, ça humidifie un peu mes yeux mais tout va bien. J'ai un peu plombé l'ambiance...Je t'ai habitué au James piquant, qui se laisse pas impressionner, maintenant tu découvres mes failles, beaucoup moins séduisant n'est-ce pas ?
-Je vois un homme qui a souffert, qui à du mal à faire confiance aux gens, me la donner peu à peu et j'en suis touché. L'homme séduisant, je le vois toujours, peu importe ce que tu porte, si tu es piquant ou bien si tu te mets à nu.
-Tu m'as bien cerné, je m'étonne moi-même de me livrer autant, mais je sais pas, je me sens bien avec toi. Bon on y va, si je suis en retard à la répét, Marius va me taper une crise.
Il finit d'une traite, le peu de boisson qui lui reste dans son verre et pose quelques pièces sur la table avant qu'on ne se lève. On quitte le pub et commençons à marcher direction la salle de spectacle située à seulement quelques rues de là.
On marche tranquillement, discutant musique quand Dustin s'interrompt soudain pour me dire:
-Accélère le pas.
-Quoi?
-Quelqu'un nous suit, alors tu te retournes pas, tu accélère le pas avec moi et quand je te le dit, on tourne à gauche. Une fois ça fait, on s'arrête, tu te mets derrière moi et je l'intercepte. Compris?
-Compris.
Je fais ce qu'il me dit et arrivé à la rue qui tourne à gauche, me stoppe. Dustin fait de même à l'affut de l'arrivée du suiveur mais rien ne se passe.
-Il semblerait que tu te sois fait des films.
-Non, regarde la rue d'en face, la silhouette avec le pull rouge qui fuit, cette personne nous suivait. On bouge pas d'ici, je fais venir le chauffeur.
-Tu pense pas que cette personne prenait juste le même chemin que nous? Puis qu'elle à traversé.
-Non, je sais reconnaître une personne qui en file une autre.
-Mais comment tu l'as vu ?
-Mon métier c'est en partie de l'observation, tu peux croire que je suis relax parce que je discute avec toi, mais je suis en permanence sur le qui-vive. J'observe tout. Je l'ai vu dans le reflet d'une vitrine. On à tourné à plusieurs reprise et cette personne nous suivait à la trace.
-Moi qui pensait m'être rendu suffisamment méconnaissable...
-On te reconnait pas James, personne ne pouvait savoir que tu allais te trouver ici.
-Peut-être que c'est toi qui est suivi?
-Hum, peut-être qu'on m'a reconnu et qu'on a su que c'était toi avec moi, mais ça doit pas être un fan, un fan nous aurait abordé ou regardé en cas de timidité. Cette personne se cachait sous une capuche, elle ne voulait pas qu'on la remarque.
-Tu penses qu'on me voulait du mal?
-Je n'écarte aucune possibilité.
-C'est rassurant.
-Ne craint rien, je suis là.
Très rapidement après avoir été prévenu, mon chauffeur arrive sur place et nous récupère. Dans la berline, je découvre Travis. Alors que le véhicule prend la route, il est informé par Dustin de la situation.
Une fois sur les lieux, je répète, tandis que les gars s'entretiennent non loin de moi avec Marius. C'est déjà arrivé que Travis et d'autres est à repousser quelques fans un peu trop passionné, mais à part des paparazzis, j'avais jamais été suivi de la sorte. C'est inquiétant.
*********
C'est légèrement angoissé que je monte sur scène après deux heures de répétition et une de pause pour diner. Ce stress se dissipe très vite lorsque je retrouve mon public qui m'acclame tout sourire. Je me détends, finissant par tout oublier, emporté par la musique et l'enthousiasme de mes fans.
Tout c'est très bien passé. Il n'y a eu aucun incident sur mon concert, ce qui me rassure alors que je disparait derrière la scène. Je file dans ma loge et prends une douche. Après ça, je suis aussitôt conduit à mon hôtel. Suivi de près par Dustin évidemment.
