Chapitre 34 - L'antre d'un détraqué.
Sunday, June 17th
11.00 a.m
Cela fait maintenant dix minutes que je roule vers je ne sais où, en compagnie de mon harceleur. Enfoncé dans mon siège, main menotté, larmes aux yeux, je regarde l'extérieur.
— Je suis désolé mon amour si je t'ai un peu malmené, il fallait bien que je trouve un moyen de fuir. Mais je te ferais jamais de mal tu sais. Je t'aime plus que tout.
J'ai envie de lui répondre " C'est pour ça que tu m'attaches taré" mais je préfère la jouer profil bas. Soudainement, nous quittons la route principale, pour s'arrêter sur le bas côté. Il sort du véhicule et vient m'ouvrir. Je descends et remarque qu'il s'est garée à l'orée d'un chemin entrant dans les bois. Je n'aime pas ça du tout.
— Qu'est-ce qu'on vient faire ici, y'a pas d'habitation ?
— J'ai planqué ma voiture, un peu plus loin. Celle-ci je l'avais juste louée. Ils mettent toujours des trucs de géolocalisation sur ces voitures pour les retrouver en cas de vol. J'allais pas la garder.
En effet, c'est logique...me dis-je dans ma tête
Sa bagnole est comme il l'a dit, stationné dans un renforcement du sentier terreux. Un gros quatre- quatre. Il me suit à la trace, son arme en main et je monte dans l'engin. Il dit ne pas vouloir me faire de mal, mais je vais pas le tenter en essayant de prendre la fuite.
Il reprend le volant et nous nous remettons en route. Le regard dans le vide, j'observe le paysage défiler. Dans l'habitacle, son autoradio diffuse un de mes albums. Je reconnais les paroles de fier et Solide, " Un petit ami finira par arriver et je serai un homme comblé" et les mots de Dustin me reviennent. " Je veux être ce mec et je vais tout faire pour...
Je bloque le sanglot qui me serre la gorge et tente de retenir les larmes qui troublent ma vue. Il est peut-être déjà parti, et j'ai même pas lui dire, que je sentais au plus profond de moi que c'était lui. Celui qui était mon évidence. J'avais enfin trouvé le bon et il saura possiblement jamais. Je ferme les yeux, et murmure intérieurement. "Chéri, je t'en prie, accroche toi...."
Après un temps qui me semble interminable, et plusieurs sentiers boisé emprunté, nous arrivons aux abords d'une demeure colossale. Ma maison est grande, mais ça c'est un manoir. S'il à hérité d'une grosse fortune, ceci explique cela. Nous faisons le tour de la bâtisse et sur l'arrière de celle-ci se trouve un garage. Le portail automatique s'ouvre et nous entrons. L'endroit peu facilement accueillir trois véhicules si ce n'est pas plus. À peine sorti du véhicule, j'étudie l'environnement. Dans ma tête, je ne pense qu'à une chose, m'enfuir, alors toutes les issues que je repère seront bonne à prendre en temps venu.
— Prends l'escalier, m'ordonne -t-il sans agressivité, en se postant derrière moi.
Je m'exécute et me dirige vers les marches au fond de la pièce. Celle-ci grimpe en colimaçon. Je les emprunte et parviens à une porte. Il la déverrouille et je découvre une pièce digne d'une salle de contrôle. Plusieurs écrans, des tas de boutons partout, un nombre incalculable de chose technologique dont j'ignore l'utilité.
— Ici, c'est mon bureau. Comme tu peux le constater, c'est un endroit alloué à la surveillance de ma demeure. Même quand je suis pas là, je suis au courant de tout grâce à mon téléphone. Il y a aussi une alarme évidemment. Je viens ici également pour jouer aux jeux vidéos ou bien parcourir internet. Tu n'accedera pas à cette pièce tant que je n'aurais pas totalement confiance en toi. Allons-y, je vais te faire visiter le reste de la maison.
Trente minutes, c'est le temps que nous avons passé à explorer l'immensité de la baraque. Il m'a dénombré cinq chambres, trois salles de bains, une cuisine, deux salons et une salle à manger. Mais c'est pas tout, un coin cinéma, un espace dédié au sport et encore deux pièces qu'il m'a pas encore dévoilé.
Il ouvre une nouvelle porte et nous pénétrons dans une sixième chambre. Contrairement aux autres, celle-ci semble utilisée. Le lit king size est en désordre.
— Excuse-moi pour le bazar, j'étais un peu pressé ce matin.
