Maison province Québécoise

Thurday, Juin 14th

14 h 30

Recroquevillé sous ma couette, depuis plus d'une heure maintenant, je pleure en silence. La perte de mon amie Maggie est le coup de grâce après tout ce que j'ai vécu ces dernières semaines. Cette nouvelle me rend d'autant plus parano. Et si c'était ce Vince Carter qui était responsable de son overdose. Après tout c'est un grand malade, il a déja tenté de tuer Dustin...

Mon homme. Il n'a pas bougé depuis que je me suis isolé. Il est assis contre la porte de la chambre attendant mon aval pour entrer. Il me l'a dit. " Je suis là, je bouge pas, si tu as besoin de moi, je serais là".

Je finis par me lever, et marche mollement jusqu'à la porte. Je tourne le verrou et repars immédiatement me glisser sous les draps. Peu après, j'entends la poignée se tourner et ses pas sur le parquet. Il se glisse dans le lit, et je viens aussitôt me blottir contre lui. Les larmes me gagnent à nouveau et alors que je me laisse aller, il me serre fort dans ses bras.

- Je suis tellement désolé de ce qui est arrivée à ton amie, si je peux faire quoi que ce soit pour qu...

- Dis-moi seulement qu'un jour, il va arrêter de s'en prendre aux miens... qu'il va être enfermé...

- James, ce n'est pas lui.

- Qu'est-ce que tu en sais ?

- Je comprends que tu penses à ça mais apparemment Maggie consommait beaucoup, depuis déjà quelques mois. Selon son agente, elle en prenait pour se donner de l'énergie, parce que les tournages de sa série, à un rythme effréné, l'épuisait. C'est dur a entendre mais elle à voulu s'en aller. Elle se démène à fond pour réussir et alors qu'elle touche son rêve du bout des doigts, faire du cinéma, elle est finalement remplacée par une autre. Elle n'en pouvait surement plus et ça l'a achevé.

- Ou bien un malade l'a forcée a engloutir tout ces cachets.

- Elle séjournait dans une résidence sécurisée et surveillée. Il n'y avait aucun moyen qu'il entre.

- Avec tout ce qu'il est capable de faire, je ne serais pas étonné qu'il ait réussi.

- Je sais que c'est violent à accepter, mais selon les constatations du médecin légiste sont formelles, James. Aucun élément ne laisse à penser que ce soit un acte criminel. Marcus avait des doutes, mais il s'est renseigné et ça ne vient pas de ton harceleur.

- Et s'il se trompait ? Si j'étais responsable malgré moi de sa mort ?

- Non, tu n'es absolument responsable de rien. Ton amie à fait une overdose, c'est une terrible tragédie. Et même dans le cas ou elle aurait été victime de Vince Carter, ça n'aurait pas été ta faute. Rien de ce qui est arrivé ces dernières semaines n'est ta faute.

- Si j'étais pas célèbre, il ne me connaitrait pas et...

- Premièrement sa première victime n'était pas connue donc il t'a pas choisi à cause de ta célébrité et deuxièmement, si t'étais pas une star, j'aurais surement jamais croisé ta route.

- Il aurait peut-être mieux valu pour toi.

- Arrête de dire des conneries, je suis très heureux depuis que je suis avec toi et à parler comme ça, t'es en train de le laisser entacher ce qu'il y'a de plus beau, notre relation. Ne lui donne pas ce pouvoir. Il nous pourrie la vie mais il n'arrivera jamais à me faire regretter de t'avoir rencontré.

- Et si tu m'abandonnais

- Qu'est-ce que tu racontes encore ?

- Mon premier amour m'a laissé tomber, le second m'a abandonné parce qu'il supportait pas ma vie et toi tu pourrais bien me fuir pour retrouver une vie normale, en sécurité. C'est égoïste au vue de la situation dans laquelle on est, mais il se passe pas un jour sans que j'ai peur que tu partes alors que ce serait légitime.

- Je crois qu'il y'a un paramétre que tu as oublier de prendre en compte dans ton raisonnement. Le fait que je t'aime.

- Eux aussi disaient m'aimer

- Bien il faut croire que je t'aime encore plus, puisque j'ai pas l'intention de me tirer.

- C'est impossible techniquement que tu sois plus attaché qu'eux l'étaient, ça fait même pas deux mois qu'on est entré dans la vie l'un de l'autre.

- Ah parce que tu connais un outil pour mesurer l'amour toi ? Il n'y a aucune règle de mesure de temps pour tomber fou amoureux et parfois la rencontre de deux personnes, c'est juste une évidence. Tu es mon évidence.

- Excuse moi, je ne sais plus ce que je dis, je suis hargneux alors que tu fais tout pour me rendre la vie plus paisible. Je suis désolé.

- C'est rien, je sais que, ce que tu es en train de vivre, c'est horrible.

- C'est pas une raison pour être désagréable. Je minimise ce que tu ressens et ce que je ressens parce que j'ai peur de te perdre, que tu t'en ailles comme les autres. Je me protège parce que tout le monde me quitte. Mes parents, mes amis, mes conquêtes...

- Je comprends que tu aies peur après ce que tu as vécu, mais rappelle-toi de ta chanson, fier et Solide. A la fin tu dis "Un petit ami finira par arriver et je serai un homme comblé". Je veux être ce mec et je vais tout faire pour. Donc m'en aller, c'est pas du tout dans mes projets. Bien au contraire. Tout ce que je désire, c'est avancé avec toi. On formera un couple soudé et solide, loin de l'image, de ceux qui nous ont brisé.

