Maison en Province Québécoise

Monday, mai 28 th

16.30 p.m

Durant une quinzaine de minutes, j'ai conversé avec Marcus et Heather, sur comment répondre à la rumeur d'une relation que j'aurais avec Riley Johnson. Ceci fait, mon manager est maintenant en train de téléphoner à l'agent de celui-ci pour être sûr que ça leur convient. De mon côté, je retourne dans ma chambre en vue d'avoir une discussion avec Dustin.

Quand je pénètre dans la pièce, je le trouve au téléphone. Je m'apprête à le laisser tranquille mais il me fait signe de rester. Je m'assieds sur le lit et patiente le temps qu'il termine sa conversation. Ça ne dure guère longtemps et bientôt il prend place à mes côtés.

-C'était ta mère ?

-Non, mon amie Brooke. J'avais besoin de ses conseils.

-Pour ?

-Me rattraper après avoir été un véritable idiot...

-Et c'est quoi son conseil?

-D'arrêter d'avoir peur, de me laisser aller, et pour me faire pardonner, elle a dit que je trouverais moi-même.

-Et tu as trouvé ?

-Oui, j'ai ma petite idée. Mais avant ça, je te dois des explications. J'étais pas comme ça avant tu sais...parano et jaloux.

-Je l'ai bien compris oui... c'est ce type...

-Je pensais pas pouvoir être atteint comme ça... pourtant, il m'a cassé. Tu te souviens que je t'ai dit être amoureux, quand j'ai appris que pour lui, j'étais rien de plus qu'un ami avec bonus...

-Bien sûr.

-Il a pas seulement dit ça. Il m'a dit que j'étais pas le genre de mec avec qui on peut s'engager sur du sérieux. Les types comme moi, c'est a dire au physique avantageux, c'est le genre avec qui on couche mais pas avec qui on envisage sa vie. Parce qu'on a pas grand intérêt derrière la beauté et que la fidélité c'est pas ce qui nous caractérise.

- C'est n'importe quoi et pourquoi tu t'es convaincu qu'il avait raison. C'est juste un sombre crétin ce mec.

-Parce que c'était vrai, j'ai pas de passion, pas tellement de conversation, je suis assez superficiel, je joue beaucoup de ma beauté, c'est un fait. J'ai perdu de mon assurance parce que je l'aimais et que ça m'a blessé. Quand on te dit, jamais j'envisagerai ma vie avec toi, alors que tu viens de proposer à celui que tu aimes d'emménager avec toi, ça fait terriblement mal James. Je suis désolé si je me suis montré insupportable face au sujet Johnson, mais à cause de toute cette histoire, j'avais peur de pas être assez bien pour toi...

-Je crois que si on écoutait ton idiot d'ex, Riley serait classé dans les beaux gosses sans intérêt lui aussi.

-Hum. Je te demande pardon. Je suis désolé pour tout. J'ai déraillé. Tu m'as plu tout de suite, c'est pas pour te flatter, c'est vrai. Et j'avais envie de mettre toutes mes chances de mon côté. Ce petit jeu que j'ai instauré entre nous, c'était comme je te l'ai dit pour garder un intérêt à tes yeux. Je voulais te "tenir" jusqu'à que tu sois fou de moi, je voulais te devenir indispensable et que tu parviennes à vouloir être avec moi. C'est ridicule puisque tu n'es pas lui et vous pensez différemment mais je voulais pas me briser les ailes une seconde fois, parce que toi...

-Moi... ?

-Je sais pas si je vais le dire...je veux pas te faire flipper... même moi ça me fait peur... j'avais jamais vu si loin après si peu de temps de relation.

-Tu ne peux plus te taire maintenant, t'en à bien trop dit. Alors ?

-Bien...je m'imagine déjà te présenter à ma mère, profiter de nos vacances ensemble pour courir sur la plage avec mon chien, par exemple. Et puis peut-être lorsque tu seras pas en tournée, on pourrait vivre entre ta maison de Toronto et un appart qu'on choisirait ensemble en Australie.

-Un appartement choisi en couple, mais c'est que c'est du sérieux tout ça?

-Je sais ça paraît fou, ça fait seulement un mois qu'on est ensemble et j'imagine déjà le futur. Je sais pas si c'est le fait qu'on soit collé tout le temps qui multiplie les choses, mais... James Dereck Scott, moi aussi, je suis tombé pour toi.