On se rend jusqu'à nos chambres située l'une à côté de l'autre, et j'invite mon garde du corps à entrer dans la mienne quelques minutes pour discuter... ou plus si affinités. Je m'approche du mini-bar et attrape deux bière ainsi qu'un paquet de chips et de cacahuète, rangé dans le meuble à côté.
- Je croyais que c'était pas bien de manger ça.
- J'ai constaté que tu aimais ça, alors j'ai fait en sorte d'en avoir.
- Toi aussi t'es attentionné.
- Seulement avec les personnes qui semblent en valoir la peine.
- Je suis flatté. Mais tu n'as plus peur que je grossisses en mangeant ces trucs là ?
- Je disais ça pour t'embêter l'autre fois, même avec des kilos en trop, tu serais toujours aussi beau.
- Merci.
On s'assoit sur mon lit et j'attrape le bouquet de rose posé sur le matelas juste derrière nous. J'en ai souvent dans les chambres. Je respire leur odeur quand je remarque qu'il y a une carte à l'intérieur. J'ouvre la petite enveloppe et prend connaissance du petit mot : "I say love, it ils a flower, ans you is only seed"
"Je dis que l'amour est une fleur et toi son unique graine."
Je reconnais immédiatement les paroles de The Rose. Cette chanson qui m'a tant aidé dans les moments douloureux.
- Je te voyais pas comme ça. Dis-je à Dustin
- Qu'est-ce que tu veux dire ? M'interroge-t-il après avoir avalé une gorgée de bière.
- Du genre à offrir des fleurs.
- Quoi, celles-là ?
- C'est pas toi?
- Non, je croyais que c'était une déco pour la chambre. On t'a fait livrer des fleurs ?
- Apparemment. Avec un message, une phrase de The rose.
Soudainement il se lève et s'empare du téléphone posé sur la table de nuit.
- Tu fais quoi ?
- J'appelle la réception.
- Pourquoi ?
Il raccroche suite à quelques secondes de conversation et me dit :
- Le personnel n'a pas déposé ce bouquet, ni pour la déco, ni venant de quelqu'un. Une personne s'est introduit dans ta chambre.
-Tu penses que c'est celle qui nous a suivie ? Demandé-je alors qu'il inspecte de fond en comble la chambre.
- Possible. James qui savait que tu descendais ici ce soir?
- Toute mon équipe.
-L'info n'aurait pas pu fuiter ?
- Je pense pas, si c'était le cas, des fans nous auraient accueilli à notre arrivée.
- C'est bon, j'ai tout inspecté, rien à signaler. Dit-il une fois sorti de la salle de bain.
- Ça doit venir d'un fan, c'est pas les premiers cadeaux que je reçois. Il y a sûrement pas de quoi s'inquiéter.
-Quelqu'un nous suit, quelqu'un s'introduit dans ta chambre sans se faire prendre, pour moi ça l'est.
- Ces fleurs viennent sans doute d'un ou d'une fan, et rien n'indique qu'on me veuille du mal.
- Un fan aime faire savoir à l'artiste qui il est en général.
- Sauf si la personne est trop timide.
- C'est peut-être rien mais on nous à suivi, maintenant ces roses, ça fait beaucoup aujourd'hui. Les gars de la sécurité inspecte l'hôtel, je vais voir avec Marcus pour qu'il s'arrange à pouvoir visionner les images des caméras de surveillance et je reste avec toi cette nuit.
- Et ta chambre? On la payé.
- Travis va la prendre.
****
Après plusieurs échanges téléphonique, Dustin finit par s'adresser à nouveau à moi.
-Travis va venir, Marcus pourra visionner les vidéos que demain, et la sécurité à tout vérifié. Tout est en ordre.
- Qui que ce soit, cette personne ne semble pas me vouloir du mal.
- Peut-être mais je me prépare à toutes les possibilité.
- Ok. On peut se détendre maintenant?
- Oui
Il s'installe dans un fauteuil près de mon lit avec sa bière entamé et me demande :
- T'es déçu que ce soit pas moi, les fleurs?
- Non, pas du tout. J'aime le romantisme mais quand c'est léger, là c'était trop.
- Je suis pas un mec qui offre des fleurs. Ni trop romantique non plus.