- Je suis désolé, je ne suis pas vraiment solide en ce moment...

- Justement. Ne t'excuse de rien, pleure si tu en as besoin ou râle. Je suis là pour toi, c'est ça un couple.

- Merci. Y'a que ton étreinte qui peut me faire du bien en ce moment.

Alors qu'il pose un affectueux baiser sur mon front, je me blottis encore plus contre lui.

J'ignore combien de temps je passe au creux de ses bras. Une heure, deux heures, plus. Aucune idée. Tout ce que je sais quand je quitte enfin la chambre, c'est que l'après-midi est bien entamée.

D'un pas lourd et lent, je suis Dustin, jusque dans la cuisine. Malgré que je me sente encore un peu vaseux, la faim est revenue me tirailler.

- Assis-toi autour de la table, je vais te préparer quelque chose.

- C'est gentil, mais je vais d'abord aller voir où sont les autres.

- Ok,moi je prépare en attendant. Tu préfère du sucré ou salé ?

- Comme tu veux, mais quelque chose qui passe facilement.

- Un smoothie plein de vitamines, ça te fera pas de mal, puis si tu te sens d'essayer de manger un peu, je peux te faire réchauffer des pâtes.

- Je veux bien oui, merci.

Je le laisse s'affairer en cuisine et part à la recherche de mon équipe. Je les trouve à l'étage, dans une pièce aménagé en bureau. Aussitôt que mon meilleur ami me remarque, il vient à ma rencontre. Il m'étreint quelques secondes dans un geste de réconfort puis s'éloigne.

- Je suis vraiment désolé James, c'est terrible ce qui est arrivée à Maggie.

- Ouais, j'avais vraiment pas besoin de ça en ce moment

- Je me suis renseigné pour son enterrement, c'est prévu ce Dimanche. M'informe Marcus. Ça se passera à Brampton, sa ville de naissance.

- Hum, c'est à trente minutes de Toronto, ça. Je pourrais aller jeter un oeil à l'état de ma maison.

- Non. Ca reste trop dangereux pour toi, tu le sais. Tu assisteras à la cérémonie mais après, on se remettra tous à l'abri. Ne t'en fais pas pour ton chez toi, il est en train d'être retapé. Voir son état te ferait que plus de mal.

- Bien. Et on part quand ?

- Dimanche matin. J'ai fait affréter un jet. On y sera en moins d'une heure et demi.

- Ok et sinon des nouvelles à propos de l'autre cinglé ?

- Les enquêteurs tentent toujours de le localiser par le biais de ses connexions informatiques mais il est très difficile à tracer. Il les baladent complétement et pourtant leurs experts sont des pointures. Et il n'a pas tenté de récupéré son dû, mais ils espèrent qu'il viendra.

- Super

- Depuis son renvoi de l'université, aucun signe de lui à part en ligne. Il lui est très facile de s'évaporer dans la nature. Si sa mère est décédé quand il était petit, son père lui ne s'est éteint qu'à ses 18 ans. C'était un riche homme d'affaire et Vince à hérité de sa fortune. A peine majeur il s'est retrouvé multimillionnaire. Mais aucune trace d'un compte à son nom. L'argent est sans doute placé dans un paradis fiscal sous fausse identité.

- Que de bonnes nouvelles dis donc, dis-je sarcastique. Je comprends pourquoi il disait dans un de ses courriers avoir l'intention de faire tout les concerts de ma tournée, il est plein aux as. Bref, je redescend auprès de Dustin, il me faudra un costume pour la cérémonie.

- Je me charge de ça, rétorque Heather.

- Merci.

- Si tu as besoin d'autre chose, n'hésite pas. Ajoute Tray.

J'hoche la tête en signe d'acceptation et regagne le niveau inférieur, plus précisément la cuisine.

- Alors des nouvelles? Me demande mon bodyguard

- Ouais, on décampe Dimanche en jet pour assister aux obsèques, mais rien de nouveau sur mon harceleur. C'est un génie informatique intraçable qui en plus est blindé. Deux éléments qui font de lui quelqu'un qui peut aisément se rendre invisible aux yeux du monde.

- Ne désespère pas. Quelque chose finira par le confondre.

- J'y crois plus, certes on sait à quoi il ressemble, mais il peut changer d'apparence à sa guise et même changer de visage s'il veut, tant il est riche.

- Si quelqu'un t'approche, tu peux être sur que je serais là, on le choppera ce fou furieux. Allez reprends des forces, voilà un smoothie ultra vitaminé et une assiette de pâtes fumante.

- Merci chéri.

- Avec plaisir. Tu m'excuses, je reviens vite mais il faut à tout prix que j'aille au petit coin.

- Attends deux secondes

- Oui quoi ?

- Promets-moi que plus jamais de ta vie, tu ne te dévalorisera. T'es un super mec Dustin et je suis très chanceux de t'avoir.

Il revient sur ses pas et m'embrasse tendrement avant de me répondre :

- Promis.

Une seconde plus tard, il file en vitesse vers les cabinets, tandis que moi, je reporte mon attention sur mon repas. Il faut que je retrouve mon énergie, malgré tout ce qu'il se passe. Dustin à raison, commencer à douter de mon couple, c'est laisser mes peurs et ce malade me contrôler et ça, il est en hors de question. Je suis prêt à l'amour, je suis prêt à donner ma confiance à l'homme que j'aime et rien, ni personne n'entachera ça. Je me le promets.