-Une référence à ma chanson, tu l'as aimé ?

-Oui, beaucoup...je me suis senti tellement bête après l'avoir lue...

-Je pensais vraiment pas que tu cachais une telle fragilité, je t'aurais rassuré plutôt si j'avais su, que tu avais juste besoin d'entendre que je tenais vraiment à toi.

-Je viens de briser le fantasme de l'homme viril et inébranlable.

-C'est pas cet homme là que je veux, c'est toi. C'est pas le désir inassouvi qui m'a retenu à toi, c'est tout ce que tu es.

-T'es sûr que c'est pas un peu le désir, y'a des paroles dans ta chanson qui le laisse entendre...

-C'est vrai que j'ai aussi très envie de toi. D'ailleurs, j'ai bien l'intention d'aller bloquer la porte avec la commode...et de succomber à tout tes charmes.

Je me léve mais il me rattrape par le bras.

-Non, tu ne vas pas bloquer cette porte.

-Pour que Marcus nous supprenne encore?

-Non, ce soir pour me faire pardonner, ça sera un dîner en tête à tête, et après, seulement après, on se retrouvera dans ce lit. Tu penses pouvoir tenir jusque là ?

-Je pense pouvoir faire un effort mais ça va être dur, un petit aperçu pourrait peut-être m'aider...

-Tu l'as pas déjà eu avant qu'on nous dérange ?

-Si...mais j'ai très envie de t'embrasser et ça je suis pas sûr de pouvoir le retenir.

-Hum, je crois que je peux te céder ça.

Il m'attire à lui, main sur mes hanches et mes mains glissant dans sa nuque, je reléve son beau visage. Je me penche vers lui et gagne ses lèvres sans plus attendre.

Un instant plus tard, je les quitte et lui demande :

-Bon maintenant, on fait quoi?

-On reste pas dans cette chambre déjà, c'est beaucoup trop tentant, on peut rejoindre les autres en attendant d'aller en cuisine préparer notre repas.

-Tu veux cuisiner? J'interroge en me rapprochant de la sortie.

-Oui, je sais faire autre chose que réchauffer des pancakes dans un micro-onde... me répond-il en se le levant pour me suivre. -Dis-moi ce qui te ferait envie ?

-Hum j'ai bien envie de brochette de poulet épicée et caramélisée au sirop d'érable. C'est une recette que j'ai improvisé un jour et c'est un délice.

-C'est noté et après ?

-Bien on peut mettre des pâtes ou du riz avec...

-Ça me va, et le dessert?

-Des fruits avec une généreuse couche de Chantilly et un filet de caramel beurre salé.

-Rien que ça ?

-C'est un dîner en amoureux ou pas?

-Oui, c'en est un. Et je plaisantais, ton menu me va très bien. Je constate juste que tu es gourmand comme moi. Dit-il m'attrapant à nouveau par les hanches.

-Il y a des péchés mignons auxquels je ne peux résister, comme, toi.

-Je vois qu'on maîtrise l'art de la flatterie.

-S'il n'y avait que ça...

Il me sourit, le regard pétillant et me dit:

-Surtout n'arrete jamais...

-De quoi?

-Tout ça, ce petit jeu entre nous, nos taquinerie, les sous-entendu, j'adore ça. Promets-moi qu'on continuera après cette nuit. Même si on est déjà séduit l'un par l'autre, gardons cette complicité tout le temps.

-Evidemment qu'elle va rester, je te le promets. C'est de la complicité que naît le couple, ce feeling, cette étincelle. J'ai vraiment pas envie de la laisser s'arrêter. Je suis bien avec toi.

-Moi aussi. Je suis pas aussi doué que toi pour l'exprimer, mais tout ce que tu ressens, je le ressens aussi.

-Je le vois. On la quitte cette chambre maintenant ?

-Oui. Mais j'ai hâte de la retrouver tout à l'heure.

-Et moi donc.

Je l'embrasse brièvement et actionne enfin la poignée de la porte pour sortir.
Ce soir, rien ne pourra venir troubler ma bonne humeur, je transpire de bonheur. Cinq ans et je suis de nouveau amoureux. Tout vient à point à qui sait attendre. Dustin Cole, je t'aurais bien attendu!