- Alors qu'est-ce que tu fais pour montrer à quelqu'un que tu l'aimes?
- Quand je commence à apprécier un homme, je me montre attentionné par exemple, le reste...tu le sauras peut-être dans quelques temps.
- Je vois.
- Et toi? Comment tu le montres ?
- Tu en as fait l'expérience aujourd'hui et tu l'as dis. Quand j'apprécie vraiment une personne, je lui donne peu à peu ma confiance. Quand j'aime, tu le sauras peut-être plus tard.
Il me sourit et demande :
- Tu penses quoi de moi maintenant que tu me connais mieux?
- Hum bien,je pense que tu me ressemble plus que je ne le croyais. Tu es un homme modeste, qui n'a pas eu une vie si facile que ça. Je pense que tu es aussi beau à l'intérieur qu'a l'extérieur. Et enfin je pense avoir décelé chez toi, contrairement aux apparences, un petit manque de confiance. Tout ça combiné, fait que tu me plais beaucoup.
- Tu me cernes assez bien toi aussi.
- Maintenant à toi de me dire ce que tu penses de moi?
- Je pense que tu es quelqu'un d'extrêmement courageux, qui à souffert énormément et qui pourtant arrive à rester positif. Je vois quelqu'un de fort, qui à su résister à toutes les épreuves, que lui a lancé la vie et qui maintenant à réalisé son rêve. Je vois un homme qui me plait beaucoup aussi. Et enfin pour casser la gêne qui me prend de tant parler à coeur ouvert, je dirais que je pense que tu es plutôt coquin.
- J'ai juste fait un rêve un peu chaud.
- Tu veux toujours pas me raconter.
- Non monsieur, il est temps de dormir.
Je retire mes vêtements ne gardant que mon t-shirt et mon caleçon et grimpe dans le lit.
- T'éteins et tu viens?
- C'est bon, je prends le fauteuil.
- Tu vas te niquer le dos, viens dans le lit...à moins que tu aies peur de ne pas résister à la tentation.
- N'importe quoi, tu pourrais être à poil que ça me ferait rien.
- Ah bon, on va vérifier ça alors
Je me mets debout sur le lit et quitte mon t-shirt que je jette au sol. Puis lentement je baisse mon caleçon sous son regard qui se la joue désintéressé.
- Alors ça te fait rien?
- Rien du tout.
Mon sous-vêtement fini au sol à son tour et je le vois détourner le regard.
- Ok bien sur que ça me fait quelque chose mais c'est pas la peur de la tentation, je veux rester ici pour ne pas dormir de la nuit, au cas ou, pour ta sécurité.
- Je peux très bien te garder éveillé toute la nuit si tu veux ?
-Je reconnais que tu as de très bon arguments mais c'est sérieux je dois vraiment garder toute ma concentration. C'était très bien tenté.
-Ok je ne tente plus rien, je t'aguiche pas mais vient au lit, tu seras plus confortable.
- Si je le suis trop, je m'endormirais. Je monte la garde cette nuit.
-Comme tu veux mais sache que tu es autorisé à rentrer dans le lit si tu change d'avis.
Je me glisse sous les draps, nu comme un vers et lui demande d'éteindre la lumière, ce qu'il fait gentiment.
- Fais de beaux rêves James.
- Je préfère la réalité aux rêves.
- Je t'ai donné ta chance hier dans le bus, tu ne l'as pas saisie.
- Comme dans mon rêve, c'est toi qui prendra les choses en main chéri, au sens propre comme au figuré.
- Je comprends mieux pourquoi tu gémissais avec autant de passion. Tu crois aux rêves prémonitoires?
- Je crois à l'attraction physique que j'ai sur toi. Ca finira par payer.
-Il ne faut pas prendre ses rêves pour la réalité.
- Malgré les épreuves, je parviens à réaliser mes rêves, tu l'as dit toi-même chéri.
- Tu es redoutable James, j'adore ça.
- Je sais, je sais, allez bonne nuit blanche, moi je dors, je suis épuisé.
- Bonne nuit. A demain.
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