Mes yeux parcourent la pièce. En plus d'une literie, une armoire, deux tables de chevet, et deux fauteuil matelassé viennent compléter le mobilier. Tout ceci, d'un blanc immaculé. Les murs taupe, les rideaux et le jeté de lit apporte une certaine douceur à la chambre. Au plafond un imposant lustre en cristal qui doit valoir une fortune surplombe le tout. Si je n'étais pas avec ce taré, je pourrais presque apprécier les lieux. Enfin, la décoration, parce que l'endroit je pourrais jamais. Dès l'instant où j'ai franchis le seuil de la porte, mon regard à rencontré l'imposant tableau en liège fixé au mur, faisant face au lit. Épinglé sur celui-ci, des photos de moi, et d'autres papiers dont je ne peux lire le contenu si loin. Je m'approche pour mieux voir et observe. Ce que je découvre me fait froid dans le dos. Je suis dans le repère d'un véritable psychopathe. Ce genre de chose, je ne l'avais vu que dans des séries policières, je découvre que ça existe bel et bien et que ce n'est pas juste pour la télé.
Je parcours le contenu de la toile. Il y a toute ma vie là-dessus. De ma naissance jusqu'à aujourd'hui. Mon acte de naissance est punaisé, près de clichés d'un nourrisson que je devine être moi, même si je n'ai jamais vu ses images auparavant. Je ne sais pas comment il a eu toutes ces informations mais je crois que je ne veux pas savoir. Des photos à tout âge se dévoilent sous mes yeux, des détails sur l'école, le lycée que j'ai fréquenté. Peu de détails sur ma période dans la rue, seulement les récits que j'en ai fait en interview. S'il avait su des trucs que je n'avais jamais confié à personne, je flipperais encore plus que je ne flippe déjà.
Je poursuis mes découvertes, tout le reste concerne ma carrière. Mes proches. Sous une croix rouge, je reconnais une photographie de Dustin. Je détourne vite le regard, la gorge serrée. Il voulait vraiment le tuer. " Salopard de dégénéré, si tu me l'a enlevé, je te jure que je tuerais. "
Mes poings se serrent alors que je longe le tableau. Un autre cliché possédait une croix, mais je n'y avais pas porté attention sur le moment. Je pense à Maggie, mais non, ce n'est pas elle. Ce sont mes parents. Alors que la pensée " Il a tué mes parents" me traverse l'esprit, je bloque sur une autre image. Pas rayé celle-là. Une personne qui ne me dit rien. Je ne l'ai jamais vu de ma vie, ça j'en suis certain. Intrigué, sans même réfléchir à comment pourrait le prendre mon ravisseur, je décroche le bout de papier, ce qui n'est pas simple avec des mains menottées. J'ose ensuite demander.
— Qui est-ce ?
— Tu ne le sais pas?
— Non, je n'ai jamais vu cette fille. En quoi, elle a un rapport avec moi?
— Elle est née en 2005, elle va avoir treize ans en octobre. Elle s'appelle Wendy Grace Scott.
— Attends... est-ce que c'est ?
— Ta soeur oui.
— Mais..
Je réfléchis quelques instants et ajoute :
— Alors, elle est venue au monde l'année où mes parents m'ont jeté à la rue. Ça voudrait dire que ma mère était déjà enceinte quand ils m'ont viré et elle m'a rien dit...
— Je suis désolé...les parents ne prennent pas soin de nous comme il le devrait parfois...et nous font du mal. Mais ne t'en fait pas, elle n'est plus avec eux.
Ce que je pensais, il y a quelques secondes, me revient en mémoire brutalement. Les mains tremblantes, je me tourne vers lui et demande:
— Tu...tu les as tués, mes parents ?
— Ils t'ont fait souffrir James. Tout ceux qui t'ont fait souffrir ne méritent pas de vivre.
Je retiens le haut le coeur qui me prends et questionne angoissé, en me souvenant des personnes qui m'ont blessé.
— Tu as tué d'autres personnes pour moi?
— Non, tu voudrais que je te débarrasse de quelqu'un d'autre, je ferais tout pour toi tu sais...
— Non, c'est bon. Ma petite soeur, elle est où ? Elle va bien ?
— Elle va très bien. Ah elle n'ont plus, il ne pourront jamais rien lui faire, maintenant.
Il me prends par le bras et m'entraîne avec lui.
— Viens, j'ai des surprises pour toi. Tu vas adorer mon amour.
Complètement ensuqué par tout ce que je viens d'apprendre, je me laisse faire, comme un pantin. Mon coeur n'a jamais été aussi brisé. Il faut que je sorte de cet enfer et vite. Ce type est encore plus ravagé que tout ce que j'avais pu imaginer.
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